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l'autre LIVRE

TINBAD

Pourquoi les éditions TINBAD ? 

On trouve cette assonance de Sinbad (le Marin) dans une suite de jeux de mots dans Ulysses de James Joyce, livre exemplaire de l’écrivain qui a poussé le plus loin les recherches en modernité formelle dans la Littérature. Oui, les avant-gardes sont défaites et défuntes, tout le monde a abandonné ce combat-là ; mais on peut encore en raconter l’histoire, sans se contenter pour autant de « mâcher les reliques du savoir » comme disait Laurence Sterne dans son Tristram Shandy. Nous nous sentons une cause commune avec les premiers Cahiers de l'Herne : la remise au goût du jour de la création littéraire la plus contemporaine ; aussi lancerons-nous une revue, irrégulière, qui sera un atelier pour les futures publications : Les Cahiers de Tinbad. Nous publierons aussi des essais très littéraires et personnels sur les ultimes œuvres s’inspirant de la dernière avant-garde littéraire, « Tel Quel ». Comme nous estimons que les deux décennies s’étalant entre 1910 et 1930 (Futurisme, Dadaïsme, Surréalisme, Proust, Joyce) constituent la période la plus féconde en modernismes de notre Histoire – et que c’est donc de là qu’il faut repartir –, nous ne nous interdirons pas de publier des œuvres inclassables qui seraient au croisement de la poésie et du roman moderne : un violent « je » autobiographique sera recommandé et même essentiel. Notre cap : la littérature contrainte et le « Carré noir » en Littérature. Une seule certitude : pas de romans-« chromo » ! Vieilles anecdotes...

Que Tinbad fût tailleur ne nous déplaît pas, car nous voyons, après Proust et Jean-Jacques Schuhl, « la couture comme métaphore du travail textuel : patrons, ciseaux, colle, machine à coudre ».

He rests. He has travelled.

With?

Sinbad the Sailor and Tinbad the Tailor and Jinbad the Jailor.

James Joyce, Ulysses, 1922.

Adresse : 127, BD Raspail

75006 Paris
Téléphone :0664976882
Site web :http://www.editionstinbad.com
Courriel :nous contacter
Diffusion :CEDIF
Distribution :Pollen
Représentant légal :Christelle Mercier
Forme juridique :SAS
Racine ISBN :978-2-9553035
Nombre de titres au catalogue :5
Tirage moyen :300
Spécialités :Littérature pure d'avant-garde

Ma vie est un roman

de Lionel FONDEVILLE, Christophe ESNAULT

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 10/12/2024 | 20,00 €

À longueur de journée, le directeur des éditions typographiques Potlatch est bombardé de propositions de textes. Il raconte dans Ma vie est une start-up comment, pour figurer au catalogue Potlatch, certains poètes perdent toute dignité, comment ces mini-Rastignac sans boussole achètent sans ciller des packs de services gazeux proposés par Potlatch : correction (en sous-traitance), réécriture complète (en sous-sous-traitance), publicité moisie sur des blogs littéraires obscurs... Bref, mille et une combines pour dépouiller les affamés de publication. Et ça marche ! Depuis sa place de TGV en première classe, le Potlatch gourou gagne quatre SMIC entre Paris et Toulouse, en toute élégance. 

Mais cet immoraliste mou veut davantage. Il veut le succès, la « glouare », l'Histoire avec une grande hache. Pour cela, il va exploiter la vie et les dits de Fabio, « son » SDF érudit, et la vision panoramique d'une amoureuse lucide, Jenny. 

Une immersion dans la rue auprès des sans-abris (un orteil seulement) lui permet bientôt d'écrire le best-seller postmoderne ultime : l'histoire d'un éditeur escroc, philanthrope par opportunisme, avec autocollants pour sauver le monde et suggestions de pancartes cool pour mendiants. Trois rires garantis à chaque page. Son titre : Ma vie est une start-up. Car cet éditeur caresse le rêve de chaque éditeur : devenir l'auteur goncourtisé d'un chef-d'œuvre de la littérature française, avec le soutien des meilleurs partenariats culturels européens. 

Quand on réside dans un loft de 200 m2, le malheur des pauvres est un excellent sujet de comédie. Mais aveugle à sa propre tragédie, le narrateur de Ma vie® est une start-up ignore qu'il court vers le néant.

Journal du coureur

de jean-claude HAUC

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 14/11/2024 | 14,00 €

Quelquefois des événements que l’on croyait définitivement enfouis remontent du passé et nous télescopent avec une violence que nous n’aurions jamais pressentie. C’est ce qui se passe pour le héros quadragénaire de ce petit roman qui se voyait déjà enlisé dans un ensemble d’habitudes rigides et mortifères ; mais qui découvre brusquement une plasticité jusque là insoupçonnée. Vaguement prof de français et écrivain, obstinément gourmand de femmes et de séduction, il est venu se reposer quelques jours dans la vieille maison familiale du midi de la France : rapidement surgissent des souvenirs, des sensations, des odeurs qui le ramènent vers son enfance et qu’il note dans son journal. Entouré de sa sœur, de son beau-frère, de sa nièce adolescente et d’une amie de celle-ci, sans oublier Gustav Mahler dont il est en train de lire une biographie, il se sent comme absent parmi les autres. Lorsque surgissent brusquement d’une vieille malle le livret militaire et quelques cartes postales jaunies du grand-oncle Hector mort à vingt ans pendant la Grande Guerre, là-bas en Serbie. En quelques enjambées le coureur foudroyé va rattraper son neveu coureur de jupons. Le passé cesse dès lors de se confondre avec le présent. Accroché aux basques de son oncle, le prof est prêt à reprendre la course pour la vie. Le goût pour l’écriture, pour la musique et pour l’amour va désormais renaître.

Humains, trop d'humains ? Avis à la population

de Georges SEBBAG

Tinbad-essai (TINBAD) | Paru le 24/09/2024 | 23,00 €

Comme toutes les espèces vivantes, l’humanité tend à se conserver et à proliférer. Mais ayant réussi à mettre la main sur les phénomènes naturels, elle a pu prononcer des arrêts de vie ou de mort sur les autres espèces. L’espèce humaine est devenue le parasite suprême qui vampirise tout ce qui végète, vit et meurt à la surface du globe. Mais nous autres, individus du grand nombre, succombons à notre tour sous notre propre nombre et sous une avalanche d’images. Nous avons beau nous jeter dans la mêlée, nous ne résistons pas à l’accumulation des corps, au vrombissement des images, au gonflement des phrases, au tournoiement des idées, au fracas des durées, à la vitesse des chiffres, au harcèlement des perdants, au rétrécissement du champ visuel, à la manipulation du vivant, à la transgression publicitaire, aux sondages instantanés, au lotissement du paysage, à l’affaissement des convictions. Nous sommes déconfits. C’est moins la comptabilité des nouveau-nés et des cadavres qui nous terrifie que notre incapacité à fixer les ombres et les nombres.

Je lisais, ne vous déplaise

de Thomas A. RAVIER

Tinbad-essai (TINBAD) | Paru le 24/09/2024 | 23,00 €

« À quoi bon cette fresque de mes lectures dans un monde où il n’est même plus nécessaire de brûler les livres pour assurer leur disparition instantanée ? J’en appelle aux martiens de la bibliothèque. L’humanité ? Parlons-en. Des enfants formant une mêlée autour de l’urne trompeuse d’un smartphone ; des adultes parcourant de ces livres numériques dont les pages fantômes ne renfermeront jamais de fleurs séchées ; des vieillards promenant un doigt sur l’écran de leur tablette à la manière d’aveugles de formation sur du braille lisse. Le passé ? Pourquoi pas, mais avec, comme on le voit dans les musées, « CLIC-CLIC », ses œuvres d’art à emporter. Rien pour exciter les foules, on s’en doute, à côté de la perspective d’une destruction planifiée. Et ce sont les mêmes dont on voudrait nous faire croire qu’ils pourraient lire « La comédie humaine » ou « À la recherche du temps perdu » ? S’ils arrivent à lire la notice de leur portable, ce sera déjà bien. 

Si les noms de Montaigne, Shakespeare, Bossuet, Marivaux, Proust, Morand, Colette (Colette, je vous aime?!), Bernanos, Artaud, Céline, Faulkner, Genet ou Sollers ne vous semblent pas suffisamment importants pour leur consacrer toute une vie au détriment de contemporains discutables, que ce soit les romanciers de “prestige” (comme on le dirait de biens immobiliers exceptionnels), les bons élèves surclassés (un critique littéraire acheté, un livre offert), les poètes à lire au calme, l’élevage durassien, les blogueurs anoblis ou tout le gratin des victimes qui font le bonheur des librairies… Alors ce livre n’est pas pour vous. » 

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Les Cahiers de Tinbad 16

de COLLECTIF

Tinbad-revue (TINBAD) | Paru le 23/05/2024 | 17,00 €

Dans ce 16e numéro des Cahiers de Tinbad, nous consacrons un dossier collectif de 50 pages à l’écrivain français Philipe Sollers, un an après sa disparition. Nous republions, en pleine époque propagandiste simplificatrice, les 3 premières lettres de l’alphabet du Dictionnaire des idées reçues de Flaubert. Pierre Guglielmina nous donne une traduction d’un texte rare d’Hemingway : Condenser les classiques. Guillaume Basquin poursuit son « Journal d’un cinéfils » à partir de la vision du célèbre triptyque de Stan Brakhage, The Pittsburgh Documents. Caroline Hoctan raconte sa décision d’entrer en littérature comme on « rentre chez soi », sur le modèle du personnage d’Hemingway Harold Krebs, ex-marine de retour chez lui à Oklahoma City après avoir combattu sur le front de la Première Guerre mondiale. Enfin Frank Aidan réfléchit à « l’espace psychique » chez le peintre Edvard Munch.

Avec les participations de : Gustave Flaubert, Julien Boutreux, Yan Ciret, Olivier Rachet, Guillaume Basquin, Claude Minière, Frank Aïdan, Caroline Hoctan, Isabel Natacha Weiss, Pierre Guglielmina, Thomas A. Ravier, Pascal Boulanger, Ernest Hemingway, Steven Sampson, Jacques Cauda, Murielle Compère-Demarcy, Jean-Claude Hauc, Jean-Paul Gavard-Perret, Tristan Felix et Jean-Hugues Larché.

Tout est solitude

de Claire FOURIER

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 23/04/2024 | 20,00 €

« Seule dans sa chambre un matin pluvieux d’automne, une femme, Colombelle, s’assoit à sa table, décidée à attaquer bille en tête le sujet le plus universel qui soit : qu’est-ce que la solitude ? Surtout pas d’histoires ! Non plus dire : la solitude, c’est quand… Mais dans solitude il y a “tu”. Et Jef surgit. Dieu aussi. L’anatomie de la solitude prend un nouveau tour. La pensée conceptuelle fout le camp, cède la place à la sensation, à un soliloque, à un dialogue imaginaire, à de drôles d’histoires. Quand la nuit tombe, le lecteur a fait, sur les ailes de la femme-oiseau tendre et moqueuse, un peu dans la lune et “anarchiste de la grâce”, sœur d’Alice et des Monty Python, un voyage méditatif et vertigineux au clair de la solitude. La vie heureuse aurait-elle à voir avec la solitude ? Mais Jef. Jef existe-t-il ? Est-il le fruit d’une intimité de Colombelle avec sa propre solitude ? Est-il le soi du moi ? Qui est Jef ? » 

CF

Le roman retrouvé

de Alain SANTACREU

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 23/04/2024 | 25,00 €

Ce roman a disparu dès sa parution, en 2017, la maison d’édition ayant déposé son bilan. En 2021, l’auteur est contacté par une lectrice qui lui apprend que son roman a pourtant survécu à la façon d’un samizdat. Auteure elle-même, cette lectrice lui propose un entretien singulier qui va procéder au rebouclage final et à la réalisation opérative du roman, d’où le titre : Le roman retrouvé (alors que le titre initial était Opera Palas). Puisque selon George Orwell, l’Histoire s’est arrêtée en 1936 – au début de la Guerre civile d’Espagne –, nous sommes donc maintenus depuis dans la terreur de la fiction. Car si la guerre d’Espagne est la fin de l’Histoire, elle est aussi le début du roman de la fin : l’Histoire s’arrête quand la police fait l’Histoire. Au prétexte d’un « roman » qui prend très vite la tangente, on a en réalité affaire à un monstrueux brainstorming de l’histoire du dévoiement de l’idéal émancipateur dans la modernité depuis deux siècles et demi. Puis le roman s’achève par la description minutieuse d’une partie d’échecs et paraphe ainsi son caractère profondément démonstratif. Aussi, songeant à un autre juif ibérique remarquable, Baruch de Spinoza, a-t-on la sensation de lire un véritable traité de mathématiques modernes, lesquelles, comme chez l’autre, bouleversent les fondements mêmes de ce que nous devons entendre par « éthique », et notamment par éthique politique.

Avec une préface de Mehdi Belhaj Kacem.

On ne badine pas avec

de Jules VIPALDO

Tinbad-texte (TINBAD) | Paru le 08/02/2024 | 23,00 €

Ce nouvel opus de Jules Vipaldo relève d’une véritable gageure ; celle de mélanger, tout à la fois (souvent même au point de les confondre), des extraits d’un manuel d’arithmétique et d’un bréviaire. Le tout visant à créer un texte hybride et iconoclaste, tirant sur le ‘farcesque’ ; où il sera question, « entre autres réjouissances », d’une arithmétique particulièrement déjantée et arythmique ; de scènes religieuses entièrement revisitées ; et même, d'un petit précis d’Histoire de l’art, parodique à souhait !

On ne badine pas avec se présente, ainsi, comme une partition polyphonique et bouffonne où tout est écrit, sur et entre les lignes, et même à « l’intérieur » des mots ; où toutes les voix et tous les commentaires, ‘autorisés’, se superposent ; où tout se prononce et s’oralise, explicitement, et plus encore « sexplicitement », dans une poésie littérale et sonore on ne peut plus baroque et assumée, et qui n’hésite pas, en outre, et dans cette ‘OUTRANCE’ revendiquée, à user d’un lettrisme dévoyé/déglingué.

Le livre est illustré de 38 planches en couleurs de Jean-Marc Pontier

L'écriture exclusive

de Olivier RACHET

Tinbad-essai (TINBAD) | Paru le 08/02/2024 | 17,00 €

Cet essai entend porter l’estocade aux partisans du point médian, de l’écriture dite inclusive et à tous les contempteurs du seul état d’urgence qui vaille : poétique ! Pour Spinoza, en son Éthique, « le mal » est « ce que nous savons certainement empêcher que nous ne jouissions d’un certain bien » ; l’écriture dite « inclusive » entravant la jouissance de la lecture d’un texte écrit en français, elle est donc nécessairement un mal.

Face au déferlement anarchique de points médians et à l’utilisation abusive d’une écriture inclusive qui se présente comme une contestation des règles orthographiques en usage, il était temps de rappeler quelques évidences linguistiques et grammaticales. L’essai d’Olivier Rachet, agrégé de lettres modernes, L’écriture exclusive, entend souligner le caractère arbitraire de tout système orthographique et fustiger l’idéal puriste d’une langue phonétique qui n’existe pas.

Avec humour et dérision, l’auteur montre les aberrations et les apories d’une orthographe, qui sous couvert d’en finir avec les dominations, a pour ambition de forger au forceps une langue plus juste, plus égalitaire : celle d’une idéologie transhumaniste qui progresse d’autant plus vite qu’elle avance masquée.

D’un ton volontiers pamphlétaire et carnavalesque, L’écriture exclusive se présente, non sans ironie, comme une Nouvelle défense et illustration de la langue française qui entend bien lutter contre le projet obscurantiste de rendre la littérature française illisible.

Promenade interdite

de Jean-Pierre BOBILLOT

Tinbad-fiction (TINBAD) | Paru le 23/11/2023 | 19,00 €

« En sept journées d’errance, de souvenirs à demi rêvés, rêves éveillés et fantasmes de chair et de sang, Aristide Schwarz apprend à reconnaître les figures cachées de son désir. Passé, présent, futur, ici et ailleurs se rencontrent en un puzzle psychique qui en mena plus d’un, et plus d’une, à sa perte. — Tissu mouvant de questions sans réponses, toujours différées, ne cessant de renvoyer les unes aux autres?; dédale inextricable où, finalement, se défont personnages et récit, au gré d’un narrateur décidément bien étrange, dont on peut se demander si le texte qu’il s’acharne — contre chien, vents, marées — à écrire, est celui même que nous avons, maintenant, sous les yeux, ou tout autre chose… » 

Incitant à plusieurs modes de lecture, tentative de suggestion poétique d’« un film mental » (se déroulant, censément, dans l’esprit du lecteur, des personnages, du seul protagoniste de l’histoire, ou de lui-même écrivant ?), Promenade interdite est aussi l’énoncé d’une balade dans un genre que s’était interdit jusques ici l’auteur : le roman, la fiction. Il y a bien des personnages, des lieux, un déroulement (7 « journées »), des dialogues, de la narration, de la description, etc. ; il y a bien une île (« Belle-épave »), mais on ne sait trop où, ni quand ; il y a bien un « il » (Aristide), mais on ne sait d’où venu, ni quand, ni pourquoi (le sait-il lui-même ?) ; une « Elle » (« la Sorcière »), qui semble être l’immémoriale meneuse d’un jeu dont personne ne connaît les règles ; d’autres « ils » sont non moins suspects… Que se passe-t-il vraiment ? C’est au lecteur de tirer les nombreux fils de la fiction, trame romanesque interloquante…

Florbelle

de Jacques CAUDA

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 05/10/2023 | 17,00 €

Florbelle est un autoportrait que Cauda a écrit dans les blancs du roman de Sade dont nous n’avons que les notes puisque le fils irrévérencieux, à la mort de son père, a brûlé l’ouvrage. 

Cauda, le peintre, a son atelier bâti sur une ancienne propriété de la famille Sade, revendue quand Donatien était enfant ! Pour le dire autrement : Florbelle lui était destiné. Restait à en noircir les pages.  Ce que Cauda a fait à double titre en dessinant une quinzaine d’encres qui illustrent son autoportrait en miroir du marquis ! 

Comme un fait exprès, il a écrit et dessiné Florbelle lors du confinement, ajoutant ainsi de l’enfermement à l’enfermement, faisant de son atelier un château (de Shilling) coupé du monde, protégé des regards autres, centré au milieu d’autour sur lui-même face à Sade.  La quête dure 19 journées auxquelles s’adjoint un épilogue.

En 2011 une exposition prit comme titre Florbelle (after Sade) ; on y précisait : « L’œuvre manquante devient prescription ! » Pour parler comme Godard, dans prescrire il y a écrire. Et pour écrire Sade il y fallait Cauda. « Entré au château de Silling à l’âge de 17 ans, je n’en suis jamais sorti. » C’est ainsi qu’il ouvre ses journées, par un enfermement, un lieu coupé du monde propice à toutes les transgressions. Une invitation au voyage intérieur où le corps tient lieu de donjon. Un corps qui figure, dans ce face à face Sade/Cauda, trait après trait, un habit de lumière envisagé comme un abîme de lumière. Autrement dit un autoportrait.

Facéties

de Eric RONDEPIERRE

Tinbad-récit (TINBAD) | Paru le 24/08/2023 | 17,00 €

« J’ai affaire à des gens qui s’ennuient, et il faut que je les fasse rire. Or c’est le ridicule et la folie qui font rire, il faut donc que je sois ridicule et fou. » (Denis Diderot)

« La nature n'a créé les hommes que pour qu'ils s'amusent de tout sur la terre, c'est sa plus chère loi, ce sera toujours celle de mon cœur. »(Sade, Histoire de Juliette).

En deux parties d’inégale longueur, une fictionnelle (« Théorie de la grimace ») et une autobiographique (« Cirques divers »), Éric Rondepierre même une réflexion inédite et globale sur la notion de « facétie », ou grimace, qu’il définit ainsi : facétie : action improvisée consistant à introduire du flottement dans une manifestation publique organisée. En principe très variée, la facétie sera, de préférence, drôle, incongrue, disruptive comme une grimace. Celui qui s'ouvre à son attrayant désordre doit savoir se retirer à temps. Cette division en deux parties en fait une œuvre littéralement coupée en deux : dans cette béance se tient tout son prix – son mystère, car aussitôt franchie, la fiction vient à notre rencontre.

Hamlet Mother Fucker

de Thomas A. RAVIER

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 24/08/2023 | 21,00 €

« L’Angleterre de 1564 ? La naissance de Shakespeare et l’épidémie de peste.

Ce n’est que le début d’un long duel. Un fou paré de moire et sa hache de mots perlés de noir défient le néant. La mort couche les acteurs, assoit son charnier, fige la scène, éteint le monde… Shakespeare n’en déchaîne pas moins le tourbillon magique du souffle et de la parole. Le rideau ne tombera jamais. 

Quatre siècles plus tard, une nouvelle “peste” ferme les théâtres ? Un nouvel Hamlet ouvre le feu ! Le Temps serait dans de faux gonds, le crime enfoui, Maman sur le trône, le rythme à la traîne ? Un dingue en parle à sa dague, un ambianceur de ténèbres prêt à faire sauter tout le Royaume pour les besoins de la comédie. 

Vous êtes priés de brûler vos téléphones portables.

Bon spectacle. »

TR

Le mythe transhumaniste

de Mehdi BELHAJ KACEM, marion DAPSANCE

Tinbad-essai (TINBAD) | Paru le 23/05/2023 | 16,00 €

La question, très simple, que nous nous posons ici est la suivante : que reste-t-il d’humain dans nos sociétés covidistes ? En référence au classique philosophico-politique de Philippe Lacoue-Labarthe et Jean-Luc Nancy, Le mythe naziLe mythe transhumaniste entend sonder les présupposés métaphysiques de la “politique Covid” qui aura été menée pendant près de trois ans en Occident et ailleurs dans le monde. Or, ces présupposés renvoient tous sans exception à une idéologie bien précise, qui se tient à l’arrière-fond de toute la “psychose Covid” : le transhumaniste. Scientiste, hygiéniste, eugéniste et totalitaire, cette “pensée” des élites oligarchiques qui, derrière les gouvernements, les institutions et les grands médias, tirent les ficelles, est en effet encore pire que ce qu’aura été le délire hitlérien; et risque de faire courir l’humanité à sa perte, le plus littéralement du monde. Il est donc non seulement urgent, mais vital, d’en déconstruire les origines et les articulations conceptuelles essentielles?; ce que Marion Dapsance et Mehdi Belhaj Kacem s’astreignent à faire, avec une belle énergie et abnégation. 

 

Les Cahiers de Tinbad 14

de COLLECTIFD' AUTEUR

Tinbad-revue (TINBAD) | Paru le 11/05/2023 | 17,00 €

Dans ce 14e numéro, nous avons pris acte qu’à la mort du cinéaste Jean-Luc Godard « on » a commencé à juger l’homme à l’aune de sa biographie et de ses nombreux engagements politiques, décidant alors de lui consacrer un dossier en repartant des œuvres, rien que les œuvres. Un hommage collectif lui est donc rendu. Le philosophe et écrivain Mehdi Belhaj Kacem consacre une longue étude à ce qu’il nomme, non sans humour et ironie, « Esthétique(s) du conspirationnisme » : le conspirationnisme est un humanisme ! Pierre Guglielmina nous donne une traduction inédite d’un triptyque de nouvelles rares de F. Scott Fitzgerald, The Crack-Up, parues en 1936 dans Esquire, sous le nouveau titre de La reprise perdue. Thomas A. Ravier nous donne à lire un extrait de son futur grand roman à paraître chez Tinbad, Hamlet Mother Fucker. Julien Bielka revient sur le dernier film, posthume, de Guy Debord. Quant à Ariane Bilheran, elle réfléchit à partir des œuvres de Dostoïevski et de Soljenitsyne au concept de transcendance dans la littérature. Enfin, Claude Minière nous livre un long poème épique sur l’idée de Révolution française.

 

 

Avec les participations de : Jacques Sicard, Mehdi Belhaj Kacem, Olivier Rachet, Guillaume Basquin, Claude Minière, Louis-Ferdinand Despreez, F. Scott Fitzgerald, Pierre Guglielmina, Thomas A. Ravier, Frank Aïdan, Julien Bielka, Jacques Cauda, Ariane Bilheran, Didier Ayres, Tristan Felix et Jean-Hugues Larché.

En bleu adorable

de Pascal BOULANGER

Tinbad-texte (TINBAD) | Paru le 20/04/2023 | 15,00 €

Il y a une parole insignifiante qui domine et terrorise et qui pense que l’on peut dire et écrire sans être confronté à l’histoire et au silence. Il y a une autre parole – que ces carnets veulent incarner – qui se confronte aux nouvelles tyrannies mais aussi aux épiphanies de la beauté. 

Comme dans les précédents carnets de Pascal Boulanger – Confiteor et Jusqu’à présent je suis en chemin (Éd. Tituli), ce Bleu adorable multiplie les incises de pensées et de sensations, à travers une traversée intime, des lectures, des détournements, des citations. Mais on ne lira pas de confessions, de ruminations, de désolations, car l’écriture qui dévoile renverse la malédiction en exultation. 

Cette écriture-là, exposée au monde, se définit en terme de contre-identification. Elle pense l’impensé social, les crimes organisés et encouragés, la rotation des stocks humains, elle trace les signes névrotiques de notre époque et fonde un contre-monde en bleu adorable.

Dans ces nouveaux Carnets, le poète Pascal Boulanger se transforme en mémorialiste : rien d’un journal intime, mais tout d’un journal extime, témoignage de notre grave crise métaphysique parfois appelée « Covid-19 ».

Testicul

de Tristan FELIX

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 20/04/2023 | 15,00 €

Tel un sous-marin donnant contre une épave, une nouvelle interrogation heurte notre conscience rouillée?: ne serions-nous en train de raconter quelque chose?? Eh bien oui?! Un récit pétaradant, mené par une narratrice insaisissable car en roue libre, qui profite d’un graveleux scandale parental pour se gausser des parlers de l’entreprise, d’une littérature contemporaine en poupe, de la pornographie, des cités abandonnées, de la chevalerie, du conte, de la science-fiction gore… Testicul est une farce échevelée tout ce qu’il y a de plus sérieux, où l’on apprend que la preuve d’amour n’est autre que le sacrifice de soi aux prises avec un dragon en similicuir et une meute de larves, mais aussi que les gnous, les huîtres, les girafes, les grenouilles et les hippopotames peuvent nous sauver de la réalité. Pour vous aider à suivre ces parodies, douze gravelures et un espace détente.

L’écrivain Tristan Felix se moque ici à la fois de la littérature trash à tendance porno et de la culture woke et du néo-féminisme militant et, le plus souvent, niais ; toujours naïf.

Caro Pasolini

de Cyril HUOT

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 09/02/2023 | 22,00 €

Cyril Huot avait trop de passion en lui pour parler d’un écrivain de façon académique. Surtout lorsque son « étude » concernait un homme aussi multiple que Pasolini?: poète moderne, mais écrivant ses poèmes en frioulan?; cinéaste inventif établissant un pont entre antiquité et modernité?; essayiste engagé et polémiste?; romancier important, peintre de personnages marginaux de notre époque dont les visages, sautant les siècles, portaient, de film en film, l’image de l’amour et de l’éternelle violence de l’humanité. Oui, parler de Pasolini, pour Cyril Huot, c’était d’abord engager un dialogue épistolaire et familier avec lui, et l’embarquer dans cette écriture pulsionnelle, répétitive, rythmée qui, auparavant, lui avait déjà permis d’explorer l’œuvre de Katherine Mansfield, Roland Barthes ou Thomas Bernhard. Si le cinéaste Pasolini est bien connu, tout comme ses opinions politiques, le romancier en revanche, et particulièrement son ouvrage clef inachevé, Pétrole, ainsi que sa Divine Mimesis, le sont moins. D’où la place importante que Cyril Huot leur réserve dans cet ouvrage singulier.

Les mains d'Hannah

de Perrine LE QUERREC

Tinbad-texte (TINBAD) | Paru le 09/02/2023 | 19,00 €

Pour Perrine Le Querrec, l’œuvre de Hannah Höch est essentielle, et sa personnalité aussi ; pourtant rien n'existe en français sur elle (sauf un catalogue d'expo au MAM, contenant un entretien avec Suzanne Pagé, et, bien sûr, disséminés, des références dans des écrits et catalogues collectifs). Ce sont surtout les États-Unis qui reconnaissent son travail, dans toutes les études sur le photomontage. Pour le reste du monde elle est « la seule femme dada de Berlin » ; or elle est tellement plus que ça !

Comme toujours, Perrine Le Querrec a tenté de travailler la langue selon son sujet. Pour ce livre elle a opéré comme un collage, montant des tentatives de biographies d'Hannah Höch (outre que peu de documents existent en français, elle était elle-même d'une nature très discrète). À la poursuite d’Hannah Höch, l’auteure a échafaudé des écritures, les fondations d’un livre incertain. Hannah-Höch-photomonteuse, c’est une « écriture » qui oblige à se tapir comme dans une grotte, une écriture creusée dans la roche, les sous-sols, écriture qui transforme le plein en vide, l’obscurité en clarté, qui avoisine l’espace sacré des morts.

« À la poursuite de Hannah Höch j’échafaude des écritures, les fondations d’un livre incertain. Hannah une écriture qui oblige à se tapir comme dans une grotte, une écriture creusée dans la roche, les sous-sols, écriture qui transforme le plein en vide, l’obscurité en clarté, qui voisine l’espace sacré des morts. Hannah Höch une écriture des fondations, des promesses tenues. Hannah promesses tenues. » (P. L. Q.)

L'année 2.0

de Claude MINIÈRE

Tinbad-poésie (TINBAD) | Paru le 24/11/2022 | 15,00 €

"Durant l´année 2.0, j´ai étudié l´histoire de la Mésopotamie, j´ai médité le combat du 'zéro' et j´ai passé des heures dans le jardin public où les enfants s´étonnent des statues. Puis je suis revenu à la civilisation. J´ai pensé à Orphée. Les poèmes toujours reposent sur un appel bizarre de la question : Qu´est-ce que je fais là, qu´est-ce que nous faisons ? Suis-je dans un trou, sur un forum ? Au milieu ou sur le bord ?" C. M.

Nous comptons en années, bien sûr, avec leurs événements, collectifs ou personnels. Mais toujours en même temps vit un autre temps, une autre dimension, histoire, mythe, fable. Par le poème (l´écriture libre), Claude Minière s´attache à saisir les points de croisement. « Le poème touche au réel de manière inattendue. » Lignes et trous, chant et déchiffrage : la poésie a ceci de particulier qu´elle évite tout discours pour être franchise première.

Une diversion

de Olivier RACHET

Tinbad-récit (TINBAD) | Paru le 24/11/2022 | 15,00 €

Troisième livre d´Olivier Rachet publié aux éditions Tinbad, Une diversion est le récit affolé d´une retraite spirituelle, dans une abbaye cistercienne, qui tourne au cauchemar. Derrière ce fiasco, se construit pas à pas un oratorio rendant hommage aux grands textes évangéliques. Entre thriller métaphysique et un penchant avéré pour le burlesque, Une diversion pointe l´antagonisme entre le besoin de croire et le désir de savoir, peut-être irréconciliables. Un oratorio endiablé où la tentation criminelle flirte en permanence avec la jouissance esthétique, c´est-à-dire érotique.