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l'autre LIVRE

Parutions récentes et à venir

Le rêve du centaure : entretiens Pasolini-Duflot

de Jean DUFLOT, Pier Paolo PASOLINI

hors collection (A PLUS D'UN TITRE) | Paru le 28/02/2016 | 20,00 €

P-P-P : 

  « Celui qui consent à l’interview n’est plus un homme normal : il se retrouve dissocié, objectivement et subjectivement, et à proprement parler schizoïde. De surcroît il est subjectivement et objectivement ridicule. On n’interviewe pas — si ce n’est dans un but très vulgaire, pour la télévision, par exemple — le premier quidam venu, au demeurant capable de la plus extrême dignité. En revanche un homme « arrivé » a déjà perdu beaucoup de sa dignité. La superposition de sa « figure » publique et de sa « figure » privée exige des soins particuliers qui finissent toujours par être dégradants.

  Or je me suis toujours efforcé d’ignorer que je suis également une figure « publique », avec les devoirs que cela entraîne. Je me suis toujours conduit le plus mal possible, c’est-à-dire comme je le voulais. Mais ce fut plus fort que moi : une sorte d’autorité abominable que l’on m’attribue, au besoin même controversée, m’investit tout à coup et s’empare de toute ma vie ; je m’en avise, avec dégoût, surtout au cours des interviews, c’est-à- dire quand on m’interroge comme on consulte un prêtre, non sans quelque mépris — inconscient sans doute — du consultant. Dans ce rapport oral qui s’établit entre l’interviewer et moi il se passe quelque chose de monstrueux : les opinions que j’exprime — ni plus ni moins courantes que les autres — sont élevées a priori et de façon artificielle à un niveau supérieur, promues à la qualité d’« échantillons », présentées dans la perspective frontale d’une carte hagiographique ou holographique qui comprend tous les « arrivés », même les plus innocents. »

LA PART DE FRAGILITÉ

de GERMONT

Éditions de la Coopérative (COOPÉRATIVE (ÉD. DE LA)) | Paru le 22/02/2016 | 18,00 €

« Par moments je le regardais, silencieux et figé, et j’aurais cru pour un peu qu’il ne faisait pas partie de la compagnie tapageuse qui l’entourait, qu’il était une simple image, une projection, qui sait, de quelque messager d’une galaxie lointaine apparaissant en trois dimensions. »

La vie de Marc, un homme d’affaires rationnel et conventionnel, semble placée sous le signe du succès, ce qui n’empêche pas une profonde insatisfaction intérieure. Sa rencontre avec Damien le met soudain face au bonheur, mais aussi à sa fragilité. Confronté à l’injustice du destin, saura-t-il défendre son amour ? Il faudra l’intervention d’une femme pour lui ouvrir la possibilité d’une vie meilleure.

Ce roman, où l’émotion et la beauté affleurent à chaque page, peut être lu aussi comme une fable sur les carences et le défaut d’harmonie du monde contemporain, et sur la manière dont il est possible à chacun d’y porter remède en changeant sa vision de la réalité. Explorer l’entrespace, cette dimension essentielle de l’existence humaine, telle est l’aventure qui s’offre ici au lecteur


Germont est né en 1961. Les éditions de la Coopérative ont entrepris la publication de son œuvre en 2015 avec ses Sonnets.

Aristote, Heidegger, Pessoa : l'appel de l'anthropologie

de Albert PIETTE

Anthropologiques (PÉTRA) | Paru le 15/02/2016 | 16,00 €

Aristote, Heidegger, Pessoa : trois lectures qui ont accompagné Albert Piette ces dernières années. Il y est question de singularité, d’existence et de réalité, pour chercher une anthropologie qui aurait son « objet », et qui ne serait pas celui d’autres disciplines. Celui-ci ne serait pas une partie de l’être humain, ni un ensemble d’êtres humains. Ce serait l’existence des hommes, des unités individuelles ou des volumes d’être. Aristote est posé alors en fondateur de l’anthropologie, plutôt qu’Hérodote habituellement placé en tête des histoires de l’anthropologie (sociale et culturelle). Théories, thématiques et méthodes se précisent au fur et à mesure de la lecture de ces trois auteurs qu’Albert Piette interprète à partir de sa quête d’une anthropologie empirique et théorique.

 

Albert Piette est Professeur au département d’anthropologie de l’Université Paris Ouest Nanterre et membre du Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative (CNRS).

Des jours, en s'en allant

de Marcel MIGOZZI

L'Oiseau des runes (PÉTRA) | Paru le 15/02/2016 | 12,00 €

Je le devinais, sais.

La blessure précède le bonheur, le suit.

 

S’enténèbrent les échecs

Et les regrets, lichens humains.

Seins blets, la main

Renonce, automne, déjà soir.

 

Mais sous les feuilles d’un figuier à filles

Se détache le souvenir

D’une poitrine perlée sous la laine.

 

Marcel Migozzi est né à Toulon, rue de la Fraternité, dans une famille ouvrière d’origine corse. Il lui restera toujours fidèle. Instituteur et poète, il a fondé son écriture sur le regard rapproché du silence, sur l’exigence sereine d’un mieux à vivre ou à mourir dans la fertilité de mots rabotés, sarclés, dépaysagés et sensible à l’humus comme à l’humain. Son œuvre a été célébrée par les prix Jean Malrieu, Antonin Artaud et Des Charmettes/Jean-Jacques Rousseau.

Ecrits pour voir

de Maryline DESBIOLLES

Essais sur l'art (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 12/02/2016 | 20,00 €

L’ensemble des textes écrits par Maryline Desbiolles (parus pour la plupart dans des catalogues ou revues, ou inédits) sur l’art, autour de l’art, à partir de l’art est ici réuni : une première partie rassemble les approches les plus réflexives sur la création ; dans le second chapitre les textes s’articulent autour de deux thématiques chères à l’auteur : l’Italie, la cuisine ; le troisième chapitre réunit les essais et poèmes consacrés aux sculptures de Bernard Pagès ; sont ensuite regroupés les essais consacrés à des artistes ou des œuvres ; le volume se clôt enfin sur des œuvres de fiction dont l’élément déclencheur de l’écriture fut la fréquentation d’œuvres plastiques.

 

Extraits, détails :

http://editionslateliercontemporain.net/collections/essais-sur-l-art/article/ecrits-pour-voir

Les Exigences de l'émotion

de Pierre BONNARD

Écrits d'artistes (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 12/02/2016 | 20,00 €

Au sommaire, de brefs textes d’hommages à Renoir, Odilon Redon, Signac, des réponses à des enquêtes comme en faisaient les revues d’art de l’entre-deux-guerres (sur « la peinture française d’aujourd’hui » ou « les problèmes de la peinture ») ou encore des propos rapportés par des journalistes et visiteurs de ses ateliers à Deauville ou au Cannet.
Enfin, est réédité pour la première fois un ouvrage composé par Bonnard, durant la guerre, de textes et de dessins : « Correspondances ». Un recueil de souvenirs déterminants. Bonnard l’a conçu sous la forme originale de lettres manuscrites et illustrées.

 

Extraits, détails :

http://editionslateliercontemporain.net/collections/ecrits-d-artistes/article/les-exigences-de-l-emotion

Deux ans de vacances et plus

de Luc-Michel FOUASSIER

QUADRATURE (QUADRATURE) | Paru le 10/02/2016 | 15,00 €

Qu’il s’agisse de participer à une course d’endurance, de mettre le point final à un roman, de retrouver les héros de son enfance, de parvenir au terme d’un repas affligeant, de refaire le voyage de noces de ses parents, de séduire Isabelle Adjani ou d’accompagner son meilleur ami au cimetière, la tâche s’avère à chaque fois difficile. Pourtant, les personnages de ces sept nouvelles sont décidés. Ils iront jusqu’au bout.

Luc-Michel Fouassier vit en région parisienne. Deux ans de vacances et plus est son troisième recueil après Histoires Jivaro et Les hommes à lunettes n’aiment pas se battre parus aussi chez Quadrature. Il est également l’auteur de plusieurs romans.

 

Exode

de Bernard DILASSER

Romans (TITULI) | Paru le 10/02/2016 | 16,00 €

Exode est le récit d'un départ. Non vers quelque terre promise, sans doute, mais vers ce que d'aucuns appellent le Réel. C'est le trajet d'un homme qui renonce, au prix d'une sorte d'ascèse, à l'univers fusionnel dans lequel il vivait avec sa toute-puissante logeuse, pour accéder non seulement au désir mais, délaissant les délices inconsistantes du possible, à l'unicité d'un monde qui s'ouvre à lui, à la fin de son périple, "comme s'écartent les battants d'une porte".

A la méridienne

de Jeanine SALESSE

L'Oiseau des runes (PÉTRA) | Paru le 10/02/2016 | 14,00 €

À travers l’automne, l’impatience du printemps, déjà. La force qu’il remue pour planter mes phrases dans la page en bulbes fertiles, dégage un sourire dans le jour morne.

Le regard erre par là-haut. Jamais les pas ne s’y égarent. Ceux de ta mère filent entre les fruitiers, se perdent dans les effluves affaiblis des roses. Regarde : elle cueille des physalis, ravie de ce rouge orangé sous les pommiers. Le jardin en flamberait comme longtemps il s’est couvert de la cendrée d’une vivace infatigable. Le silence bruit des pas en allés. On continue de s’émerveiller : le rouge nous régénère.

 

Jeanine Salesse vit dans le Val-de-Marne où elle a exercé la profession d’institutrice avec passion. Elle se met à l’œuvre après de longues randonnées familiales ou solitaires. Ses pas vibrent de mots, de souvenirs, d’échos enchâssés dans le mouvement, celui d’écrire et celui de marcher. Elle a publié, à ce jour, de nombreux recueils dont le plus récent : L’épaule du paysage chez Tarabuste. Des anthologies ont souligné sa présence poétique. Elle a été l’invitée de la Biennale des poètes en Val-de-Marne.

Océans

de Jean-Paul LE BIHAN

Omphalos (PÉTRA) | Paru le 10/02/2016 | 15,00 €

 Les jupes de la mer

 Ont engendré le monde

 

D’océans de terre, en océans de mer, Jean-Paul Le Bihan, professeur et archéologue, fouille le limon des mots dans ses premiers poèmes. Son parcours oscille des montagnes de l’Altaï à sa terre bretonne d’origine où l’île d’Ouessant occupe une place prépondérante. Fervent de peinture et de littérature, il nous offre un panorama de paysages et de réflexions qui se teinte, dans les heures de veille, au profond de la nuit, d’un humanisme qui nous interroge et nous retient.

Le Village suisse

de Avétis AHARONIAN

Altérités (TURQUOISE) | Paru le 10/02/2016 | 22,00 €

Que peut bien penser un Arménien révolutionnaire, à l’aube du XXe siècle, en découvrant la Suisse ?

 

L’auteur, issu du milieu rural arménien, confie, dans une vingtaine de lettres, ses impressions et réflexions au fil de ses découvertes dans les villages suisses.

 

À travers son regard oriental sur une société occidentale, il dépeint le contraste extrême entre les deux villages. Il guide son lecteur dans un voyage entre idylle suisse et désarroi arménien, révélant le quotidien de deux modes de vie opposés. Cette œuvre constitue, grâce à son approche ethnographique, une riche source d’informations historiques.

 

Révolutionnaire en quête des principes conducteurs qui mènent à la civilisation, l’auteur prend la Suisse comme modèle afin d’exhorter son peuple au progrès. Sa réflexion, de dimension universelle, s’attache aux questions de l’évolution de la civilisation et du heurt entre Orient et Occident. « Le Village suisse » se propose à tout un chacun comme un (r)appel à la Civilisation que Aharonian concevait comme une aspiration à la justice, à la tolérance, à la xénophilie et à l’humanisme.

 

Avétis Aharonian (1866-1948) : écrivain prolifique, figure politique emblématique, était membre de la Fédération révolutionnaire arménienne. Il défendit la cause arménienne dans les congrès internationaux et fut élu président de la Première République d’Arménie (1918-1920). Sa vie durant, il aspira à apporter à son peuple prospérité, liberté et indépendance.

Chroniques du purin

de Marc DELOUZE

fonds proses (L'AMOURIER) | Paru le 10/02/2016 | 16,00 €

Retiré dans sa campagne pour écrire, le narrateur écoute en lui battre le sang des morts. Ce sont eux qui le font parler.
Certes, ce n’est pas lui qui se retrouve à Westerbork avec Etty Hillesum. Ni dans le ghetto de Varsovie avec Yitskhok Katzenelson. Ni sur le pont de Brest-Litovsk sur les traces de Margarete Buber-Neumann. Ni à Auschwitz en compagnie d’Imre Kertész. Ni à Hiroshima aux côtés de Tôge Sankichi. Ni dans la Kolyma dans l’ombre de Varlam Chalamov. Ni sous les roues d’une auto à Ostia avec Pier Paolo Pasolini.
Ce n’est pas lui – ce ne sont que ses mots. Réunis dans un livre qui n’est que l’ombre portée d’une réalité qui n’en finit pas de nous escorter, et qu’il s’obstine à vouloir nommer, peser, interroger.
“ Sont toujours là les en-allés. Pas question d’en faire son deuil. Jamais. Sont toujours là. Ils ne “ revivent ” pas. Ils vivent. En nous, en vous, en moi.  Quand ma bouche s’ouvre et qu’en surgit un peu de leur parole, ma joie m’étoufferait presque. Mais cela ne fait pas mon bonheur pour autant.” M.D.

CLANDESTINES

de Christine DEROIN

D'une fiction, l'autre (CHÈVRE-FEUILLE ÉTOILÉE) | Paru le 08/02/2016 | 15,00 €

Une vieille dame, repliée sur elle-même et méfiante par expérience, se retrouve la seule personne à la peau blanche dans son immeuble du 18ème à Paris.?
Deux personnes vont surgir dans sa vie, Diaminatou, une petite fille africaine à la recherche de sa mère disparue et Idiatou, une jeune femme malienne, sans papiers. 
Une clandestine.
Une amitié naîtra-t-elle entre ces personnes ?? 

Avec son écriture coup de poing, Christine Deroin fouille dans l'âme humaine qui, si elle n'est  pas toujours noire, est rarement immaculée.

LE VOYAGE DE M. DE BALZAC A TURIN

de Max GENèVE

Serge Safran (SERGE SAFRAN ÉDITEUR) | Paru le 04/02/2016 | 16,90 €

En juillet 1836, le couple Guidoboni-Visconti propose à Balzac de les représenter à Turin, tous frais payés, pour une affaire d'héritage. Cela tombe à pic : l'écrivain est ruiné après la liquidation La Chronique de Paris. 

Pour l'accompagner, l'auteur du Lys dans la vallée - le roman vient de paraître -, recrute un jeune page : Marcel. Habillée en homme, mariée, mère de famille, elle s'appelle en vrai Caroline. Et, fatalement, se noue une intrigue amoureuse d'un genre très particulier. 

Roman à la sulfureuse malice et discrète érudition, Le Voyage de M. de Balzac à Turin succède à Virtuoses et au Jeune homme qui voulait ralentir la vie chez le même éditeur. 

Le temps presse

de Dany MAUREL

Nouvelles (EDITIONS DU PETIT PAVÉ) | Paru le 01/02/2016 | 20,00 €

Trois nouvelles, trois personnages...
le temps n’en fait qu’à sa guise.

Si « le temps presse » pour Lucien, qui redoute le moindre retard jusqu’à l’obsession, il galope, parfois en arrière, dans « la trente-troisième », où la vieille Marguerite mène une vie particulière, et pour Hélène, il stagne dans d’étranges « croissances estivales ».

Lettre à un jeune paroissien

de Jean-Michel AUBEVERT

Coudraie (LE COUDRIER) | Paru le 01/02/2016 | 18,00 €

Je terminais mon précédent recueil, Journal d'un départ, entre deux départs et deux retours de Bretagne, plus pour moi voyage dans le temps que dans l'espace, retour sur une mythique Brocéliande traversée de présences, où le gui se rappelle encore aux druides, quand je me trouvai renvoyé à un âge antérieur comme par un puits néanti. En ce pays, il existe un village nommé Néant sur un chemin de Folle Pensée. On y croise le visage des fées à la traversée de leur étang en des lieux-dits dédiés au rêve. ....... La jeunesse, non celle, rêvée, qui fut la nostalgie de mon existence, la bienheureuse qu'ont bercée les marraines, qu'ont bénie les fées, mais la réelle, l'atroce adolescence sous des auspices féroces, me revint à l'esprit. Ce fut comme un tapis de mémoire où je dérapai, à moins qu'il ne fût tapis rouge dérobé sous mes pieds. J'en vis se dérouler le tapis devant moi comme des marches en bas desquelles j'étais ramené à mesure que je tentais de les gravir, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que cendres de ces espérances qu'on place dans l'enfance. Les évènements s'enchaînèrent dans mon esprit comme le deuil d'une jeunesse retrouvée, peut-être mort-née. Avais-je la moindre chance d'entrer dans la danse de l'existence comme au don d'une vie? Pour peu que j'entre dans l'espérance, on m'en ôterait la présomption, en sorte que je fus précipité dans l'exclusion et la négation...

Les eaux-delà du Danube. Etudes d'ethnologie balkanique

de Marianne MESNIL, Assia POPOVA

Sociétés et cultures post-soviétiques en mouvement (PÉTRA) | Paru le 28/01/2016 | 28,00 €

Après l’effondrement du Bloc soviétique, il a été beaucoup question des Balkans, que ce soit à travers l’image resurgie de la « poudrière » et des horreurs de la guerre, ou celle de cette « autre Europe » candidate à l’adhésion à « l’Union ». Mais le terme même de « Balkans » suscite des interrogations et controverses sur la définition, tant géographique que culturelle, qu’on en donne.

Dans ce livre, on a tenté de dissiper quelques stéréotypes en abordant la « question balkanique » par une approche ethno-anthropologique et à travers les thèmes les plus variés, pouvant aller de simples objets du quotidien (un four mobile, un ustensile servant à faire le café), aux récits paysans sur l’origine d’animaux ou de fleurs. Et, par ailleurs, en prenant en compte la dimension historique de ces mêmes régions, on a voulu mettre en valeur certains traits communs donnant lieu à une « culture balkanique » qui affirme sa spécificité face à l’Occident.

 

Marianne Mesnil a reçu une formation d’ethno-anthropologue à l’Université Libre de Bruxelles. Elle est spécialisée dans l’étude de la Roumanie où elle s’est rendue pour la première fois comme étudiante, en 1967. Elle a ensuite fait de nombreux séjours sur le terrain durant toute la période marquée par le régime de Ceauce?cu. Elle est aujourd’hui professeur honoraire de l’ULB où elle a enseigné l’anthropologie de l’Europe.

Assia Popova a suivi un enseignement à l’École de Linguistique et d’Ethnologie de Sofia et de Moscou et a complété sa formation d’anthropologue à Paris où elle a été chercheur au CNRS.

Les deux auteurs se sont rencontrées dans les années 1980 sur ce terrain commun de l’ethno-anthropologie des Balkans. Dès ce moment, elles ont élaboré le projet d’une étude comparative de ces régions. Les eaux-delà du Danube présentées ici sont, pour une bonne part, le résultat de cette recherche commune.

Le spectre de Thomas Bernhard

de Cyril HUOT

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 27/01/2016 | 20,00 €

Cette nuit le spectre de T.B. est venu me visiter, et il m’a dit, il y a toujours eu un total malentendu entre le monde et l’artiste, quand chaque coup mortel que veut porter l’artiste au monde est un coup mortel que l’artiste se porte à lui-même, chaque fois que l’artiste cherche à blesser à mort le monde, c’est lui-même qu’il blesse à mort, chaque fois qu’il veut planter la lame acérée, vengeresse, de son esprit dans la poitrine du monde, c’est dans sa propre poitrine qu’il la plante, chaque fois que l’artiste veut se venger du monde c’est sur lui-même qu’il se venge, le monde n’a jamais compris que chaque ligne que j’ai écrite contre lui était une ligne écrite contre moi-même, chaque mot écrit pour le tourner en dérision, était un mot écrit pour me tourner moi-même en dérision, chaque mot écrit pour le fustiger et le ridiculiser, était un mot écrit pour me fustiger et me ridiculiser moi-même, dans tout ce que j’ai entrepris contre le monde, je n’ai jamais entrepris que de me blesser à mort moi-même, dans tout ce que j’ai entrepris pour peindre le monde, je n’ai jamais d’abord peint que moi-même, le monde n’a jamais compris que je n’ai jamais fait que des autoportraits les uns après les autres, chacun de mes livres est un autoportrait, chacune de mes pièces est un autoportrait, dans chacun de mes livres comme dans chacune de mes pièces, je me mets moi-même en jeu, l’artiste ne saurait blesser à mort le monde sans se mettre lui-même en jeu et sans y laisser sa peau, le monde ne comprend pas que l’artiste qui veut sa peau n’a d’autre choix que d’y risquer toujours follement, délibérément, sa propre peau, se blesser soi-même à mort dans ce combat mortel perdu d’avance avec le monde, voilà ce que veut l’artiste, voilà ce que j’ai voulu…
 

ce peu de soi

de Michel BOURçON

POESIE (LA TÊTE À L'ENVERS) | Paru le 25/01/2016 | 16,00 €

Nous n’avons d’yeux et d’oreilles que pour l’imperceptible. Si, à coups de becs, les oiseaux déchiraient le ciel, nous pourrions voir ce qui est vraiment derrière le bleu, comme nous pourrions comprendre ce que le vent confesse aux feuilles des marronniers.

 

Michel Bourçon est né à Nevers où il vit et travaille. Il a publié une trentaine de recueils de poésie, parmi lesquels Les feuilles tombent même au printemps, Pratique de l’effacement, C’est la mer, Et ainsi les arbres, Les rues
pluvieuses n’iront pas au ciel
, Jean Rustin, la vieéchouée. . .
couverture : © fragment de peinture de Renaud Allirand

Livre de papier

de Guillaume BASQUIN

Chant (TINBAD) | Paru le 20/01/2016 | 21,50 €

À l’heure de la plus grande folie technologique, un narrateur lit, regarde des œuvres d’art, visionne des films avant disparition, écoute des musiques, se déplace très vite dans le temps et dans l’espace réel. Il nous livre ses pensées, résultat de ses voyages. Puisque les hommes marchent presque toujours dans les voies frayées par d’autres, et procèdent dans leurs actes par imitation, un jeune écrivain prudent doit toujours commencer par des voies frayées par de grands auteurs, et imiter ceux qui ont été excellents, afin que, si son talent n’y parvient pas, il en garde au moins quelque odeur : « Nos styles sont désormais des réminiscences. » Tout est représenté en grand style, mais sans quitter le réel authentique. Rien d’inventé ou bien d’imaginaire, de refait afin de vous mieux plaire. Ce que je vous montre est partout à l’œuvre : le drame de l’imprimé qui a vécu !
 

Entretiens avec Alain Veinstein

de André DU BOUCHET

Littérature (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 18/01/2016 | 20,00 €

Ce recueil des entretiens qu’André du Bouchet donna à Alain Veinstein, de 1979 à 2000, le dernier ayant été enregistré quelques mois avant sa mort, eurent pour destination (à l’exception de deux d’entre eux publiés dans « L’Autre journal » et « Libération ») différentes émissions de France Culture : « Les Nuits magnétiques », « Poésie ininterrompue », « Surpris par la nuit », « Du jour au lendemain »… C’est ici pour la première fois que nous donnons leur retranscription.

André du Bouchet parlait avec Alain Veinstein sans souci des circonstances particulières de l’enregistrement – reconnaissable entre toutes, les lecteurs peuvent aujourd’hui retrouver sa voix. 

 

Chez ce poète qu’on a souvent considéré comme obscur, hermétique, je n’ai jamais vu que de la clarté, « la clarté poussée à son extrême », comme il le disait du Coup de dés. Une clarté qui m’a toujours paru illuminer dans un même mouvement sa relation aux mots et aux autres, comme à toutes choses de ce monde.
(…)
Toute son œuvre invite à s’interroger sur le sens des mots et leur valeur d’échange pour ceux d’entre nous qui nous soucions encore d’avoir quelque chose à partager. Le poète est confiant en une parole individuelle qui ne serait qu’un moyen d’accéder à une langue commune dès lors que chacun prend sur soi ce qu’il lit. Et pour cela, nul besoin des bavardages flamboyants de la prose : quelques mots suffisent, toujours les mêmes, et sans cesse repris, comme s’ils étaient tracés pour la première fois. Le mouvement de l’écriture fait feu de l’infini et, tout à la fois, de l’inachevé. Il suffit au fond d’une image, d’un espace, de livre en livre resserré, d’un dehors de montagne battu par la lumière, pris dans des blancs qui n’ont pas toujours été admis par les lecteurs, alors qu’ils les invitent à donner une voix à ce qui reste silencieux. Loin d’être hermétique, incommunicable, abrupte, comme on l’a si souvent répété, la poésie d’André du Bouchet, dans la violence de son dénouement, autrement plus convaincante que la violence de l’excès, tente de restaurer une relation grâce à laquelle nous avons le sentiment, alors que tout fait défaut, que tout soudain nous est donné et que nous vivons plus pleinement encore. Elle est mouvement d’un retour vers soi.
(…)
Le mot relation me paraît central s’agissant d’André du Bouchet. Relation à la langue, qui est celle d’un ordre face au démesuré. Quelques mots pris dans la banalité même, collant de près à la réalité telle que l’appréhende tout un chacun, mais des mots détournés au point de n’être plus reconnus par ceux qui les emploient couramment. Il opposait la relation à la communication qui envahit aujourd’hui complaisamment les discours sans jamais vraiment passer à l’acte.

Alain Veinstein

Ouvrage publié en partenariat avec l’I.N.A., Institut national de l’audiovisuel.

 

Extraits, détails :

http://www.editionslateliercontemporain.net/collections/litterature/article/entretiens-avec-alain-veinstein

 

 

Écrire à vue

de Jacques MOULIN

Essais sur l'art (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 18/01/2016 | 20,00 €

Entrer sans effraction dans la vérité de leur monde. Prendre langue avec. À la lettre sans heurt. S’ouvrir au registre des lieux dans le foyer des couleurs la géométrie du trait l’élan des volumes le geste d’espace. Pénétrer l’écran des neiges celles de l’œil tenu dans son blanc. Incapable de se grandir avant que de se regarder par le dedans. Une attente en allée vers leur monde depuis là.
 

Poèmes et essais à propos des œuvres de Charles Belle, Véronique Dietrich, Jean-Louis Elzéard, Ann Loubert…

 

Extraits, détails : 

http://editionslateliercontemporain.net/collections/essais-sur-l-art/article/ecrire-a-vue

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