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l'autre LIVRE

Parutions récentes et à venir

Dans les pas de Joachim du Bellay

de Daniel PARIS

Dans les pas (EDITIONS DU PETIT PAVÉ) | Paru le 01/12/2016 | 20,00 €

Ses vers décrivent sa vie, ses pensées. Ce fier gentilhomme de Liré, porteur d’un nom célèbre à la cour, devient l’ami de Marguerite, sœur du roi. Ses premiers poèmes, sa Défense et illustration de la langue française et sa participation au mouvement littéraire de la Pléiade le rendent célèbre mais, faute d’emploi, il part à Rome au service de son cousin le cardinal Jean. Il y passe quatre ans et y écrit ses plus beaux poèmes, ceux des Regrets, où il exprime sa tristesse romantique d’exilé. 
Moins heureux qu’Ulysse, il revient à Paris, devient sourd et malade, est renié par le cardinal qu’il a servi, voit mourir en tournoi le roi Henri qu’il aimait, puis partir sa protectrice Marguerite. Il s’éteint dans le chagrin le 1er janvier 1560 avant d’avoir atteint sa trente-huitième année.

Une Ile en Hiver

de Sonia RISTIC

200 000 signes (VER À SOIE (LE)) | Paru le 30/11/2016 | 18,00 €

En montant sur ce bateau, je ne savais encore rien. Je ne pouvais m’imaginer qu’embarquer sur le Marco Polo, c’était traverser le miroir. Je suis monté à bord du Marco Polo et je me suis cogné aux regards des passagers. Personne ne parlait. Dans la cabine, ils étaient tous assis, alignés, silencieux, étonnamment paisibles. Et ils me regardaient.

Dans leurs yeux, il n’y avait pas d’animosité. Aucune curiosité non plus. Rien. Et pourtant, ils me regardaient, tous.

Lorsque j’ai salué d’un signe de tête, les têtes se sont inclinées en cadence pour me répondre. J’ai cherché un regard pour y prendre appui, mais dans tous les yeux il y avait la même chose. De la bienveillance, un peu d’amusement et des tonnes de mémoire. Une infinité d’images dans ces regards, tellement qu’il n’y avait plus de place pour les mots. Et puis, c’était comme s’ils savaient quelque chose dont je ne pouvais pas me douter, comme s’ils partageaient un secret que je ne pourrais jamais percer.

Née en 1972 à Belgrade, Sonia Ristic a grandi entre l'ex-Yougoslavie et l'Afrique. Elle vit à Paris depuis 1991. Après des études de Lettres et de Théâtre, elle travaille comme comédienne, assistante à la mise en scène, mais aussi avec des ONG importantes (France Libertés, FIDH, CCFD) autour des guerres en ex-Yougoslavie et de la défense des Droits de l’Homme. Dans les années 2000, elle fait partie du collectif du Théâtre de Verre, et crée sa compagnie, Seulement pour les fous. Elle encadre régulièrement des ateliers d’écriture et de jeu en France et à l’étranger. La plupart de ses textes ont été publiés, créés ou mis en ondes. Elle a notamment bénéficié de bourses du CNL (2005, 2008 et 2014), de la DMDTS (2006), du CNT (2007), de Beaumarchais/SACD (2008), de la région Île de France (2010 et 2011), du Conseil Général du 93 (2013), et a été plusieurs fois primée pour ses textes.

Voir aussi

Gertrud, Monologue pour Choeur de Femmes

de Einar SCHLEEF

Les Germanophonies (VER À SOIE (LE)) | Paru le 30/11/2016 | 20,00 €

Gertrud, Monologue pour chœur de femmes, traduit de l’allemand par Marie-Luce Bonfanti et Crista Mittelsteiner
accompagné de Gertrud – Bribes de mémoire, création musicale pour 6 comédiennes et instruments de Henry Fourès
Postface d’Elfriede Jelinek.
Illustration : © Adagp, Paris, 2016. Schleef Einar, Selbstildnis, Ende der 60er Jahre.
ISBN : 979-10-92364-25-5
Format : 140 x 180 mm
Nombre de pages : 86
Prix public : 20 euros
Disponible le 30 novembre 2016

Je tâtonne sur une vaste surface, mes yeux collés, pieds nus, cendre entre doigts de pieds, ma robe courte, brune, élimée, me cogne les jambes. Mon châle à poussier autour de la tête, je suis amaigrie, les seins creux, ma robe semble être une blouse brune une vague blouse brune, nouée avec une corde, la desserrer tant elle coupe profondément dans la chair, sens ma peau, sillons et côtes, frotte les yeux penchée en avant, la crasse tient bon, paupières collent, les nuages doivent être sombres, s’ils dérivent, se baisser jusqu’au sol, ma main le touche, je sens de la cendre, mais ça doit remonter à une éternité, quelque chose travaille en moi, pousse en avant, mais qui est-ce. Je frappe la poitrine et tâtonne à nouveau. Si j’avais un bâton. Des bâtiments à l’horizon. Ou une lumière. Ça brille doucement, vaguement, oui je sens déjà les rayons sur le visage. Mes cheveux sont blancs, je trébuche, la cendre est tendre. Doucement. Les nuages semblent dériver vraiment rapidement. De la fumée. Derrière du jaune, c’est le soleil. Mais pourquoi ça ne se précise pas. Pluie commence. Silence, juste un fin goutte-à-goutte, pourquoi la cendre ne se mouille pas. Ça viendrait des bâtiments, dans les étages se reflète le soleil, voilà pourquoi il ne m’atteint que de temps en temps.

***

Ce livre est publié avec le soutien du Centre national du livre, le concours de la région Île de France, et en association avec la compagnie inExtremis.

Une première présentation de ce texte inédit a eu lieu lors d’un après-midi d’hommage à Einar Schleef sous la direction de Crista Mittelsteiner, intitulée J’étais là, mais le théâtre était parti, lors du Festival d’Avignon 2008 dans le cadre des Rencontres d’Été à la Chartreuse de Villeneuve-les-Avignon. La traduction de ce texte a également bénéficié de l’aide de Transfert Théâtral, du CnT et du CNES-Chartreuse de Villeneuve-les-Avignon.

Ce livre-CD a reçu le Label « Rue du Conservatoire », association des élèves et anciens élèves du CNSAD.

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La création musicale pour 6 comédiennes et instruments de Henry Fourès qui accompagne ce livre a fait l’objet d’une commande de Le Ver à soie, Virginie Symaniec éditrice. Elle a bénéficié des soutiens de l’Adami, de la Cité de la Voix, de Musique Française d’Aujourd’hui (MFA) et du Goethe Institut. Elle a été réalisée en coproduction avec la Compagnie inExtremis et le Gmem - Centre National de Création Musicale de Marseille.

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Tous nos remerciements vont également aux généreux donateurs qui ont soutenu la réalisation de ce projet exceptionnel.

 

Des oeufs aux ananas

de Yvan DAUMONT

Fiction (5 SENS) | Paru le 26/11/2016 | 19,80 €

DES OEUFS AUX ANANAS

(Roman indigeste)

Prenez un écrivain français, faites le tomber amoureux d’une danseuse beaucoup plus jeune afin de lui enlever toute son inspiration. Faites le reposer autour d’une bonne bière belge en compagnie d’un joyeux wallon. Saupoudrez d’un mesclun de considérations politiques, religieuses et philosophiques. Versez une cuillère à soupe d’Alcohelo de Paolo et déshabillez la danseuse. Incorporez doucement une deuxième danseuse, des voyages, des ballets russes, une paella, un dictateur, une Lada, un poète espagnol et des artistes disjonctés. Chauffez le wallon jusqu’à obtention d’un lutin priapique et faites mariner dans du vin de cerise. Versez le tout sur un plateau télé et portez à ébullition. Jetez les œufs à la poubelle et servez dans un chapeau mexicain. Débarrassez-vous du sombrero et mangez l’ananas.

 

Yvan Daumont

Passionné de littérature russe, de philosophie et de voyages, Yvan Daumont a travaillé de nombreuses années à l’international pour des banques américaines, des start-up et des maisons d’édition. En 2012, la perte de son travail et sa participation comme figurant dans un ballet le rendent un peu fou. Depuis il se soigne en se consacrant à l’écriture et à l’enseignement.

New York mis en scènes

de Jean-Michel FRODON

Ciné voyage (ESPACES & SIGNES) | Paru le 21/11/2016 | 13,50 €

Arriver a? New York, c’est entrer dans un film qui n’existe que dans la te?te de chacun, un film compose? des re?miniscences d’innombrables plans, d’une myriade de souvenirs plus ou moins pre?cis, qu’on prend plaisir a? retrouver sur place. Avec Paris, New York est la ville la plus filme?e au monde. Mais elle est, sans comparaison, la cite? par excellence du cine?ma.

Plus de deux cents films des cine?astes les plus prestigieux, de Charlie Chaplin a? Woody Allen, de Blake Edwards a? Martin Scorsese, en passant par John Cassavetes, Francis Ford Coppola ou Spike Lee, sont e?voque?s dans ce cine?-guide enrichi de nombreuses cartes et de trois index. Pour retrouver sur place les lieux de sce?nes inoubliables !

Restes

de Quentin BIASIOLO

Fonds Poésie (L'AMOURIER) | Paru le 21/11/2016 | 12,50 €

Premier titre d’un jeune auteur, ce livre, plus qu’un recueil de poèmes, est un vrai livre de poésie. Quentin Biasiolo fait preuve ici d’un souci – heureusement sensible – de l’assemblage, de la composition, du lien qui sert à coudre ensemble et articuler cet ensemble de 56 poèmes.
Une préface de Jean-Michel Maulpoix conduit le lecteur à lire ces Restes (d’une relation amoureuse) comme blasons de nos ombres :
(…) La situation de départ est simple : inquiet de ses gestes, curieux de son silence, un homme s’adresse à une femme, à mots comptés, avant que celle-ci, à son tour, se substitue à lui et que deux paroles alternent au fil des pages. Mais ces propos sont tenus d’une manière si vive et si énigmatique que cela fait poème : sur fond de vie quelconque et de dédoublement, l’unique se dessine. C’est bien de cela, semble-t-il, que procède l’écriture : le singulier, le furtif, cueillis à même le familier par une espèce d’œil intérieur dont l’acuité photographique s’avère considérable, surtout quand il s’agit de capturer des ombres. (…)

Le Dernier lieu, suivi de Jardins

de Thibault BISCARRAT

hors collection (ABORDO) | Paru le 20/11/2016 | 9,80 €

Le poète qui fait « don de ses yeux au ciel », toujours saisit l’insondable ; une lumière impérieuse le traverse, venant des hauteurs, passe par sa main, et devient le poème.
Aussi, à chaque fois qu’écrire s’impose, il est l’écho de lui-même dans l’immense solitude obligée par cette force souveraine qui l’anime.

 

Thibault Biscarrat (1979), écrivain et musicien français. Le Dernier lieu est son deuxième recueil publié aux éditions Abordo.

Chronique des semi-immortels

de Dominique CAPO

Science Fiction (5 SENS) | Paru le 19/11/2016 | 18,00 €

Résumé :

Je me nomme Nathanÿel. Je ne sais qui je suis ni d’où je viens. Tout ce que je sais, c’est que je me suis réveillé, un jour de 1823, au sein du Manoir des Ombres. Habité par ce qui semble, à première vue, être des Humains à la durée de vie incroyablement longue, les Membres de la Famille Montferrand possèdent – tout comme moi - des capacités hors du commun. Ceux-ci vivent en clan au sein de leur Manoir abandonné dans une des régions les plus reculées de France. Et je les côtoie depuis, cherchant à comprendre qui ils sont, et surtout, pourquoi ils m’ont accueilli parmi eux ? Ce qu’ils me veulent ? 

J’ai bien essayé de leur poser des questions. Mais ils ne souhaitent rien dire. Progressivement, j’ai réalisé que de nombreux Secrets, que des Mystères insondables entouraient leur existence. Et à partir des années 1890, j’ai tenté de mettre à jour leur histoire, et ainsi donner un sens à ma présence parmi eux. De la Renaissance aux Croisades, de l’Espagne Mauresque à la Seconde Guerre Mondiale, de l’Afrique Noire aux Etats-Unis, j’ai réuni un certain nombre de fragments de leur Biographie. Je vous les livre ici...

Dominique Capo

Dominique Capo, 47 ans, chercheur en histoire, mythes, légendes, archéologie, ésotérisme, philosophie, astronomie, etc. Ayant étudié durant des années ces domaines à la Bibliothèque Nationale de France, j’ai également travaillé à l’Université Paris XIII, puis Paris VIII. Écrivain de récits à la fois historiques et fantastiques, gothiques et teintés de mythes et légendes du monde entier, de fantasy et d’horreur, se déroulant à toutes les époques de l’Histoire de l’Humanité. Ma Chronique des Semi-Immortels publiée ici est mon premier recueil de deux nouvelles ; d’autres suivront. J’ai également rédigé des articles sur l’actualité, la philosophie, la religion. Je suis actuellement en train d’écrire un livre sur les origines idéologiques et ésotériques du Nazisme.

Ô

de Irina DOPONT

Textes Courts (MUSIMOT ÉDITIONS) | Paru le 18/11/2016 | 5,00 €

Une musicienne sans instrument.

Une femme et un homme fantômes.

Ce texte évoque à la fois le miracle de la rencontre des corps et le vertige du vide. L’un et l’autre en écho, en silence aussi. En espoir peut-être.

Ô douleur, ô charnelle beauté…

Les silhouettes androgynes peintes par Marika Taoufiq, révèlent une force et une détermination, un mouvement de vie. Elles portent cette musique intérieure omniprésente dans l’écriture d’Irina Dopont.

Le silence dans la peau

de Claire TENCIN

Prose (TITULI) | Paru le 17/11/2016 | 15,00 €

Récit bouleversant d’une fille autour du corps silencieux de sa mère, soulevant de l’intérieur des problématiques cruciales de notre temps dans une écriture sans concession, ce texte relève d'une gnose débarrassée des "croyances" sociales.

Comme une fumée sous le vent

de Michel VAN DEN BOGAERDE

LE COUDRIER (LE COUDRIER) | Paru le 15/11/2016 | 16,00 €

Les temps sont durs, hélas ! Ce que nous avons cru immuable et que nous avons appelé civilisation se délite tous les jours. Le destin des hommes et des femmes de ce temps garde les invariants : la fin de l’histoire est pénible et le temps limité, mais il invente autant d’issues que de prisons. La poésie est là pour dire le mal comme le bien, elle est une forme polie de l’espoir ou du désespoir, assortie de contraintes purement littéraires qui en font le sel.
 
Qui sauf moi Qui meurt Décrira le monde Qui me survit ?
 
Qui dans le temps ou l’espace, ces contingences d’être Parlera de mon temps, de celui dans lequel je baigne, dans lequel j’écris Dans lequel je vis Dans lequel j’abandonne la nécessité d’exister ?

 
Qui dira l’inutile La folie et le bonheur de voir et d’entendre D’imaginer les cieux, d’être battu par l’histoire De vivre encore le lendemain ?
 
Qui dira que le vent Ou les nuages qu’il transporte Sont assez pour l’expérience d’être qui n’a nul but Mais des conclusions ?

Le Vol de Lucrèce

de Luce MARMION

Pavillon Noir (CORSAIRE) | Paru le 15/11/2016 | 14,00 €

Jamais Adrien Magadur n’aurait pu imaginer qu’une banale enquête sur le vol d’une oeuvre d’art le plongerait au fond de la folie destructrice, le précipiterait dans le vide…

Une peinture de grande valeur, Lucrèce, vient d’être dérobée chez un particulier parisien. Le portrait de la jeune Romaine, prête à s’enfoncer un poignard dans le sein, attise la convoitise d’un collectionneur idolâtre, mais aussi celle, plus surprenante, d’un cartel de narcos.

Avidité, cupidité, vénération fanatique pour l’art peuvent mener à des actes insensés, au crime.

À travers un imbroglio émotionnel, les acteurs du récit, personnages complexes et tourmentés, sont emportés dans un drame où se mêlent passion, amitié et trahison.

Chargé de retrouver le tableau de Cranach, Adrien Magadur, un privé à la déontologie douteuse, paiera de sa personne. Avec son âme-frère, un capitaine aux Stups du 36, il poursuit sa quête dans une atmosphère sombre et se laisse jusqu’au bout surprendre par de singuliers rebondissements.

Le Vol de Lucrèce est le premier thriller de Luce Marmion qui vit à Paris et consacre son temps à l’écriture.

 

L'Enfant aux cerises

de Jean-Louis BAUDRY

Essais sur l'art (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 14/11/2016 | 20,00 €

Le point commun à ces textes, à la fois nouvelles et brefs essais, est la familiarité, l’intimité dans lesquelles JEAN-LOUIS BAUDRY y apparaît avec les œuvres d’art et avec les artistes, jusqu’à ce que cette relation devienne une façon de vivre et de voir le monde à travers la création artistique. 
Il est rare, et tellement stimulant, de pouvoir se laisser entraîner par une lecture où le commerce avec l’art appartient de façon si subtile, si émouvante, au registre de l’autobiographie, là où se mêlent mémoire et imagination, là où les artistes réels et leurs œuvres cohabitent avec les artistes et les œuvres inventés par la littérature et appartenant à la fiction. Les intuitions de l’auteur, sa sensibilité, les mouvements de sa pensée, s’imposent avec le naturel souverain de la chose directement ressentie, vécue. La profondeur de ses analyses, de ses découvertes, tient paradoxalement à cette qualité de légèreté – à l’opposé du superficiel ou du frivole – qui se joue des coquetteries de l’étude académique et des entraves des protocoles savants.
Dans le bonheur de cette écriture, se réalise cet alliage si précieux du réel et de l’imaginaire, de la sensibilité et de la pensée, qu’on appelle la poésie.

Juin juillet peu importe

de Sarah CLÉMENT

Pas de côté (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 11/11/2016 | 5,00 €

Juin juillet peu importe fut, en 2002, le tout premier livre des éditions – en somme un véritable catalyseur. Petit format carré sans même de nom d’éditeur sur la couverture, tiré en typographie au plomb à 64 exemplaires, il était alors accompagné de deux photographies de Jean Yves Cousseau. Si nous le republions aujourd’hui, c’est qu’il continue de nous accompagner – et les quelques lecteurs qu’il a eus à l’époque –, qu’il n’est absolument pas soumis à l’actualité et qu’il pourrait même représenter l’esprit du catalogue.

Comme l’écrivait Sophia Mejdoub dans Le Cri de l’hélikon (décembre 2003), Juin juillet peu importe est « un texte-souffle composé dans des carrés parfaits, sans capitales ni ponctuation, qui s’ouvre sur un reflet du ciel et se referme dans un cri de silence, ou l’impossibilité de se taire ». Retour sur une expérience fondatrice, passage de l’enfance à l’âge adulte, un été « qui n’avait qu’à pas commencer », au cours duquel « autre chose aussi a commencé ». Peu de mots pour le dire mais si justement, d’une écriture sans aucun effet si ce n’est celui de la répétition des mots qui engorgent le crâne, parce que « tout se fond sans limites » afin de « tout graver tout garder ». Une petite forme, oui, mais ciselée et crissante comme un grain de sable que l’on ne cesse de rouler entre les doigts comme pour se rassurer.

La nuit t'a suivi

de Yannick TORLINI

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 11/11/2016 | 16,00 €

« aussi librement que tu l’as toujours appris tu es là tu te souviens de ces luttes tu te souviens de ce qui semble être un fossé entre deux mondes pourtant si proches tu te souviens que ton corps est toujours ton corps et restera ton corps tu te souviens que ta langue n’appartient pas aux masses innombrables mais à toi seul tu es là tu te souviens dans cette pièce où la nuit t’a suivi tu te souviens immobile dans cette pièce à l’heure où le reste s’effrite

ta langue n’appartient pas »

Honneur aux serrures

de Anne CALAS

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 11/11/2016 | 18,00 €

« Et c’est comme ça que ça marche = trompettes et
piston, excavations, rochers, gorges hérissées de
touffes, un torse d’homme exposé sur fond bleu
blanc, un flanc de femme, cinq fenêtres dans la
main et le froid vif, vent du nord brillant comme
un dieu semant la joie. Cieux tempérés et blanchis
à la chaux, drôles de pierres, drôle de type, drôle
de femme, exquise barbarie de la chose à pilon,
pavé plat comme une raie manta, ta main sur mon
cul rond, baies ouvrant sur la vallée, coteaux
rivière enfouie dans les gorges, profondeurs qu’on
ne voit rien de la route là-haut en surplomb de
l’observatoire = la grotte. »

Fantasqueries

de Jean-Pascal DUBOST

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 11/11/2016 | 17,00 €

« Courage, créons… contre les vents sombres et les intenses instances du temps… courage, créons… pour ou contre et avec… courage, créons… en cordem latin… courage, créons… avec le cœur faufilé dans l’esprit… courage, créons… crénom d’un Baudelaire… courage, créons… pour tout dire et plus que tout… courage, créons… croyons, crions, crayons… courage, créons… des sonates pour corbeaux, des villanelles pour loups, des menuets pour mules et mulets… courage, créons… sans budgets, sans subventions, sans comptes de résultat… courage, créons… le fait même de créer… courage, créons… sans autorisations préfectorales… courage, créons… des mots énergumènes… courage, créons… de l’insensé re-sensé… courage, créons… des pages blanches pleines de sens sur les mains… courage, créons… contre les «?tout ça c’est du manouche, c’est à fusiller?»… courage, créons… à hue et à dia et en ahans… courage, créons… quand bien même et malgré tout… courage, créons… à plein vide… courage, créons… et biffons, gommons, cliquons, recommençons… courage, créons… et n’ayons contre les mots les cœurs endurcis… courage, créons… sans jours de repos… courage, créons… en vieux français moderne courtoisement rustre… courage, créons… »

Inventaire, un souffle

de Julien SIMON

Chaos (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 11/11/2016 | 11,00 €

C’est en poète, et non en historien, que Julien Simon entend rendre la profonde humanité et le destin tragique d’une famille juive en Bretagne, les Perper, originaires de Roumanie, établis à partir de 1935 à Brasparts et à Plounéour-Ménez, où ils sont arrêtés par les gendarmes français en 1942, puis assassinés dès leur arrivée au camp de Sobibor en 1943.

Car la poésie est sans doute la seule à pouvoir user des mots hors du langage commun et, partant, à dire l’indicible… et peu importe que tel mot, telle phrase n’aient pas été prononcés, que telle pensée ne soit pas attestée : c’est un chant qui monte et nous permet d’entendre, de toucher véritablement à la ténuité d’une vie – à sa richesse et à son prix.

Ces petites formes bouleversent dans leur apparente simplicité, dans la scansion d’une voix, d’une langue intérieure. « Il y a le temps qui s’assombrit, les pierres qui entrent dans la nuit, les morts qui parlent et une chanson… » Il y a ce qui reste après inventaire : un souffle, « du vent et de la poussière ».

Intempéries

de Jean-Yves COUSSEAU, Sarah CLÉMENT, Eric AUDINET, Tom RAWORTH

Ligatures (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 11/11/2016 | 25,00 €

Intempéries, projet initié par Jean Yves Cousseau au début des années 1990 en grande complicité avec les auteurs, n’avait finalement jamais pu voir le jour. Sa pertinence, sa force font qu’aujourd’hui il semblait naturel de le publier dans la collection « Ligatures », à peine repris, dans la même complicité initiale. C’est en parfaite résonance que se situent les trois auteurs par rapport à la photographie de Jean Yves Cousseau. Si son univers forme une unité – ou continuité pourrait-on dire, tant l’artiste s’est déplacé au fil des années tout en visitant et revisitant toujours les mêmes thèmes (des photographies plus récentes ont rejoint les plus anciennes) –, il est ici décliné en trois séries permettant à chacun des auteurs de s’y immiscer avec sa voix singulière. Et ce sont alors quatre voix qui alternent pour dire le mauvais temps à l’œuvre de toute vie (intempéries), mots et images suivant le même fil tout en conservant leur autonomie ; résistant au temps qui ronge, à la fatalité, à la disparition ; se glissant pour cela dans les interstices de tout ce qui vit, bouge, se transforme – jusqu’avec intempérance (abus, excès, certes, mais également liberté excessive, souvent associée au langage…).

Le Chant de l'Odyssée

de HOMÈRE, Bruno DE LA SALLE

Littérature Orale (KANJIL) | Paru le 11/11/2016 | 35,00 €

Bruno de La Salle  raconte et chante L'Odyssée d'Homère

(extraits choisis).

 

Bruno de La Salle se consacre avec passion aux grands récits depuis 50 ans. En adaptant pour les dire les vers de l’Odyssée d’Homère, il met ce chef d’œuvre de Littérature Orale à la portée de tous, sans trahir sa dimension épique et poétique. 

Cette performance inoubliable, enregistrée durant trois nuits au Festival d'Avignon pour France Culture en 1991, immortalise un grand moment d’émotion partagée avec un maître de la littérature orale : près de 4000 vers de d'Homère scandés, psalmodiés comme au temps des antiques aèdes par un Maître de la Littérature Orale qui s'accompagne d'un cristal Baschet, en compagnie de 3 musiciens : Jean-Paul Auboux (flûte de l'Inde du Sud), John Boswell (percussion, tablas...), Alain Kremski (gongs, cloches, bols).

C’est d'abord pour la qualité orale et musicale des alexandrins, qu'il a choisi la traduction de Victor Bérard pour raconter les aventures d’Ulysse. Scandé, psalmodié, chanté à la manière des antiques aèdes, dans un espace musical qui amplifie sa puissance poétique (cristal Baschet vibrant sous les doigts du conteur, flûte indienne empreinte de spiritualité orientale, gongs, cloches, tabla), cet entegistrement du grand récit d'Homère embarque l'auditeur aux côtés du héros d'endurance, quel que soit son âge et ses origines.

 

Coffret 4 CD audio. Pour tous dès 10 ans.

Durée 4 heures,13 minutes.

Production KANJIL, 2009.  Nouvelle édition 2016.

La source au bout du monde

de William MORRIS

Fiction (AUX FORGES DE VULCAIN) | Paru le 10/11/2016 | 28,00 €

Rodolphe, le plus jeune fils du roi des Haults-Prés, s’enfuit de la maison paternelle pour partir en quête d’aventures et connaître la vie d’un chevalier errant. Chemin faisant, il apprend l’existence d’une source magique à l’eau miraculeuse et se met en devoir de la découvrir. Son épopée le mènera par-delà les citadelles des hommes, les forêts enchantées et les landes arides. Le jeune aventurier y rencontrera un grand nombre de figures extravagantes qui bouleverseront sa vision du monde, du Bien et du Mal, et de lui-même : de fiers bergers-guerriers défiant l’ordre établi, des brigands justiciers plus joyeux que des ménestrels, un mystérieux chevalier noir, un moine lubrique tout droit sorti des Contes de Canterbury, et une sorcière insoumise à la loi des hommes dont il tombera éperdument amoureux.
Grand roman d’aventures, ce texte est l’acte de naissance de la fantasy, croisement du roman d’aventures à la Walter Scott et du conte. Comme chez Swift, Voltaire ou Cyrano de Bergerac, l’aventure et le merveilleux deviennent dans ce roman les outils pour placer dans l’esprit de ses lecteurs les ferments d’une révolte nécessaire, éprise de liberté, d’égalité et de fraternité.

Eaux troubles

de Michel BAGLIN

Pierres écrites (PÉTRA) | Paru le 10/11/2016 | 16,00 €

Voile blanche sur fond d'écran

de Simone MOLINA

POESIE (LA TÊTE À L'ENVERS) | Paru le 10/11/2016 | 15,00 €

L’écriture de Simone Molina est née de l’exil et de l’hospitalité à la figure de l’étranger, et, avant l’exil, d’une guerre sans nom, aux multiples visages d’effroi.
Le poème fait bord à l’indicible. Il témoigne du côtoiement de la folie et de sa puissance créative, de ses belles évidences jetées au vent pour que surgisse une parole.


je ne voyais pas la route sinon la lumière
écrire trace et évidence
pour ne rien achever qui s’est ouvert je ne sais quand
écrire dans le bercement ou la stridence
cris affolements muets
foulard de soie posé où surgira la voix
au creux de la poitrine
un jour ça se détache
lambeaux fragments copeaux
l’outil flamboie
et ouvre le passage


Poète, Simone Molina a publié des livres d’artistes, mais aussi, dans diverses revues, des nouvelles et des poèmes.
Psychanalyste, elle est l’auteur de Archives incandescentes : écrire, entre la psychanalyse, l’Histoire et le politique, ouvrage sur le traumatisme et l’écriture littéraire, préfacé par Benjamin Stora. Elle a publié récemment La Cité de la pierre qui pleure, dans Une enfance dans la guerre – Algérie 1954-1962, sous la direction de Leïla Sebbar, éditions Bleu-autour, 201 6.

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