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l'autre LIVRE

LE COUDRIER

A l'angle des ancolies sauvages

de Marie-Claire VERDURE

LE COUDRIER (LE COUDRIER) | Paru le 01/03/2024 | 20,00 €

Des réalités ? Des évidences ? Quelques unes : un jardin, Venise, un amour précis et les mots. Mais le jardin peut croître à l’intérieur de qui l’aime, l’eau de Venise irriguer qui aime l’île, l’amour être un appel répété à un visage ou à l’absence d’un visage. Quant aux mots, ils seraient le lieu qui permettrait de resserrer le fatal fardeau d’être, ou de chercher à être.

Donc :

Et si le papier pour écrire

se révélait trop poreux pour

absorber l’ampleur dense

du vide de mes mots

de ma vie ? Il te faudrait

m’écrire des mots sans

jambages des mots de rien

suspendus comme mes lèvres

à ta bouche. Les amours folles

ont les hasards qu’elles méritent.

Toutes. Je ne veux plus en savoir

davantage. Les oiseaux non plus. Viens.

Les mots de Marie-Claire Verdure ne flattent rien ni personne. Il s’agit de mots heurtés, urgents, sans projet autre que de formuler le désir d’une respiration, pendant qu’il est encore temps.

Pendant que les mots se battent, appellent le jardin, Venise, l’amour, des oiseaux s’envolent ici et là, dessinent le plus parfait vide du ciel. Ils sont semblables aux poètes vrais : ils affrontent les vents les plus contraires, font signe, puis disparaissent.

Les poètes vrais ne réclament aucune justification.

Patience de l'infime

de Pascal FEYAERTS

LE COUDRIER (LE COUDRIER) | Paru le 01/09/2023 | 18,00 €

« C’est mon chemin d’inviter la lumière », m’avait un jour confié Pascal Feyaerts. Voilà une phrase qui pourrait résumer le contenu de ce recueil !

En peu de vers, il nous emmène dans son univers existentiel, avec humilité, lucidité et enthousiasme !

Ses poèmes traversent l’éphémère tout en questionnant le doute et ses répliques familières, les fêlures aux allures débonnaires.

Extrait de la préface d’Anne-Marielle Wilwerth

se nourrir

du vin des cygnes

planer sur l’eau

ivre

sans la soif

~

savoir se servir

de la corde la plus raide

pour sauter d’un jour à l’aube

sans risquer de tomber

~

Hors-zone

de Aurore BENAMOU

LE COUDRIER (LE COUDRIER) | Paru le 01/06/2023 | 18,00 €

Dans le langage propre aux parachutistes, « Hors-zone » désigne un atterrissage n'ayant pas lieu dans la zone initialement prévue. Un atterrissage raté, en quelque sorte… Ce recueil de poèmes est dédié à la mémoire d'un proche de l'auteure, jeune parachutiste français au Liban dans les années '80, traumatisé par son expérience militaire. Pour lui, le retour à la vie civile s'est effectué « hors-zone »... La guerre ne relâche pas facilement son emprise sur ceux qu'elle ne tue pas.

Le médaillon

Étrange réceptacle

aux ornières du monde

Un médaillon porcelaine

se prend à rêver

en pavillon de lumière

Il fait du vent

au jour suivant

dans l’interligne de la plaque

Pourtant

À fleur de stèle

ton nom prompt à sécher

Tectonique du temps

de Colmant PHILIPPE

LE COUDRIER (LE COUDRIER) | Paru le 25/03/2023 | 20,00 €

TECTONIQUE DU TEMPS, livre-miroir de l’intime perception des pulsations de l’horloge, bat dans la veine « temporelle », comptant et décomptant les heures, les jours, les mois, les années, dans un monde où multitude et solitude se croisent en rimes appariées.

« âge et climat, le temps nous produit dans le même temps qu’il nous détruit. à en porter le bât, il nous porte parfois aux instants d’une pleine présence. à défaut de pouvoir le retenir, on le vit plus qu’on ne le subit. L’incertitude est au départ et à la réception du recueil. Entre déréliction affligée et union jubilatoire, les vers oscillent, miroitant d’images choisies. »

(Extrait de la préface de Jean-Michel Aubevert)

a jeunesse bat des ailes.

La vieillesse bat de l’aile.

Une aile a dû tomber

Au cours du long voyage.

Matière des soir

de Philippe LEUCKX

LE COUDRIER (LE COUDRIER) | Paru le 25/03/2023 | 18,00 €

A petits pas, comme le Poucet, le poète remonte la piste des cailloux blancs sur les pages couchées, à cœur battant , épèle les soirs veillés de chagrin, l’absence qui vient de loin, qui persiste en son sein 

« Les larmes sur les murs

quand le jardin rameute

les feuilles perdues les fleurs

le temps devient buée

sur les yeux de l’ami

as-tu senti cette rumeur

qui perle dans la rue

cette amère souvenance

des jours enfouis ? ».

(extrait de la préface de Jean-Michel Aubevert)

« La nuit longe le cœur. Il va bientôt faire silence dans ce sang tourmenté. C'est le soir surtout que le chagrin songe à sévir.

Tu ne sais encore rien des ombres fâcheuses ni des mots à retrouver.

Et parfois le poème surgit. » (Philippe Leuckx)

Tessons au sable

de Arnaud DELCORTE

LE COUDRIER (LE COUDRIER) | Paru le 25/03/2023 | 22,00 €

L’assurance du devenir

Écrit dans le clignotement des lames

Carnets de voyage d'un arpenteur curieux du monde et de l'âme, ces Tessons au sable sont tissés d'infimes moments, de sensations, de rêveries, de couleurs. Ils distillent un regard en larmes de sens vouées à s'évaporer dans l'air ardent. Séquences d'instantanés, parfois posés, parfois Polaroids, oscillant entre poésie intimiste, tableaux prosaïques voire aphorismes. Qu'elles soient d'écume, de poussière ou de chair, les images en sont souvent surexposées, les formules lapidaires. Ces tessons tantôt scintillent tantôt réfractent une lumière sans cesse changeante.

 

Du nouveau dans la vie vieille

de Michel VAN DEN BOGAERDE

LE COUDRIER (LE COUDRIER) | Paru le 25/03/2023 | 18,00 €

LA BEAUTE

Sous les cendres dorées

Il ne restera que cela

Les rires clairs des enfants au futur

La joie des filles au présent

L’espoir des hommes au passé

Les gravats seront microphones

Pour des explorateurs étrangers

Qui tenteront vaille que vaille

D’expliquer les humains

Leur planète, les animaux

Nombreux, la beauté de l’atmosphère

Ce bleu, ce bleu surtout

Qu’ils ne comprendront pas

Et puis cette étrange manie

De faire des représentations

De leurs destructions

Jamais ils ne sauront

Qu’on l’appelait la beauté

Jamais ils ne sauront

Que nous fûmes seuls à savoir

Seuls à jouir du trésor

Que nous avons brûlé

 

Ecriture des silences

de Annie PREAUX

LE COUDRIER (LE COUDRIER) | Paru le 10/02/2023 | 18,00 €

L’autrice, à partir des bâillonnements, des muétudes, des renoncements qu’elle dénonce autant qu’ils l’attristent, semble vouloir esquisser un tremplin pour rebondir vers des horizons plus heureux. Au défi des chapes de plomb qui obèrent les existences, elle semble vouloir ranimer la flamme d’une humanité mieux accordée au vivant, confiante en la vitalité radieuse  au fondement de toute vie naissante. A-t-elle trouvé les mots pour nous réconforter ? Elle-même semble en douter. Le recueil se présente sous l’entame d’une citation de Marguerite Duras : « Écrire c’est hurler sans bruit ». Voix blanche du poète qui perce le silence, dénonce ce qui tait, sans autre bruit qu’un effeuillage de pages sur la courbure des nuques. Sauve-qui-peut ce qu’on peut : un cri de vie qui mobilise la page, voile battante sur l’autre part d’être. L’angoisse est immanente, force le dire, le vivre dans sa vitalité latente. Aux veines des vers bat un cœur lourd, plus puissant qu’un tambour.

Le trou de ver

de Patrick DEVAUX

LE COUDRIER (LE COUDRIER) | Paru le 10/02/2023 | 16,00 €

Un beau recueil, tournoyant, scintillant, contrasté, où l’auteur, pudique, témoigne une fois de plus d’une sensibilité riche de ses épreuves, à mots comptés au feutre des métaphores.

Gardez-vous du poème. Le verbe sait où il vous mène.

partage

d’hésitations

quand

l’ombre

est

folle

parfois

à

lisser

d’un trait noir

la lunaire lueur

du lac

 

Locataire

de Pascal FEYAERTS

LE COUDRIER (LE COUDRIER) | Paru le 15/09/2022 | 16,00 €

« En de brefs poèmes (entre quatre et dix vers), le poète, sans une once de complaisance, et en gardant la ligne de maigreur du poème dense, réussit à imposer (est-ce le mot ?) son univers de doutes, de clartés et d'ombres.

Les fulgurances, certes, sont le fait de vrais poètes, que la vie et la mort inspirent, sans effet de langue, sans larmoyer. D'un lyrisme mélancolique, le poème coule, décisif, à la fois tendre et tendu, pour dire l'essentiel, sa vérité. »

(Extrait de la préface de Philippe Leuckx)

 

N’aurais-je toutefois qu’un œil

Qu'il me permettrait je l’espère

De saisir l'instant subtil où la lune

Cède à la cécité du jour

À la vérité qui aveugle

~

 

Chaque gouffre se lie à son hôte

Comme le poète à son tourment

Les chutes véritables

Ne se produisent

Qu’à l’intérieur

~