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l'autre LIVRE

LIOR ÉDITIONS

Lior éditions propose depuis 2014 la découverte de la littérature et de la culture judéo-espagnoles. Les collections s'organisent autour de plusieurs thématiques : contes, biographies, témoignages, poésie. La création, le plaisir et la transmission sont au cœur de la conception de nos ouvrages.

Adresse : 10 rue Jules Vallès
75011 Paris
Téléphone :0614220207
Site web :http://www.lioreditions.com
Courriel :nous contacter
Diffusion :Amalia
Distribution :La générale du livre
Représentant légal :François Azar
Forme juridique :Entreprise individuelle
Racine ISBN :978-2-9548062
Nombre de titres au catalogue :23
Tirage moyen :1500
Spécialités :Livres sur la culture et la langue judéo-espagnoles

Les ombres cousues

de Myriam MOSCONA

Leçons de vie judéo-espagnoles (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 09/09/2024 | 20,00 €

Comment évoquer une vie, une jeunesse, une enfance dans toute son amplitude ? Qu’est-ce qui nous constitue véritablement et peut résister au temps ? Et si nous étions un arbre, vers quel ciel tendent nos branches et dans quelle terre plongent nos racines ?

L’écriture est sans doute l’un de ces moyens imparfaits qui permet de capter un peu de nos vies et d’en partager l’expérience.

Myriam Moscona dans cette œuvre ambitieuse relève l’éternel défi d’une façon toute personnelle qui associe intimement le plus quotidien au monde onirique. La vie prend l’apparence d’un mille-feuille, de mille couches de sédiments accumulés à travers lesquelles seules la mémoire et l’imagination peuvent circuler. Il y a bien sûr ce que l’on sait ou que l’on croit savoir à travers les livres d’histoire, les récits rapportés qui fixent des repères fidèles. Il y a les souvenirs embrumés de l’enfance dont émergent des scènes matricielles. Il y a les voyages qui permettent de remonter aux sources du temps. Il y a les traces de nos lectures qui résonnent encore en nous. Il y a la polyphonie des langues qui se répondent et ne se traduisent pas. Il y a surtout les rêves qui font remonter à la surface ce qui ne passe pas et continue de nous hanter.

Au terme de ce voyage à travers des ombres, tout ne sera pas élucidé, mais ce qui restera pour partie obscur, car d’ordre poétique est peut-être la plus grande richesse de ce livre polyphonique.

Salonique juive et ottomane. Les mémoires de Sa'adi Besalel a-Levi

de Sa'adi BESALEL A-LEVI

Leçons de vie judéo-espagnoles (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 15/01/2024 | 25,00 €

  Les mémoires de Sa’adi Besalel a-Levi (1820-1903) constituent la première autobiographie connue d’un juif salonicien. Rédigées en judéo-espagnol à partir de 1881, elles offrent un exceptionnel panorama de la vie dans la Salonique juive et ottomane au XIXe siècle. Leur importance tient tant à la personnalité de leur auteur à la fois imprimeur, éditeur, journaliste, chantre et compositeur qu’à leur contenu qui joint à une vision éminemment subjective du monde juif ottoman, des descriptions d’ordre ethnographique, des aperçus de l’organisation communautaire, des luttes de pouvoir au sein de celle-ci, et enfin un plaidoyer pro-domo qui prend un caractère ardent et poignant. Publié sous forme d’extraits dans plusieurs journaux, ce texte a exercé une grande influence sur la manière dont l’histoire des Juifs de Salonique a été remémorée et historicisée. Longtemps donné pour perdu, le manuscrit original rédigé en cursives hébraïques orientales (soletreo) a été redécouvert fortuitement à la Bibliothèque nationale d’Israël et est reparu en 2012 aux Presses de Stanford dans une remarquable édition intégrale désormais accessible au public francophone.

À Tanger quand le vent soufflait

de Michel BENSADON

Leçons de vie judéo-espagnoles (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 13/02/2023 | 20,00 €

Tanger 1951. Une famille juive s’apprête à célébrer le Nouvel An. La ville est pour quelques années encore un havre de paix et d’abondance qui a vu affluer pendant la guerre, nombre de réfugiés fuyant le nazisme. Parmi ceux-ci, la mère de l’auteur, née à Vienne dans une famille de la haute bourgeoisie intellectuelle et qui a épousé quelques années auparavant un Sépharade tangérois qui, miracle de l’amour et de l’intelligence, est parvenu de haute lutte à exfiltrer ses parents viennois de France, les sauvant ainsi d’une mort certaine.
Pourtant entre les deux jeunes mariés rien ne va plus. Ce qui aurait pu être l’histoire édifiante d’une rencontre lumineuse entre deux courants du judaïsme tourne à l’affrontement. À l’âge si tendre de sept ans, le petit Michel est brutalement chassé du paradis, c’est-à-dire de la famille unie et aimante qui l’a vu naître.
Il n’aura pas trop de toute une vie pour comprendre ce qui s’était joué d’irréconciliable entre les Bensadon et les Marburg. Pour reprendre les mots de Carlos Lévy, son préfacier, ce que montre ce livre, plein de nostalgie et d’humour, écrit avec la lucidité du thérapeute et la tendresse de celui qui, par son écriture, cherche à réconcilier enfin ceux dont la séparation a déchiré sa vie, c’est la fragilité de l’individu confronté aux contradictions de son milieu, mais aussi l’incroyable force qui l’anime quand il s’agit de reconstruire ici ce qui a été détruit ailleurs. Il était une fois…

Isidore n'est plus mort

de Rémi MATALON

Leçons de vie judéo-espagnoles (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 12/02/2023 | 16,00 €

C’est une saga qui s’étend sur plusieurs siècles. Aussi loin qu’il est possible de remonter, le récit trouve sa source dans l’Espagne d’Isabelle de Castille, dite Isabelle la Catholique. Les événements traversent ensuite le bassin méditerranéen, peut-être par l’Afrique du Nord, peut-être par l’Occitanie et l’Italie de la Renaissance.
Plusieurs générations arriment cette histoire aux rives de la mer Égée, à Salonique, appelée alors la Jérusalem des Balkans. Depuis le début du XXe siècle, elle se poursuit à Marseille, après un crochet malheureux par la Pologne.
Dans cette famille d’origine judéo-espagnole, on parlait le ladino, dialecte issu du castillan du Moyen-âge. Je ne sais si, comme l’espagnol, ce dialecte use à l’écrit du point d’interrogation culbuté. Mais ce qui est certain, c’est que les questions autour de l’histoire de cette famille ont culbuté l’existence des survivants. Ils ont souvent eu la tête basculée vers le bas, l’esprit renversé et les sens bousculés.
Dans leurs souvenirs, réels ou fantasmés, mais sans aucun doute vrais à leurs yeux, rien ne manque : le froid et la neige à Marseille, lors de ce terrible mois de janvier 1943, le déménagement forcé en pleine nuit du 23 de ce même mois, les étoiles jaunes qui n’illuminent aucun ciel, le trajet, qu’on n’ose pas appeler voyage, dans ces wagons à bétail, la perte de conscience sous les douches de Sobibor, les flammes de Sobibor, la rivière Bug à Sobibor, où les cendres, mêlées à la pluie, se sont déversées. Rien ne manque : ni la faim, ni la peur, ni les larmes, ni les cris.
Ceux d’après se souviennent comme ils peuvent, pour combler les manques, et pour laisser une mémoire à leurs morts et aux morts-vivants qui ont suivi.

Oras Dezaoradas

de Lily HENLEY

Disques (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 06/05/2022 | 15,00 €

Lily Henley est originaire de New York et ses racines familiales se partagent entre tradition ashkénaze et sépharade. Elle est violoniste, chanteuse et compose ses propres chants et arrangements. De ses multiples séjours à l’étranger, elle a acquis plusieurs répertoires qu’elle tisse avec sa propre expérience de musicienne américaine adepte du fiddle et du bluegrass. Elle s’est beaucoup produite à travers l'Amérique du Nord en solo et avec d'autres artistes, notamment Rushad Eggleston, David Krakauer, The Duhks et le virtuose de la guitare irlandaise John Doyle, tous nominés aux Grammy Awards. Son premier album, Words Like Yours, a été produit par le célèbre compositeur et bassiste Omer Avital. Lily Henley est lauréate d'une bourse Fulbright 2021-2022, première lauréate en France dans la discipline des musiques du monde. Actuellement en résidence à la Cité internationale des arts à Paris, elle se consacre à la composition de titres inédits en judéo-espagnol.

Les chants judéo-espagnols ont accompagné Lily Henley dès son enfance, mais ce n’est que ces dernières années qu’elle s’est pleinement investie dans ce répertoire. Son approche doit beaucoup à sa connaissance intime du fiddle et du bluegrass, une tradition toujours en mouvement. Elle revisite le répertoire sépharade en composant de nouvelles mélodies pour accompagner des textes de la tradition ou en créant des titres inédits. Oras Dezaoradas est aussi le fruit des échanges qu’elle a eus avec des Judéo-espagnols qui l’ont initiée à la poétique de leur langue. Sur cet album elle est accompagnée par deux musiciens d’exception : le multi-instrumentiste Duncan Wickel et le contrebassiste Haggaï Cohen-Milo.

La meguilah de Salamanque

de ANONYME

Grands albums (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 01/02/2022 | 40,00 €

Le livre d'Esther dans un coffret contenant les deux éditions en ladino et en traduction française d'après la meguilah de Salamanque (XVe siècle)

Cette version du livre d’Esther, la meguilah salmantina, est l’œuvre d’un nouveau chrétien de la ville de Salamanque au milieu du XVe siècle. Il reproduit fidèlement le récit en ladino que lisaient les Juifs sépharades au Moyen-Âge lors de la fête carnavalesque de Pourim. Son style hautement poétique, encore largement accessible aux hispanophones, naît de la rencontre du castillan ancien et de l’hébreu biblique. Traduction en français de Julia Chardavoine et illustrations de Maeva Rubli. Notes et postface du professeur Carlos Sainz de la Maza.

 

 

El libro de Esther

de ANONYME

Grands albums (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 01/02/2022 | 20,00 €

El Libro de Ester que aquí se presenta, o meguilah salmantina, es la obra manuscrita de un cristiano nuevo de la ciudad de Salamanca de mediados del siglo XV. Reproduce fielmente la narración en ladino que leían los judíos sefardíes en la Edad Media durante la fiesta carnavalesca de Purim. Su estilo profundamente poético, todavía accesible en gran medida a los hispanohablantes, es el resultado del encuentro entre el castellano antiguo y el hebreo bíblico. Se publica en una versión ilustrada por Maeva Rubli. Notas y epílogo del profesor Carlos Sainz de la Maza.
 

Le livre d'Esther

de ANONYME

Grands albums (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 01/02/2022 | 20,00 €

Cette version du livre d’Esther, la meguilah salmantina, est l’œuvre d’un nouveau chrétien de la ville de Salamanque au milieu du XVe siècle. Il reproduit fidèlement le récit en ladino que lisaient les Juifs sépharades au Moyen-Âge lors de la fête carnavalesque de Pourim. Son style hautement poétique, encore largement accessible aux hispanophones, naît de la rencontre du castillan ancien et de l’hébreu biblique. Il est publié dans une version bilingue traduite en français par Julia Chardavoine et illustrée par Maeva Rubli. Notes et postface du professeur Carlos Sainz de la Maza.
 

Les lumières de Sarajevo

de Moïse ABINUN

Leçons de vie judéo-espagnoles (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 01/09/2021 | 20,00 €

C’est tout un monde disparu que Moïse Abinun fait revivre pour nous : Sarajevo, ville frontière entre les deux empires ottoman et austro-hongrois et où les Juifs chassés d’Espagne ont trouvé un havre de paix. C’est dans cette communauté sépharade que l’auteur a vu le jour, le 14 mai 1912, dans une famille traditionnelle et très unie. Son père Samuel et sa mère Clara avaient fait un mariage d’amour ce qui n’était pas courant à l’époque ; mais ils étaient aussi cousins ce qui l’était plus et facilitait les choses. Ce qui frappe dans cette famille c’est l’aptitude au bonheur, à la fête et au partage malgré les difficultés matérielles et l’actualité menaçante. La Première Guerre mondiale éclate précisément à Sarajevo et la famille est aux premières loges. Samuel, emporté dans le tourbillon de la guerre fait le vœu, s’il s’en sort, de devenir rabbin. Grièvement blessé, il tiendra parole, et le jeune Moïse grandira de ville en ville, au fil des affectations de son père. Ces déménagements successifs nourriront peut-être une vocation précoce pour le voyage. À moins qu’il ne reprenne à son compte le rêve d’une mère qui n’avait jamais vu Vienne et le Danube. Doué pour les études, il les quitte néanmoins pour se faire tailleur et partir ainsi plus vite et plus loin. Ce sera Barcelone où il renoue en 1936 avec la terre de ses ancêtres. Chez son oncle Isaac, il rencontre sa fiancée, Mathilde. Encore une cousine, encore une histoire d’amour, mais comment rester romantique quand on se marie au sein d’une même famille ? Moïse résout brillamment l’énigme sentimentale. La guerre d’Espagne incite le jeune couple à partir, cette fois à Lyon, où ils échapperont de peu à la déportation durant la Seconde Guerre mondiale. Mais ceci est une autre histoire brillamment contée par leur fille, l’écrivaine Clarisse Nicoïdski dans son roman Couvre-Feux.

Couvre-Feux

de Clarisse NICOÏDSKI

Leçons de vie judéo-espagnoles (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 01/09/2021 | 20,00 €

Lyon, 1943. Judith a quatre ans. Ses parents sont tailleurs, yougoslaves. Et juifs. Il faut donc se cacher, fuir sans cesse, parler à voix basse, jouer au catholicisme, se méfier de chacun, trembler au moindre bruit, louvoyer entre les rafles.
Judith est heureuse.
Sur fond d’apocalypse, voici une suite d’aventures cocasses dans ce Lyon devenu soudain un immense terrain de jeu. Voici un grand roman tantôt baroque, joyeux, et tantôt tissé de mort. Voici la douleur multiple d’une époque. Voici le portrait bouleversant d’une enfance qui fait, dans la terreur et malgré tout, son chemin.

VARKA

de Dafné KRITHARAS

Disques (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 25/06/2021 | 15,00 €

Née en 1992 à Paris d'un père grec et d'une mère française, Dafné Kritharas puise son inspiration dans un répertoire né de la convergence des cultures ayant cohabité pendant quatre siècles sous l'Empire ottoman : chants grecs, sépharades, bosniaques, arméniens, turcs...

Son deuxième album Varka, réunit des musiciens de divers horizons et donne un nouveau souffle à ces chants oubliés.

Une odyssée judéo-espagnole

de Isaac PAPO

Leçons de vie judéo-espagnoles (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 04/06/2019 | 26,00 €

Né à Milan en 1926 dans une famille juive originaire d’Edirne en Thrace, Isaac Papo a fondé et dirigé durant quarante ans le département de neurochirurgie de l’hôpital d’Ancône. En marge de ses activités professionnelles, il s’est intéressé à l’histoire des communautés sépharades des Balkans. Une odyssée judéo-espagnole, d’abord publiée en espagnol, puis en italien constitue la somme de trente années de recherches, de voyages et de rencontres. Isaac Papo ne se contente pas de restituer la trajectoire de sa famille depuis son long séjour dans l’Empire ottoman jusqu’à ses exils en Italie et en Espagne où elle se réfugie en 1942. Il s’efforce à travers cet exemple de comprendre les ressorts psychologiques du monde judéo-espagnol, d'en restituer tout le charme, fruit de la rencontre entre cultures d'Orient et d'Occident, mais aussi d'en montrer l’inéluctable déclin. D’anecdotes en réflexions, ce sont plus de cent cinquante ans d’histoire européenne qui défilent ainsi sous nos yeux, sans aucune complaisance ni sentimentalisme, mais en sacrifiant à l’impératif biblique « Souviens-toi ! »

Le chêne de Rhodes

de Vittorio ALHADEFF

Leçons de vie judéo-espagnoles (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 04/06/2019 | 20,00 €

Un cavaliere, un chevalier tel est le titre qui vient spontanément aux lèvres à la lecture des mémoires de Vittorio Alhadeff. De Rhodes – l’île des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem – où il est né en 1904 à l’Argentine, en passant par Paris et Milan, il aura traversé le XXe siècle avec la grâce et l’aisance, le panache et la flamboyance de ceux qui ont vécu une enfance heureuse au sein d’une illustre famille. La dynastie des Alhadeff, de grands banquiers et commerçants juifs, remonte au légendaire Hadji Bohor né en 1793. De génération en génération, la famille étendra son champ d’activité profitant de la tutelle italienne à Rhodes, puis quittant les rives de l’Orient pour les métropoles de l’Occident. Vittorio Alhadeff, formé chez les Frères des écoles chrétiennes, part à la conquête de l’Europe avec une culture classique digne des marchands lettrés du Quattrocento. Sans fausse modestie, il nous fait partager ses rencontres avec le maestro Arturo Toscanini, le Duce Benito Mussolini – auquel il refuse un poste dans la diplomatie – Benedetto Croce qui l’incite à quitter l’Italie fasciste. Ce sera l’occasion d’un nouveau départ à Buenos Aires où, grâce à ses heureuses initiatives, le centre de gravité financier de la famille se déplace. Mais quelque chose s’était brisé entre-temps. De même que Vittorio nous fait partager le ressort intime de l’ascension d’une grande famille, il nous en confie la décadence lorsque s’installe la discorde entre ses membres. On n'aurait pas tout dit si l’on ne soulignait pas l’importance des femmes dans ce récit. Les Alhadeff n’emploient pas seulement leurs charmes pour séduire leurs clients… On sera tenté de voir dans ces beaux portraits féminins, un reste ineffable de la culture méditerranéenne qui imprègne tout le livre.

L'orphelin du Bosphore

de Nissim BENEZRA

Leçons de vie judéo-espagnoles (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 04/06/2019 | 20,00 €

Tante Sara, épouvantée, inclina son oreille sur la poitrine de sa sœur comme pour l’ausculter : pas le moindre battement de cœur, sa sœur était sans mouvement. Aussitôt, élevant la voix, elle se prit à sangloter bruyamment et à déplorer le sort de la défunte. Il pouvait être dix heures. Aux cris poussés par elle, grand-mère qui gisait sur son grabat comprit que sa cadette n’était plus de ce monde. Une sueur froide parcourut tout son corps. Mourir, c’est déjà un malheur. Laisser derrière soi quatre orphelins dans le dénuement total, sans qu’un proche puisse prendre soin d’eux, c’était la catastrophe... Cette pensée terrifiante terrassa la vieille femme sous le coup. Il y avait à peine une demi-heure que sa cadette avait rendu l’âme au Créateur.

Écrit dans un savoureux français d’Orient, les mémoires de jeunesse de Nissim M. Benezra offrent une vision saisie sur le vif d’Istanbul à la fin de l’Empire ottoman et dans les premières années de la république turque. Malgré le dénuement de l’auteur dans sa prime enfance, on est frappé par son inextinguible soif de vivre, son sens de la dérision et sa vision très personnelle du monde qui font de ce livre l’un des plus émouvants témoignages du monde sépharade.

Objets Portraits

de Rita ENDER

Témoignages (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 15/12/2018 | 20,00 €

Forte au début du XXe siècle de plus de 100 000 personnes, la communauté juive de Turquie ne représente plus aujourd’hui qu’un dixième de ce chiffre. Alors qu’elles voyaient nombre de leurs proches partir et qu’elles s’interrogeaient sur leur propre avenir, Rita Ender et Reysi Kamhi, toutes deux natives d’Istanbul, ont demandé à trente jeunes Juifs de Turquie de choisir un objet de famille et de leur en confier l’histoire. Au fil de ces conversations intimes, s’esquisse peu à peu la vie de communautés, de familles et de personnes qui se croisent sans jamais se confondre. Autant d’attitudes et de choix différents, marqués par les épreuves de la guerre et de l’émigration qui viennent plus d’une fois rompre la chaîne des générations. La question de la transmission n’en demeure pas moins vive, qu’elle s’éprouve sur le mode de la fidélité, de l’absence ou de la nostalgie. Entre attachement à une culture qui s’éteint – au premier rang de laquelle la langue judéo-espagnole – et attrait irrésistible de la modernité, les jeunes Juifs de Turquie se cherchent un avenir qui passe souvent par l’exil, mais aussi par la nécessité de préserver certains liens affectifs avec leurs racines. Cette tendresse et cette infinie compréhension, c’est surtout auprès de leurs grands-parents qu’ils l’éprouvent. Leur cuisine exprime mieux que les mots l’amour filial. C’est encore leur portrait qui apparaît en filigrane de chacun des objets de famille et qui les suit même après leur disparition. Si les jeunes Juifs de Turquie paraissent si étonnamment modernes, mobiles et créatifs, peut-être le doivent-ils à ces grands-parents, qui sans porter de jugement ont su leur transmettre leur confiance et leur art de vivre.

Une princesse juive au Far West

de Eveline BROOKS AUERBACH

Aventures (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 15/12/2018 | 20,00 €

Août 1853 au royaume de Prusse. Une jeune fille juive de seize ans qui rêve d’aventure épouse son oncle de vingt-huit ans qui vient tout juste de rentrer des États-Unis. Le mariage à peine célébré, ils s’embarquent à Hambourg pour traverser l’Atlantique. C’est le début d’un périple qui les mènera par la piste de l’Oregon chez les chercheurs d’or de Californie, puis jusqu’à Salt Lake City où ils s’établiront parmi les pionniers mormons.

Djoyas de mar

de Dafné KRITHARAS

Disques (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 11/06/2018 | 15,00 €

Née en 1992 à Paris d’un père grec et d’une mère française, Dafné Kritharas puise son inspiration au carrefour de l’Orient et de l’Occident. Elle a été bercée dès son enfance par les chants judéo-espagnols qu’interprétait sa cousine, la violoncelliste Bahia El Bacha. Le chant comme mode d’expression de l’intime s’est très tôt imposé à elle comme une évidence. Elle chante en grec et judéo-espagnol, mais aussi en serbo-croate, espagnol ou turc, au fil de ses découvertes et de ses voyages avec son compagnon le guitariste, auteur-compositeur Paul Barreyre. L’album Djoyas de Mar comprend douze titres dont cinq en judéo-espagnol et sept en grec. Ces chants de la mer Égée, très métissés, sont liés à l’exil et au déracinement. Les arrangements sont pour la plupart signés par le pianiste et compositeur Camille El Bacha, élève de Fabien Waksman et Jean-François Zygel au CNSM de Paris. Naghib Shanbehzadeh, jeune prodige des percussions orientales y a ajouté sa touche personnelle.

L’album Djoyas de Mar a été enregistré sous la direction artistique de Thomas Vingtrinier (Sirba Octet, Manu Chao, Michel Portal, Edna Stern…) en septembre 2017 au studio Sequenza.

Dafné Kritharas : chant . Camille El Bacha : piano, arrangements. Paul Barreyre : chant, guitare, arrangements. Naghib Shanbehzadeh : percussions orientales.

Dragon cramé et autres contes du temps présent

de Yannis ADAMIS

Contes judéo-espagnols (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 13/03/2018 | 15,00 €

D'un pays lointain où l'on croit encore aux contes, Yannis Adamis nous rapporte sept belles histoires. Des contes d'aujourd'hui qui se jouent des contes anciens et où il se passe des choses à peine croyables, comme de sauter d'un conte à l'autre ou de faire mentir son destin.

Trois mesures de fantaisie, une bonne dose de poésie et une pincée de philosophie : autant de recettes pour renouer avec le plaisir de conter.

Djako le dragon et autres contes

de François AZAR

Contes judéo-espagnols (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 13/03/2018 | 15,00 €

Un dragon au cœur d'artichaut, un chat qui tire les ficelles, une apprentie sorcière en plein sabbat, un prince poucet jouant de la lyre... autant de personnages qui animent ces sept contes librement inspirés de plusieurs traditions. Nés sous le signe de la fantaisie, ils n'attendent plus qu'un conteur pour prendre vie !

Dictionnaire du judéo-espagnol

de Joseph NEHAMA

dictionnaire (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 01/07/2017 | 35,00 €

Le dictionnaire de référence du judéo-espagnol parlé à Salonique. Rédigé pendant 30 ans par Joseph Nehama, ancien inspecteur général de l'Alliance israélite universelle et déporté à Bergen-Belsen, « le Nehama » est une encyclopédie et un monument pour tous ceux qui veulent découvrir la culture et la langue judéo-espagnoles. Lexique Judéo-espagnol/Français.

Un des murs de ma cuisine est couleur cannelle

de Sandra ALBUKREK

poésie (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 02/06/2017 | 15,00 €

La cuisine, une des pièces de la maison, un espace, un refuge.
Lieu d’évasions, d’envies de départs et de retours.
Un geste du quotidien, un modeste atelier.
La cuisine comme héritage, comme recherche.
Comme lieu de rencontres, de longues conversations.
Centre du feu, de la chaleur, de la matière vivante…

 

Sandra Albukrek est une artiste pluridisciplinaire qui vit aujourd’hui à Genève. Ce recueil est une ballade poétique entre deux cuisines. Celle d’Istanbul, où enfant, l’auteure a grandi et celle de Paris, où jeune adulte, elle a évolué. La cuisine et son atelier d’artiste sont pour elle les deux espaces sacrés où elle fait converger par les formes, les couleurs, les odeurs et le « faire »… l’expression de ses appartenances, ses questionnements, ses émotions et son identité de femme nomade.

Bewitched by Solika : And other judeo-spanish tales

de François AZAR, Petros BOULOUBASIS

Contes judéo-espagnols (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 03/06/2016 | 15,00 €

Every morning, Solika walks past the palace windows, her breakfast basket in hand. At his window, the prince is dying to know what she has in there, but this is Solika's closely-kept secret. Until the day the prince decides to bring out the heavy artillery... The ten folktales in this book carry the memory of the Eastern Judeo-Spanish people, their wisdom, their way of life and most of all, of their humor. These folktales were transmitted orally thanks to the talent of storytellers who would willingly adapt them to their audience. This is how folktales traveled, morphed and were constantly reinvented. May they once again escape from these pages to be revived in the mouth of the storyteller!

Aventures au Far West

de Solomon NUNES CARVALHO

Leçons de vie judéo-espagnoles (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 03/06/2016 | 20,00 €

Le 22 août 1853, un jeune peintre et photographe juif de trente-huit ans, Solomon Nunes Carvalho, acceptait l'offre du colonel John Charles Frémont de participer à sa dernière campagne d'exploration dans l'Ouest américain. De ce voyage à travers les montagnes Rocheuses et jusqu'en Californie, Carvalho devait ramener le premier grand reportage photographique du Far West.

Né dans une famille sépharade de Charleston, Solomon Nunes Carvalho n'avait pourtant jamais sellé un cheval de sa vie et connaissait à peine le maniement des armes. En revanche, il était curieux de toutes les inventions et était devenu en quelques années un daguerréotypiste renommé dans l'Est des États-Unis. Effectuer un reportage en plein hiver et en haute altitude constituait cependant un défi quasi insurmontable pour l'époque. Il décida de le relever et y parvint au terme d'une incroyable épopée dont il écrivit le récit à son retour. Le livre devint aussitôt un best-seller aux États-Unis.

La vie picaresque d'Eliya Karmona : Autobiographie

de Eliya KARMONA

Leçons de vie judéo-espagnoles (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 03/06/2016 | 20,00 €

Un grand bonheur attend les lecteurs de ce livre : la découverte d'un monde à jamais disparu à travers l'un des chefs-d'oeuvre de la littérature judéo-espagnole.

Eliya Karmona est né à Istanbul le 21 octobre 1869 dans l'une des familles juives les plus influentes de la ville. Son grand-oncle, Tchelebi Behor Karmona (1773-1826) fut le fermier-général de l'Empire ottoman. Son père ayant essuyé un revers de fortune, Eliya Karmona dut cependant très tôt gagner sa vie. S'il en avait été autrement nous n'aurions sans doute pas pu découvrir à ses côtés un extraordinaire tableau de l'Empire ottoman à son couchant.

Armé de son nom pour seul capital, Eliya Karmona est poussé par une formidable énergie qui le conduit à exercer trente-six métiers, solliciter les célébrités de son temps, effectuer de constants voyages d'une ville à l'autre. L'argent lui glisse entre les doigts dès qu'il apparaît. Chaque échec, chaque rebuffade qu'il reçoit est une initiation et l'occasion d'un nouveau départ. Personnage burlesque, Eliya Karmona apparaît tour à tour ballotté, impuissant, victime des hommes et des femmes - une mère omnisciente, une maîtresse conquérante, une épouse superstitieuse - mais aussi résistant, intrépide, entreprenant. Après moult aventures, il parviendra à son but suprême : fonder un journal satirique en judéo-espagnol. Ce sera El Djugueton (1908-1931).

Le grand talent d'Eliya Karmona est d'avoir su se mettre en scène dans la veine des meilleurs auteurs picaresques espagnols et d'avoir su faire rire et réfléchir ses lecteurs envers et contre lui. Nul doute que ce Karmona saute-ruisseau et sans le sou restera le plus illustre rejeton de cette noble famille séfarade.

Un gentleman ottoman

de Victor ESKENAZI

Leçons de vie judéo-espagnoles (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 03/06/2016 | 20,00 €

Peu de personnes peuvent se prévaloir d'avoir vécu plusieurs vies et encore moins plusieurs vies heureuses au XXe siècle. C'est le privilège de Victor Eskenazi, un Juif ottoman né en 1906 à Istanbul ou plutôt Constantinople, la capitale de l'Empire ottoman. Sa ville natale est alors une métropole vibrante, un carrefour des langues et des cultures à la veille de grands bouleversements. A travers lui, nous découvrons toute la richesse d'une éducation cosmopolite au sein d'une famille sépharade qui a conservé d'un passage à Gibraltar la nationalité britannique. Les vicissitudes de l'histoire mèneront successivement Victor Eskenazi à Vienne puis à Milan où il apprend d'un oncle haut en couleur le commerce des antiquités orientales. Puis c'est la Seconde Guerre mondiale où Victor Eskenazi s'engage comme volontaire dans l'armée britannique. Affecté au renseignement militaire au Caire puis à Istanbul, il finira la guerre au rang de capitaine de l'Intelligence Corps. En toutes circonstances Victor Eskenazi a fait preuve d'une extraordinaire capacité d'adaptation et d'une confiance à toute épreuve. C'est cette leçon de vie peu commune qu'il nous transmet en même temps que les saveurs d'un monde disparu.