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l'autre LIVRE

RESSOUVENANCES

Créé en 1982, le catalogue comprend plus de deux cents titres disponibles: poésie baroque & romantique; histoire littéraire; lettres médiévales; satires anciennes; histoire sociale (traditions anti-autoritaires et tragédies oubliées); graphisme; danse libre et notation Laban. Fac-similés de documents de référence & éditions originales.

 

Adresse : 3, rue de la Cidrerie
02600 COEUVRES-ET-VALSERY
Téléphone :0671002816
Site web :http://www.ressouvenances.fr
Courriel :nous contacter
Distribution :Expressediteur et direct
Représentant légal :PAUL Jean-Louis
Forme juridique :Entreprise individuelle
Racine ISBN :2-84505
Nombre de titres au catalogue :200
Tirage moyen :300

À ARMES ÉGALES

de Caroline GRANIER

RESSOUVENANCES (RESSOUVENANCES) | Paru le 06/10/2018 | 25,00 €

Les enquêtrices dans les polars… Les figures de fliquesses, de privées, de journalistes d’investigation, d’inspectrices sont de plus en plus nombreuses (françaises, européennes ou américaines). Cérébrales, fonceuses, intuitives ou rationnelles, épanouies ou névrosées. Célibataires ou en couple, avec ou sans enfants. Qu’ont-elles en commun ? Un désir d’aventures et une soif de liberté sans limites. Attention : elles sont souvent armées… combatives en tout cas. Car leur place dans un monde encore dominé par les hommes n’est pas acquise. Alors elles agissent et prennent leurs affaires en main : et si elles nous montraient la voie ?
Le polar, univers longtemps conditionné par les hommes et des représentations phallocrates, se féminise. Il constitue ainsi un miroir grossissant de notre société, terrain privilégié pour l’étude des rapports sociaux entre les sexes, et aussi du rapport à la violence. Cet ouvrage interroge ces représentations littéraires à travers le prisme du féminisme. Analysant un important corpus de romans, décrivant de nombreuses héroïnes différentes, il contribue à une réflexion sur la condition des femmes dans la société actuelle. Il témoigne d’interrogations sous-jacentes : l’affirmation doit-elle être identification aux anciens codes de domination ? Ceux-ci sont-ils spécifiquement masculins ? En s’emparant des attributs traditionnels d’une condition masculine déterminée, des femmes les érodent-elles ou, au risque de ne pouvoir s’en affranchir, les répètent-elles ? La violence peut-elle être un outil d’émancipation féministe ? •
Caroline Granier est agrégée et docteure en Lettres modernes ; elle enseigne en lycée. Elle a étudié la littérature anarchiste de la fin du XIXe siècle en France, en interrogeant ses rapports avec l’histoire et les luttes sociales, dans Les Briseurs de formules (Ressouvenances, 2010). Depuis plusieurs années, elle se passionne pour les romans policiers d’aujourd’hui qu’elle étudie sous l’angle du genre.
Elle a bénéficié pour ce livre d’une Bourse découverte du CNL.

Journal d’un hittiste

de Kamal GUERROUA

Polychrome (RESSOUVENANCES) | Paru le 04/09/2018 | 13,00 €

Les hittistes sont devenus depuis les années 1990, en Algérie notamment, une catégorie sociologique objet, selon les cas, d’empathie, d’indifférence, de suspicion ou de rejet. Déjà leur appellation marque une distance, une ironie qui peut être dépréciative. Ce sont les jeunes gens désœuvrés qui «tiennent les murs» (hit : mur en darija, dialecte algérien), sans débouchés, sans revenus qu’aléatoires – une importante proportion de générations successives.
Le présent recueil de nouvelles, qui constituent un tout, évoque différents plans de cette condition, vécue de l’intérieur. Dans un espace quotidien populeux, dysfonctionnel, nécessiteux, le monologue intérieur d’un hittiste récapitule les différents facteurs de sa paralysie. Il les retourne en vain, d’un autobus à un pauvre café : l’incompréhension de l’entourage, l’impossibilité de déployer des relations durables, l’absence de perspectives, les espoirs fantasmatiques retombant dans la routine des jours, les éclats de colères vains – avec comme seul appui la beauté d’Alger vers la mer. En arrière-plan, l’auteur évoque une ambiance délétère peuplée de machistes, de «barbus » ultras, de petits gangs. Au bout, comme un sortilège, l’exil devient le seul phare, qui renvoie au manque essentiel d’une attache viable là où l’on est né. Il est une tradition qui ne semble pas vouloir mourir.
Né en 1982, Kamal Guerroua est chroniqueur. Après des études universitaires à Alger puis à Toulouse, il publie poèmes, nouvelles, articles. Journal d’un hittiste, dit-il, «transporte sur les ailes de la fiction dans les entrailles de [son] pays, avec sa complexité et ses contradictions ». Il a déjà publié chez Ressouvenances Exil Nostalgie.

L’ENFANCE EN CROIX

de Gaston LEVAL

RESSOUVENANCES (RESSOUVENANCES) | Paru le 03/09/2018 | 20,00 €

Voici un livre de douleur, peut-être intemporel. Ce récit d’une enfance battue et humiliée à l’extrême parut en France en 1963. L’auteur, militant libertaire, citoyen français réfractaire à la conscription de 1914, en a publié une première version en castillan, en Espagne où il était réfugié (1933). Une édition en langue française fut effectuée en 1945 en Belgique. Ces souvenirs évoquent l’expérience d’un enfant au début du XXe siècle. La cruauté effarante du vécu quotidien renvoie à des faits communs, banals, d’intensité variable, dont les codes instituent dans la collectivité des constantes, des habitudes, des gestes qui semblent aller de soi. Dans le dernier chapitre l’auteur énonce l’espoir que la lecture de ce livre, presque oublié depuis, incitera du moins à soutenir les victimes de maltraitances, les écouter, à deviner l’emmurement auquel les a condamnées ce qui constitua leur formation. Comme le craignait Gaston Leval, les faits de barbarie sont demeurés depuis, et bien d’autres adultes pourraient écrire des souvenirs analogues.

Rimes, Rythmes

de Rainer Maria RILKE

RESSOUVENANCES (RESSOUVENANCES) | Paru le 20/05/2018 | 26,00 €

Après les Sonnets à Orphée, parus en 2017, voici un recueil de poèmes choisis et traduits en rythmes et en rimes, en français et en anglais, par Claude Neuman. Dans sa présentation, celui-ci remarque que, à nouveau, l’être au monde, le Dasein, est le fil conduct?eur de ces errances énigmatiques, rêveuses, sensibles aussi, que le poète explore inlassablement. Cette confrontation au monde, à «la lourde terre en solitude sans fin», est une confrontation au mot, le geste primordial, et à son humble incertitude malgré et par-dessous sa dérélict?ion dans une langue chosifiée :

J’en ai si peur, des mots des humains.

Ils parlent de tout si distinct?ement :

et ceci a nom…

Or c’est le temps qui emporte et raille la course circulaire de ces noms trop arrêtés :

Et ça tourne, et ça vire, et ça n’a pas de but,

et ça s’en va et vers sa fin ça file.

Il dénie, érode, inverse les apparences :

ce qui dehors lentement se lève et s’appelle

le jour nous est-il donc plus clair que la nuit ?

Il nous renvoie à notre manque, notre incapacité, notre illusion comme seule approche insuffisante, impossible:

Comment peut le lointain si proche paraître,

et pourtant, ne point s’approcher ?

Le poète, l’être aux mots, avoue son impuissance : « La terre, je crois, n’est autre que la nuit. » Il rend

« au silence enfin, lui qui perd tout »,

« le monde […]

qui en chacun de nous tombe en débris. »

Les Chemins qui montent

de Mouloud FERAOUN

RESSOUVENANCES (RESSOUVENANCES) | Paru le 15/05/2018 | 20,00 €

« Dans neuf foyers sur dix le réveil sera maussade, frileux et triste. Il faudra faire taire les gosses à coups de taloches, échanger d’aigres propos, souffler sur le bois vert qui ne veut pas prendre, affronter, avec la chair de poule, la jarre glacée pour se mouiller les mains et le bout du nez, et par-dessus tout se dépêcher de trouver la vie belle, découvrir sur-le-champ de bonnes raisons de vivre, se créer son petit rêve quotidien et tout de suite y croire. Alors on sera tout à fait éveillé, prêt à jouer la comédie. La question, pour moi, est de décider si précisément je vais continuer de jouer la comédie.» Car la vie ne semble plus qu’une comédie statique dans le village kabyle des années 1950, telle que Mouloud Feraoun en décrit les usages : rigueur des conditions quotidiennes, contrôle des mœurs par des ascendants suspicieux et médisants, hypocrisie des références religieuses, poison insidieux des tabous, oppression des haines claniques, absence de perspectives autres que l’exil décevant au pays colon. L’écrivain francophone campe deux figures du métissage : un jeune Kabyle de mère française, dont le mal de vivre, après son retour de France, prend en dégoût son pays natal ; une jeune fille que les Pères Blancs ont faite chrétienne. Leur amour souffrira de l’environnement psychoculturel, et ces êtres paraissent emblématiques de l’écartèlement éprouvé par les sociétés kabyles : leur passé se dissout, perd sa légitimité, dans l’adaptation à un monde complexe aux lois exclusives ; et aucun avenir ne se dessine.

Paru en 1957, ce roman fut accueilli par la critique française d’une façon ambiguë : on privilégia le thème de l’incommunication entre les êtres bouleversés par leur désir, et qui pour une lecture superficielle surpassait la question coloniale (l’auteur «progressait», «dépassait» cet aspect «particulier»). Or, en filigrane du drame passionnel, ce sont les déchirements de l’histoire franco-algérienne qui falsifient les relations entre des aspirations contradictoires. L’intrication des deux dimensions est le fil conducteur de ce livre.

Dans une lettre à son éditeur au Seuil, Paul Flamand, l’auteur écrivait, le 31 mars 1956 : « Dans Les Chemins qui montent, ce que j’ai voulu dépeindre, ce n’est pas le roman d’amour…, c’est le désarroi d’une génération à demi évoluée, prête à se fondre dans le monde moderne, une génération digne d’intérêt, qui mérite d’être sauvée et qui, selon les apparences, n’aura bientôt d’autre choix que de renoncer à elle-même ou de disparaître.»

Francophile et partisan de l’indépendance algérienne, critique contre l’autoritarisme et la violence du FLN, Mouloud Feraoun, peut-être le plus grand écrivain kabyle francophone, témoigne d'une autre façon de cette situation impossible. Il fut assassiné à Alger par l’OAS à la veille du cessez-le-feu du 19 mars 1962.

Le Hêtre des Juifs

de Annette von DROSTE-HULSHOFF

RESSOUVENANCES (RESSOUVENANCES) | Paru le 06/03/2018 | 20,00 €

Annette-Elisabeth von Droste-Hülshoff est une auteure majeure de la littérature allemande du XIXe siècle, bien ignorée en France. Issue d’une famille aristocratique catholique, née en 1797 à Hülshoff près de Munster en Westphalie, décédée dans un château de Morsburg près du lac de Constance en 1848, elle vécut retirée. Elle publia un recueil de poésies en 1838, complété en 1844. La longue nouvelle Die Judenbuche, considérée comme le chef-d’oeuvre de la littérature réaliste allemande, parut en 1842. Outre un drame et un autre récit inachevés, sa correspondance et ses Zeitbilder(Vignettes de ces temps) attestent une attention aiguë à l’évolution de la société à une époque charnière, prélude à la crise politique de 1848.

Le Hêtre des Juifs narre un drame réel du XVIIIe siècle, transmis par une ancienne chronique juridique. Ces Scènes de la vie des montagnards westphaliens évoquent la relative autonomie de communautés paysannes, leurs codes incivils. La loi n’existe pas vraiment; les usages en tiennent lieu; seigneur et gardes forestiers semblent impuissants contre braconnages, pillage de la forêt, brutalité fréquente des moeurs.

Cette longue nouvelle aborde l’antijudaïsme traditionnel de la culture populaire; et cette tradition est suggérée comme le péché fatal de son mode de vie. Après l’exhumation quelque peu mythifiante des coutumes germaniques qu’effect?ua le premier romantisme, et au même moment où Heinrich Heine vilipende l’ordre prussien et l’idéalisme «allemand», cette œuvre, dans une écriture simple et rapide, empreinte d’une discrète ironie, marque à la fois un constat et une prémonition.

A travers la mère du personnage principal, l’âpre et funeste condition de la femme est également soulignée, avec une empathie qui n’est pas sans évoquer en France les préoccupations de Balzac. 

On a remarqué que Annette von Droste est la seule écrivaine allemande du XIXe siècle à figurer dans les anthologies d’aujourd’hui. Et en France, elle reste à (re)découvrir et à (re)connaître.

Diagonales ?

de Angela LOUREIRO, Jacqueline CHALLET-HAAS

Pas à pas (RESSOUVENANCES) | Paru le 06/03/2018 | 28,00 €

Marcher, tourner, sauter sur une diagonale! Cela est tout de suite compris et chaque personne parcourt le chemin qui relie deux points opposés d’un plateau, d’un studio ou d’un autre lieu en exécutant ces actions. Un trait imaginaire au sol partage les deux moitiés d’un espace réel. Mais, est-ce la seule manière de concevoir les diagonales ? Peut-être pas…

Des artistes-chercheurs, parmi lesquels Rudolf Laban et Irmgard Bartenieff, se sont penchés sur la question si fondamentale de la plasticité du corps humain et sur l’importance des formes torsadées en diagonale dans le maintien de la vie. Ils se sont interrogés sur les capacités du corps en trois dimensions et ont proposé quelques voies de réflexion et de pratique pour que chaque personne puisse s’en emparer et les faire siennes.

L’étude de ces propositions est à l’origine de cet ouvrage: y sont abordés des séquences de mouvement qui se construisent à partir de la position allongée sur le dos au retournement sur le ventre, de la position assise au «quatre pattes», de la marche au saut, de la position debout simple aux grandes transformations du corps par les spirales. Les diagonales s’ancrent ainsi dans la réalité du corps en mouvement, corps en volume et capable de transformation.

Ainsi, à la diagonale en deux dimensions du sol s’ajoute une autre conception de la diagonale : cette fois en trois dimensions et dans la matière même du corps.

L'analyse de ces mouvements est accompagnée de croquis et de leur transcription en notation Laban. 

Éclats. L’Artisanat poétique d’une œuvre

de Isabelle DUFAU, Laurence SABOYE

Pas à pas (RESSOUVENANCES) | Paru le 06/11/2017 | 30,00 €

Cet ouvrage invite à un voyage au coeur de la matière chorégraphique de la danseuse, chorégraphe et pédagogue Françoise Dupuy, figure essentielle de la danse française.

À partir de son oeuvre emblématique Éclats, créée en 1975, il propose plusieurs pistes de découverte, de réflexion et d'analyse en reliant toujours la pratique à la théorie. L'héritage rythmique d'Émile Jaques-Dalcroze, la pensée d'Isadora Duncan sur la relation danse-musique, l'utilisation des tambours à main révèlent ici la singularité d'une oeuvre et de son langage. L'approche envisagée par les auteures, issue de leur expérience et de leur regard de danseuses-chorégraphes, permet d'interroger et d'éprouver ces éléments qui ont présidé à l'élaboration de la danse moderne : respiration, pas, frappe, pulsation, tension et détente, cercle, diagonale, spirale… Le désir d'une écriture différente, qui parte de la pratique et du corps, a suscité des choix de contenus et de mises en formes où divers registres d'expressions ont pu trouver leur place, se croiser et s'enrichir mutuellement.

Les articles d'Anne Boissière et d?Élisabeth Schwartz, les témoignages de Dominique Dupuy, Marie-France Delieuvin, Brigitte Hyon et Delphine Rybinski, l'iconographie, viennent ainsi compléter le travail, en confrontant le sensible et l'analytique, la poésie et la précision, le vécu personnel et l'expérience commune.

Histoire de Casse-Noisette

de Alexandre DUMAS

RESSOUVENANCES (RESSOUVENANCES) | Paru le 12/10/2015 | 20,00 €

Les marionnettes vivent, les enfants le savent bien. Mais savent-ils que la fête de Noël, comme ils la connaissent de nos jours, ne se faisait pas de la même manière autrefois? En Allemagne, le 24 décembre y ressemblait, mais les cadeaux arrivaient autrement. L’écrivain fantastique Hoffmann imagina l’histoire qu’adapta très librement Alexandre Dumas. Un inventeur de marionnettes espère un jour créer des êtres vivants. Et ce rêve passionné, ce sont les rêves des enfants qui le réalisent. Les aventures s’enchevêtrent, évoquées avec enjouement par le grand écrivain, qui semble pasticher ses romans historiques, avec un humour amusé qu’illustre plaisamment le dessinateur Bertall. Après les peurs causées par le Roi des souris, les enfants, ayant appris la bonté et le don de soi, sont guidés par Casse-noisette, et ils voyagent de la forêt de Noël au pays fabuleux des Délices. Le ballet Casse-noisette s’inspira de ce livre de Dumas. Le présent fac-similé (reproduisant une édition de 1860) restitue la finesse des nombreuses illustration noir et blanc in texte, dans une mise en pages et une typographie romantiques.

Vies et Luttes des Algériens 1960-1962

de COLLECTIF

RESSOUVENANCES (RESSOUVENANCES) | Paru le 23/09/2015 | 20,00 €

Le journal Vérité-Liberté, issu entre autres du Comité Audin, recueillit et communiqua à Paris, de façon semi-clandestine, informations, témoignages et analyses relatifs aux conditions de vie et de luttes des Algériens, tant dans leur pays en guerre coloniale que dans leur émigration en métropole – où la guerre coloniale les rejoignit dans le cours des années 1960-1961, jusqu’aux répressions extrêmes et à la manifestation du 17 octobre. Ces éléments sont ici réunis, avec notamment l’intégralité du numéro de novembre 1961, qui demeure une source essentielle pour l’appréhension de cette tragédie.

Les Maldormants

de Ivan de MONBRISON

Polychrome (RESSOUVENANCES) | Paru le 10/11/2014 | 26,00 €

On écrit à partir d’œuvres d’autrui, quand elles vous saisissent», dit en substance Ivan de Monbrison, évoquant le processus qui conduisit au présent «récit». Ce sont l’œuvre et le tourment de Nanaqui Artaud qui sont rap­pelés dans la résurrection onirique que devient l’épreuve de la lecture. Lecteur et auteur errent confrontés à l’univers d’une mégapole marine et solaire en cours d’apocalypse dans l’étirement des temps vécus par l’un et l’autre. Fureur et désarroi, incertitudes, ressentiments, nourrissent les fulgurances d’une écriture où des couleurs souvent diaphanes et les distorsions squelettiques et charnelles des formes se mirent dans les dessins jalonnant une poésie hallucinatoire.

Édition originale, accompagnée de 15 dessins de l'auteur in texte.

Poète, traducteur, dessinateur et peintre, Ivan de Monbrison, né en 1969, a publié des recueils de poèmes, parfois à l’occasion de ses expositions, et dans des revues (Phréatique, Arcane 18, Po&sie…). Ses œuvres plastiques ont été exposées depuis le début des années 2000, notamment à Paris, New  York, Bruxelles, Sienne… Il vit entre Paris et Marseille.

 

Ghetto a l'Est. Vilnius, 1941-1943

de DVORJETSKI, MARC

RESSOUVENANCES (RESSOUVENANCES) | Paru le 30/09/2014 | 26,00 €

Ghetto à l’Est a été publié pour  la première fois en France en mars 1950 par l’éditeur Robert Marin, Paris. Sous le titre La Victoire du Ghetto, il a été reproduit par les Éditions France-Empire [1962], après le témoignage qu’apporta l’auteur au procès d’Adolf Eichmann en 1961, évoqué dans une postface inédite. La préface de l’édition originale est partiellement incluse, complétée de considérations nouvelles sur l’urgence du témoignage. Hors ces différences, le corps du texte est strictement identique. C’est le texte intégral, et lui seul, de la version de 1950 qui a été recomposé ici.

Son tableau décrit de façon nuancée l’attitude des populations polonaise et lituanienne : une importante fraction ouvertement hostile et destructrice ; une minorité infime d’aide ou d’empathie ; une majorité indifférente ou spectatrice quand l’indifférence aide à tout. Il se peut qu’un des soucis de l’auteur, outre le devoir de témoignage, ait été d’expliciter l’apparente passivité des Juifs d’Europe centrale dans le cours de l’extermination par rapport à l’incompréhension, voire au dédain, dont ils ont pu faire l’objet en Israël.
Ce témoignage révoque l’image dépréciatrice d’un peuple résigné à « aller comme des moutons à l’abattoir ». Or cette image répète précisément la devise des partisans résistants dans le ghetto de Vilnius, mais a pu en perdre et en modifier la perspective.
Ce livre souligne au contraire l’importance de l’espoir, de l’obstination à tenir, à vivre, comme facteurs d’une lutte quotidienne épuisante et périlleuse. La perpétuation sociale et culturelle d’une vie urbaine dans les barbelés s’inscrit dans la même lutte, persévérant aussi dans l'hypothèse que la guerre ne durerait plus longtemps.
La résistance de la plus grande part constitue aussi, de façon déchirante et conra­dictoire avec les éléments d’une collaboration plus ou moins apparente ou consentie, le terreau d’une Résistance organisée, moins partagée, et multiforme: passive, clandestine, ouverte.

Autour du Cirque

de Ramon GOMEZ DE LA SERNA

Polychrome (RESSOUVENANCES) | Paru le 10/09/2014 | 18,00 €

Les gregerías sont un genre spécifique, reliant aphorismes, touches pointillistes, liens inattendus, comparaisons méditatives plutôt que surréalistes, depuis une observation aiguë et ironique vers un certain fatalisme. L’auteur, qui signait Ramón, en est le créateur et l’artiste unique. Les notations réunies dans le présent volume sont choisies parmi le recueil Le Cirque, paru en France en 1927 avec la préface des Fratellini. Le cirque, dont Ramón s’affirmait le chroniqueur exclusif, apparaît comme le microcosme où se jouent selon des rituels énigmatiques et se condensent la peine et la fantaisie de la vie humaine. Dans le cercle social du public, les artistes réitèrent des drames primordiaux en s’offrant au rêve complice du notateur, l’écrivain qui ne s’exceptera pas du jeu et lira, du haut d’un trapèze, le long rouleau de ses notations.
Ce livre est imprimé dans la teinte qu’employait l’auteur pour ses manuscrits (vermillon soutenu), avec de ces ornements typographiques qui sont peut-être aux pages ce que la pirouette, la figure ou l’élan sont à la piste.

La Chute d’Hypérion

de John KEATS

Polychrome (RESSOUVENANCES) | Paru le 10/09/2014 | 20,00 €

Texte iconique et testamentaire, ce poème abandonné in medias res par Keats est un défi en même temps qu’un hommage aux fondements de l’art poétique. L’auteur-narrateur y dialogue en direct avec une déesse, Mnémosyne, puissance féminine fondatrice du langage et mémoire tutélaire, et il a le privilège d’écouter le récit mythique d’un Saturne déchu.

Ce plongeon initiatique dans un fantastique romantico-antique est aussi l’occasion de redéfinir la nature du poète authentique et son rôle dans la société, rôle qu’a aussi assumé son contemporain et défenseur, Shelley, pour qui «les poètes sont les législateurs non reconnus du monde» (Défense de la Poésie, 1821) — ce monde traversé en étoile filante par Keats, mort à vingt-cinq ans. Aussi la présente traduction en vers, avec le texte original en regard, est-elle suivie d’extraits du poème de Shelley consacré à Keats, Adonaïs, et de La Nuée.

Édition bilingue, illustrée en couleurs.

Les Songes drolatiques de Pantagruel

de ANONYME

RESSOUVENANCES (RESSOUVENANCES) | Paru le 10/09/2014 | 20,00 €

Cent vingt gravures republiées en fac-similé sur papier ivoire. Sans doute issu d’une rencontre complice entre Rabelais et un graveur anonyme, sinon avec l’éditeur, ce recueil singulier paru en 1565 nous plonge dans un univers fantastique. Il illustre la verve satirique propre aux écrits de cette époque, qu’il s’agisse du monde gargantuesque ou de l’humanisme renaissant et notamment réformé. Le créateur de Pantagruel, qui connut de son temps un «succès de librairie» exceptionnel, n’est pas l’auteur de ce recueil, mais ce n’est pas abus d’imprimeur que d’en souligner le rôle d’inspirateur, que l’on imagine débonnaire et enjoué. C’est le tableau d’une société où processionne le prestige grimé des pouvoirs militaire et clérical, escorté de difformité et d’effroi, dans un carnaval de morgue et de violence où l’outrance multiplie orifices et appendices monstrueux. Il rappelle que le siècle de la Renaissance fut un siècle de guerres et de cruautés. Évocatrices de Jérôme Bosch et de la comédie italienne, annonciatrices de Jacques Callot, ces figures carnavalesques ont pu être interprétées comme les caricatures hardies de tels rois, de tels papes, etc. Nous nous bornerons à noter leur caractère prodigieusement annonciateur et leur véracité actuelle ; ainsi, on a pu reconnaître la concierge de notre enfance, le surveillant général du lycée de notre prime jeunesse, d’anciens ministres… On ne précisera davantage ces actuali?ations également discutables.

Tableaux de la Nature

de François-R. DE CHATEAUBRIAND

Polychrome (RESSOUVENANCES) | Paru le 10/06/2014 | 12,00 €

Ce recueil propose un choix large & essentiel des poésies de l’auteur, recueillies à l’origine dans le volume Poésies diverses de ses Œuvres complètes. Dans la Préface, Chateaubriand évoquait ses expériences prosodiques, fort peu publiques. Les considérations suivantes en sont extraites.

«Si vous avez écrit plus de vers que de prose, ou plus de prose que de vers, on vous range dans la catégorie des écrivains en vers ou en prose, d’après le nombre et le succès de vos ouvrages.?¶ Si l’un des deux talents domine chez vous, vous êtes vite classé.?¶ Si les deux talents sont à peu près sur la même ligne, à l’instant on vous en refuse un, par cette impossibilité où sont les hommes d’accorder deux aptitudes à un même esprit.??¶ On avait divisé les facultés de l’esprit comme les classes de citoyens. Nous avions nos trois ordres intellectuels, le génie politique, le génie militaire, le génie littéraire, comme nous avions nos trois ordres politiques, le clergé, la noblesse & le tiers-état : mais dans la constitution des trois ordres intellectuels, il était de principe qu’ils ne pouvaient jamais se trouver réunis dans la même chambre, c’est-à-dire dans la même tête.?¶ Il était tout simple que dans une monarchie militaire où l’on n’avait besoin ni de l’étude politique, ni de l’éloquence de la tribune, les lettres parussent un amusement de cabinet ou une occupation de collège.?¶ Je faisais des vers au collège, et j’ai continué d’en faire jusqu’à ce jour : je me suis gardé de les montrer aux gens. Les Muses ont été pour moi des divinités de famille, des Lares que je n’adorais qu’à mes foyers.»

L’esprit de ces poèmes se caractérise par une mélancolie lyrique & agreste, prévilégiant la solitude dans  une nature rousseauiste & presque baroque & le retrait du monde: le secret d’un génie jeté dans une société mondaine & politique qui ne lui correspond pas. Ces vers aux mètres changeants et, pour l’époque, assez libres (ainsi que Chateaubriand ne manque pas le suggérer lorsqu’il les publie après les bouleversements formels du romantisme) datent pour partie de sa jeunesse, des années 1790, et pour partie du début du dix-neuvième siècle.

Selon la forme de la collection Polychrome, ce livre présente une composition originale, une impression noir et pluri-couleurs sur un papier ivoire aux cahiers brochés, avec lettrines et ornements.

Dictionnaire de l'Imprimerie et des Arts graphiques en général

de Émile DESORMES, Arnold MULLER

RESSOUVENANCES (RESSOUVENANCES) | Paru le 10/06/2014 | 25,00 €

Fac-similé (agrandi) de l'éd. originale de 1912. Ce dictionnaire invite à reconnaître et-ou à découvrir des multiples aspects techniques et le vocabulaire (le jargon et les termes en usage) du métier d’imprimeur dans ses différentes branches (composition, impression, reliure). S’il offre un tableau des pratiques et des ressources de son époque, où l’industrialisation de la typographie voisinait avec de nouvelles méthodes, il évoque également gravure et traitement photographique, et propose bien des aperçus sur l’histoire des procédés et des méthodes. Il concerne encore les passionnés de graphisme et d’imprimerie, et peut intéresser également le lexicographe ou le passionné des mots : de nombreux termes – ainsi de ceux évoqués ci-dessous — recèlent en ces occurrences des significations tout à fait spécifiques, suggestives, imagées ou curieuses.

Amour. Âne. Ardillons. Atromarginé. Bambochage. Biblioguiancie. Bombe (faire la). Cadeaux. Champlever. Chapelle (droit de). Chassoir. Chopin. Coliques saturnines. Colombier. Consciencieux. Corrigeur. Couillard. Décoller. Diaphragme. Diplomatique. Diviseur. Échelle. Échoppe. Éplucher. Excentrique. Faces. Feinte. Feuilletage. Fiel (de bœuf). Fossoyeurs. Guimbarde. Instruments. Jute. Labeurier. Lardée (composition). Larrons. Logographe. Loup. Lyre. Main. Mal-nommés. Mariage. Matière. Mignonne. Moine. Monde. Mule. Nullités. Ouvreur. Pallas. Papillote. Papier puceau. Pâté. Patinage. Pianotype. Pile. Piquer. Planque. Plein. Poignards. Polygraphe. Poupée. Prisonnier. Raciner. Rang. Receveur. Rosette. Rue. Sabot. Sauce. Servante. Sortier. Témoin. Typote. Vaches. Vermicelles. Violon. Vingt-deux.

Le Livre. Étude historique

de Henri BOUCHOT

RESSOUVENANCES (RESSOUVENANCES) | Paru le 10/05/2014 | 30,00 €

Fac-similé de l'édition Quantin, Paris, 1886. Nombreuses illustrations noir et blanc in texte. Archiviste, l’auteur publia ce livre dans une collection pédagogique à destination des écoles des Beaux-Arts. Le fac-similé, agrandi pour plus de lisibilité, restitue nettement les gravures, les ornements et illustrations dans la pureté originale de leur reproduction. Figurent notamment de nombreux fac-similés de gravures sur bois.

L’histoire de la typographie, née du livre et le transmutant, est ici évoquée depuis ses origines, sa création, la dispersion des premiers imprimeurs de Mayence, jusqu’à sa divulgation au XIXe siècle. Décrivant la symbiose entre la typographie et l’illustration, c’est un recensement des imprimeurs, graveurs, relieurs, libraires, graphistes (le mot n’existait pas alors), qui ont parcouru et jalonné l’orbe culturel européen. Quelque partialité parfois n’empêche pas l’ouvrage de demeurer une référence reconnue. On a ajouté un Index des noms pour l’usage actuel.

Origines de l’imprimerie en France

de Arthur CHRISTIAN

RESSOUVENANCES (RESSOUVENANCES) | Paru le 10/05/2014 | 30,00 €

Ces conférences ont été prononcées en 1900 par le directeur de l’Imprimerie nationale, à l’occasion de l’Exposition universelle qui se tint alors à Paris. C’est en condensé une présentation de l’Histoire de l’imprimerie, vaste somme consignée par l’éditeur & érudit Anatole Claudin, dont Arthur Christian effectua l’édition des premiers volumes.
Ce fac-similé des Conférences a été légérement réduit dans son empagement & organisé différemment pour que la riche illustration accompagne les évocations de cet historique succinct.
L’ouvrage présente en outre un intérêt esthétique & technique pour les amateurs et les acteurs de la typographie : il est composé dans un caractère garamond d’origine, selon des matrices des années 1540, & selon des usages classiques, recourant aux ligatures traditionnelles & aux glyphes ornementaux de certains signes.
Réalisant cette réédition, j’ai pensé utile de présenter d’abord une typographie qui semble désormais désuète, voire malaisée à lire, & dont bien des aspects pourtant peuvent être renouvelés dans le livre d’aujourd’hui. En chemin, j’ai cherché à décrire, dans les logiciels contemporains, les procédures permettant d’atteindre ou du moins d’approcher cette renaissance : quelles ressources des logiciels de mise en pages, quelles polices, les difficultés de programmation, les solutions empiriques, les problèmes demeurant en suspens, avec les fontes «postscript», & selon les récents systèmes opentype» qui modifient la méthode sans répondre à toutes les nécessités. C’est un chapitre de mes recherches en typographie que je joins à ces instructives conférences. Il peut concerner les graphistes et compositeurs, pour les typogaphies litéraires et pour la transcription des langues étrangères. (J.-L.P.)

Le Viol de Lucrèce

de William SHAKESPEARE

RESSOUVENANCES (RESSOUVENANCES) | Paru le 10/03/2014 | 18,00 €

Ce poème de 1594 propose une réflexion sur le désir et sur le pouvoir, le premier devenant non pas métaphore mais leurre tragique à s’entrevoir dans les réseaux du second. La situation sacrificielle de la femme idéale en sa beauté apparaît comme un destin affligeant plutôt que révoltant et à la fois comme la malédiction du groupe. Celui-ci ne se purifie enfin que par la proscription et-ou l’effacement de ses deux acteurs perçus en tant que révélateurs d’un drame latent susceptible de bouleverser l’ordre de la caste. Thèmes lyriques et baroquisants, antithèses raffinées, miroirs du regard dans le tableau renvoyant le désarroi du sujet de l’art jeté dans l’épreuve, se déploient au long de ces strophes hautement rimées, dont la présente traduction propose une reconstruction régulière, nuancée, fidèle.

Mais Lucrèce a perdu plus que la vie,
Lui, gagné ce qu’il voudrait rejeter.
L’union forcée force à d’autres conflits ;
Du bref plaisir de longs tourments sont nés ;
L’ardent désir s’est fait dédain glacé ;
La chasteté s’est fait piller son bien,
Et la Luxure est plus pauvre à la fin.

 

Des illustrations attestent l’importance et la permanence du thème de Tarquin et Lucrèce dans les diverses époques et sphères de la Renaissance.

Les Points vitaux du go

de Shukaku TAKAGAWA

RESSOUVENANCES (RESSOUVENANCES) | Paru le 10/02/2014 | 20,00 €

«À proprement parler, dans le jeu de go, tous les coups doivent être joués comme des points essentiels. Cependant, il est évident que, parmi ceux-ci, il doit y avoir ceux qui seraient appelés des “points vitaux”. De même que, dans le chant, peu importe combien sincèrement le chanteur suivra les notes, il ne créera pas un beau chant s’il manque le tempo, de même dans le go, peu importe que le joueur soit ?dèle au joseki ou au fuseki : on ne peut espérer qu’un jeu remarquable se déploie à partir de coups qui manquent ces points vitaux.
??»Ce livre réunit des matéraux établis en feuilleton dans le journal Asahi et dans Kido et qui ont attiré de façon inespérée une attention et des commentaires favorables. J’ai choisi les moments appropriés des sujets principaux, les ai systématiquement regroupés et étendus, faisant des efforts particuliers pour faire ressortir les points vitaux.
??»Rien ne pourrait me donner plus de plaisir que de savoir que j’ai réussi à permettre au lecteur d’appréhender la logique interne de ces problèmes.» (Shukaku Takagawa.)

Shukaku Takagawa (1915-1986) fut réputé comme l’un des plus grands joueurs du vingtième siècle. Son traité, publié en anglais en 1958 par l’association japonaise de go The Nihon Ki-in, a connu longtemps de nombreuses rééditions.
Il a été traduit en français au début des années 1970 par Jean-Pierre Moreau. Cette traduction n’a jamais été éditée; son tapuscrit a circulé à titre privé ; il est par endroits communiqué en ligne depuis quelques années.
Ce volume présente une mise en pages révisée et complétée de cette traduction. Nous espérons proposer aux passionnés de ce jeu une version utilisable de cette référence méconnue des lecteurs francophones et longtemps considérée comme un classique.

L’auteur étudie les possibilités multiples de situations d'ouvertures, de combats locaux, d’esquisses stratégiques, pour insister finalement sur la recherche de l’intuition permettant d’envisager les potentialités de combinaisons diverses en relation avec le contexte global d’une partie. Il décrit et commente également des moments de ses propres parties.

Hypérion ou L'ermite en Grèce

de Friedrich HÖLDERLIN

RESSOUVENANCES (RESSOUVENANCES) | Paru le 10/12/2013 | 22,00 €

Édition avec le texte original en regard. Ce roman poème énigmatique parut en  deux tomes, en 1797 et 1799, peu avant que Hölderlin ne s’enferme dans son malheur, clos par la mort de «Diotima», Suzette Gontard en qui Benjamin Péret nommait une grande plume de l’«amour sublime». Hypérion narre – à travers des lettres à un ami ou entre des amants – une errance, une tentative d’émancipation diluée dans la barbarie, la déliquescence des aspirations et la mort au monde dans la lumière de la Nature. Il évoque davantage qu’il ne raconte, faisant de la subjectivité le critère et le contenu de ses méditations philosophiques et lyriques : subjectivité prise en tenaille entre le souvenir exemplaire des héros et des œuvres mythiques et d’autre part la trivialité désabusée de l’existence soumise au despotisme et à la banalité.
« Il est si rare qu’un homme en faisant son premier pas dans la vie ressente ainsi, en une fois, d’une manière si soudaine et si profonde, dans ce qu’il y a de plus délicat en lui, tout le destin de son époque, et que ce sentiment demeure indestructible en lui, parce que celui qui l’éprouve n’est ni assez brutal pour le chasser ni assez faible pour en pleurer. Et cela, ô mon tendre ami ! est si rare qu’on a peine à le croire naturel.
» Or, dans les ruines si paisibles d’Athènes, je fus moi-même assez frappée […] de constater que maintenant ce sont les morts qui règnent sur la terre, tandis que les vivants, ces hommes-dieux, sont dessous…»

Effort : l’alternance dynamique

de Angela LOUREIRO

Pas à pas (RESSOUVENANCES) | Paru le 10/11/2013 | 20,00 €

Si nous demandons à différentes personnes d’ouvrir une porte, d’entrer dans une pièce, de s’asseoir, de se lever et de saluer quelqu’un, chacune le fera d’une manière particulière. Une personne peut ouvrir la porte rapidement, entrer dans la pièce avec inquiétude, s’asseoir avec précaution, se lever dans un sursaut, saluer quelqu’un timidement. Une autre ouvrira la porte en retenant son geste, entrera dans la pièce presque en se cachant, s’assiéra en évitant de faire du bruit, se lèvera très lentement pour saluer quelqu’un chaleureusement. Et ainsi de suite.
Ces variations, qui imprègnent les diverses activités humaines, sont l’objet d’étude de la dynamique du mouvement.
Nommé «Effort» par Rudolf Laban, cette étude met en valeur la manière dont chaque personne investit le Poids, le Temps, l’Espace et le Flux, les articule pour créer des phrases de mouvement et accorde l’intention du mouvement avec sa manifestation physique ou psychique. S’éloignant d’une analyse « photographique », qui isole le moment de ce qui le précède et de ce qui le succède, l’Effort s’intéresse au processus de transformation du mouvement. Il invite chacun à expérimenter les modulations et les alternances dynamiques, et à développer ainsi la capacité de résonance aux stimuli internes et externes qui est à la base même du monde relationnel. Tout domaine qui s’intéresse au mouvement humain peut trouver dans l’étude de l’Effort un support dépourvu de jugement et riche de possibilités.

Cet ouvrage propose à la fois une description analytique des principes et des dimensions du mouvement dans cette conception de l’Effort, accompagnée de leur notation Laban ; et d’autre part un historique de cette approche théorique et pratique dans son évolution au cours de la seconde moitié du vingtième siècle.

Allemagne. Un conte d’hiver

de Heinrich HEINE

RESSOUVENANCES (RESSOUVENANCES) | Paru le 10/11/2013 | 18,00 €

Édition bilingue. Écrit en janvier 1844, ce long poème satirique détourne la tradition romantique du conte aux connotations fantastiques et aux confidences sentimentales. Le poète fort célèbre du Livre des Chants, exilé à Paris, retourne au pays natal des chants idéalistes, des casques à pointe des soldats prussiens et des nourritures plantureuses. Il retrouve Hambourg, où il vécut les amours malheureuses de sa jeunesse et ses rencontres d’une nuit, où il croise son vieux censeur ému et fréquente (!) Hammonia, la déesse accueillante de la cité marchande. De souvenirs en railleries épigrammatiques décochées contre écrivains consacrés, poétereaux, gens de presse, le voyageur évoque l’ambiance policée de son pays, où seuls les rêves semblent offrir quelque liberté. Voici la critique démocrate et «matérialiste» de l’idéologie nationaliste, annonçant la démarche de Marx que Heine fréquenta à Paris, et donnant lieu ici à une anticipation horrifiée et railleuse (férocement insultante) des perspectives que la domination prussienne laisse entrevoir, quand la prédilection pour les mythologies germaniques de la monarchie piétine dans la boue et, passant littéralement d’un trône à l’autre, dévoile fugitivement l’horreur de ses perspectives nauséabondes. Ainsi l’auteur met-il un terme au romantisme allemand devenu doctrine officielle : le fantastique est dans le concret, c’est la pratique effective de la société, et l’effroi est celui de son avenir réel.

La traduction française est la première parue en France, à laquelle Heine participa. Quelques points ont été retouchés, des vers omis réintégrés. Le texte allemand en regard est la version initiale, et comporte quelques graphies anciennes.

La Danse moderne éducative

de Rudolf LABAN

Pas à pas (RESSOUVENANCES) | Paru le 10/06/2013 | 18,00 €

La «danse moderne éducative» est un terme choisi par Rudolf Laban pour se démarquer des appellations courantes : «danse libre», «danse moderne», etc., qui prévalent encore de nos jours avec des interprétations très diverses.
Le mot «éducatif» est essentiel car il s’agit principalement d’une approche de la compréhension et de l’analyse du bagage de mouvements dont nous disposons et que nous pouvons utiliser de manière artistique et éducative pour développer un corps pensant harmonieux et équilibré.

Cet ouvrage, paru en Grande-Bretagne à la fin des années 1940, puis en 1963, exerce encore une influence notoire : cette pensée, développée par collaborateurs et successeurs, se manifeste notamment dans les domaines de la chorégraphie, la danse-thérapie, la kinésiologie, la notation du mouvement, l’éducation, etc.
La présente traduction, parue la première fois en 2003, référence souvent consultée, était épuisée depuis longtemps, et constitue un jalon dans les recherches de Jacqueline Challet-Haas, professeur de danse et de labanotation, sur la pédagogie de la danse et la notation du mouvement.
 

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