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l'autre LIVRE

Parutions récentes et à venir

Couches-culottes et autres initiations

de A.C. KINGMAN

Dépendances (ETT/ÉDITIONS TERRITOIRES TÉMOINS) | Paru le 30/05/2014 | 15,00 €

Comment apprendre à vivre quand on naît juif. Samuel Elfassi raconte l'enfance juive, les mots du père, le sentiment d'appartenance à une communauté et la distance avec celle-ci. Il dit aussi la confrontation avec les autres, les écarts de conduite, les expériences fondatrices comme le voyage en Israël et l'éveil de la sexualité, les premiers émois, premiers flirts, premières expériences, jusqu'à des émotions nettement plus transgressives à l'âge adulte.

" Mes correligionnaires ne sont pas à blâmer : le monde entier se droitise. Simplement, je leur en veux davantage parce que pour moi, un Juif raciste est un traître ".

La Pierre de sang

de Jean-Michel ROCHE

Pavillon Noir (CORSAIRE) | Paru le 26/05/2014 | 14,00 €

Une mystérieuse organisation scélérate peut-elle nuire à la démocratie pendant plus de trois siècles ?

De nos jours tout commence dans un petit musée parisien où une épée ayant appartenu à Lafayette est dérobée. Le commanditaire de ce vol est assassiné, indiquant l’importance que revêt l’objet aux yeux de certains criminels. Sa restitution quelques jours plus tard pose encore plus de problèmes à Fabienne Quinot, la jolie commissaire parisienne, comme à son équipe hétéroclite et complémentaire. L’église Saint-Germain-l’Auxerrois, d’où sonna le début du massacre de la Saint Barthélémy, est-elle bien le centre de toute cette affaire ?

Pour comprendre où sont les racines du mal, Jean-Michel ROCHE nous emmène trois siècles plus tôt, en pleine révolution française, à la suite d’un aristocrate ruiné, ami des Lumières, de la Fraternité et de la démocratie, sur les routes peu sûres entre Paris et Nantes. Guillaume Lemaire de Chalo-Saint-Mars découvrira que le "Serpent d’Emeraude" possède un venin mortel.


 

Retour aux sources

de Jean-Marie PALACH

Pavillon Noir (CORSAIRE) | Paru le 26/05/2014 | 14,00 €

Dominique Nativel, un député proche du Président de la République française nouvellement élu, est poussé sous une rame du métro parisien, station Saint-François-Xavier, sur la ligne 13. Beaucoup de monde pouvait en vouloir à cet homme politique prometteur, qui multipliait les frasques extra conjugales et n’hésitait pas à dénoncer les dérives de personnages riches ou puissants. Le ministre de l’Intérieur charge la commissaire Clémence Malvoisin de débrouiller l’affaire, sans faire de vagues.

Son enquête l’obligera à remonter aux sources de sa propre famille, sur l’île de La Réunion, où un destin cruel avait une première fois frappé Nativel, enfant.

 

En voyageant… 
... Quant à l’écriture de l’auteur, elle s’est affirmée. Elle est fluide, agréable et intelligemment documentée. Je m’explique. Tout au long du livre, de nombreuses références apparaissent, plus ou moins importantes, plus ou moins indispensables aux investigations des fins limiers que sont Clémence et ses collègues, mais toutes parfaitement intégrées au contenu. Que ce soient les recettes de cuisine (cari saucisses ou poulet), le clan Hamidovic, la géographie de l’île de la Réunion (que j’ai eu un immense plaisir à retrouver), le maloya ou autre chose, chaque élément apporté est parfaitement à sa place, donnant une profondeur intéressante au contenu des chapitres...                       Cassopia


 

Les Portes du Souvenir

de Monique LUCCHINI

Roman (MUSIMOT ÉDITIONS) | Paru le 24/05/2014 | 14,00 €

C’est un voyage dans l’enfance, dans les souvenirs de l’enfance.

C’est l’amour absolu que porte Julie à son frère disparu.             

C’est l’absence de la mère, la rudesse du père.                   

C’est la beauté aussi, la beauté du frère, de l’art qui sauve de la folie…

"On ne change pas le passé, espère-t-on seulement un jour le regarder différemment pour s’en affranchir. C’est peut-être finalement là le chemin qui s’offre à Julie. Ce roman grave et douloureux est l’écriture superbe d’un espoir.  Comme si en faisant naître, vivre et mourir les personnages sous sa plume, Monique Lucchini les libérait de leur propre histoire, leur livrant les mots qu’ils n’ont jamais su trouver pour dire le désir, l’amour, la beauté de la vie et la liberté d’exister enfin."

Irina Dopont

La pointure du symbole

de Jean-Yves BÉZIAU

Transphilosophiques (PÉTRA) | Paru le 22/05/2014 | 28,00 €

Dans un texte désormais célèbre, Ferdinand de Saussure insiste sur l’arbitraire du signe dont il vante les qualités. Toutefois il s’avère que le symbole, signe non arbitraire, dans la mesure où il existe un rapport entre ce qui représente et ce qui est représenté, joue un rôle fondamental dans la plupart des activités humaines, qu’elles soient scientifiques, artistiques ou religieuses. C’est cette dimension symbolique, sa portée, son fonctionnement et sa signification dans des domaines aussi variés que la chimie, la théologie, les mathématiques, le code de la route et bien d’autres qui est l’objet du livre La Pointure du symbole.

Jean-Yves Béziau, franco-suisse, est docteur en logique mathématique et docteur en philosophie. Il a poursuivi des recherches en France, au Brésil, en Suisse, aux États-Unis (UCLA et Stanford), en Pologne et développé la logique universelle. Éditeur-en-chef de la revue Logica Universalis et de la collection Studies in Universal Logic (Springer), il est actuellement professeur à l’Université Fédérale de Rio de Janeiro et membre de l’Académie brésilienne de Philosophie.

L'enfant (triste)

de Claire LE CAM

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 16/05/2014 | 18,00 €

 

« J’ai éprouvé régulièrement du fond de mon être ce besoin de retrouver cette posture colimaçonne. Je me suis courbée pour écrire. Pour écrire de l’enfant (triste) que j’ai senti en un éclat et que je sens de loin, de très loin approcher en moi comme une mémoire perdue dans les dédales d’un corps d’enfant. Ce cœur imposant d’enfant (triste) m’a fait disparaître. Il m’a épongée. Me ressentirais-je dans le cœur de l’enfant autant en moi pour ressentir autant de mois ? »

 

Protégeons les hérissons, suivi de Jeunesse de plomb

de Olivier BORDACARRE

ANTIDATA (ANTIDATA) | Paru le 15/05/2014 | 6,50 €

Par une longue nuit sans étoiles, onze personnages confient à la postérité, et bien malgré eux, le récit de leurs derniers instants. Une flic et son supérieur. Un pompiste et son chien. Deux motards. Un hérisson. Puis les parents de deux adolescentes... Pourtant, tout allait si bien. Les filles étaient si mignonnes...

Je peux écrire mon histoire

de Abdulmalik FAIZI

Ailleurs (MÉDIAPOP) | Paru le 06/05/2014 | 16,00 €

Abdulmalik Faizi n’avait pas seize ans lorsqu’il a été confié à un premier passeur à Kaboul, en juillet 2008. Originaire de la région d’Orozgân dans le centre de l’Afghanistan, issu de la communauté hazara, il a été obligé de fuir sur les routes pour échapper à la pression islamiste.
Quand Abdulmalik a été jeté sur les routes, il sortait de l’enfance. Très vite, il a appris à ravaler ses larmes, à esquiver les coups et à surmonter la peur. À plusieurs reprises, il aurait pu y laisser sa peau. Dans les caves de Téhéran, dans les montagnes turques ou les caches d’Istanbul, dans les hôtels miteux d’Izmir ou d’Athènes, dans les bidonvilles de Patras, sur un quai de Milan ou enfin dans le labyrinthe de l’administration française, Abdulmalik a surmonté toutes les épreuves. Après des mois d’errance, il a échoué à Mulhouse, en avril 2009. Ce livre est la reconstitution minutieuse de son incroyable périple.

Quoi faire

de Pablo KATCHADJIAN

Poc ! (LE GRAND OS) | Paru le 05/05/2014 | 12,00 €

Une question insoluble posée par un étudiant géant d’une université anglaise déclenche une série d’options invraisemblables qui se présentent aux deux protagonistes, Alberto et le narrateur, comme autant de sentiers qui se télescopent plutôt qu’ils ne bifurquent. Le pari de Pablo Katchadjian est osé autant que rusé, puisque on y trouvera tous les ingrédients laissant supposer qu’on est en train de lire un roman. Et, effectivement, c’est un roman, dans lequel les éléments constitutifs du genre sont tous au service de la langue et d’un ordre narratif singulier : l’intrigue, non linéaire, est une suite jubilatoire de croisements, de cercles, d’ondes de fréquences variables ; les personnages – élèves, soldats, simples d’esprit, buveurs… – se transforment en systèmes aberrants ; les décors – universités, tranchées, tavernes, bateaux, banques… – se substituent les uns aux autres sans toutefois ébranler la structure. Si les contenus sont irrationnels, dit le narrateur lors d’un énième retour à la scène de départ, le système des contenus, lui, est la seule chose rationnelle et nous devrions compter là-dessus. Peut-on compter sur l’avertissement pour décrypter la logique de ces rêves imbriqués ? Serait-ce au contraire un rapport mystérieux ? Une hypothèse erronée ? Un terrain miné ? Un double ? Une simple blague ? Et pour rejoindre cette île où il y a tout, faut-il plonger ou rester sur un pont qui est aussi un bateau ? Que décider ? Que faire ? Si le narrateur n’en sait rien, Alberto, lui, saura sûrement quoi faire 

« Le grand roman contemporain de l’expansion, du foisonnement, de la mutation du sens. (…) Le chef-d’œuvre de Katchadjian. Un chef-d’œuvre tout court. » 
Damián Tabarovsky

La vie l’amour la mort le vide et le vent

de Roger GILBERT-LECOMTE

Prairial (PRAIRIAL) | Paru le 02/05/2014 | 9,00 €

Roger Gilbert-Lecomte est né le 18 mai 1907 à Reims ; il est mort à Paris le 31 décembre 1943. Principal animateur, avec René Daumal, du groupe et de la revue Le Grand Jeu (trois numéros entre 1928 et 1930), il a publié deux recueils de poésies : La vie l’amour la mort le vide et le vent en 1933 (éditions des Cahiers libres) et Le miroir noir en 1938 (éditions Sagesse), qu’on trouvera réunis dans ce volume.

La belle France

de Georges DARIEN

Prairial (PRAIRIAL) | Paru le 02/05/2014 | 12,00 €

Refusé par la plupart des éditeurs, La Belle France paraît finalement chez Stock en 1901. Le livre n’a aucun succès, et pour cause : Darien y attaque pêle-mêle les nationalistes, les socialistes, les catholiques, les militaires, les riches, les pauvres… Les éditions Prairial proposent ici le texte intégral de ce furieux pamphlet – qu’il était devenu habituel de ne lire qu’en version tronquée –, accompagné d’un index éclairant les principales allusions de l’auteur à l’actualité de 1900.

Chemins et mémoires

de Paul MASSON

Biographie (EDITIONS DU PETIT PAVÉ) | Paru le 02/05/2014 | 22,00 €

L’auteur trace le cadre de son enfance, ses origines ouvrières dans cette vallée de l’Ondaine où l’habitat raconte l’histoire de la mine et de l’industrie. Il évoque l’accent local, l’encre rouge de l’instituteur et le choc des cultures qu’il éprouve lorsque, pensionnaire, il intègre l’institution Victor de Laprade. C’est au travers de ce conflit culturel qu’il décrypte l’ensemble de sa vie d’adulte, son parcours professionnel et son engagement dans l’éducation populaire.

Non !

de Janine TEISSON

D'une fiction, l'autre (CHÈVRE-FEUILLE ÉTOILÉE) | Paru le 02/05/2014 | 5,00 €

Dans NON ! il n’y a qu’une seule voix : celle d’une jeune fille de dix-sept ans. Internée dans un hôpital psychiatrique. Engluée dans des engagements qu’elle croit ne pas pouvoir rompre, elle est devenue ano-rexique. Incapable de dire NON ! Elle est emprisonnée dans le silence. Dans un long monologue interrompu parfois par la mère ou l'interne, la jeune fille prend conscience de ce qui l'a amenée là. Réussira-t-elle à faire basculer sa vie du bon côté ? On peut l'espérer.

On dirait qu'elle danse

de Maïssa BEY

D'une fiction, l'autre (CHÈVRE-FEUILLE ÉTOILÉE) | Paru le 02/05/2014 | 6,00 €

Que peut-il bien se passer dans la tête d'une petite fille qui, un soir, après une colère, ouvre la fenêtre et saute dans le vide ? L’auteure se glisse dans la peau de cette fillette et, le temps d'une représentation, trouve les mots justes pour tenter de dire les peurs, les rêves, la douloureuse lucidité de ces enfants passés de l'autre côté de l'enfance. « Non, je ne veux pas grandir Je ne veux plus avoir peur Parce que tout au bout de l’enfance, il y a le monde. Le monde des adultes. De ceux qui ont peur Peur pour nous. Peur pour eux. Peur de tout.... écrit superbement Maïssa Bey prêtant sa voix à cette enfant de neuf ans qui a délibérément préféré rejoindre les étoiles à (bout de) force d’entendre la pensée raisonnable et raisonnante des adultes.

Fuenzalida

de Nona FERNÁNDEZ

Prose (ZINNIA ÉDITIONS) | Paru le 01/05/2014 | 16,00 €

À partir d’une photo polaroid d’un combattant en arts martiaux pointant d’un sac poubelle, se construit une fiction captivante capable de tisser : l’histoire politique chilienne récente, les archives de cas réels d’agents de la répression, des histoires d’enlèvements et de séquestration, une série TV en train de s’écrire, la mystérieuse maladie du jeune Cosme et des éléments biographiques propres à l’auteur.

Passionnant.

Nona Fernández (Santiago du Chili, 1971) est actrice, scénariste pour séries télévisée, écrivaine –dramaturge, auteur de contes et de romans–, co-fondatrice de la compagnie théâtrale La Fusa après des études à l’école de théâtre de l’Université Catholique de Santiago du Chili. Primée à de nombreuses reprises aussi bien pour ses talents d’actrice et ses séries que pour ses livres, c’est une  jeune écrivaine à qui tout semble réussir.

 

La Vouivre noire

de Jean-Pierre SIMON

Corsaire (CORSAIRE) | Paru le 30/04/2014 | 18,00 €

Oxana, la Vouivre de Loire, décide d'unir son sort à celui de Maujard pour connaître en sa compagnie une retraite de bonheur sur les bords de Loire. Vaine ambition pour elle, dont la vie fut jalonnée de tumultes.

Il a suffi qu'un avion en perdition atterrisse sur une succession de bancs de sable, juste en face de la maison du tourneur, pour que les démons du passé de l'agent n°17 lui reviennent en pleine face, avec la violence d'une gifle.

Pour échapper à son implacable destin, c'est jusque dans la mort qu'elle devra s'aventurer, dans l'espoir que s'anéantisse le spectre de la Vouivre noire.

Paix, harmonie et longues promenades ligériennes enfin à sa portée ? Jusqu'à jamais ?

Une quête initiatique à travers les espaces de Loire les plus riches de patrimoine, de la source à l'embouchure. Mille douze kilomètres d'aventure et de mystère... et l'amour, simplement.

Infiltration

de JM BRICE

Borderline (ETT/ÉDITIONS TERRITOIRES TÉMOINS) | Paru le 30/04/2014 | 15,00 €

Un projet d'enfouissement de déchets sur un site à risques est fortement contesté. À l'issue d'une réunion d'information, un opposant, ingénieur à la Direction Régionale de l'Environnement et des Conservatoires, est découvert noyé. Léna, journaliste à Nancy et Bob, dépanneur tout terrain mènent l'enquête.

" Que se passera-t-il lorsque la bâche ne sera plus étanche et que la pompe s'arrêtera, dans dix ans, dans cent ans ? "

" Infiltration ", roman d'alerte écologique, un polar vert qui donne à réfléchir

Sortie de route

de Laura CARRERE

Dépendances (ETT/ÉDITIONS TERRITOIRES TÉMOINS) | Paru le 30/04/2014 | 19,00 €

Confrontés à des mouvements du cœur ou à des situations inattendues, les personnages de Sortie de route voient leur quotidien basculer pour quelques heures ou pour toujours. Laura Carrere décrit avec brio ces individus d'aujourd'hui soudain privés de repères, angoissés, faibles ou résolus au moment de s'élancer vers l'inconnu.

Sur le métier

de Jean-Pascal DUBOST

120° (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 28/04/2014 | 12,00 €

 

Sur le métier est une reprise – revue et nettement retravaillée – des « Entretiens infinis » qu’a consacrés Florence Trocmé à Jean-Pascal Dubost sur son site Poezibao. À travers ses questions, l’auteur répond – dans sa langue si singulière – à celles que beaucoup de lecteurs se posent : d’où vient le poème ? qu’y a-t-il avant que celui-ci existe ?

Jean-Pascal Dubost y développe ce qui fait « métier » dans son travail de poète. Il y pourfend quelques idées courantes. La poésie n’est pas autobiographique et  l’auteur fait appel à la fiction et à une nécessité : « m’éloigner de moi » ; par l’imagination, il invente en quelque sorte un auteur. Il ne s’agit donc pas de passage du singulier à l’universel, mais d’« invention », car « se projeter dans l’universel, c’est balancer un ego gouverneur et surdimensionné à la face du lecteur », dire en quelque sorte « je suis le monde ». Il ne s’agit pas non plus d’« inspiration » : « l’écrire créatif est le moins du monde naturel » et « devient une décision », violente, face au « harcèlement sournois et quotidien […] qui incite l’homme à le priver de sa lucidité, à l’aspirer dans la dépossession de son intelligence ». Le poème n’est donc pas « une adresse de cœur à cœur », mais une « émotion intelligente » ; intelligence en ce qu’il incite « à penser ».

Les mots ne meurent pas sur la langue

de Gilles PLAZY

120° (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 28/04/2014 | 8,00 €

 

La poésie a affaire (à faire) avec la langue ? C’est entendu… Gilles Plazy, avec ces petites notations, s’essaye à poursuivre au-delà. Ce qui est sûr c’est que la poésie échappe aux règles du discours – surtout celui de la « mélasse médiatique » – et au jeu social du sens. La poésie serait « l’autre de la prose » et se situerait « aux limites de la langue » : entre éruption et brisure, elle « déroute la signifiance », « au risque de l’incompréhension », mais au profit d’un « délire » qui fait communauté.

Ainsi la poésie ne peut-elle servir à l’affirmation d’un quelconque « moi identitaire » ; ni ne veut que l’ego du poète prenne poids ; elle n’a pas non plus comme dessein de faire « œuvre » – « cette folle obsession » d’une totalité absolue ; et enfin, la fabrication « des chimères » ne peut tenir lieu au poète d’art poétique.

La poésie est d’abord expérience, une « saisie de l’abîme » pour mieux s’éloigner – dans un beau retournement – du « néant », trop parsemé de « raison raisonnante », trop étouffé de « logique restrictive ». La poésie est cet espace du « questionnement sans fin de l’homme sur lui-même et sur son rapport au monde ».

Notes vives sur le vif du poème

de Jacques ROMAN

120° (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 28/04/2014 | 8,00 €

 

Ces Notes vives sont des « lambeaux d’une conversation avec la présence et l’absence du poème », ou des « traces méditatives ». Ne comptons pas donc sur Jacques Roman pour nous expliquer le poème, car ces Notes, bien qu’« elles révèlent des chemins… n’en tracent aucun. » Elles « ne sauraient délivrer un savoir ­­sur le poème. Elles ne font que rôder autour de lui ».

Nous le suivons ainsi en ses chemins, nous divaguons avec lui comme serpente l’eau vive. Sensualité, tremblements de la chair, désir… on est saisis par cet appétit pour la puissance d’un dire rebelle et transgressif, qui toujours arrive et surprend – et la poésie n’a ici « d’autre nom que vie », et le poème, « corps de la parole ». « L’écriture d’un poème est cet acte d’un insensé faiseur de miracle, ressuscitant ce corps premier »… « un corps déchiré. » Et « sa source est le chant, le chant né de la première joie et du premier deuil, le chant où les mots entendus pour la première fois… ».

Mais n’oublions pas que « la clef du poème n’appartient à personne. Elle est appelée à être perdue. Une autre clef ouvrira le poème, une autre clef appartenant à qui lira, elle aussi appelée à être perdue, et tant, tant de clefs… ». C’est « le vif » du poème d’être sans cesse lu et relu, après avoir été porté par son auteur, qui toujours ignore où veut bien l’emmener cette évidence qui s’ouvre en lui.

Fragments d'un texto amoureux

de Pascale PUJOL

QUADRATURE (QUADRATURE) | Paru le 15/04/2014 | 15,00 €

Une nouvelle, c’est parfois juste un homme et une femme qui se regardent et se taisent pendant que s’échafaude l’histoire qui les lie. C’est parfois juste le frôlement d’un autre, le désir qu’on croit fugace et qui s’installe pourtant. C’est une erreur d’aiguillage qui vous conduit au tourisme forcé. C’est poser des mots délicats sur des désirs sourds et des souffrances muettes. C’est un mouchoir de soie noué au bon endroit. Ce sont des êtres vacillants entre reconnaissance et perdition. C’est l’érotisme infini d’un drap fin... Les nouvelles de Pascale Pujol sont ainsi. Elles se posent, discrètes, vous chuchotent à l’oreille ce qu’elles pourraient crier. Elles n’en ont que plus de force.

Pascale Pujol vit en région parisienne. D’abord journa- liste, également chargée de cours de journalisme éco- nomique, elle est aujourd’hui consultante. Fragments d’un texto amoureux est son premier recueil.

Lettres-Poèmes : Correspondance avec Gaudí

de Matthieu GOSZTOLA

Quan Garona monta (ABORDO) | Paru le 15/04/2014 | 12,00 €

Mais parmi tous ces papiers marqués par l'usure, et qui semblaient avoir été jetés pêle-mêle au fond de la malle, figuraient des lettres écrites par Antonia Maria Arellano, soigneusement glissées dans des pochettes plastiques, ainsi que son journal, tenu dans un cahier visiblement récent. Ces lettres, elle les avait adressées à Antoni Gaudí.

Elle les appelait ses lettres-poèmes.

Matthieu Gosztola (1981), docteur en littérature française, enseigne la littérature au Mans et à Paris. Il a publié de nombreux ouvrages de poésie, des essais, des ensembles d'aphorismes et des écrits en prose.

 

Hommage à Fernando Pessoa. Essais, études et poèmes réunis par Robert Bréchon

de Robert BRéCHON

Littérature comparée / Histoire et critique (PÉTRA) | Paru le 01/04/2014 | 27,00 €

"Nous venons d'horizons différents et la plupart d'entre nous sont Français, mais il y a plusieurs étrangers, certains sont des universitaires, d'autres pas. Chacun de nous, pour rendre hommage au poète que nous aimons, a librement choisi son genre, son sujet, son style. Ce qui fait l'unité de l'hommage, c'est notre commune ferveur. On trouvera ici des essais, textes littéraires personnels, voire engagés, où l'émotion est parfois visible; des études de type plus universitaire, fruits de recherches rigoureuses, érudites, spécialisées; et des poèmes, ce qui est assurément une manière appropriée de revisiter Pessoa".

C'est ainsi que Robert Bréchon présentait le livre inédit que nous publions aujourd'hui.

 

Agrégé de lettres classiques, Robert Bréchon a mené une carrière d'enseignant, de proviseur de lycée et de conseiller culturel. Il a commencé par publier des études littéraires, dès la fin des années 50 : MIchaux (1959 et 2005), le surréalisme et la Condition humaine d'André Malraux (1971), l'Âge d'homme de Michel Leiris (1973), en même temps qu'il publiait ses recueils de poèmes, dont le dernier, Échos, reflets, mirages (2003). Robert Bréchon s'est employé à faire connaître en France l'oeuvre de Pessoa, d'abord chez Christian Bourgois avec Eduardo Prado Coelho à partir de 1988 et en participant à la publication, en 2001, de l'oeuvre poétique de Pessoa dans La Pléiade. Il a publié sur Pessoa plusieurs biographies : Étrange étranger (1996), L'innombrable. Un tombeau pour Pessoa (2001), Fernando Pessoa, le voyageur immobile (2002), Pessoa, le poète intranquille (2008).

Robert Bréchon nous a quittés en 2012. L'écho de sa voix continue à résonner dans ce recueil qu'il n'a pas eu le bonheur de voir publié de son vivant, mais dont l'élaboration a contribué à embellir les dernières années de sa vie.