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l'autre LIVRE

Poésie

L'intranquille 18

de Herta MULLER, Özge SÖNMEZ, José VIDAL VALICOURT, Nicolas JAEN, Eric AUVRAY, Christine ZHIRI, Claire MATHIEU, Brice BONFANTI, Philippe LABAUNE, Julia LEPÈRE, Thomas D.LAMOUROUX, Mathieu MARC, ELISABETH MORCELLET, Patricia CROS, Jean-Luc LAVRILLE, Jér

L'INTRANQUILLE (ATELIER DE L'AGNEAU ÉDITEUR) | Paru le 30/06/2020 | 18,00 €

Bestiole-moi Pupille

de Edith AZAM

POESIE (LA TÊTE À L'ENVERS) | Paru le 18/06/2020 | 16,00 €

"Pupille peur
peur tête éclate.
D’une façon comme d’une autre  personne n’y échappe.
À regarder les trous on n’y échappe pas. Bestiole à l’intérieur ça bouffe.
Les yeux
ça mange le visage
ça s’attaque à la chair.
Bestiole couche dans Pupille.
Pupille voudrait la parole
Bestiole viole tout langage.
Il ne reste de sens :
que silence.
Bestiole viole tout langage.
Il ne reste de sens :
que silence."

« Sa poésie dévoile. Elle ne se cache pas derrière les mots : c’est la langue à fleur de peau, à fleur de chair, sans masque et sans armure.
Une écriture qui percute le centre des émotions. Une écriture d’ultra-sensible à l’autre, à soi, au monde. » Agnès Houdart

Barque pierre

de Frédérique de CARVALHO

Pas de côté (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 12/06/2020 | 18,00 €

« cette fois la barque était / de pierre / un granit échoué entre lande / et forêt »

 

Barque pierre est né de la résidence, à l’automne 2019, de Frédérique de Carvalho
à l’ancienne poste de Plounéour-Ménez, au cœur des monts d’Arrée, « pays d’attache » où
« la lande aura dressé / la table » d’écrire, la « bogue hérissée de l’instant » à portée du carnet.

 

La narratrice, « elle », se retournant tel Orphée sur une Eurydice pourtant « déjà morte »,
se retrouve confrontée, comme convoquée, à un corps à corps avec une mémoire — l’enfance, la mère, le « désir ensablé ». Une voix s’impose et occupe l’« obscur » de la langue,
« elle dit » comme malgré elle, elle se demande « de quelle mémoire revenir et si c’est possible ». Par le biais d’accroches comme autant de didascalies sont notés l’entremêlement des espaces et des temps (de grammaire, de durée ou de saison), sont posés les remarques, injonctions ou apartés qui façonnent un geste de parole — où l’écriture, « lieu soustrait »,
est espace et désir.

 

« elle dit que son travail de vivre est de bouger les immobiles / elle dit de déplacer la pierre / elle ne sait pas comment »

Rêve sur rêve

de Martine AUDET

fibre.s (LA TÊTE À L'ENVERS) | Paru le 11/05/2020 | 6,00 €

Il me faut des écarts

pour plus de beauté.

 

Il me faut des orages qui,

se mêlant aux pierres,

refusent d'éclater.

 

8 pages dépliables en affichette, format plié 12 ×16 cm, ouvert 48 ×32 cm dépliable en affichette

ouvert 48×32 cm. Plis et déplis...

L'OR DES SOIRS

de Philippe LORRAIN-VESQUE

AZOÉ (AZOÉ) | Paru le 15/03/2020 | 13,00 €

Est-ce du rivage que s’écarte
Le silence de l’arc
Longuement dessiné par les rames

Est-ce le voile de la Terre
Autrement qui éclaire
Une Lune au visage orangé

Ne cesse ni ne s’efface
Le trouble de l’âme avant la nuit

Le pèlerinage du temps

de Clara CALVET

hors collection (ATELIER DE L'AGNEAU ÉDITEUR) | Paru le 13/03/2020 | 15,00 €

Serait-ce une rêverie ..

une rêverie sur l'humaine tragédie, celle de l'homme contemporain humilié et bafoué qui a, de ses propres mains, construit les conditions de sa prison, de son aliénation, et celles d’une terre devenue peu à peu inhabitable..

Serait-ce une rêverie ..

la rêverie d’une histoire d'amour avec un être singulier.. un amour.. une communion ..avec tous les errants de la terre et toutes les errances du monde, avec tous les innommés et les dé-nommés de la Terre..

Serait-ce une inquiétude devant l’Innommé qui s’annonce..

Serait-ce un chant..

Le chant du monde donné au poète,

qui le restituerait au monde.

IL EST CINQ HEURES DANS UN MONDE CIVILISE - Pourquoi je lis "Septentrion" de Louis Calaferte

de Ludovic VILLARD

Feux Follets (LE FEU SACRÉ ÉDITIONS) | Paru le 06/03/2020 | 8,50 €

Déclaration de vie gorgée de lumières et de souffrances, Septentrion est l’opéra génial du pauvre au travail, non celui pour lequel on le paie au lance-pierre, mais celui par lequel il se rembourse sur l’existence, afin de la faire éclater de l’intérieur : sexe fou, théologie expérimentale, poème de guerre, attentat contre l’esclavage socialement acceptable. « Nous nous tenons plutôt dans cette ombre vitale du dessous. Là même où Calaferte se débat contre les pièges de l’abandon, de la faim et du suicide. Jugeant que ce qui vaut le coup vaut définitivement le coup, et que les obstacles font partie du jeu. Un jeu intégral et vibratoire. Le seul véritable objet de l’homme lucide. La Vie. »

Publié avec le soutien du Centre National du Livre.

Noir comme le melon de Magritte

de Michel JOIRET

LE COUDRIER (LE COUDRIER) | Paru le 04/03/2020 | 16,00 €

"Pays de vent
 Pays de traces."
Et c’est sur cette note très juste que se termine l’évocation de cette Belgique, tant de fois déchirée, tant de fois occupée à manger ses propres enfants, ou à les regarder s’entre-dévorer.

Etonnant, bien sûr, qu’elle soit toujours là, face au vent, face au temps, alors que d’autres pays, d’apparence plus solide se sont émiettés.
Pays de culture originale, attentif bien sûr à la littérature française, qu’elle soit de chez elle ou d’ailleurs.

Depuis les polders jusqu’aux collines boisés d’Ardenne et de Gaume, des charbonnages aux ardoisières, elle est bien placée, et Michel Joiret l’a fort bien senti, pour être un centre de culture européenne, ouvert à tous, et curieux des uns et des autres.
Pays noir, bien sûr, mais aussi pays rouge comme une coulée de fonte, et pays vert comme l’espérance.

Un tel pays, ça se mérite, et c’est un beau fleuron que voilà jailli du melon de Magritte.
 
                              Joseph Bodson

Arbres de vie

de Jean-Claude CROMMELYNCK

SORTILEGES (LE COUDRIER) | Paru le 04/03/2020 | 20,00 €

Jadis
les arbres
étaient des gens comme nous
Mais plus solides
plus heureux
plus amoureux peut-être
plus sages
C’est tout.
                 (Jacques Prévert)
 
Ce poème de Jacques Prévert cité en exergue ouvre le livre et en donne le ton : les arbres, êtres au temps long, mémoires du monde, nous précèdent, nous accompagnent, nous enchantent et nous réconfortent.

Certains ont traversé les siècles : ils sont notre histoire vivante, individuelle et collective.
Ils nous survivront si nous ne signons pas leur fin.
 
Soixante-cinq poèmes dédiés à ces « arbres de vie » accompagnent soixante-cinq infogravures imprimées sur papier dessin, toutes plus poétiques les unes que les autres.

Ce que je confie aux vagues

de Elysabeth LOOS

SORTILEGES (LE COUDRIER) | Paru le 04/03/2020 | 22,00 €

L’auteure s’efface dans ces courts poèmes conjugués à l’infinitif, à l’impersonnel dirait-on. C’est aussi bien ce que les vagues lui renvoient, miroir et sensualité des dissolutions, dans l’incessant commerce, le visage plié des vagues, qu’elle nous confie.
Je tiens le recueil dans la main, l’empaume au grain de ma peau. Il me semble évanescent, feuilleté de plages sous le flux et le reflux, parcheminé de brise.
Il m’inspire dans un souffle, s’efface dans une expiration.
Il trace pourtant un chemin, divisé qu’il est en courts chapîtres.
Il me semble que le fil des mots n’y tient qu’à un fil, en tout point fragile comme celui d’une existence, et pourtant en affleure le large : celui de l’horizon d’une haute mer.
Il est celui d’un corps associé au rivage, coquille de noix que retrempe la marée aux côtes d’un thorax, l’éclat d’un éternel retour qui prend la figure de l’instant, dans la nacre des miroirs, le sacre d’une vague, le temps profond qu’anime la sensation.
On s’en trouve balloté dans le remuement du monde que commente l’onde.
Le poème s’instaure en lâcher-prise dans la suspension de l’instant strié.

           Extrait de la préface de Jean-Michel Aubevert