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l'autre LIVRE

Biographies / études

Enfance de filles

de Parlement des ECRIVAINES FRANCOPHONES

D'une fiction, l'autre (CHÈVRE-FEUILLE ÉTOILÉE) | Paru le 08/03/2025 | 20,00 €

Elles sont 22 femmes écrivaines de langue française. Et en cette langue commune, langue maternelle pour certaines, langue marâtre pour d’autres – si l’on reprend l’expression d’Assia Djebar – c’est-à-dire autre que celle de la mère, langue choisie ou imposée par l’histoire, pas seulement leur histoire mais celle de leur pays, elles nous livrent un bref fragment de leur vie, elles reviennent sur les lieux de leur enfance. Maïssa Bey

…Les souvenirs ne sont pas toujours heureux : ils racontent la petite histoire dans les soubresauts de la grande Histoire, ses fureurs et ses furies, ils racontent aussi comment on dresse les petites filles, un peu partout, à bien se tenir, à ne pas parler trop fort, à ne pas trop espérer. Comment on bride les esprits et on enferme les corps, dans des maisons, dans des carcans, dans des croyances. Mais aussi comment rien n’est joué d’avance, parce qu’il suffit pour faire craquer les coutures de ce vêtement trop ajusté, d’un père qui croit en vous, d’une mère qui vous aide, d’une grand-mère qui vous pousse, d’un instituteur, d’une institutrice, ou encore, plus abstrait, mais tout réel, des échappées de la nature ou des mots d’un livre. …

Et il y a fort à parier qu’à leur tour, ces petites filles devenues grandes, elles aussi ont semé leurs mots, comme des cailloux blancs sur le chemin d’autres petites filles, encore et encore, toutes se donnant la main, ronde et farandole enjambant les montagnes et les océans, et embarquant aussi, bien sûr, les petits garçons. Christine Détrez

Pierre Cardin gibt sich die Ehre

de Gérard CHAMBRE

livres allemands (PEARLBOOKSEDITION) | Paru le 01/09/2024 | 19,00 €

"Theater mache ich nicht für das Publikum, sondern zum meinem eigenen Vergnuegen. Das Publikum weiss nicht, was es mag. Ich schon. Ich weiss, was die Leute moegen".

Mit Humor und großem Einfuehlungsvermoegen teilt Gérard Chambre mit uns in diesem Buch Erinnerungen aus ueber fuenfzig Jahren kuenstlerischer Zusammenarbeit mit Pierre Cardin, der vor allem bekannt war fuer seine eigenwilligen Modekreationen. Er zeichnet so das intime Portraet eines großzuegigen und in seiner Kreativitaet und Begeisterung ungebremsten, klugen Geschaeftsmannes, der Kunst in all ihren Formen liebte.

Histoire d'une petite fille

de Colette PEIGNOT

Eclairages (LA LANTERNE) | Paru le 15/05/2024 | 12,50 €

« Je dus avaler l’hostie moi aussi, honteuse de ne savoir comment m’y prendre et de poser des questions. “Surtout, ne lui fais pas toucher tes dents”, m’avait dit ma mère. Quel affreux débat de langue et de bon dieu ensalivé ! C’était à tel point long et raté que je commençai à douter que ce fût là… Dieu. L’idée ne me lâchait plus, impossible de penser à autre chose : je sanglotais. Voyant mon émotion, le prêtre et les parents se félicitèrent de ma piété extrême. »

Dans un texte dense et précis, Colette Peignot, plus connue sous le pseudonyme Laure, revit ses impressions de petite fille qui porte un regard décalé sur le milieu bourgeois dans lequel elle grandit. Son enfance, baignée de morale catholique, est marquée par la guerre et la présence d’un abbé pédophile, dont elle et sa sœur sont victimes. Histoire d’une petite fille est le récit d’un éveil et d’une prise de conscience, qui conduiront Colette Peignot au rejet de son milieu et à des engagements politiques et personnels radicaux.

Salonique juive et ottomane. Les mémoires de Sa'adi Besalel a-Levi

de Sa'adi BESALEL A-LEVI

Leçons de vie judéo-espagnoles (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 15/01/2024 | 25,00 €

  Les mémoires de Sa’adi Besalel a-Levi (1820-1903) constituent la première autobiographie connue d’un juif salonicien. Rédigées en judéo-espagnol à partir de 1881, elles offrent un exceptionnel panorama de la vie dans la Salonique juive et ottomane au XIXe siècle. Leur importance tient tant à la personnalité de leur auteur à la fois imprimeur, éditeur, journaliste, chantre et compositeur qu’à leur contenu qui joint à une vision éminemment subjective du monde juif ottoman, des descriptions d’ordre ethnographique, des aperçus de l’organisation communautaire, des luttes de pouvoir au sein de celle-ci, et enfin un plaidoyer pro-domo qui prend un caractère ardent et poignant. Publié sous forme d’extraits dans plusieurs journaux, ce texte a exercé une grande influence sur la manière dont l’histoire des Juifs de Salonique a été remémorée et historicisée. Longtemps donné pour perdu, le manuscrit original rédigé en cursives hébraïques orientales (soletreo) a été redécouvert fortuitement à la Bibliothèque nationale d’Israël et est reparu en 2012 aux Presses de Stanford dans une remarquable édition intégrale désormais accessible au public francophone.

À Tanger quand le vent soufflait

de Michel BENSADON

Leçons de vie judéo-espagnoles (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 13/02/2023 | 20,00 €

Tanger 1951. Une famille juive s’apprête à célébrer le Nouvel An. La ville est pour quelques années encore un havre de paix et d’abondance qui a vu affluer pendant la guerre, nombre de réfugiés fuyant le nazisme. Parmi ceux-ci, la mère de l’auteur, née à Vienne dans une famille de la haute bourgeoisie intellectuelle et qui a épousé quelques années auparavant un Sépharade tangérois qui, miracle de l’amour et de l’intelligence, est parvenu de haute lutte à exfiltrer ses parents viennois de France, les sauvant ainsi d’une mort certaine.
Pourtant entre les deux jeunes mariés rien ne va plus. Ce qui aurait pu être l’histoire édifiante d’une rencontre lumineuse entre deux courants du judaïsme tourne à l’affrontement. À l’âge si tendre de sept ans, le petit Michel est brutalement chassé du paradis, c’est-à-dire de la famille unie et aimante qui l’a vu naître.
Il n’aura pas trop de toute une vie pour comprendre ce qui s’était joué d’irréconciliable entre les Bensadon et les Marburg. Pour reprendre les mots de Carlos Lévy, son préfacier, ce que montre ce livre, plein de nostalgie et d’humour, écrit avec la lucidité du thérapeute et la tendresse de celui qui, par son écriture, cherche à réconcilier enfin ceux dont la séparation a déchiré sa vie, c’est la fragilité de l’individu confronté aux contradictions de son milieu, mais aussi l’incroyable force qui l’anime quand il s’agit de reconstruire ici ce qui a été détruit ailleurs. Il était une fois…

Isidore n'est plus mort

de Rémi MATALON

Leçons de vie judéo-espagnoles (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 12/02/2023 | 16,00 €

C’est une saga qui s’étend sur plusieurs siècles. Aussi loin qu’il est possible de remonter, le récit trouve sa source dans l’Espagne d’Isabelle de Castille, dite Isabelle la Catholique. Les événements traversent ensuite le bassin méditerranéen, peut-être par l’Afrique du Nord, peut-être par l’Occitanie et l’Italie de la Renaissance.
Plusieurs générations arriment cette histoire aux rives de la mer Égée, à Salonique, appelée alors la Jérusalem des Balkans. Depuis le début du XXe siècle, elle se poursuit à Marseille, après un crochet malheureux par la Pologne.
Dans cette famille d’origine judéo-espagnole, on parlait le ladino, dialecte issu du castillan du Moyen-âge. Je ne sais si, comme l’espagnol, ce dialecte use à l’écrit du point d’interrogation culbuté. Mais ce qui est certain, c’est que les questions autour de l’histoire de cette famille ont culbuté l’existence des survivants. Ils ont souvent eu la tête basculée vers le bas, l’esprit renversé et les sens bousculés.
Dans leurs souvenirs, réels ou fantasmés, mais sans aucun doute vrais à leurs yeux, rien ne manque : le froid et la neige à Marseille, lors de ce terrible mois de janvier 1943, le déménagement forcé en pleine nuit du 23 de ce même mois, les étoiles jaunes qui n’illuminent aucun ciel, le trajet, qu’on n’ose pas appeler voyage, dans ces wagons à bétail, la perte de conscience sous les douches de Sobibor, les flammes de Sobibor, la rivière Bug à Sobibor, où les cendres, mêlées à la pluie, se sont déversées. Rien ne manque : ni la faim, ni la peur, ni les larmes, ni les cris.
Ceux d’après se souviennent comme ils peuvent, pour combler les manques, et pour laisser une mémoire à leurs morts et aux morts-vivants qui ont suivi.

La douceur de l'anisette

de Rosa CORTéS

D'un espace, l'autre (CHÈVRE-FEUILLE ÉTOILÉE) | Paru le 12/11/2020 | 17,00 €

C’est au temps de la Toussaint rouge et bien après la défaite des Républicains espagnols que se situe l’intrigue de ce livre. L’héroïne, une adolescente qui a suivi ses parents dans leur exil vers l’Algérie, raconte les péripéties qui ont jalonné sa vie, et celle de sa famille, durant les années cinquante. Voguant entre exaltations de la jeunesse et découvertes multiples, elle nous entraîne dans un Alger illuminé de mille soleils qui, pourtant, n’éteignent pas l’écho des drames à venir.

Cette tranche de vie et d’Histoire, qui va de 1956 à 1962, mêlée aux évènements décisifs et sanglants qui secouent le pays, nous est relatée par l’adolescente dans un récit drôle et poignant à la fois, servi par une écriture passionnée qui éclaire aussi bien la chute et la désespérance d’un peuple que l’émergence et les espoirs impatients de l’autre.

L’après-midi, je me réfugiais sous la tonnelle sur une chaise en fer ouvragé posée devant une table ronde aux pieds en esses. Tout était peint en vert et s’harmonisait étrangement avec la pâleur violacée des grappes de glycine qui croulaient de tous côtés quand elles fleurissaient. Ma mère s’inquiétait des abeilles par l’odeur alléchées mais mon père la rassurait. Et moi je m’immergeais sous la fraîcheur capiteuse de cet abri qui me paraissait idéal pour la lecture et la méditation. Je devenais une sève palpitante dans les lourdes senteurs vespérales.

De mémoire et d'amour : Marcel Arnaud 1911-1945

de marthe ARNAUD

Regain de lecture (CORSAIRE) | Paru le 03/11/2020 | 9,90 €

Marcel Arnaud est mort en déportation à Bergen-Belsen. Cinquante-cinq ans après, Marthe a voulu exprimer l'amour qui a rempli sa vie. Son chant de grâces dit l'étrange force de ce disciple de saint Benoit et du pauvre d'Assise. Les témoins évoquent le militant du christianisme social, le frère d'engagement, le déporté, l'ami. Ils nous parlent d'un « saint », d'une « figure parmi les plus pures » de la Résistance dans les Hautes-Alpes.

L'image de Marcel Arnaud accompagnera longtemps le lecteur. Tant d'amour et de générosité agrandit le coeur.

La biographie d'une grande figure de la Résistance haut-alpine écrite par son épouse Marthe.

Lettres inédites à Jean Charles-Brun

de Renée VIVIEN

Récit littéraire (MAUCONDUIT) | Paru le 22/10/2020 | 25,00 €

Figure majeure mais dérangeante de la littérature féminine et décadente du début du xxe siècle , Renée Vivien sort d’une longue éclipse grâce à des travaux universitaires et à des rééditions diverses réalisés depuis une quarantaine d’années.

Restait un mystère, enfin dévoilé ici : ces lettres inédites envoyées entre 1900 et 1909 à son conseiller littéraire et confident Jean Charles-Brun. Elles montrent l’importance que la poétesse portait à son travail d’écriture et évoquent les coulisses de la vie mondaine et littéraire de l’époque : Colette, Natalie Clifford Barney (avec laquelle Renée Vivien eut une liaison tumultueuse), Lucie Delarue-Mardrus, l’éditeur-imprimeur Alphonse Lemerre, etc. Elles révèlent un autre visage de la poétesse, trop souvent réduite à une égérie du lesbianisme sous le nom de « Sapho 1900 ».

Sous la femme de lettres exigeante et passionnée par son art explose sa nature libre, primesautière, capable d’une ironie féroce et d’une langue très crue. Provocante en son temps, Renée Vivien semble aujourd’hui d’une étonnante actualité, cultivant l’ambiguïté entre les sexes – déconstruction du genre avant l’heure ? Ainsi surnomme-t-elle son conseiller littéraire : « Chère Suzanne. »