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l'autre LIVRE

Parutions récentes et à venir

Comme une fumée sous le vent

Comme une fumée sous le vent

de Michel VAN DEN BOGAERDE

LE COUDRIER (LE COUDRIER) | Paru le 15/11/2016 | 16,00 €

Les temps sont durs, hélas ! Ce que nous avons cru immuable et que nous avons appelé civilisation se délite tous les jours. Le destin des hommes et des femmes de ce temps garde les invariants : la fin de l’histoire est pénible et le temps limité, mais il invente autant d’issues que de prisons. La poésie est là pour dire le mal comme le bien, elle est une forme polie de l’espoir ou du désespoir, assortie de contraintes purement littéraires qui en font le sel.
 
Qui sauf moi Qui meurt Décrira le monde Qui me survit ?
 
Qui dans le temps ou l’espace, ces contingences d’être Parlera de mon temps, de celui dans lequel je baigne, dans lequel j’écris Dans lequel je vis Dans lequel j’abandonne la nécessité d’exister ?

 
Qui dira l’inutile La folie et le bonheur de voir et d’entendre D’imaginer les cieux, d’être battu par l’histoire De vivre encore le lendemain ?
 
Qui dira que le vent Ou les nuages qu’il transporte Sont assez pour l’expérience d’être qui n’a nul but Mais des conclusions ?

Le Vol de Lucrèce

Le Vol de Lucrèce

de Luce MARMION

Pavillon Noir (CORSAIRE) | Paru le 15/11/2016 | 14,00 €

Jamais Adrien Magadur n’aurait pu imaginer qu’une banale enquête sur le vol d’une oeuvre d’art le plongerait au fond de la folie destructrice, le précipiterait dans le vide…

Une peinture de grande valeur, Lucrèce, vient d’être dérobée chez un particulier parisien. Le portrait de la jeune Romaine, prête à s’enfoncer un poignard dans le sein, attise la convoitise d’un collectionneur idolâtre, mais aussi celle, plus surprenante, d’un cartel de narcos.

Avidité, cupidité, vénération fanatique pour l’art peuvent mener à des actes insensés, au crime.

À travers un imbroglio émotionnel, les acteurs du récit, personnages complexes et tourmentés, sont emportés dans un drame où se mêlent passion, amitié et trahison.

Chargé de retrouver le tableau de Cranach, Adrien Magadur, un privé à la déontologie douteuse, paiera de sa personne. Avec son âme-frère, un capitaine aux Stups du 36, il poursuit sa quête dans une atmosphère sombre et se laisse jusqu’au bout surprendre par de singuliers rebondissements.

Le Vol de Lucrèce est le premier thriller de Luce Marmion qui vit à Paris et consacre son temps à l’écriture.

 

L'Enfant aux cerises

L'Enfant aux cerises

de Jean-Louis BAUDRY

Essais sur l'art (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 14/11/2016 | 20,00 €

Le point commun à ces textes, à la fois nouvelles et brefs essais, est la familiarité, l’intimité dans lesquelles JEAN-LOUIS BAUDRY y apparaît avec les œuvres d’art et avec les artistes, jusqu’à ce que cette relation devienne une façon de vivre et de voir le monde à travers la création artistique. 
Il est rare, et tellement stimulant, de pouvoir se laisser entraîner par une lecture où le commerce avec l’art appartient de façon si subtile, si émouvante, au registre de l’autobiographie, là où se mêlent mémoire et imagination, là où les artistes réels et leurs œuvres cohabitent avec les artistes et les œuvres inventés par la littérature et appartenant à la fiction. Les intuitions de l’auteur, sa sensibilité, les mouvements de sa pensée, s’imposent avec le naturel souverain de la chose directement ressentie, vécue. La profondeur de ses analyses, de ses découvertes, tient paradoxalement à cette qualité de légèreté – à l’opposé du superficiel ou du frivole – qui se joue des coquetteries de l’étude académique et des entraves des protocoles savants.
Dans le bonheur de cette écriture, se réalise cet alliage si précieux du réel et de l’imaginaire, de la sensibilité et de la pensée, qu’on appelle la poésie.

Juin juillet peu importe

Juin juillet peu importe

de Sarah CLÉMENT

Pas de côté (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 11/11/2016 | 5,00 €

Juin juillet peu importe fut, en 2002, le tout premier livre des éditions – en somme un véritable catalyseur. Petit format carré sans même de nom d’éditeur sur la couverture, tiré en typographie au plomb à 64 exemplaires, il était alors accompagné de deux photographies de Jean Yves Cousseau. Si nous le republions aujourd’hui, c’est qu’il continue de nous accompagner – et les quelques lecteurs qu’il a eus à l’époque –, qu’il n’est absolument pas soumis à l’actualité et qu’il pourrait même représenter l’esprit du catalogue.

Comme l’écrivait Sophia Mejdoub dans Le Cri de l’hélikon (décembre 2003), Juin juillet peu importe est « un texte-souffle composé dans des carrés parfaits, sans capitales ni ponctuation, qui s’ouvre sur un reflet du ciel et se referme dans un cri de silence, ou l’impossibilité de se taire ». Retour sur une expérience fondatrice, passage de l’enfance à l’âge adulte, un été « qui n’avait qu’à pas commencer », au cours duquel « autre chose aussi a commencé ». Peu de mots pour le dire mais si justement, d’une écriture sans aucun effet si ce n’est celui de la répétition des mots qui engorgent le crâne, parce que « tout se fond sans limites » afin de « tout graver tout garder ». Une petite forme, oui, mais ciselée et crissante comme un grain de sable que l’on ne cesse de rouler entre les doigts comme pour se rassurer.

La nuit t'a suivi

La nuit t'a suivi

de Yannick TORLINI

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 11/11/2016 | 16,00 €

« aussi librement que tu l’as toujours appris tu es là tu te souviens de ces luttes tu te souviens de ce qui semble être un fossé entre deux mondes pourtant si proches tu te souviens que ton corps est toujours ton corps et restera ton corps tu te souviens que ta langue n’appartient pas aux masses innombrables mais à toi seul tu es là tu te souviens dans cette pièce où la nuit t’a suivi tu te souviens immobile dans cette pièce à l’heure où le reste s’effrite

ta langue n’appartient pas »

Honneur aux serrures

Honneur aux serrures

de Anne CALAS

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 11/11/2016 | 18,00 €

« Et c’est comme ça que ça marche = trompettes et
piston, excavations, rochers, gorges hérissées de
touffes, un torse d’homme exposé sur fond bleu
blanc, un flanc de femme, cinq fenêtres dans la
main et le froid vif, vent du nord brillant comme
un dieu semant la joie. Cieux tempérés et blanchis
à la chaux, drôles de pierres, drôle de type, drôle
de femme, exquise barbarie de la chose à pilon,
pavé plat comme une raie manta, ta main sur mon
cul rond, baies ouvrant sur la vallée, coteaux
rivière enfouie dans les gorges, profondeurs qu’on
ne voit rien de la route là-haut en surplomb de
l’observatoire = la grotte. »

Fantasqueries

Fantasqueries

de Jean-Pascal DUBOST

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 11/11/2016 | 17,00 €

« Courage, créons… contre les vents sombres et les intenses instances du temps… courage, créons… pour ou contre et avec… courage, créons… en cordem latin… courage, créons… avec le cœur faufilé dans l’esprit… courage, créons… crénom d’un Baudelaire… courage, créons… pour tout dire et plus que tout… courage, créons… croyons, crions, crayons… courage, créons… des sonates pour corbeaux, des villanelles pour loups, des menuets pour mules et mulets… courage, créons… sans budgets, sans subventions, sans comptes de résultat… courage, créons… le fait même de créer… courage, créons… sans autorisations préfectorales… courage, créons… des mots énergumènes… courage, créons… de l’insensé re-sensé… courage, créons… des pages blanches pleines de sens sur les mains… courage, créons… contre les «?tout ça c’est du manouche, c’est à fusiller?»… courage, créons… à hue et à dia et en ahans… courage, créons… quand bien même et malgré tout… courage, créons… à plein vide… courage, créons… et biffons, gommons, cliquons, recommençons… courage, créons… et n’ayons contre les mots les cœurs endurcis… courage, créons… sans jours de repos… courage, créons… en vieux français moderne courtoisement rustre… courage, créons… »

Inventaire, un souffle

Inventaire, un souffle

de Julien SIMON

Chaos (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 11/11/2016 | 11,00 €

C’est en poète, et non en historien, que Julien Simon entend rendre la profonde humanité et le destin tragique d’une famille juive en Bretagne, les Perper, originaires de Roumanie, établis à partir de 1935 à Brasparts et à Plounéour-Ménez, où ils sont arrêtés par les gendarmes français en 1942, puis assassinés dès leur arrivée au camp de Sobibor en 1943.

Car la poésie est sans doute la seule à pouvoir user des mots hors du langage commun et, partant, à dire l’indicible… et peu importe que tel mot, telle phrase n’aient pas été prononcés, que telle pensée ne soit pas attestée : c’est un chant qui monte et nous permet d’entendre, de toucher véritablement à la ténuité d’une vie – à sa richesse et à son prix.

Ces petites formes bouleversent dans leur apparente simplicité, dans la scansion d’une voix, d’une langue intérieure. « Il y a le temps qui s’assombrit, les pierres qui entrent dans la nuit, les morts qui parlent et une chanson… » Il y a ce qui reste après inventaire : un souffle, « du vent et de la poussière ».

Intempéries

Intempéries

de Jean-Yves COUSSEAU, Sarah CLÉMENT, Eric AUDINET, Tom RAWORTH

Ligatures (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 11/11/2016 | 25,00 €

Intempéries, projet initié par Jean Yves Cousseau au début des années 1990 en grande complicité avec les auteurs, n’avait finalement jamais pu voir le jour. Sa pertinence, sa force font qu’aujourd’hui il semblait naturel de le publier dans la collection « Ligatures », à peine repris, dans la même complicité initiale. C’est en parfaite résonance que se situent les trois auteurs par rapport à la photographie de Jean Yves Cousseau. Si son univers forme une unité – ou continuité pourrait-on dire, tant l’artiste s’est déplacé au fil des années tout en visitant et revisitant toujours les mêmes thèmes (des photographies plus récentes ont rejoint les plus anciennes) –, il est ici décliné en trois séries permettant à chacun des auteurs de s’y immiscer avec sa voix singulière. Et ce sont alors quatre voix qui alternent pour dire le mauvais temps à l’œuvre de toute vie (intempéries), mots et images suivant le même fil tout en conservant leur autonomie ; résistant au temps qui ronge, à la fatalité, à la disparition ; se glissant pour cela dans les interstices de tout ce qui vit, bouge, se transforme – jusqu’avec intempérance (abus, excès, certes, mais également liberté excessive, souvent associée au langage…).

Le Chant de l'Odyssée

Le Chant de l'Odyssée

de HOMÈRE, Bruno DE LA SALLE

Littérature Orale (KANJIL) | Paru le 11/11/2016 | 35,00 €

Bruno de La Salle  raconte et chante L'Odyssée d'Homère

(extraits choisis).

 

Bruno de La Salle se consacre avec passion aux grands récits depuis 50 ans. En adaptant pour les dire les vers de l’Odyssée d’Homère, il met ce chef d’œuvre de Littérature Orale à la portée de tous, sans trahir sa dimension épique et poétique. 

Cette performance inoubliable, enregistrée durant trois nuits au Festival d'Avignon pour France Culture en 1991, immortalise un grand moment d’émotion partagée avec un maître de la littérature orale : près de 4000 vers de d'Homère scandés, psalmodiés comme au temps des antiques aèdes par un Maître de la Littérature Orale qui s'accompagne d'un cristal Baschet, en compagnie de 3 musiciens : Jean-Paul Auboux (flûte de l'Inde du Sud), John Boswell (percussion, tablas...), Alain Kremski (gongs, cloches, bols).

C’est d'abord pour la qualité orale et musicale des alexandrins, qu'il a choisi la traduction de Victor Bérard pour raconter les aventures d’Ulysse. Scandé, psalmodié, chanté à la manière des antiques aèdes, dans un espace musical qui amplifie sa puissance poétique (cristal Baschet vibrant sous les doigts du conteur, flûte indienne empreinte de spiritualité orientale, gongs, cloches, tabla), cet entegistrement du grand récit d'Homère embarque l'auditeur aux côtés du héros d'endurance, quel que soit son âge et ses origines.

 

Coffret 4 CD audio. Pour tous dès 10 ans.

Durée 4 heures,13 minutes.

Production KANJIL, 2009.  Nouvelle édition 2016.

La source au bout du monde

La source au bout du monde

de William MORRIS

Fiction (AUX FORGES DE VULCAIN) | Paru le 10/11/2016 | 28,00 €

Rodolphe, le plus jeune fils du roi des Haults-Prés, s’enfuit de la maison paternelle pour partir en quête d’aventures et connaître la vie d’un chevalier errant. Chemin faisant, il apprend l’existence d’une source magique à l’eau miraculeuse et se met en devoir de la découvrir. Son épopée le mènera par-delà les citadelles des hommes, les forêts enchantées et les landes arides. Le jeune aventurier y rencontrera un grand nombre de figures extravagantes qui bouleverseront sa vision du monde, du Bien et du Mal, et de lui-même : de fiers bergers-guerriers défiant l’ordre établi, des brigands justiciers plus joyeux que des ménestrels, un mystérieux chevalier noir, un moine lubrique tout droit sorti des Contes de Canterbury, et une sorcière insoumise à la loi des hommes dont il tombera éperdument amoureux.
Grand roman d’aventures, ce texte est l’acte de naissance de la fantasy, croisement du roman d’aventures à la Walter Scott et du conte. Comme chez Swift, Voltaire ou Cyrano de Bergerac, l’aventure et le merveilleux deviennent dans ce roman les outils pour placer dans l’esprit de ses lecteurs les ferments d’une révolte nécessaire, éprise de liberté, d’égalité et de fraternité.

Eaux troubles

Eaux troubles

de Michel BAGLIN

Pierres écrites (PÉTRA) | Paru le 10/11/2016 | 16,00 €

Voile blanche sur fond d'écran

Voile blanche sur fond d'écran

de Simone MOLINA

POESIE (LA TÊTE À L'ENVERS) | Paru le 10/11/2016 | 15,00 €

L’écriture de Simone Molina est née de l’exil et de l’hospitalité à la figure de l’étranger, et, avant l’exil, d’une guerre sans nom, aux multiples visages d’effroi.
Le poème fait bord à l’indicible. Il témoigne du côtoiement de la folie et de sa puissance créative, de ses belles évidences jetées au vent pour que surgisse une parole.


je ne voyais pas la route sinon la lumière
écrire trace et évidence
pour ne rien achever qui s’est ouvert je ne sais quand
écrire dans le bercement ou la stridence
cris affolements muets
foulard de soie posé où surgira la voix
au creux de la poitrine
un jour ça se détache
lambeaux fragments copeaux
l’outil flamboie
et ouvre le passage


Poète, Simone Molina a publié des livres d’artistes, mais aussi, dans diverses revues, des nouvelles et des poèmes.
Psychanalyste, elle est l’auteur de Archives incandescentes : écrire, entre la psychanalyse, l’Histoire et le politique, ouvrage sur le traumatisme et l’écriture littéraire, préfacé par Benjamin Stora. Elle a publié récemment La Cité de la pierre qui pleure, dans Une enfance dans la guerre – Algérie 1954-1962, sous la direction de Leïla Sebbar, éditions Bleu-autour, 201 6.

Je regarde passer les chauves

Je regarde passer les chauves

de Sandrine SENES

QUADRATURE (QUADRATURE) | Paru le 10/11/2016 | 10,00 €

 Qu’elle croise un bellâtre qui admire son reflet dans une vitre, un gros caïd qui lit Babar à son bébé, une femme qui se prend pour un contrôleur de train ou un vieux chauve qui lui rappelle un chauve plus jeune, l’auteure met en lumière des anonymes croisés dans le métro. Drôles, tendres ou acides, ses portraits, qui nous dévoilent aussi un peu d’elle, nous donnent envie de relever la tête pour regarder les autres.

Sandrine Senes est auteur et scénariste pour la télévision. Elle a écrit et joué également des « Seule en scène » à Paris et ailleurs.

Recueil préfacé par Chantal Lauby

Warhol / Hitchcock

Warhol / Hitchcock

de Andy WARHOL, Alfred HITCHCOCK

Essais (MAREST ÉDITEUR) | Paru le 08/11/2016 | 9,00 €

Le vendredi 26 avril 1974, Andy Warhol retrouve Alfred Hitchcock au Parc Lane Hotel, à New York. S'ensuit un échangé éclairé, que l'on peut résumer ainsi : deux artistes décident de parler.

BALLADES

BALLADES

de GERMONT

Poésie (COOPÉRATIVE (ÉD. DE LA)) | Paru le 08/11/2016 | 8,50 €

Le soir s’endort sur mon poème incertain

Mais dehors s’allument les lumières désirables.

La ville sourit aux contempteurs des matins

,Le tumulte berce les ombres qui s’embrassent.

Parmi les heures vivantes les foules passent,

Je crois entendre les respirations qui se confondent dans la nui

tComme le silence s’endort au murmure des vagues,

Paris est une ville pour vivre et mourir.

Les dix-sept Ballades baignent dans une « lumière amoureuse » et sont le mémorial d’une révélation qui embrasse toute la création : « Je suis tombé amoureux du monde entier / le jour où j’ai rencontré ton regard souriant », écrit le poète. La forme de la ballade, souvent illustrée au Moyen Âge et à la Renaissance, notamment par Villon, retrouve ici une nouvelle et surprenante jeunesse, à laquelle contribue l’usage des vers assonancés. L’amour apparaît dans ce livre comme la prémonition d’« un monde plus ouvert et moins désespéré ». Témoignage d’une expérience vécue autour de l’année 1985, les Ballades se révèlent étrangement intemporelles par leur forme comme par leur contenu.

STANCES

STANCES

de GERMONT

Poésie (COOPÉRATIVE (ÉD. DE LA)) | Paru le 08/11/2016 | 1,10 €

L’âge où les hommes se levaient avec le soleil

Est loin de nous, hélas, nous nous adonnons à d’autres instants.

Mais il faut nous pardonner : l’histoire ayant fini son règne

Nous seuls désormais portons l’immense fardeau du temps.

 

Nous devons nous aimer comme la ville où nous vivons

Car seuls nos regards croisés nous sauvent de l’absence.

Nous sommes le monde et son miroir, et sans cesse nous avançons

Vers le reflet qui seul nous comble – l’avenir est notre présent.

 

Dix poèmes de cent vers assonancés composent les Stances, livre d’amour et de deuil qui n’a, dans la poésie contemporaine, aucun équivalent, ni dans sa forme ni dans ses thèmes. Le jeune poète qui les a écrits en a fait un mémorial de la fin du vingtième siècle et un itinéraire où la souffrance et le désespoir sont victorieusement combattus par le pouvoir lumineux de la poésie. « Il y a de la beauté dans le paysage menacé / De notre amour, de notre pays en proie à l’adversité », écrit l’auteur qui arpente les rues de Paris avec au cœur « la nostalgie de demain ». Celui qui se veut « un regard sur le monde, une savante lumière » est un veilleur dont la fonction est aussi essentielle que cachée.

La poésie de Germont intrigue et retient l’attention par le ton très personnel d’une parole qui n’est nullement obscure et semble même souvent limpide, et qui pourtant, à une lecture attentive, s’avère d’une complexité et d’un raffinement très savants. 

Les étoiles de Tchernobyl

Les étoiles de Tchernobyl

de Viviane CAMPOMAR

D'une fiction, l'autre (CHÈVRE-FEUILLE ÉTOILÉE) | Paru le 08/11/2016 | 6,00 €

1986, “accident nucléaire” à Tchernobyl.

2016, 30 ans après deux témoins se souviennent :

L’une, Dacha, oubliée de la nuit, qui comme chaque soir scrute les étoiles dans le ciel de Tchernobyl. Avec Mitia, son époux, Fédia et Verotchka leurs amis, ils avaient refusé de partir comme les autorités l’exigeaient.  Ils sont restés seuls pour toujours.

L’autre, Macha, sa fille, infirmière, qui a très vite compris ce qui se passait et a dérobé un flacon d’iodure de potassium juste pour son mari, ses enfants et elle.

Le Loiret des écrivains et des artistes

Le Loiret des écrivains et des artistes

de Christian JAMET

Corsaire (CORSAIRE) | Paru le 05/11/2016 | 25,00 €

Il n’est guère de lieux du Loiret qui ne soient habités par le souvenir d’un enfant du pays ou d’un hôte célèbre dans le monde des arts et des lettres : la petite cité de Meung-sur-Loire enferma jadis dans ses geôles le célèbre Villon mais elle s’honore d’avoir vu naître, deux siècles plus tôt, Jehan Chopinel qui poursuivit, après Guillaume de Lorris, le fameux Roman de la Rose ; Montargis perpétue depuis longtemps, à travers son musée, le souvenir de Girodet tandis qu’Orléans, ville natale de Charles Péguy, n’a également pas oublié le séjour de Marcel Proust à la caserne Coligny ou celui de Georges Bataille à la bibliothèque municipale ; durant plus de trente ans, Vieira da Silva a créé et trouvé le repos dans sa Maréchalerie de Yèvre-le-Châtel, près de Pithiviers, tandis que l’académicien Henri Troyat écrivait une partie de son oeuvre à Bromeilles, non loin de Puiseaux…

Alliant le texte et l’image, Christian Jamet, Orléanais d’adoption, nous invite ici à une promenade culturelle dans le Loiret, sur les traces d’écrivains ou d’artistes de jadis et de naguère. Des chemins de mémoire conduiront ainsi le promeneur, ou simplement le lecteur, dans diverses localités du département, à commencer par son chef-lieu, où des rues, des monuments, des châteaux comme de simples demeures raviveront des souvenirs de lecture ou de contemplation et inciteront peut-être à emprunter ensuite d’autres chemins, ceux qui mènent aux musées et aux bibliothèques.

Théâtre panique, tome 2 : Tome 2, Joko fête son anniversaire ; L'hiver sous la table ; L'ambigu

Théâtre panique, tome 2 : Tome 2, Joko fête son anniversaire ; L'hiver sous la table ; L'ambigu

de Roland TOPOR

Les insensés (WOMBAT) | Paru le 04/11/2016 | 22,00 €

Ce deuxième tome du théâtre complet de Roland Topor recueille ses trois grandes pièces des années 1980-90, où l’auteur explore les ressorts cachés de l’aliénation, transformant l’homme en perpétuel étranger aux autres comme à lui-même.

Dans l’adaptation théâtrale de Joko fête son anniversaire, fable grinçante et kafkaïenne, un jeune employé se laisse transformer en taxi humain, entraînant ses proches dans une mutation cauchemardesque. Hommage à La Métamorphose, Joko met à nu la servitude volontaire contemporaine et les perversions de l’« ubérisation » généralisée.

Dans L’Hiver sous la table, Dragomir, migrant d’un vague pays d’Europe centrale, sous-loue pour y vivre le dessous de table de Florence, une traductrice parisienne précaire, harcelée par son éditeur. Malgré l’étrangeté de leur situation, une relation complice se noue entre les deux jeunes gens… Inspirée par la figure de son propre père, cette pièce poétique et touchante de Topor a connu un succès international.

Dans L’Ambigu, un Dom Juan vieillissant et solitaire tombe à nouveau amoureux, mais cette fois de sa propre part féminine… Débute alors un « mono-dialogue » narcissique et vertigineux où son identité se craquelle sous les coups de l’ambiguïté sexuelle.

Travail, immigration, confusion des genres… Avec une lucidité tranchante, Topor signe trois pièces d’une frappante modernité, mais d’un humour omniprésent où le rire jaillit en contrepoint du pire.

Les pouvoirs du lait. Coallaitement collectif et parenté en contexte saharien (Aït Khebbach, Sud-Est marocain)

Les pouvoirs du lait. Coallaitement collectif et parenté en contexte saharien (Aït Khebbach, Sud-Est marocain)

de Marie-Luce GELARD

Terrains et théories anthropologiques (PÉTRA) | Paru le 03/11/2016 | 25,00 €

Au fondement de l'ancien mode de vie nomade et pastoral de la tribu saharienne des Aït Khebbach, le lait est un aliment primordial et survalorisé. Nourriture "extraordinaire", le lait avec ses dérivés est le symbole même de l'opulence et de la fertilité. Il joue aussi un rôle majeur dans un tout autre domaine, celui de la parenté où il manifeste le rôle du féminin que les lectures androcentriques ont ignoré. Ce texte invite à une relecture historique permettant de nuancer les analyses qui ne voyaient la parenté au Maghreb que sous l'angle de l'agnatisme.

Mythologie personnelle

Mythologie personnelle

de Christophe ESNAULT

Tinbad-poésie (TINBAD) | Paru le 02/11/2016 | 13,50 €

Choisir quatre des cinq questions posées à des écrivains par André Breton, parfois avec Paul Éluard, dans une série d’enquêtes surréalistes publiées dans trois revues?: Littérature (1919), La Révolution surréaliste (1925) et Minotaure (1933). Répondre, en incluant quarante huit textes visuels. Ce livre est un hommage à la dramaturge anglaise Sarah Kane et à son sublime 4.48 Psychose (L’Arche, 2001).

Le rire triomphant des perdants : (Journal de guerre)

Le rire triomphant des perdants : (Journal de guerre)

de Cyril HUOT

Tinbad-essai (TINBAD) | Paru le 02/11/2016 | 21,00 €

S’il faut coûte que coûte ranger ce texte dans un genre littéraire préexistant, (et il paraît qu’il le faut), nous dirons qu’il s’agit ici de Critique littéraire, mais sous réserve d’en inverser les termes. Nous parlerons plutôt de Littérature critique. Et Littérature critique de quoi?? Critique de la bêtise propre au gros animal d’aujourd’hui, au sens même où l’entendait Platon en son temps. La littérature, en effet, a toujours eu pour vocation première de combattre la souveraine bêtise de la bête sociale, l’oppression qu’elle exerce, sa tyrannie sans cesse croissante, de la dénoncer hautement, sans relâche, quotidiennement. Quand le journal de bord de quiconque s’en remet à la littérature pour tenter de survivre à l’omnipotence de la bête sociale, à la barbarie généralisée qui en est l’expression flagrante et qui est bien loin de se limiter à celle que l’on désigne ordinairement sous ce mot, ne saurait nécessairement être qu’un journal de guerre. Pour mener cette guerre, pour soutenir ce siège, l’auteur fait appel aux voix des plus grands de ceux qui par le passé ont eu à mener cette même guerre, à soutenir ce même siège, auxquelles il ne craint pas de mêler la sienne, aussi faible et dérisoire soit-elle?; mais encore, face à une société pathétique qui n’a plus pour valeurs que celles de l’arrivisme et du consumérisme, et pour idéal que celui d’une ploutocratie, fait-il en premier lieu appel à ce rire insolent, paradoxalement triomphant, des perdants, des vaincus, des laissés pour compte du système et des exclus de toujours. 

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