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l'autre LIVRE

Nouvelles

Vies patinées

de Jean-Claude MARTIN

Sur La Lune (LES CARNETS DU DESSERT DE LUNE) | Paru le 21/10/2019 | 14,00 €

(extrait de la préface)

Les vies sont patinées, les vies sont lustrées, les vies sont luisantes comme le verglas sur le macadam, comme un champ de fleurs sous la pluie d’été. La vie humaine est courte, misérablement courte, mais la vie nous donne à espérer, et de là vient la plus haute désillusion car la vie n’est pas ce qu’on nous fait croire, il faut s’accommoder de ce vieux mensonge toujours répété, toujours cru, quand bien même, après nous, l’éternité ne saurait durer très longtemps.

Jean-Claude Martin hélas le sait, c’est le peu de certitude qu’il nous délivre, et c’est tout à l’honneur du métier de vivre qu’il professe, et du travail, ce vieil outil du poète, qu’il secoue à plein bras. Il ne s’agit pas de l’en remercier, ni de l’en blâmer, mais de vivre, vivre encore un peu, encore un moment, encore un instant…  Hervé Bougel

Oublie les femmes, Maurice

de Florent JAGA

QUADRATURE (QUADRATURE) | Paru le 07/10/2019 | 16,00 €

« Nuit noire. Les phares éclairent ma caisse. Les portes claquent. Quatre types descendent, arme à la main. J’ai juste eu le temps de me libérer pour grimper dans l’arbre. J’observe la manœuvre, perché au milieu du feuillage. J’ai la vessie qui tremble. Pourvu qu’ils ne lèvent pas la tête. Oublie les femmes, Maurice, et respire encore ces collants pour tromper ta peur. »

 

Entre désillusions et espoirs ténus, l’amour est fragile chez Florent Jaga. Les souvenirs se ravivent pour mieux s’estomper. Les chemins paraissent s’éloigner, puis, contre toute attente, se rejoignent. Plein d’humanité et de tendresse envers ses personnages, Florent Jaga observe les points de bascule avec autant de lucidité que d’empathie. Oublie les femmes, Florent ? Non, surtout pas !

 

Les indices de l'oubli

de Arnaud GENON

Littérature française (LA REINE BLANCHE) | Paru le 07/08/2019 | 12,00 €

Chaque photo, envisagée seule, prise parmi les autres, semble totalement muette. Du moins suis-je sourd à leur histoire. Chacune est entourée de toutes celles qui n’ont pas été prises, de toutes celles qu’aucun produit chimique n’a révélées. Chaque photo est abandonnée au milieu d’un désert d’images. Il me faut alors prendre le temps et chercher des indices. Les regrouper en fonction de lieux, de visages, de décors. Enquêter.

A force d’observation, des fils se tissent enfin qui dessinent la trame d’un récit sans mots, sans noms. Deux photos, déjà, quand elles ont un élément commun, aussi minime soit-il, c’est l’amorce d’une histoire. Il me faut encore trouver un sens, un ordre. Il me faut imaginer, faire des hypothèses. (Arnaud Genon)

PRIX PLACE AUX NOUVELLES 2021

Existences silencieuses

de Herman BANG

Littérature danoise (LA REINE BLANCHE) | Paru le 01/03/2019 | 21,50 €

Ce recueil rassemble un panel représentatif de dix nouvelles de l’écrivain danois, publiées entre 1880 et 1899. Fin observateur des frustrations et espoirs manqués, Herman Bang fait sans cesse osciller ses personnages entre comique, tragique et pathétique. Ses portraits féminins notamment, sont peints avec une grande sensibilité : Irène Holm (la danseuse ratée), Pernille (l’adolescente amoureuse), la/les prostituée(s) de Parias.
Cette traduction a reçu le soutien de la Danish Arts Foundation.

La journée mondiale de la gentillesse

de Jacqueline DAUSSAIN

QUADRATURE (QUADRATURE) | Paru le 10/12/2018 | 16,00 €

À première vue, les protagonistes de ce recueil sont peu ambitieux. Ils essaient de garder leur job et leur conjoint, de réussir leur divorce, d'éduquer les enfants, de soutenir un proche, de se pencher sur un mourant… Ils espèrent être appréciés et vivre en harmonie avec leur entourage. Rien d’extraordinaire. À première vue. Car les relations humaines sont rarement simples.

Souvent honteux de leurs peurs et de leurs faiblesses, ces personnages nous touchent parce qu’ils nous ressemblent dans leur désir, si souvent contrarié, de « bien faire ».

 

Jacqueline Daussain a publié en 2009 Et je fais quoi, moi, maintenant ? chez Quadrature. La journée mondiale de la gentillesse est son deuxième recueil. Elle a aussi écrit deux romans courts : Namur-Bruxelles aller-retour et Après ta mort. Née en 1955 à Namur, elle y habite encore : elle a besoin de la tranquillité de la Meuse, l’âge n’apportant pas la sérénité espérée. Ce doit être le prix à payer, dit-elle, pour donner à voir des personnages qu’on aimerait serrer dans les bras.

Les derniers jours d'Orphée

de Pablo LENTINI RIVA

Nouvelles (QUPÉ ÉDITIONS) | Paru le 08/12/2018 | 12,00 €

Ce livre est une quête de la beauté perdue.

Comme dans un journal intime, l’auteur évoque ses obsessions : musique, amour, mort, rencontres avec les muses.

À travers neuf nouvelles, qui sont autant de variations sur le thème de l’oubli, les musiciens jouent des seules armes qui pourront arracher un dernier bal au sablier du temps : un clavecin dans un château de la Forêt-Noire, un violon au son rageur, une guitare sur une île grecque, un piano de réfectoire…

N'oublie pas que la vie t'aime

de Caroline BOUCHOMS

Coudraie (LE COUDRIER) | Paru le 20/09/2018 | 20,00 €

Treize nouvelles, dédiées à toutes les femmes réelles ou imaginaires, et à ceux qui peuvent les aimer.

Ecoutons l'auteure parler de son livre et de ses soeurs « d'ombre et de lumière »:

Nous sommes là où se fait notre histoire : au présent de notre vie. Sur cette voie aux étapes multiples, nous avons rendez-vous avec l’amour, avec la mort, avec la joie, la violence et la haine, l’amitié, la beauté, la bonté, l’ivresse, la folie, la sagesse, la solitude. La colère, l’ignorance et les passions. Nous ne pouvons que marcher. Marcher. Jusqu’à ce que la mort nous emporte. Nous trébuchons, nous chutons, nous nous redressons, nous dansons,…tant que le souffle nous emporte.

N’oublie pas que la vie t’aime, c’est ce que Régine Krochmal, ma grand-mère de cœur, me disait lorsque, essoufflée, j’avais besoin de réconfort. Grande résistante et prisonnière politique durant la seconde guerre mondiale, elle m’a transmis que tout ce qui compte, c’est de vivre avec un cœur grand ouvert, et d’aimer, envers et contre tout. Telle est la voie sacrée du guerrier.

Ce recueil est une invitation à la résilience. Une ode à l’Amour, à l’œuvre d’art que peut devenir notre vie. Les textes qui le composent ont jailli de moi. Je n’ai rien voulu écrire. Tout était déjà là, au bord du gouffre des rêves et des souvenirs. Il m’a fallu trouver le courage d’accepter d’y plonger, et, telle le Phoenix, me laisser transporter par-delà cimes, abysses et abîmes : là où se fait notre histoire.

De Porcelaine

de Patrick DEVAUX

LE COUDRIER (LE COUDRIER) | Paru le 20/09/2018 | 16,00 €

Sensible, pudique, mais criant de vérité contenue, est ce bref récit d’une enfance brutalisée sans autre motif ni excuse que l’ivrognerie d’un beau-père violent.

C’est par le biais d’une poupée ensanglantée, désarticulée, que l’auteur témoigne de la condition faite à son corps d’enfant : le jouet des brutalités. A travers la poupée maltraitée, son objet, lui-même se défausse des coups qu’il endure : son être n’est pas en cause. Punching-ball de son beau-père, il s’abstrait du souffre-douleur dont il tient lieu.

Cela fait d’une vilaine histoire, d’un silence dont il fut forcé d’être le complice en prétendant qu’il était tombé dans les escaliers, l’échelle d’une parole prenante et, c’est sa victoire, en définitive douce, portée à l’écriture. Rien de larmoyant, mais un récit poignant, d’autant plus pathétique qu’il est criant de vérité, et cependant, par sa discrétion, feutré, résolument démarqué de la brute.

La plume du poète fait à l’ordure l’injure de son élégance.

(Extrait de la préface de Jean-Michel Aubevert)

Récits verticaux

de Luis FORONDA

Littérature espagnole (LA REINE BLANCHE) | Paru le 11/06/2018 | 21,00 €

Récits verticaux nous ouvre un monde à part, grâce à un regard plein d’humour et une grande sensibilité humaine. Quand on lit ces contes, on a l’impression qu’il existe un monde immergé qui bat sous la peau du quotidien ; de temps en temps, et par un effet d’osmose, il arrive à inonder l’ordre de la vie et à renverser les principes prévisibles. Les personnages semblent avoir conscience qu’ils vivent dans le recoin d’une réalité incomplète, mais aussi que cette réalité n’est pas un système homogène : au contraire, elle possède des fissures qui conduisent à des champs de liberté dans lesquels les gens peuvent récupérer l’innocence et la plénitude originelles. De la sorte, il arrive un moment où le récit abandonne l’ennui des habitudes et étincelle avec l’étrange vivacité de l’imprévu, des émotions, de la poésie. La réalité et son contraire, la norme et la perplexité se mêlent pour former la matière de Récits verticaux où tout est possible tant que la dérive que prennent les événements répond à la logique interne d’un principe bienfaisant qui favorise l’empathie, corrige la solitude et soigne les êtres vulnérables. (Salvador Compán)