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Parutions récentes et à venir

La Commune de Paris

La Commune de Paris

de Karl MARX

Petite collection Rouge (LE TEMPS DES CERISES) | Paru le 06/05/2011 | 11,00 €

Adresse du Conseil général de l’Association internationale des travailleurs connu aussi sous le titre La Guerre civile en France - Préface de Claude Willard.

« L’analyse de Marx est d’autant plus remarquable qu’elle est faite à chaud, sans le moindre recul historique. Marx redoute que, faute d’organisation, le mouvement ouvrier français ne se lance dans « une folie désespérée ». Ce qui ne l’empêche nullement de soutenir de toutes ses forces « ces Parisiens montant à l’assaut du ciel ».

Première édition au Temps des Cerises en 2002

Commandez ce livre sur le site de l'éditeur

Mwendabaï

Mwendabaï

de ECOLE FRANçAISE DE LUSAKA

Méandre Jeunesse (PÉTRA) | Paru le 02/05/2011 | 12,00 €

Des îles sur le lac Kariba, un tambour qui parle, trois gouttes d'eau, une Parisienne sur une île déserte, une orpheline, des poissons qui disparaissent, un bateau, une sorcière et surtout MWENDABAI, la chauve-souris qui parle...

Les auteurs habitent à Lusaka, en Zambie, et suivent leur scolarité à l'École française par l'intermédiaire du CNED.

 


EXTRAITS DE LA PREFACE

Ce livre est le résultat d'un projet mené durant un an approximativement par sept collégiens demeurant à Lusaka, en Zambie. L'École française de Lusaka est l'une des plus petites écoles françaises à l'étranger, puisqu'elle compte soixante-dix élèves en primaire et seulement neuf entre la sixième et la terminale. [...]
L'idée du livre est partie d'une fresque que les élèves de l'école primaire ont réalisée sur l'un des murs de l'enceinte de l'établissement. Chacun des conteurs a sélectionné un détail de cette fresque pour inventer son histoire, histoire qui devait répondre à divers critères qui confèrent son unité à cet ouvrage.
Les histoires se déroulent toutes sur le lac Kariba, le plus grand lac artificiel au monde; un peu notre mer à nous. Il est suffisamment grand pour que le regard s'y perde et insuffle la sensation d'immensité de la grande bleue. Quant aux personnages principaux, ils habitent sur une île ou ses abords. [...]
La chauve-souris de Kasanka constitue le fil rouge des septs nouvelles. Personnage secondaire, son rôle est toutefois important dans chacun des récits. Mwendabaï n'a pas été choisie au hasard. Nos jeunes auteurs ont eu la chance de partir en voyage de classe inoubliable au nord de la Zambie, à Kasanka. Situé au sud-ouest de la plaine de Bangweulu, le parc national de Kasanka accueille chaque année la plus grande migration au monde de chauve-souris: 8 à 10 millions de ces chiroptères frugivores s'y rassemblent de mi-octobre à mi-décembre.
Ce livre est une ouverture sur la Zambie, pays méconnu mais passionnant. Nos sept conteurs ont souhaité faire connaître aux jeunes lecteurs francophones, le pays dans lequel ils vivent, à travers ses us et coutumes, ses contes et ses chants.
[...]

Hélène Élisabeth
Tutrice de français à l'École française Champollion de Lusaka
Auteur aux éditions Pétra de "Journal d'une jeune fille irlandaise" (2008).





DEBUT DU PREMIER CONTE

"Mulenga l'enfant tambour"
Par Papa Sengho (originaire du Sénégal)


Cette histoire se passe dans un petit village sur une île du lac Kariba en Zambie. La Zambie, c'est ce grand pays coincé entre le Congo, l'Angola, le Botswana, le Zimbabwe, le Mozambique et la Tanzanie. Dans ce village vivait un guerrier nommé Mulenga. Il était célèbre et aimé des villageois. Le chef du village, Chipo, l'avait adopté quand il était tout petit. Son nom n'a pas toujours été Mulenga. Il était né sous le nom de Jean-Baptiste, mais ça Chipo ne le savait pas. L'enfant était né en France et voyageait avec ses parents quand l'avion qui les transportait s'écrasa dans la région. Jean-Baptiste Mulenga fut le seul survivant. Hélas pour lui, Ikishi (1), qui se promenait avec son tambour, fut attiré par les cris de l'enfant. Le sorcier le récupéra et le mit dans son tambour. Il passait de village en village et chaque fois qu'il tapait sur le tambour, celui-ci se mettait à parler. Tout le monde était étonné d'entendre un tambour magique qui imitait si bien la voix d'un enfant. Un jour, Chipo qui était parti chasser avec ses deux gardes entendit appeler à l'aide. Il se laissa guider jusqu'à la maison d'Ikishi. Là, il demanda au sorcier de soulever son tambour mais Ikishi prit peur et voulu s'échapper. Heureusement, les deux gardes l'arrêtèrent et Chipo délivra l'enfant. Rentré au village, il le présenta aux villageois en leur demandant de le considérer comme son fils. Chipo avait déjà un garçon nommé Tembo. Or en grandissant, Tembo devint mauvais, fainéant et colérique. Il n'aimait pas Mulenga car son père le considérait comme son fils préféré.

Lorsque Chipo fut vieux et qu'il sentit ses forces diminuer, il appela son fils Tembo.
"Bonjour mon fils.
– Bonjour père.
– J'aimerais discuter avec toi car nous devons éclaircir certaines choses.
– Je vous écoute père.
– Je sens que je vais mourir et je voudrais que Mulenga devienne le chef de notre village.
– Mais pourquoi lui, père? Je le déteste. Cet honneur me revient!
– Tembo, tu ne peux pas devenir le chef de notre village, et au fond de toi tu le sais très bien. Pour survivre, notre tribu a besoin d'un chef courageux et travailleur. Tu n'as pas ces qualités."

Tembo était très fâché. Il ne dit rien mais il avait une idée derrière la tête.



(1) ikishi-Kishi ou encore Sikishikishi est un personnage de contes populaires africains. Parfois représenté sous la forme d'un monstre. C'est un guérisseur qui se promène de village en village avec son tam-tam. Personnage malfaisant, Ikishi-Kishi enferme des enfants dans son tam-tam et les oblige à chanter, ce qui lui permet de prétendre que son instrument est magique puisqu'il peut parler.

Les grandes figures de la pédagogie

Les grandes figures de la pédagogie

de Augustin MUTUALE

Pédagogie et sciences humaines (PÉTRA) | Paru le 01/05/2011 | 25,00 €

Augustin MUTUALE, Docteur en philosophie et en sciences de l’éducation,enseigne à l’université Paris VIII et à l’Institut Supérieur de Pédagogie. Il est chercheur à l’OFAJ depuis 2000.

Gabriele WEIGAND, Professeure à la faculté de philosophie et de pédagogie et vice-présidente de l’université de l’Éducation à Karlsruhe. Elle enseigne aussi à l’Université Paris VIII et à l’Institut Supérieur de Pédagogie. Depuis 1985, elle co-dirige des programmes à l’OFAJ.



Cet ouvrage a pour objectif de présenter des pédagogues qu’il est essentiel de connaître lorsqu'on se prépare au métier d'enseignant ou si l'on travaille déjà dans le domaine éducatif. Pour chaque pédagogue, le lecteur rencontrera des références et des concepts liés à d’autres figures qui ont intéressé, influencé, voire combattu le pédagogue en question.
Voyage initiatique en compagnie de grandes figures de la pédagogie, cette présentation se situe résolument dans une perspective de philosophie et d'histoire de l'éducation. Plus qu'un savoir sur des pédagogues ou sur l'histoire de la pédagogie, elle se veut une introduction aux questions pédagogiques primordiales d'aujourd'hui. Dans cette optique, ont été choisis des représentants de la pédagogie que l’on peut considérer comme des penseurs classiques en pédagogie. « Classique » signifie ici que leurs idées sont toujours d'une grande actualité pour les chercheurs et les praticiens. Ils ont réfléchi sur le concept même d’éducation. Pourquoi doit-on enseigner ? Pour qui, par qui et comment ? À la suite de Quintilien, ils ont rédigé des discours pédagogiques et réfléchi sur la relation pédagogique et le rapport aux savoirs. Même s'ils n’apportent pas nécessairement des recettes simples, ces pédagogues formulent des idées pouvant permettre de trouver des réponses aux questions urgentes et aux problèmes quotidiens en matière éducative.
Ces pédagogues partagent une même communauté de référence. Ils ont proposé à leurs contemporains un moment pédagogique prenant en compte les autres moments de l’institution éducative et du sujet de l’éducation. Ils ont ainsi été attentifs à une école émancipatrice, ouverte à tous les enfants, quelle que soit leur condition sociale.
L’originalité de cet ouvrage réside dans le fait que les auteurs ont pris le parti de ne pas seulement décrire, explorer ou mettre en lumière les figures pédagogiques mais également de les interroger, de les contester ou encore de les soutenir. Ils ont en commun avec ces pédagogues la passion de la personne et de son éducation tout au long de la vie.
 

Argumenter dans un champ de forces : Essai de balistique sociologique

Argumenter dans un champ de forces : Essai de balistique sociologique

de Francis CHATEAURAYNAUD

Pragmatismes (PÉTRA) | Paru le 01/05/2011 | 32,00 €

Francis Chateauraynaud est sociologue, directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales. Fondateur du Groupe de Sociologie Pragmatique et Réflexive, il mène des travaux sur les risques sanitaires, les controverses publiques et les conflits politiques. Il a déjà publié : aux éditions Métailié, La Faute professionnelle (1991) puis Experts et faussaires (avec Christian Bessy en 1995) ; aux éditions de l’EHESS, Les Sombres précurseurs (avec Didier Torny, en 1999) ; et chez CNRS-Éditions, Prospéro – Une technologie littéraire pour les sciences humaines (2003).

Le surgissement de controverses ou de causes collectives dans l’espace public est souvent traité comme le produit de stratégies médiatiques ou d’instrumentalisations politiques, par lesquelles des groupes parviennent à imposer des enjeux et modifier un rapport de forces. Mais comment des porteurs de cause peuvent-ils atteindre des cibles souvent hors de portée ? A travers l’analyse de multiples dossiers, cet ouvrage modifie le regard porté sur les processus de mobilisation qui sous-tendent la constitution des problèmes publics. Contribuant au renouvellement des méthodes de la sociologie pragmatique, il s’intéresse aux longs processus par lesquels se forment et se déforment des jeux d’acteurs et d’arguments dont la portée change au fil du temps. Exposée dans toutes ses conséquences théoriques, cette démarche articule une sociologie argumentative, qui prend au sérieux la formation des arguments, et une balistique sociologique décrivant à la fois les trajectoires visées par les acteurs et les trajectoires effectivement produites au fil des confrontations.
Comment naissent de nouveaux arguments et comment résistent-ils à la critique ? Peuvent-ils circuler sans altération, une fois propulsés dans des univers turbulents, livrés aux jeux de pouvoirs qui affectent durablement le sens des causes et des mobilisations ? Comment se distribuent les capacités d’expertise et quelles sont les formes de légitimité ou d’autorité reconnues par les protagonistes ? Comment se forme l’accord sur les preuves et comment s’élaborent les visions du futur ? Pour examiner ces questions, l’auteur prend appui sur de nombreux dossiers controversés, du nucléaire aux OGM, de l’amiante aux nanotechnologies, des pandémies virales au changement climatique, ou encore sur des mouvements sociaux comme les intermittents du spectacle ou les chercheurs en colère.
 

Bec & Ongles

Bec & Ongles

de Perrine LE QUERREC

Pousse-Café (LES CARNETS DU DESSERT DE LUNE) | Paru le 01/05/2011 | 11,00 €

 

Allez, vas-y

Vis-le ton rêve

Crache-le à la gueule de la réalité. Ouvre les bras, ouvre la bouche, ouvre les yeux. Tu ne te noies pas : tu respires, peut-être pour la première fois. Ou la dernière.

Va arracher ton rêve aux angoisses du quotidien, à la misère qui recouvre tout d’une poussière irritante, grise et acide. Détache de tes dents aiguisées la viande du désir sur l’os sec et dur, contondant et mortel, d’une réalité qui te révulse, de propositions de vie qui te noient, de choix masochistes. Cou dans le collier, mains liées derrière le dos, pieds entravés. Du cuir sur ta peau fragile, du caoutchouc dans ta bouche sensible, un bandeau sur tes yeux curieux.

Dos au mur. Une dernière volonté ? Une dernière cigarette ? Une dernière baise ? Une dernière musique ? Un dernier luxe ?

C’est ça que tu veux.

Les auteurs :

Perrine Le Querrec est née à Paris en 1968. Spécialiste de l’art contemporain, elle collabore en écriture et en aventures avec de nombreux artistes. Elle a publié chez le même éditeur Coups de ciseaux. Elle vit et travaille à Paris comme recherchiste-documentaliste indépendante, principalement pour l’audiovisuel. Son prochain roman paraitra en 2012 chez Quidam éditeur.

Victor Corolleur est un artiste polymorphe. Après avoir travaillé pendant plus de 20 ans dans les arts vivants, il s'est spécialisé dans la création graphique et multimédia. Il crée et présente des installations vidéo et des performances. Il a notamment exposé en Afrique et en Asie où il a vécu pendant plusieurs années.  Actuellement, il vit et travaille à l'Ile de la Réunion.

Notes Laura Fiori

Notes Laura Fiori

de Martin ZIEGLER

L. MAUGUIN (L. MAUGUIN) | Paru le 30/04/2011 | 17,00 €

Dans ces Notes Laura Fiori, recueil de courtes proses, se dessinent les étapes d'un voyage entre France et Italie, par la route qui serpente à travers prairies, cols et lacs de montagne, pour arriver à la mer de la côte Ligurienne et retour. Retour sur ces images et rencontres qui oscillent entre la description de leur enthousiasmante richesse et une forme de lassitude devant tant de dramatique beauté qui à la fois "transporte et transit", et trouve son achèvement en une étonnante plénitude, synthèse de dire et de taire.

Foery

Foery

de Martin ZIEGLER

L. MAUGUIN (L. MAUGUIN) | Paru le 30/04/2011 | 15,00 €

Dans les poèmes de Foery, tout est musique, rythmes et sons. Tout est échos, dialogues, échappées, mais aussi sens, histoire et émotion. Tout se tient sans se toucher, s'unit dans un mouvement de croisement inépuisable, pour dire la naissance, la création, la mer, le naufrage, la mère, le vide, et aboutir à soi, sous la juste et fragile forme d'un "clignement d'être".

T'as des nouvelles ?

T'as des nouvelles ?

de Olivier MICHAUX-LECAT

ZINEDI (ZINEDI) | Paru le 15/04/2011 | 28,00 €

« T’as des nouvelles ? », ce sont vingt-et-une nouvelles inspirées de la vie en milieu rural et ouvrier de la fin des années 30 jusqu’aux premiers pas de l’homme sur la lune.
Dans ces tableaux, Olivier Michaux-Lecat nous conte la vie de gens ordinaires, nous décrit leurs métiers, nous peint leur environnement et nous rappelle leurs conditions de vie. À travers ces histoires, vraies, émouvantes, il rend hommage à la bonté, dénonce la bêtise et nous invite à nous souvenir et à méditer.
Croqués en quelques traits, nostalgiques ou féroces, les textes d’Olivier Michaux-Lecat ont tout naturellement trouvé leur double iconographique sous le pinceau d’Osvaldo Rodriguez.
La dualité entre l’écrit et l’œuvre picturale souligne les valeurs humanistes du propos et en fait ressortir le sens politique.
 

Tous crocs dehors

Tous crocs dehors

de LUNATIK

QUADRATURE (QUADRATURE) | Paru le 15/04/2011 | 16,00 €

Des lèvres qui embrassent aux crocs qui déchirent, il n’y a souvent qu’un faux-pas, inattendu comme la force d’un réflexe ou d’un besoin irrépressible. Ainsi sont nées une vingtaine de nouvelles aux chutes soumises à la gravité et, parfois, à l’écrabouillement. D’angle vicié en recoin obscur, la réalité est toujours malmenée. La narration bascule. Son héraut trébuche, rattrapé par un bras, poignardé par l’autre. Le destin ne serait-il qu’un Petit Poucet ricanant, rongé par ses névroses ? Pourtant, à l’occasion, l’amour s’invite, cheminant et badin... 

De son enfance à Aubervilliers, dans le neuf-cube, Lunatik a conservé le goût des grands espaces et l’habitude de la course à pied. Ses professeurs ont gardé la marque de ses dents. Très vite, ils ont fait en sorte que son talent pour les mots qui claquent aille s’exercer loin d’eux. Aujourd’hui, cet esprit cynique, au solide caractère pétri d’humour et d’empathie, vit au milieu de nulle part, un endroit qu’il connait bien. La genèse de ses histoires y résonne à l’oreille de ses chevaux.

Une Vie au-delà du Texte, Jean Louis Carron 1922-2008

Une Vie au-delà du Texte, Jean Louis Carron 1922-2008

de Anne SIZAIRE, Mimmo PUCCIARELLI

coédition Atelier de Création Libertaire (A PLUS D'UN TITRE) | Paru le 10/04/2011 | 10,00 €

 

 

Récit de la vie de Jean-Louis Carron marquée par sa volonté de liberté. Son enfance, la Shoah, Mai 68 sont évoqués à partir d''entretiens que les auteurs ont réalisés avec lui en 2006-2007.

La Mort à deux visages

La Mort à deux visages

de Nicolas MÉNARD

Pavillon Noir (CORSAIRE) | Paru le 25/03/2011 | 14,00 €

L’un après l’autre, des étudiants de l’Université d’Annecy sont assassinés.
Tous travaillaient sur le même thème de recherche : O.N.E, la secte de l’Ordre de la Nouvelle Essence. Le jeune lieutenant de police Philippe Langlois va devoir percer le mystère et pour cela tout envisager. Sa persévérance et l’aide de son adjoint, l’adjudant Etienne Pelletier, le conduiront sur le chemin de la vérité, au-delà des mensonges et des faux-semblants.
Le dénouement sera à la mesure du déroulement de l’enquête, imprévisible, noir et terrifiant, tout comme celui qu’il recherche : l’insaisissable tueur.

Le récit se déroule notamment à Annecy, Veyrier-du-lac, Thônes, Les Villards-sur-Thônes, La Clusaz, Le Grand-Bornand

 

Le dimanche je m'appelle Olivier

Le dimanche je m'appelle Olivier

de Hélène DASSAVRAY

A CHARGE (A PLUS D'UN TITRE) | Paru le 17/03/2011 | 14,50 €

 

Extrait... 

Rentrée à la maison, sans prendre la peine d'allumer, je traverse l'entrée, la cuisine, le salon, monte une volée de marches, frappe discrètement à la porte d'une chambre, l'ouvre en douceur si le silence me répond. J'écoute une respiration et referme sans bruit. Un dernier escalier et j'enlève enfin mes chaussures. J'apprécie cette tradition provençale d'une pièce à chaque étage, des escaliers qui n'en finissent pas et musclent les fesses. Juste un peu dur quand je rentre du boulot.

J'ai mes habitudes, me laisser choir, rouler une cigarette, verser une tasse du thé toujours prêt dans le Thermos et jouer le disque du moment : Morcheeba, Dive Deep, avec ce morceau que j'adore Enjoy the Ride. Album programmé en boucle.

Je goûte l'instant, la perspective de pouvoir dormir demain matin, donc encore quelques heures devant moi et de toute façon pas sommeil. Les heures heureuses. Celles où je fais ce que je veux : passer l'aspirateur si ça me chante, manger une tablette de chocolat, repeindre les murs – c'est déjà arrivé, un soir, comme ça, en rentrant du bar – ou jouer au portrait-robot du prochain homme qui partagera ma vie. Pleurer aussi. Parfois c'est nécessaire. 

Je me sens bien dans mon nid, j'en ai choisi les couleurs, connais l'histoire de chaque objet. Personne d'autre n'y a mis son grain de sel. Je ne reviendrai pas en arrière sur ce plan-là : ce besoin d'un espace qu'on ne partage pas. Entre deux histoires, on établit la liste des pièges dans lesquels on ne tombera plus, mais elle est écrite sur une ardoise magique, un regard de velours suffit à l'effacer. 

Réfugiée dans la familiarité de la nuit, je me retrouve. Pas d'interférence, loin des intoxications et manipula-tions qui sont notre quotidien, ne jouer aucun rôle, n'avoir d'autre fonction qu'être soi. 

J'enfile un vieux pyjama, une robe de chambre, troués, décolorés. Je mets à niveau le thermos de thé, prépare une autre cigarette avec nos délicieuses herbes de Provence, choisis quelques CD et, à moins qu'un livre en cours me passionne, m'assieds au bureau pour dessiner.

Je m'arrête quand la douleur enflamme mes épaules, quand les lignes commencent à flotter, que je ne sais plus très bien où accoster. Je cueille dans le dessin des sensations qui n'existent pas ailleurs - mon seul but. Je ne dessine pour personne d'autre que moi. Ainsi je me maintiens debout, ne succombe pas à la folie de ce monde, je ne finirai pas enfermée ou dans la lutte armée – ce qui revient au même. 

 Chacun a ses raisons de se lever le matin. Il en faut au moins une pour quitter la douillette trêve du lit et arpenter le monde hostile, les dents brossées. 

Pour moi c'est le désir d'une cigarette. 

Quant à savoir ce que je fais dans la vie… Il m'arrive de répondre que je suis infirmière de l'âme, me déclare barmaid quand la question est officielle et dans l'espace de mes nuits je dessine des jardins secrets.

 Chacun a sa façon de se lever le matin. 

Parfois elle change.

Qu'on le veuille ou non. 

Comment savoir à quel moment précis commence une histoire ?

Pour la nôtre, disons ce fameux vendredi de décembre…

 
Les jours où Else

Les jours où Else

de Lou RAOUL

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 09/03/2011 | 12,00 €

 

Else cherche trouve des lieux où déposer ses silences et un dimanche c’est la chapelle de Notre-Dame-du-Haut dans la pénombre, les couleurs du vitrail central éclatent Elle parcourt le cahier dans lequel les passants, les croyants notent quelques phrases Notre-Dame-du-Haut intercédez pour… Que nos enfants gardent la foi… Que la santé de x s’améliore… Il n’y a pas de mots qu’elle puisse ici noter
À présent pour lui parler de fleurs, de plantes, pour lui décrire par le menu un moment passé intensément dans un jardin pourtant minuscule, pour l’inviter dans ce domaine d’un jardin pourtant minuscule, pour demander ha fleur ’zo barzh da jardin ? y’a des fleurs dans ton jardin ? À présent le silence Non plus pour dire que les cognassiers du Japon commencent à fleurir depuis sept jours
Photos volées

Photos volées

de André BENCHETRIT

Pas de côté (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 09/03/2011 | 13,00 €

Au retour d’un week-end à Madrid avec sa compagne et leur fils, André Benchetrit projette de réunir les photographies de leur séjour dans un « album souvenir » dédié à la femme aimée. Sauf que son ordinateur est volé et, avec lui, l’unique copie de ces photos. Mais « quand tu perds quelque chose, souviens-toi de la perte et cela aura valeur de la chose ». Et André Benchetrit de noter ses souvenirs avant qu’ils ne s’estompent... de tenter de retrouver trace de ces photos, elles-mêmes traces d’un moment. Ce qu’elles donnaient à voir, l’intimité d’un couple avec son enfant, le regard du photographe, parfois intrusif, sur la femme qu’il aime (et réciproquement, de la femme sur l’homme), est ici retranscrit en mots, avec la clarté, la finesse de trait et la simplicité d’une série d’instantanés.

Si rien jamais ne saura remplacer les photos perdues, puisqu’«il y a mille sortes de bleus, je sais », André Benchetrit, avec une grande sensibilité, nous fait partager son cheminement dans sa mémoire sans jamais se dérober aux ratés et soubresauts de celle-ci. Cadres retenus, modalités de prises de vue et instants photographiés se télescopent. Ces mots du souvenir, ceux de la perte, font de Photos volées un récit profondément touchant et vivant. 

Scordatura

Scordatura

de Violaine GUILLERM

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 09/03/2011 | 15,00 €

 

ce rythme qui nous dilate, me fouille, t’a parfumé
illustre trace ou intime flambeau                              là-bas
l’inconnu allongé                                                   récupéré
avec nos forces                                  entrelace ses doigts
dans ce lit
 
La Question du centre

La Question du centre

de Stéphanie CHAILLOU

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 09/03/2011 | 14,00 €

 

 
Des kilojoules sont transportés par des câbles en acier
Un cochon de lait tourne autour d’une broche électrique
Un aimant retient une liste de courses sur un frigo
Des herbes subissent le passage d’une paire de tennis
Les choses ne se posent pas la question du centre
Elles se tiennent là où elles sont
Les désirs ne proviennent pas seulement du passé
Ils s’élancent parfois aveuglément
 
Résidence absolue

Résidence absolue

de Sabine MACHER

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 09/03/2011 | 13,00 €

 

sur l’écran de l’ordinateur de la villa Beaubébour avec une valeur sûre de poètes en général poétesses, on ne s’en sortira pas avec l’unisexe face aux auditrices-spectateurs de poésie, (la plante en fleur), mais quand il écrit poète et poétesse, (les parenthèses ne sont pas une solution) on c’est moi, il faut d’abord dire l’une puis l’autre, décider qui dans quel ordre et changer l’accent sur le e. et, dans la doute elle commence avec le masculin, c’est la culture qui écrit. l’ordinateur y pense avec son minuscule zig zag rouge (il en met sous zag et pas sous zig) et c’est elle qui doit le faire.
Cahiers de régie

Cahiers de régie

de Constantin STANISLAVSKI

Essais (AUX FORGES DE VULCAIN) | Paru le 01/03/2011 | 24,90 €

La rencontre entre Tchékhov et Stanislavski a été déterminante pour la réussite de l’auteur au théâtre. Déjà célèbre pour ses recueils de nouvelles, Tchékhov a débuté au théâtre par des échecs assez cuisants (Ivanov, Oncle Vania). Lorsque Constantin Stanislavski et Némirovitch Dantchenko, fondateurs de ce qui va devenir le Théâtre d’Art, décident de monter la Mouette en 1898, le public va enfin découvrir la singularité des personnages et de l’univers de Tchékhov. Stanislavski prend le texte des pièces à bras le corps et crée autour des personnages une atmosphère qui détermine leurs attitudes et puise dans leur psychologie une gestuelle et une appropriation qu’il impose aux acteurs à petites touches, dans une approche très concentrée qui fondera ce qu’on appellera plus tard « la méthode Stanislavski ». Ses Cahiers de régie, rédigés face au texte, évoquent le déroulement quasi cinématographique de la représentation, riche en détails, excitant l’imagination du lecteur et permettant de pénétrer au cœur de la manière dont les personnages ont été envisagés par Stanislavski lors de la création de ces chefs-d’œuvre de la littérature dramatique. Théâtre dans un fauteuil, découverte d’un univers slave envoûtant, excitation de l’imaginaire du spectateur, les Cahiers de régie de Stanislavski révèlent les œuvres à elles-mêmes.

Le moine était daltonien

Le moine était daltonien

de Robert AZAÏS

ZINEDI (ZINEDI) | Paru le 01/03/2011 | 20,00 €

On était au beau milieu du Moyen Âge et personne ne le savait, pas plus que frère Déicole ne connaissait le mot « daltonien ». Pourtant il l’était, et cette perception particulière des couleurs agissait sur un caractère déjà peu facile.
Après avoir semé la perturbation dans son monastère d’Irlande, il part porter la bonne parole et son irascibilité sur le continent. De monastère en prieuré, armé de son pénitentiel et fort de ses extravagantes pratiques ascétiques, il va parcourir l’Europe médiévale en direction de l’orient jusqu’aux confins de la Germanie, traumatisant au passage le clergé et les populations des régions traversées.
Atteignant les diocèses des marches de la chrétienté, il se lie d'amitié avec frère Agapet, grand amateur de drogues d’antique mémoire, et découvre le trafic d’esclaves qui alimentait l’Europe entière et les contrées du Moyen Orient. Les deux compères se lancent alors dans la lutte contre le commerce d’êtres humains en s’aidant curieusement des effets du haschich sur le comportement de ceux qui en usent.
Satirique, burlesque, grinçant, l’humour de Robert Azaïs joue sur tous les registres et n’épargne personne.
Avec les aventures et tribulations de ce moine daltonien, l’auteur, daltonien lui-même, nous offre un nouveau roman réjouissant dans la veine de ses œuvres précédentes.

Les Antipodes et le Siècle

Les Antipodes et le Siècle

de Ignacio PADILLA

ATHISMA (A PLUS D'UN TITRE) | Paru le 07/02/2011 | 16,00 €

 

Les personnages des douze nouvelles des Antipodes sont des aventuriers malgré eux, des soldats amnésiques, des géographes perdus, des diplomates emportés par le tourbillon des empires coloniaux finissants, des êtres exclus de leur propre vie mais à qui leur condition permet d’entrevoir plus d’un gouffre insolite, de faire tinter jusqu’à nous plus d’une fêlure de l’âme humaine.

Un auteur mexicain...

Parmi les très nombreux prix reçus par Ignacio Padilla, signalons le Prix Gilberto Owen pour Las Antípodas y el siglo, le prix Primavera du roman en 2000 ; en 1994, le Prix National Juan Rulfo (l’un des plus importants en Amérique latine) pour son premier roman, La catedral de los ahogados. Il vient de recevoir le 3e Prix Iberoamericano d’Essai, attribué en 2010 (par l’éditeur espagnol Debate et la désormais très officielle Casa de América) pour son œuvre La isla de las tribus perdidas. La incógnita del mar latinoamericano

Les anges vous méprisent

Les anges vous méprisent

de Laurent CRONE

Littératures (AUX FORGES DE VULCAIN) | Paru le 02/01/2011 | 14,90 €

Qu’y a-t-il de commun entre Hermann Goering découvrant à sa mort que les Enfers ne sont pas un chaudron au vacarme assourdissant, mais une file d’attente interminable dans un bâtiment climatisé, un lapin terré dans un buisson au milieu d’un désert rouge peuplé de chats féroces, un groupe d’étudiants anarchistes prenant d’assaut le siège du Medef, et un vieillard de 130 ans réalisant atterré que la récente découverte de l’immortalité ne pourra profiter qu’aux enfants pré-pubères ?

Une même vision de la vie sur Terre et de l’Au-delà, un même regard – tantôt onirique, réaliste, mais toujours plein d’humour – sur notre temps et sur ceux à venir.

Dans ce premier roman foisonnant, Laurent Crone nous donne à parcourir un univers singulier, hanté par la figure de Philip K. Dick.

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