LA TÊTE À L'ENVERS
La tête à l’envers a d’abord été une maison d’édition généraliste : romans, nouvelles, poésie, textes en tous genres, même inclassable, à chacun son terrain où butiner...
Puis, le terrain m’a paru trop grand, on pouvait s’y perdre ! J’ai préféré en creuser une parcelle, celle qui me paraît le plus à même de témoigner de la vérité intérieure de ce qui est écrit, de la respiration de l’auteur, celle qui se nourrit de son désir : la poésie.
Steffanson : « Qui est donc assis là, au tréfonds de notre âme, à diriger les mots ? »
Le poète que j’aime surtout est celui qui peut écouter ces mots issus au plus profond d’une rencontre souvent méconnue entre ses tensions intérieures et les tensions dans la réalité.
Les écritures que je publie sont très diverses, mais, en réalité, quelque chose d’essentiel fait unité : leur authenticité, l’engagement personnel des poètes dans ce qu’ils écrivent, d’où ce qui en découle forcément, à savoir une adéquation totale entre ce qu’ils nous disent et le style dont ils le disent
Si la voix est juste, elle va rejoindre en nous quelque chose de nos tensions personnelles, on s’y retrouve, la poésie devient alors universelle.
« C'est quand tu chantes pour toi
que tu ouvres pour les autres
l'espace qu'ils désirent. »
(Guillevic, Le chant)
Force et beauté de l’écriture poétique appellent à leur offrir de beaux livres : j’ai à cœur d’apporter un soin particulier à l’objet lui-même : beau papier, couvertures souvent accompagnées d’œuvres picturales, d’autant plus que poésie et peinture ont des sensibilités proches, que l’artiste soit inspiré par le poète ou au contraire, que ce soit le poète qui se trouve inspiré par l’œuvre de l’artiste.
L'éditrice, Dominique Sierra