RESSOUVENANCES
(RESSOUVENANCES) |
Paru le
20/05/2018
|
26,00 €
Après les Sonnets à Orphée, parus en 2017, voici un recueil de poèmes choisis et traduits en rythmes et en rimes, en français et en anglais, par Claude Neuman. Dans sa présentation, celui-ci remarque que, à nouveau, l’être au monde, le Dasein, est le fil conduct?eur de ces errances énigmatiques, rêveuses, sensibles aussi, que le poète explore inlassablement. Cette confrontation au monde, à «la lourde terre en solitude sans fin», est une confrontation au mot, le geste primordial, et à son humble incertitude malgré et par-dessous sa dérélict?ion dans une langue chosifiée :
J’en ai si peur, des mots des humains.
Ils parlent de tout si distinct?ement :
et ceci a nom…
Or c’est le temps qui emporte et raille la course circulaire de ces noms trop arrêtés :
Et ça tourne, et ça vire, et ça n’a pas de but,
et ça s’en va et vers sa fin ça file.
Il dénie, érode, inverse les apparences :
ce qui dehors lentement se lève et s’appelle
le jour nous est-il donc plus clair que la nuit ?
Il nous renvoie à notre manque, notre incapacité, notre illusion comme seule approche insuffisante, impossible:
Comment peut le lointain si proche paraître,
et pourtant, ne point s’approcher ?
Le poète, l’être aux mots, avoue son impuissance : « La terre, je crois, n’est autre que la nuit. » Il rend
« au silence enfin, lui qui perd tout »,
« le monde […]
qui en chacun de nous tombe en débris. »