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l'autre LIVRE

Parutions récentes et à venir

Camar(a)de

de Yannick TORLINI

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 10/06/2014 | 14,00 €

« camarade renie l’avril attente pour ne jamais au grand jamais du perturbe-perdure, crier la bouche vide, mai au grand jamais, crier juin jusqu’au silence des lilas tenir (la crampe d’exister). camarade ne repose pas tes muscles au désespoir d’un renversement qui juillet crève. tiens. tiens encore dans le semblant de. ta bouche + ta bouche + ta bouche ne font pas une voix dessine ta misère (creuse, coupe, taille, cimente, crampe), au front d’août arase. arase ta langue dans le sillon d’aucune langue arase ta première ligne arase pour. »

Normale saisonnière

de Sofia QUEIROS

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 10/06/2014 | 13,00 €

« Le blanc du jardin est intact. Si la neige tient, tout est soudain plus doux.

À côté – deux pâtés de maisons plus loin –, un bonhomme bacchantes noires sur costume blanc carotte au nez écarquille ses bouchons d’yeux. Combien dit-il combien de cravates autour de mon cou, avant que mon corps ne devienne mou.
Son père assis couché jamais debout jamais dehors se plaint du froid du froid du froid qu’il traque du regard – une porte mal fermée, un rideau trop fin, un vent glacial qui parfois affleure, et le voilà qui se fige et se givre. »

Traverses

de Lou RAOUL

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 10/06/2014 | 13,00 €

« l’aube m’ouvre les yeux et ça se met à brûler l’incendie pendant deux heures c’est long, plus tard les roses paisibles nuages au ciel de la journée ensoleillée avec quelque part un homme enfermé que je tiens entre mes côtes et quand je regarde mes mains elles sont vides, ni fleurs ni feuilles à cueillir et nulle part »

Marie,

de Angela LUGRIN

singuliers pluriel (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 10/06/2014 | 15,00 €

Angela Lugrin écrit « la lettre impossible » à Marie Depussé. Par petites touches, par blocs de mots et d’émotions, elle trace un portrait de celle qu’elle invoque : Marie, la littérature ; Marie, la folie ; Marie, la confidente ; Marie, la beauté ; Marie, la sœur, la fraternelle ; et surtout Marie, la mère, soulevant les « questions autour de la mère qui est la mienne et de celle que je suis, de la mère sans enfant que vous êtes ». S’inscrit ainsi en creux un autre portrait, celui de celle qui écrit, qui évoque, notamment, son « enfance qui m’a donné des mots qui ne sont pas tout à fait les miens » et que Marie appelle donc à se réapproprier.

Précipités

de Valérie-Catherine RICHEZ

Pas de côté (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 10/06/2014 | 14,00 €

« Les branchages enchevêtrés des arbustes luisaient d'un givre étincelant, traçaient des cartes précieuses que seuls des cerveaux déments pouvaient suivre. – En rêve, peut-être aurais-tu pu tout recommencer. Remonter le film au début. Jeter en passant les paquets d'immeubles au hasard. Poser à tout jamais ton double sur un quai. Te tourner. L'oublier. – Mais quoi aurait surgi alors. Quelle épouvante de nuit, plus noire encore ?

Cailloux de la folie encastrés dans le crâne. »

A l'étale

de François ANGOT

Poésie (AL MANAR) | Paru le 10/06/2014 | 28,00 €

A l’étale ne cesse de dire son amour pour « elle ». Par vagues, avec ampleur, selon les modulations d’une fugue, « elle » se déploie en sa venue, ses apparitions, ses paysages. Métamorphose de la féminité en ses possibles, « elle » n’est pas seulement « elle », mais, en son intime et secrète présence, un champ de blé, un refrain, la tendresse de la lumière à son aurore, la rencontre, en son invraisemblable justesse, d'une voix, d'un ciel, d'un signe. 
    Porté par l’espace de ses silences, la profondeur de son mouve-ment, lame de fond entraînant toujours au-delà, le poème laisse se déployer les richesses du monde, en leur mystère, toujours plus saisissant. A l’étale, en ce sens, est comme parcouru par une intrigue, nous tenant en haleine, au rythme de l’émerveillement. 
    Ainsi, le poème se donne à lire comme un roman, un voyage, une expérience, immense et sereine, mariée à la vie, à sa concentration – jusqu’à en épouser la durée, plénière : A l’étale est le poème d’une vie, en bien des sens – une vie entière, non sans héroïsme, confiée au poème. Et, à sa manière, une réponse – à notre temps : la parole, en son amour infini –  comme ressource essentielle, comme joie, comme avenir.

Eugénie Paultre


Couverture : Brigitte Komorn

Vision du visage

de Elisabeth LAUNAY-DOLET

Collection Le Semainier (EDITIONS DU PETIT PAVÉ) | Paru le 07/06/2014 | 8,00 €

En écrivant Vision du Visage, Elisabeth Launay-Dolet a voulu rendre amour et hommage à une jeune femme venue de  Pologne dans les années 1920 pour travailler à Clermont-Ferrand comme ouvrière d’usine : sa grand-mère. Déjà orpheline de père, celle-ci se trouva sans doute trop démunie lorsqu’elle accoucha, en 1926, à vingt-deux ans, de la mère de l’auteur. Elle confia son enfant à l’Assistance Publique et sa trace se perdit dans la nuit.

 Ce recueil dit la recherche du visage aimant et douloureux d’une grand-mère sublimée par la poésie. Car les renseignements collectés à Clermont et aux Archives Départementales (depuis l’annonce impromptue, il y a seulement quelques années, de ces racines polonaises) sont restés maigres. Et le lieu de naissance en Pologne de cette mystérieuse grand-mère, qui a été mal orthographié sur les registres français, demeure incertain.

 

Mariker

de Philippe JEANMICHEL

Romans historiques (EDITIONS DU PETIT PAVÉ) | Paru le 07/06/2014 | 22,00 €

Roman historique qui vaut aussi bien pour sa vision pertinente de la France sous la révolution que pour son côté romanesque et maritime.

Les deux héros, Yann et Marie-Kerguelen, surnommée Mariker, emportés par l’enthousiasme de la liberté avant de tomber dans l’engrenage de la Terreur, passent de veillées d’armes aux Tuileries aux geôles parisiennes, de la fuite en Angleterre aux fédérés brestois... tenant le lecteur en haleine avec cette question : finiront-ils malgré tout par conquérir leur liberté et vivre leur amour ?

Drôles de saisons... Humaines

de Anne PLISSONNEAU

Collection Nuevo (EDITIONS DU PETIT PAVÉ) | Paru le 07/06/2014 | 8,00 €

Dans cette époque étrange, où tout change étonnamment, les saisons, les mœurs, les habitus, la langue,

sont nés ces textes, avec humour, pour dire en poésie, ces paradoxes humains ou ces troubles du temps,

Roman de l'île et robinsonnade ontologique

de Florence LOJACONO

Des îles (PÉTRA) | Paru le 06/06/2014 | 28,00 €

Qu’y a-t-il de commun entre par exemple La Tête coupable de Romain Gary, L’Île à midi de Julio Cortázar et Nouvelles du paradis de David Lodge ? L’île bien sûr. Mais pas seulement. L’île, d’ailleurs, peut aussi bien être une cité dortoir de la banlieue de Barcelone comme dans Les Mers du sud de Manuel Vázquez Montalbán ou un terrain vague aux abords de Londres comme L’Île de béton de J. G. Ballard. Ce que ces textes ont en commun avec d’autres comme Voyage à Rodrigues de J. M. G. Le Clézio et L’Île du jour d’avant d’Umberto Eco, ce n’est pas l’île, mais la médiation du désir de l’île. Le protagoniste est attiré par une île qui lui a été désignée par un désir antérieur, le désir d’un prédécesseur. Une fois sur l’île, il n’agit pas en Robinson et d’ailleurs l’île est rarement déserte. Au terme d’une évolution spirituelle qui le mènera d’une angoisse tenace à l’acceptation sans reste d’un présent pacifié, le protagoniste choisira l’île comme modèle de vie. Tel est le fonctionnement de la robinsonnade ontologique.

POLLENS

de FLORENT PAPIN

POESIE (LA TÊTE À L'ENVERS) | Paru le 06/06/2014 | 13,00 €

Il y eut d'abord la lumière

Délébile

La séquence pâle d'une blancheur étourdie

Une brûlure pourtant

Touchée de l'oeil dans l'origine du voir

Tous l'ont su tous l'ont oublié

Mais toucher de l'oeil la lumière glacée

Une brûlure

Pour mieux se souvenir

Totémisés

de Nic SIRKIS

D'une fiction, l'autre (CHÈVRE-FEUILLE ÉTOILÉE) | Paru le 05/06/2014 | 15,00 €

Une question chahute sur quatre décennies, Charles, Catherine et Estéban, dans ce conte contemporain : Qu’est-ce que la norme… et comment se situer dans un monde en perpétuel mouvement ? Leur histoire d’amour/s, au sein de cette chronique familiale sillonnant l’Île de Ré, le port de Gênes, le lac de Côme, Toulouse et la Cerdagne, les confronte aux phénomènes de notre société, intrusive et exclusive à la fois… Des rites initiatiques du scoutisme aux performances des FEMEN, via les expériences de Milgram, ce trio – et le clan Ramires qui l’accompagne – s’interroge… Subir ou réagir ? Obéir ou désobéir ?

Escapades

de Bernard SAND

ZINEDI (ZINEDI) | Paru le 03/06/2014 | 17,00 €

Destins croisés de femmes qui ont touché le cœur de Julien, grand séducteur devant l’Éternel. Mais quand il croit rester le maître du jeu, il n’est que le pion d’un jeu beaucoup plus subtil où l’amour et le hasard ne tournent pas toujours à son avantage.

Ancien élève de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (ENSAD), Bernard Sand a finalement opté pour une carrière commerciale. Après avoir été directeur de publicité de plusieurs magazines, dont la revue Maison Française, il s’est remis à dessiner et à écrire.

Le professeur Freud parle aux poissons

de Nathalie NOVI, Marion MULLER-COLARD

LES PETITS PLATONS (LES PETITS PLATONS) | Paru le 03/06/2014 | 14,00 €

 

 

"Tu connais ces grenouilles ? interroge le Professeur Freud.
— C’est pareil tous les jours, soupire la carpe. Ça essaye de grimper sur son nénuphar, Surmoi lui flanque une beigne, Ça recoule et Moi est bien embêtée."

La révolte d'Epictète

de Donatien MARY, Yan MARCHAND

LES PETITS PLATONS (LES PETITS PLATONS) | Paru le 03/06/2014 | 14,00 €

 

 

Épictète est né dans la servitude.
Il est boiteux, dort sur une paillasse,
et pourtant c’est l’homme le plus libre de Rome.
On le dit même plus heureux que l’Empereur...

Couches-culottes et autres initiations

de A.C. KINGMAN

Dépendances (ETT/ÉDITIONS TERRITOIRES TÉMOINS) | Paru le 30/05/2014 | 15,00 €

Comment apprendre à vivre quand on naît juif. Samuel Elfassi raconte l'enfance juive, les mots du père, le sentiment d'appartenance à une communauté et la distance avec celle-ci. Il dit aussi la confrontation avec les autres, les écarts de conduite, les expériences fondatrices comme le voyage en Israël et l'éveil de la sexualité, les premiers émois, premiers flirts, premières expériences, jusqu'à des émotions nettement plus transgressives à l'âge adulte.

" Mes correligionnaires ne sont pas à blâmer : le monde entier se droitise. Simplement, je leur en veux davantage parce que pour moi, un Juif raciste est un traître ".

La Pierre de sang

de Jean-Michel ROCHE

Pavillon Noir (CORSAIRE) | Paru le 26/05/2014 | 14,00 €

Une mystérieuse organisation scélérate peut-elle nuire à la démocratie pendant plus de trois siècles ?

De nos jours tout commence dans un petit musée parisien où une épée ayant appartenu à Lafayette est dérobée. Le commanditaire de ce vol est assassiné, indiquant l’importance que revêt l’objet aux yeux de certains criminels. Sa restitution quelques jours plus tard pose encore plus de problèmes à Fabienne Quinot, la jolie commissaire parisienne, comme à son équipe hétéroclite et complémentaire. L’église Saint-Germain-l’Auxerrois, d’où sonna le début du massacre de la Saint Barthélémy, est-elle bien le centre de toute cette affaire ?

Pour comprendre où sont les racines du mal, Jean-Michel ROCHE nous emmène trois siècles plus tôt, en pleine révolution française, à la suite d’un aristocrate ruiné, ami des Lumières, de la Fraternité et de la démocratie, sur les routes peu sûres entre Paris et Nantes. Guillaume Lemaire de Chalo-Saint-Mars découvrira que le "Serpent d’Emeraude" possède un venin mortel.


 

Retour aux sources

de Jean-Marie PALACH

Pavillon Noir (CORSAIRE) | Paru le 26/05/2014 | 14,00 €

Dominique Nativel, un député proche du Président de la République française nouvellement élu, est poussé sous une rame du métro parisien, station Saint-François-Xavier, sur la ligne 13. Beaucoup de monde pouvait en vouloir à cet homme politique prometteur, qui multipliait les frasques extra conjugales et n’hésitait pas à dénoncer les dérives de personnages riches ou puissants. Le ministre de l’Intérieur charge la commissaire Clémence Malvoisin de débrouiller l’affaire, sans faire de vagues.

Son enquête l’obligera à remonter aux sources de sa propre famille, sur l’île de La Réunion, où un destin cruel avait une première fois frappé Nativel, enfant.

 

En voyageant… 
... Quant à l’écriture de l’auteur, elle s’est affirmée. Elle est fluide, agréable et intelligemment documentée. Je m’explique. Tout au long du livre, de nombreuses références apparaissent, plus ou moins importantes, plus ou moins indispensables aux investigations des fins limiers que sont Clémence et ses collègues, mais toutes parfaitement intégrées au contenu. Que ce soient les recettes de cuisine (cari saucisses ou poulet), le clan Hamidovic, la géographie de l’île de la Réunion (que j’ai eu un immense plaisir à retrouver), le maloya ou autre chose, chaque élément apporté est parfaitement à sa place, donnant une profondeur intéressante au contenu des chapitres...                       Cassopia


 

Les Portes du Souvenir

de Monique LUCCHINI

Roman (MUSIMOT ÉDITIONS) | Paru le 24/05/2014 | 14,00 €

C’est un voyage dans l’enfance, dans les souvenirs de l’enfance.

C’est l’amour absolu que porte Julie à son frère disparu.             

C’est l’absence de la mère, la rudesse du père.                   

C’est la beauté aussi, la beauté du frère, de l’art qui sauve de la folie…

"On ne change pas le passé, espère-t-on seulement un jour le regarder différemment pour s’en affranchir. C’est peut-être finalement là le chemin qui s’offre à Julie. Ce roman grave et douloureux est l’écriture superbe d’un espoir.  Comme si en faisant naître, vivre et mourir les personnages sous sa plume, Monique Lucchini les libérait de leur propre histoire, leur livrant les mots qu’ils n’ont jamais su trouver pour dire le désir, l’amour, la beauté de la vie et la liberté d’exister enfin."

Irina Dopont

La pointure du symbole

de Jean-Yves BÉZIAU

Transphilosophiques (PÉTRA) | Paru le 22/05/2014 | 28,00 €

Dans un texte désormais célèbre, Ferdinand de Saussure insiste sur l’arbitraire du signe dont il vante les qualités. Toutefois il s’avère que le symbole, signe non arbitraire, dans la mesure où il existe un rapport entre ce qui représente et ce qui est représenté, joue un rôle fondamental dans la plupart des activités humaines, qu’elles soient scientifiques, artistiques ou religieuses. C’est cette dimension symbolique, sa portée, son fonctionnement et sa signification dans des domaines aussi variés que la chimie, la théologie, les mathématiques, le code de la route et bien d’autres qui est l’objet du livre La Pointure du symbole.

Jean-Yves Béziau, franco-suisse, est docteur en logique mathématique et docteur en philosophie. Il a poursuivi des recherches en France, au Brésil, en Suisse, aux États-Unis (UCLA et Stanford), en Pologne et développé la logique universelle. Éditeur-en-chef de la revue Logica Universalis et de la collection Studies in Universal Logic (Springer), il est actuellement professeur à l’Université Fédérale de Rio de Janeiro et membre de l’Académie brésilienne de Philosophie.

L'enfant (triste)

de Claire LE CAM

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 16/05/2014 | 18,00 €

 

« J’ai éprouvé régulièrement du fond de mon être ce besoin de retrouver cette posture colimaçonne. Je me suis courbée pour écrire. Pour écrire de l’enfant (triste) que j’ai senti en un éclat et que je sens de loin, de très loin approcher en moi comme une mémoire perdue dans les dédales d’un corps d’enfant. Ce cœur imposant d’enfant (triste) m’a fait disparaître. Il m’a épongée. Me ressentirais-je dans le cœur de l’enfant autant en moi pour ressentir autant de mois ? »

 

Protégeons les hérissons, suivi de Jeunesse de plomb

de Olivier BORDACARRE

ANTIDATA (ANTIDATA) | Paru le 15/05/2014 | 6,50 €

Par une longue nuit sans étoiles, onze personnages confient à la postérité, et bien malgré eux, le récit de leurs derniers instants. Une flic et son supérieur. Un pompiste et son chien. Deux motards. Un hérisson. Puis les parents de deux adolescentes... Pourtant, tout allait si bien. Les filles étaient si mignonnes...

Je peux écrire mon histoire

de Abdulmalik FAIZI

Ailleurs (MÉDIAPOP) | Paru le 06/05/2014 | 16,00 €

Abdulmalik Faizi n’avait pas seize ans lorsqu’il a été confié à un premier passeur à Kaboul, en juillet 2008. Originaire de la région d’Orozgân dans le centre de l’Afghanistan, issu de la communauté hazara, il a été obligé de fuir sur les routes pour échapper à la pression islamiste.
Quand Abdulmalik a été jeté sur les routes, il sortait de l’enfance. Très vite, il a appris à ravaler ses larmes, à esquiver les coups et à surmonter la peur. À plusieurs reprises, il aurait pu y laisser sa peau. Dans les caves de Téhéran, dans les montagnes turques ou les caches d’Istanbul, dans les hôtels miteux d’Izmir ou d’Athènes, dans les bidonvilles de Patras, sur un quai de Milan ou enfin dans le labyrinthe de l’administration française, Abdulmalik a surmonté toutes les épreuves. Après des mois d’errance, il a échoué à Mulhouse, en avril 2009. Ce livre est la reconstitution minutieuse de son incroyable périple.

Quoi faire

de Pablo KATCHADJIAN

Poc ! (LE GRAND OS) | Paru le 05/05/2014 | 12,00 €

Une question insoluble posée par un étudiant géant d’une université anglaise déclenche une série d’options invraisemblables qui se présentent aux deux protagonistes, Alberto et le narrateur, comme autant de sentiers qui se télescopent plutôt qu’ils ne bifurquent. Le pari de Pablo Katchadjian est osé autant que rusé, puisque on y trouvera tous les ingrédients laissant supposer qu’on est en train de lire un roman. Et, effectivement, c’est un roman, dans lequel les éléments constitutifs du genre sont tous au service de la langue et d’un ordre narratif singulier : l’intrigue, non linéaire, est une suite jubilatoire de croisements, de cercles, d’ondes de fréquences variables ; les personnages – élèves, soldats, simples d’esprit, buveurs… – se transforment en systèmes aberrants ; les décors – universités, tranchées, tavernes, bateaux, banques… – se substituent les uns aux autres sans toutefois ébranler la structure. Si les contenus sont irrationnels, dit le narrateur lors d’un énième retour à la scène de départ, le système des contenus, lui, est la seule chose rationnelle et nous devrions compter là-dessus. Peut-on compter sur l’avertissement pour décrypter la logique de ces rêves imbriqués ? Serait-ce au contraire un rapport mystérieux ? Une hypothèse erronée ? Un terrain miné ? Un double ? Une simple blague ? Et pour rejoindre cette île où il y a tout, faut-il plonger ou rester sur un pont qui est aussi un bateau ? Que décider ? Que faire ? Si le narrateur n’en sait rien, Alberto, lui, saura sûrement quoi faire 

« Le grand roman contemporain de l’expansion, du foisonnement, de la mutation du sens. (…) Le chef-d’œuvre de Katchadjian. Un chef-d’œuvre tout court. » 
Damián Tabarovsky