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l'autre LIVRE

Poésie

La Belle me hante

de Anne-Marie DERESE

LE COUDRIER (LE COUDRIER) | Paru le 04/03/2020 | 18,00 €

La magnifique poète Anne-Marie Derèse nous capture et nous captive. par ses mots ardents offerts en cascade, sarabande sans fin dont elle se veut l’ouvrière enchantée.
La dame brune nous chante sa chanson telle une fée de la nuit penchée sur le berceau des belles.
Elle dit leurs songes en un beau poème nuptial et incantatoire avec toute la ferveur d’une prière à celles qui la hantent, elle est la belle, elle est aussi la bête.
Elle nous hante Anne-Marie, la magicienne noire, ses paroles de feu, ses délires, son vertige en elle et à jamais, elle nous transporte vers ces pays magiques et indicibles, ceux où la poésie fait escale un jour, ou peut-être pour toujours, en un exil volontaire.
La richesse du verbe nous emporte dans un voyage envoûtant aux sortilèges impérissables qui nous poursuivent et nous captivent à jamais.
La belle nous hante et ne cesse jamais de nous hanter jusqu’au bout de ses mots.
Anne-Marie Derèse les change, ces paroles, en prophéties leur accorde une puissance divinatoire, son imagination la fait visionnaire, elle ensorcelle ce recueil, brasse les mots, les pétrit commme une pâte à lever, ils sortent transfigurés, ils sont matière vivante, c’est l’apanage des plus grands conteurs.
Des plus grands poètes.
Anne-Marie Derèse est de celles-là.

(Extrait de la préface d'Anne-Michèle Hamesse)

Loin des routes agitées

de Martine ROUHART

SORTILEGES (LE COUDRIER) | Paru le 04/03/2020 | 20,00 €

C’est d’un filet de voix que l’auteure sonde la profondeur de l’instant, l’écho d’une permanence dans l’offrande du présent.
« Tenter de consoler le temps qui reste » et « semer sur nos vies ses cailloux blancs » tel le petit Poucet, l’instant n’est-il jamais qu’une boucle dans le temps, et, par-delà les ans, un ressourcement du vivant, le moment privilégié d’un souffle que reprend sur lui le poète ?
Un chant discret s’élève, volatile comme l’île que rebat l’océan, une palme.
Fluide et transparent, le recueil semble vouloir se faire oublier, sa parole devoir s’envoler comme au bec de l’oiseau, dans son souffle le chant. Plus que par leur lexique c’est à travers leur rythme que l’auteure veut nous rendre compte de la pulsation qui l’anime et, la dépassant, renvoie sa personne à la persistance du vivant anonyme.
Mais ne dit-on pas que le poète n’est pas celui qui est inspiré mais celui qui inspire ? C’est cela même qu’au puits de l’instant elle nous souffle à l’oreille.
(Extrait de la préface de Jean-Michel Aubevert)

     " Peut-être que l’on écrit
      seulement
      pour ouvrir des portes

      vers le dedans

      vers le dehors

      pour faire circuler
      les rythmes essentiels
      de la vie"
                                 (Martine Rouhart)

 

Il, et sa nuit

de Régis LEFORT

POESIE (LA TÊTE À L'ENVERS) | Paru le 02/03/2020 | 15,00 €

« La vision n’est ni un absolu, ni un réel à retranscrire, elle est la source énergétique du poème.

Elle est ce qui me rend vivant et que j’essaie de partager avec l’autre, avec le lecteur. Partager du vivant. Là est peut-être l’essentiel.»

 

 Il chercha longtemps la voie d’eau sans l’idée de la parcourir. Ce qu’il cherchait au juste, il ne le savait pas. Mais sa conviction allait vers l’iode et s’y rassemblait en un mouvement d’en-allée, en une façon simple de parcourir, en un sentiment abrupt et exact de devancer. Il marchait le long de la mousse des vagues. Ce n’était pas de l’écume. Cela aussi, il le savait. Et à tordre ses mollets, l’avenir s’affirmait comme la rouille des vents, rose sur son front. Il marchait.

Silence Saudade

de Barbara BIGOT-FRIEDEN

le chat polaire (LE CHAT POLAIRE) | Paru le 12/02/2020 | 12,00 €

Melancholia

de Philippe THIREAU

Tinbad-fiction (TINBAD) | Paru le 11/02/2020 | 11,50 €

Deux jeunes gens sont confrontés à la guerre. Le soldat est fauché par une rafale dans un oued sec en Algérie dans l´ultime seconde de sa vie, il "parle" à sa fiancée restée en France. Celle-ci pressent un drame, elle écrit une lettre improbable à son amant : reproches et pleurs succèdent aux évocations du passé. À la sécheresse du bled algérien s´oppose la pluie dévastant le camping où réside la jeune femme en métropole. Elle devient eau dans toutes les eaux et ainsi "absorbe" son amant. La couleur violette de ses vêtements, d´un vêtement intime en particulier, symbolise sa solitude, ses rêves, sa melancholia. Deux versions (plus une) s´exposent pour un théâtre pluriel.

L'Indien au-delà des miroirs

de Simone MOLINA

POESIE (LA TÊTE À L'ENVERS) | Paru le 27/01/2020 | 14,00 €

Hommage à celles et ceux qui se cherchent dans un monde qui se refuse, ce texte est né de multiples rencontres. Il s’est nourri des tableaux de Courbet, du Caravage, de peintres contemporains, du rythme de la marche et de la musique des mots.
Il est modelé par le voyage entre Afrique et Occident, par la profondeur de l’Histoire qui se rappelle
sans cesse à l’exilé, par le désir qui éloigne l’effroi, par l’étrangeté de la vie, la nécessité de l’écriture...

il raconte des histoires
l’homme au regard de feu
au centre du désastre
il hallucine un verbe / pousse à la vie
ses phrases tordent le sens
vertige
il n’est plus ce noyé ivre d’effroi
auquel le passant jetait une pierre sauvage

 

En corps et en corps

de Adeline YZAC

Poésie (MUSIMOT ÉDITIONS) | Paru le 18/12/2019 | 13,00 €

Adeline Yzac nous offre ici une gourmandise de la langue et du mot. Le poème est sonorité, langue parlée, entendue… celle de l’autre. Parole du corps. Les mots se croisent, se déconstruisent, donnent à entendre au-delà de…

La mémoire des trembles

de Robert NÉDÉLEC

L'Oiseau des runes (PÉTRA) | Paru le 13/11/2019 | 12,00 €

Le poème est peut-être ici une manière d’échapper, par le truchement d’un langage qui tente de se souvenir de son surgissement et cherche à imprimer sa trace dans une réalité sans cesse fuyante, à cette voie de contournement que l’on emprunte d’ordinaire dès lors qu’il s’agit d’aller sans espoir d’avancée véritable, ou de parler pour n’exprimer en fin de compte que son désarroi. Il est peut-être aussi une manière de constater qu’il ne sert à rien de chercher à emprunter ces droits chemins qui ne sont jamais les plus courts lorsqu’on ambitionne de joindre tel point mouvant à tel autre qui l’est encore davantage, non plus qu’à tenter d’occuper en permanence le centre de l’arène ou la piste du cirque, et de nier que l’on ne saura jamais dire la flamme qu’en tournant autour de ces bûchers que l’on dresse, comme par hasard, pour mieux dire, croiton, la ferveur de ses combats et apprivoiser à son seul avantage la violente vacuité des foules... Le poème est peut-être ici cela qui se brûle de toujours vouloir occuper le lieu du conflit et cela qui en parle de tellement loin qu’à peine on perçoit le son de sa voix – cela donc qui aurait à voir avec l’évidence qui passe dans la clarté tonitruante de sa porte grande ouverte autant qu’avec cet ailleurs enfermé dans le noir de ses parcs et de ses jardins, et dont on ne se souvient que si le vent et l’herbe préludent ensemble au tremblement musical de tel invisible feuillage...

Ballades & autres poèmes (bilingue)

de Janos ARANY

Voix d'ailleurs Poésie (PÉTRA) | Paru le 13/11/2019 | 19,00 €

Pour la première fois en français, voici tout un recueil de poèmes de János Arany, monstre sacré du XIXe siècle magyar. Pilier de la culture hongroise, ses ballades s’apprennent dès l’école primaire. Célèbre pour sa maestria formelle et la richesse inégalée de son vocabulaire, János Arany (mot à mot : Jean d’Or) brille cependant, à l’inverse des flamboyants poètes-prophètes de son temps comme Sandor Petöfi, par sa modestie d’authentique, inépuisable jardinier du verbe. En dépit de l’éloignement dans l’espace et le temps (à chacun ses poncifs), on sent sourdre l’expression d’un cœur pur qui se défie des laïus et autres grands mots politiques, attentif à ce que l’âme humaine a de plus nu, de plus cru. Dans le prolongement de l’anthologie Le Trille du rossignol, même auteur, même traducteur, paru aux presses du PIM (Musée Littéraire Petöfi de Budapest, 2019), ce volume-ci, bilingue, fait  la part plus belle aux fameuses ballades.