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l'autre LIVRE

E la nave va

La revenante

de Françoise GÉRARD

E la nave va (LA CHAMBRE D’ÉCHOS) | Paru le 05/03/2024 | 14,00 €

La « revenante» entreprend une odyssée de la mémoire sur les chemins de sa vie antérieure. Des images surgissent et s’interpellent. Un beffroi, un canal, la cour d’une maison, un lilas… Entre les lignes, la silhouette d’une ville du Nord se dessine peu à peu. La ville est peuplée de fantômes : le vieil homme et l’usine, le musicien privé de musique, l’ornithologue fou, les Beaujebeke…
Et toi, qui essaies de revenir sur les rivages du passé, qui es-tu donc sinon l’ombre de toi-même à la poursuite de ton propre fantôme ?…

« Une petite librairie nichée dans une ruelle portait le nom “Aux vraies richesses”. Peintes de la même couleur que la façade, les lettres de ciment n’ont pas été effacées au-dessus de l’ancienne devanture devenue une simple fenêtre de maison, elles se sont seulement enfoncées dans l’anonymat du mur. Impression que la ville voudrait sortir de l’anonymat, qu’il y aurait tout un livre à écrire. »

Entre deux gares

de Lionel SEPPOLONI

E la nave va (LA CHAMBRE D’ÉCHOS) | Paru le 13/03/2023 | 16,00 €

« Le temps nous est gare. Le temps nous est train ». C’est par cette citation de Prévert que l’auteur ouvre son récit. Le temps tourne, la terre bouge, le train s’ébranle, les silhouettes s’effacent à mesure que le quai s’éloigne. Pour le voyageur le temps du passage est celui de l’écrit, et ce qu’il donne à lire est ce qu’il voit, ce qu’il entend : son visage en reflet disparaissant pour laisser voir l’éclat des prés et des bois, le flamboiement d’un champ de coquelicots touché par la grâce du soleil levant, et la rumeur des autres pour établir la réalité du voyage d’une gare l’autre, d’un aller au retour, avec ce sentiment que « le visible n’apparaît que pour autant qu’il est regardé, éprouvé, questionné et finalement formulé »

Les petits-bourgeois

de De TRUONG QUANG

E la nave va (LA CHAMBRE D’ÉCHOS) | Paru le 25/11/2021 | 15,00 €

Il s’appelle Nam, Dan, Xuân ou Phuc. Adolescent puis adulte, de nouvelles en contes il est balloté du Nord au Sud d’un pays en guerre sur près de quatre décennies. Militant, maquisard, simple exécutant ou responsable, il connaîtra les purges, les opprobres, les distinctions, les changements d’orientation idéologiques aux conséquences parfois tragiques. Sa foi en l’humanité et sa fidélité à ses premiers amours en font un être fragile, anachronique et émouvant dans une histoire pleine de bruit et de fureur.

« On n’y peut rien, dit Phuc avec un soupir, une fois que la roue de l’histoire tourne, elle écrase tout ce qui se trouve sur son chemin, même des choses très positives. Rien ne peut l’arrêter ni la faire changer de destination. »

Chasseur de Ciel

de Marion FONTANA

E la nave va (LA CHAMBRE D’ÉCHOS) | Paru le 05/06/2020 | 14,00 €

Motard-chasseur bardé de cuir noir lancé à l’assaut du ciel, d’où vient cette fuite en avant qui le happe et le ronge ? Là où le héros largue les amarres et monte la grand-voile, l’instinct lui souffle qu’il est à sa place et qu’il ne pourrait être nulle part ailleurs.
Il est « attendu ». Il est « nécessaire ». Il est la partie d’un grand tout. Il a son rôle à tenir.
Chasseur antique, chevalier médiéval et motard des temps modernes,  il se laisse prendre par l’aventure. Perceval cocasse, tendre et déterminé, il traque l’horizon sans relâche.
À ses côtés, la tenancière d’un bar isolé vers un col rassembleur d’équipées sauvages, un Roi Pêcheur à l’affût des nuages en reflets sur le lac, et la Mort, la toute noire pleine de grâce… Tous paraissent sortis d’une chanson de geste murmurée au coin du feu, quand l’envie se fait impérieusement sentir des libres espaces des saisons et des jours et des nuits étoilées.

« Le Chasseur de Ciel court après le grand drap bleu du monde qui ne se laisse jamais saisir. Il faut toujours aller plus loin. Il faut toujours partir plus tôt. Les membres encaissent les vibrations exténuantes puis se délassent dans un troquet de sommet, le vent dans le dos, la vue dans le mille du harpon qui ne baisse jamais la garde. Qui sait si le Chasseur n’attrapera pas son ciel ? Et qui sait ce qu’il lui resterait à faire de sa vie s’il ne l’effleurait même que du bout de ses doigts ? »

Le chien attaché au poteau électrique

de Revue NOUVELLE DONNE

E la nave va (LA CHAMBRE D’ÉCHOS) | Paru le 05/06/2020 | 0,16 €

La nouvelle écrit court mais dit beaucoup. Car elle écrit aussi entre les lignes. Elle ne dit pas tout mais elle en dit assez pour engager le lecteur dans un monde, une histoire qu’il va devoir compléter. Nouvelle Donne, représentée ici par neuf auteurs animateurs de la revue en ligne, en a fait sa spécialité.

Rêveuses, désabusées, poignantes, certaines violentes, d’autres loufoques, ces nouvelles entrouvrent une fenêtre sur des pans de vies que nous reconnaissons pour les avoir déjà croisés. Elles font « tilt » avec des moments fugitifs ou marquants qui résonnent quelque part dans l’histoire du lecteur. En les inscrivant il leur est fait justice.

Les auteurs : Anne-Elisabeth Desicy Friedland, Corine Sylvia Congiu, Brigitte Niquet, Léo Lamarche, Sophie Germain, Dominique Perrut, Thomas Friedland, Jean-Michel Calvez, Nathalie Barrié.

Jour tranquille à Vézelay

de Xavier GARDETTE

E la nave va (LA CHAMBRE D’ÉCHOS) | Paru le 25/04/2019 | 13,00 €

Vézelay, sous la lumière de juin. Dix personnages de la comédie humaine arpentent la colline éternelle en ses multiples chemins. Sous un ciel impavide, ils se rapprochent, se parlent, simplement se côtoient, peut-être même s’ignorent. Pour chacun cependant, une tranche de destin s’accomplira en cette journée caniculaire. Heures singulières, nourries d’émotions, d’occasions à saisir, de coups de théâtre et de songes.

« Jamais Paul n’était venu à Vézelay ; il n’habitait pas bien loin, pourtant, faisant figure de Parisien n’ayant jamais gravi la Tour Eiffel. Il avait compris qu’il lui faudrait retrouver ce lieu, magnifié par la relique photographique. Un exercice à la fois policier et géographique qu’il s’était mis au défi de réussir. […] Demeuraient ce tournant, derrière le photographe, virage à gauche bien dessiné, reconnaissable, et la silhouette de la colline, la skyline de Vézelay, la ligne de ciel. »

La ville aux maisons qui penchent

de Marie-Hélène PROUTEAU

E la nave va (LA CHAMBRE D’ÉCHOS) | Paru le 10/10/2017 | 12,00 €

Nantes, la ville, sa forme ou le sentiment qu’elle en donne… Une citadine familière des lieux nous incite à glisser notre main sur ce tuffeau des murs, « Une tendresse nous vient pour cette pierre de fleuve dont est bâtie la ville », à capter dans Les Anneaux de Buren sa matière fluide, vents et remous de marée. Au fil de sa rêverie, la passante dérive, de « la Fabrique des sourds où l’on martelait les tôles de la dure nécessité » aux vestiges du passé négrier ou à la beauté du pont Éric Tabarly, « superbement libre comme la mer ».
Dans ce décor vibrant de présences, instants de ville, impressions d’hier et d’aujourd’hui se mêlent. Un poème de Cocteau, un tableau du port par William Turner, un air de musicien des rues, une gravure de Rodolphe Bresdin, un air de Bashung dans une friche industrielle. Point n’est besoin d’être nantais pour entrer dans ce rêve d’une ville.

« Dans cette géographie sensitive, déposée au plus profond, la première chose que l’on capte, c’est la douceur sensuelle du tuffeau. On a envie de l’effleurer d’une caresse furtive, cette pierre sans aspérités. Une tendresse nous vient pour cette pierre de fleuve dont est bâtie la ville. Sortie des calcaires marins, elle a sommeillé depuis des temps très lointains, tranquillement momifiée. On le sent : c’est le roman d’une ancienne mer. »

Ne tirez pas !

de Mireille ABRAMOVICI

E la nave va (LA CHAMBRE D’ÉCHOS) | Paru le 10/10/2017 | 15,00 €

Fous d’amour, Mike et Nina pensent pouvoir échapper à l’Histoire, au poids de cet héritage qui leur colle à la peau.
Jeune Allemand, fils de nazi, Mike fuit la demeure maternelle loin devant lui, « là où le nom de Franz Reinhardt ne dira rien à personne. »
Journaliste à Libé, gauchiste, fille de déportée, Nina refuse son étiquette de Juive de service, « Nina la juive. Nina Kiakowsky, le nom de mon père, un nom d’Israélite, voilà c’est dit. »
Un amour des années 1970 sous le vent de la révolte, dans le Nord de l’Allemagne, sur les plages désertes de Wijk aan Zee, à Lisbonne, à Paris. Nina, la Shoah-girl, et Mike, le fils en rupture, se cherchent et se perdent, lui, fuyant la honte, elle, voulant savoir enfin qui elle est, voulant pardonner, mettre la douleur de côté.

« Entre elle et moi s’est engouffré le vent de la guerre. Moi, jeune Allemand, enfin pas si jeune que ça, me voilà de nouveau au pied du mur, Die Berliner Mauer. Demain, ce sera le marathon, j’aurai 78 ans. Depuis la chute du mur, le marathon réveille le bon peuple d’Allemagne. Moi, je marche, je sifflote The Wall, ma vieille mélodie. Sur son vélo, une jeune fille me dévisage, je n’arrive pas à fixer son regard. Sans cesse, je pense à Nina. J’imagine qu’elle va réapparaître, qu’elle va venir vers moi. Il m’a même semblé un instant que c’était elle, cette femme sur le vélo, cette femme qui passait. Dans mes songes, elle va comme un fantôme, vient à ma rencontre, un sourire, une caresse, un baiser. Sans un mot, elle repart si vite, si loin. Le rêve s’évanouit. Dans mon sac à souvenirs, tout est neuf, le temps se dissout, je reste le jeune homme de Recklinghausen, le bon, le mauvais de ma vie, je n’ai rien oublié.
Porte de Brandebourg, ce qui reste du mur de la honte est couvert de graffitis. J’aurais voulu écrire à la craie?: chérie, sois tranquille, l’Allemagne sera jugée, je te le promets. »

La passée du matin

de Hélène GARREL

E la nave va (LA CHAMBRE D’ÉCHOS) | Paru le 15/09/2016 | 12,00 €


Ils vont, ils viennent. Leurs vies, leurs amours se croisent, se frôlent, se rapprochent, se perdent. Voyages, échanges, amitiés, amours, ils semblent d’une disponibilité infinie. Parfois, de la terrasse de café où elle s’attarde, lit ou écrit, elle voit passer l’un d’eux. Ils sont intemporels. Paris leur appartient, même si aimantés ailleurs ils ne cessent de partir. Paris les attend, comme leurs pareils nomades et rêveurs d’entre les guerres du siècle dernier, comme ces jeunes flambeurs d’aujourd’hui debout sur les places publiques au petit matin.

Dessins de?Manon Giguere et photographies de Pascal Gonzalez