Aspérités
de Pascal FEYAERTS
LE COUDRIER (LE COUDRIER) | Paru le 01/07/2020 | 16,00 €
Tel le « Nu descendant l’escalier » de Marcel Duchamp, le temps semble se rétrécir pour Pascal Feyaerts au mouvement d’un présent arrêté.
S’il vit dans le passé, c’est à l’état de deuil. La perte est immanente, constitutive de son état d’esprit. Le présent se dilue dans l’esseulement, ne se connaît à vivre qu’au titre de point de départ d’un futur sans perspective.
Ne reste que le corps pour aspérité sensible, l’âme pelée au vent. Aussi esquisse-t-il à travers le poème la transcendance qui lui permettra de surmonter l’angoisse que suscite en lui l’empilement des jours.
Qu’est-ce qu’un présent, qu’une durée qui ne se connaît plus pour durable, sinon la projection dans l’éternité pour approfondissement de l’instant ?
Reste l’éclat de temps que la fulgurance d’une image fixe dans l’éternel présent, la séduction du « bel aujourd’hui » (Mallarmé).
(Extrait de la préface de Jean-Michel Aubevert)