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l'autre LIVRE

POESIE

Ivre de l'horizon

de SESE BERNARD

POESIE (LA TÊTE À L'ENVERS) | Paru le 08/11/2023 | 18,00 €

Nous étions dans le vent,
Dans l’ombre ou la lumière,
Mais tout était de trop,

Même ces mots furtifs
Qui s’accrochaient en vain
Aux sourires des choses.

Dans l’éclair de lumière,
Plus rien ne devenait,
De tout ce que nous fûmes

Dans le chemin de l’ombre,
Une ombre plus abstraite
Que ce rêve secret.

 

La lumière et le secret, fil rouge de ce recueil...
Lumière d’ici, lumière d’ailleurs, leitmotiv dans la pensée de Bernard Sesé qui, toujours, cherche en l’homme son au-delà, où sans doute réside le mystère.
l’homme est plus grand que lui, semble-t-il nous dire, notre monde ne se limite pas à nos frontières : comme les mots, il est immense et ouvert sur l’infini, donnant au poète une sorte d’ivresse magnifiée par la beauté de l’écriture.   

Eblouissante érosion

de Sarah LAULAN

POESIE (LA TÊTE À L'ENVERS) | Paru le 07/09/2023 | 17,00 €

les mains fripées

 agrippées
 au tout-venant

s’il vous plaît
 je vous connais

 s’il vous plaît
 si

 vous croisez mes parents

 dites-leur
 que je suis ici

« Éblouissante érosion », titre l’autrice dans un oxymore qui dit beaucoup du recueil : entre discrétion, pureté de la phrase qui s’élime peu à peu comme s’éliment les souvenirs, ici une image, là une parole, là encore un geste… Si peu de choses – des bribes – et pourtant, quelque chose d’inoubliable transparaît peu à peu, un monde, comme autant de voyages qui clignotent au sein de la conscience.

Etoiles perdues

de Camilla CEDERNA

POESIE (LA TÊTE À L'ENVERS) | Paru le 25/05/2023 | 18,00 €

Comment ne pas être interpellé par l'élan vital qui se dégage des poèmes de Camilla Cederna ? Amour, douleur, colère, désenchantement, joie, espoir indéracinable... Autant de thèmes entrelacés.

Par la beauté vibrante de son écriture, la poète transforme les expériences douloureuses en occasions dde renaissance et de création.

La vie est là. Magnifiquement là.

Te souviens-tu des orchidées ?

Te souviens-tu ?

Des cris des anges

Et des muettes

Des pas perdus

Des battements d'ailes

Qui ébranlent

La nuit ?

Raison d'amour

de Pedro SALINAS

POESIE (LA TÊTE À L'ENVERS) | Paru le 04/11/2022 | 22,00 €

Chaque étreinte est une, seule,
unique, tout baiser.
Et l’amour qui le sent
étreint, embrasse sans fin
cherchant
toujours au-delà, davantage,
un autre ciel dans son ciel.
Additionnant sans cesse,
ajoutant un à un,
puis un à un, il va,
certain de ne point s’achever :
il touche
un toit d’éternité.

 

Pedro Salinas (1891-1951) fut un des grands poètes espagnols de son temps.
Parmi ses recueils, La voz a ti debida et Razón de amor,  nous parlent d’un amour irrigué par le vent de la liberté, la générosité, et le dépassement de soi – une transcendance qui donne au lecteurce « sentiment océanique » cher à Stephan Zweig.
« Une expérience à la fois charnelle et mystique » nous dit son traducteur Bernard Sesé.
 

La ronde des nuages

de Cécile OUMHANI

POESIE (LA TÊTE À L'ENVERS) | Paru le 26/09/2022 | 18,00 €

Que sait-il de l’avant du monde
où se perd son œil ébloui

et qui nommera les couleurs
à l’orée de ses paupières

les mots se bousculent
au gué de sa mémoire endormie
étrange leur rumeur l’assourdit

et que laissera-t-il
de lui-même au seuil du monde
pour dépeindre la terre et les arbres

« Écrire les nuances à l’horizon de la page
et peindre ce qui aveugle de blancheur
vers des espaces encore inconnus »

Peindre, écrire, deux manières qui se rejoignent de dire le monde : à deux siècles de distance, dans la région grenobloise, Cécile Oumhani met ses pas de poète dans ceux du peintre J.M.W. Turner.

S'il fallut un jour la guerre

de Anne BROUSSEAU

POESIE (LA TÊTE À L'ENVERS) | Paru le 23/12/2021 | 15,00 €

Chaque jour il attend
voudrait pouvoir invoquer un dieu

invoque la maison la cour le jardin
la rue plus loin

il attend que les images anciennes fanent
ne plus croiser le regard de l’autre ivre de terreurs
ivre de sa part noire

son soldat acharné voudrait par grandes enjambées
s’affranchir
rejoindre la ligne où ça finit où ça commence

lui demeure immobile      tenaillé
l’entend gronder mais ne peut rien
ou pas encore

 

« La guerre est finie, mais la guerre peut-elle jamais finir ? Avec le poids des traumatismes, la difficulté d’adhérer au monde et au langage qui lui est consécutive, la peur du sommeil et de ses monstres, l’effort sensuel de reconquête de l’espace familier, le jardin notamment... »    Yves Humann

Makapansgat

de Isabelle ALENTOUR

POESIE (LA TÊTE À L'ENVERS) | Paru le 02/04/2021 | 16,00 €

Un jour, face à la page blanche, Isabelle alentour s’est lancé un défi :
et si elle défaisait son écriture de toute subjectivité ?
La voici donc qui observe les objets autour de sa table de travail
et, là, sur une étagère… Un galet…
Le résultat fut à l’opposé de ce qu’elle avait imaginé :
ce fut une part intime de son rapport à l’autre que l’écriture
mit au jour de façon métaphorique et avec une telle simplicité
que chacun peut s’y retrouver.
Comme l’a écrit Guillevic dans “Le chant’’, « C’est quand tu chantes pour toi/que tu ouvres pour les autres/l’espacequ’ils désirent. »

C'est tout pour aujourd'hui

de Cécile GUIVARCH

POESIE (LA TÊTE À L'ENVERS) | Paru le 15/01/2021 | 16,00 €

Cécile Guivarch poursuit sa recherche autour de la mémoire et, cette fois, c’est la lecture de lettres et cartes postales venues du 20è siècle qui sert de passerelle.

À travers elles, se concrétise la vie des grands-parents, leurs joies, leurs souffrances, une vie quotidienne banale sans doute mais à laquelle la poète accorde une grande attention. L’écriture, simple, qui semble labourer la phrase, évoque avec justesse ces vers de Verlaine : « La vie humble aux travaux ennuyeux et faciles/est une œuvre de choix qui veut beaucoup d’amour ».

Au fur et à mesure, une tendresse naît à travers la distance temporelle, et le dialogue se noue entre les générations, ce qui rend ce livre si attachant.

 

La barque criblée

de VIEUILLE MARIE-FRANçOISE

POESIE (LA TÊTE À L'ENVERS) | Paru le 16/11/2020 | 15,00 €

J’ai pour moi l’alliance des longues barques abandonnées

au bord des étangs, remplies d’eau et de ciel, criblées de taches de soleil

et de feuilles roussies avec leur flottaison de fin et de commencement.

 

 

 

On sait qu’on ne s’embarquera plus.

Que la saison en est passée. Et pourtant toute la beauté

est là dans l’équilibre d’octobre.

 

 

C’est dans une langue dense et charnelle que Marie-Françoise Vieuille décrit l’émerveillement devant les prémices de la passion.

Mais vient le moment des questionnements, l’incertitude, la perte de l’autre, la dérive vers le rien.

S’y entrecroisent les motifs délicats de la nature et de la musique, jamais perdus, comme un phare dans un monde d’inquiétude et de douleurs.

Rêver réel

de Claudine BOHI

POESIE (LA TÊTE À L'ENVERS) | Paru le 05/10/2020 | 18,00 €

Que cherchons-nous en nous-mêmes et jusqu’au fond de la langue si ce n’est à échapper à l’étroit, à ce qui de nos vies et de nos pensées nous emprisonne ou nous rétrécit. Nous cherchons à naître à ce quelque chose qui nous habite mais que nous ne saisissons pas,
à accéder à ce territoire d’avant les mots, ancien et à venir, qui scintille
au fond de la parole, cette langue mélangée de corps.
Ce territoire est inépuisable, et il est à tout le monde.
Ce territoire est infini comme le réservoir du langage.
Nous sommes plus grands que nous.
À charge pour le poète d’en donner témoignage.

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