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l'autre LIVRE

Parutions récentes et à venir

Hors-zone

de Aurore BENAMOU

LE COUDRIER (LE COUDRIER) | Paru le 01/06/2023 | 18,00 €

Dans le langage propre aux parachutistes, « Hors-zone » désigne un atterrissage n'ayant pas lieu dans la zone initialement prévue. Un atterrissage raté, en quelque sorte… Ce recueil de poèmes est dédié à la mémoire d'un proche de l'auteure, jeune parachutiste français au Liban dans les années '80, traumatisé par son expérience militaire. Pour lui, le retour à la vie civile s'est effectué « hors-zone »... La guerre ne relâche pas facilement son emprise sur ceux qu'elle ne tue pas.

Le médaillon

Étrange réceptacle

aux ornières du monde

Un médaillon porcelaine

se prend à rêver

en pavillon de lumière

Il fait du vent

au jour suivant

dans l’interligne de la plaque

Pourtant

À fleur de stèle

ton nom prompt à sécher

Etoiles perdues

de Camilla CEDERNA

POESIE (LA TÊTE À L'ENVERS) | Paru le 25/05/2023 | 18,00 €

Comment ne pas être interpellé par l'élan vital qui se dégage des poèmes de Camilla Cederna ? Amour, douleur, colère, désenchantement, joie, espoir indéracinable... Autant de thèmes entrelacés.

Par la beauté vibrante de son écriture, la poète transforme les expériences douloureuses en occasions dde renaissance et de création.

La vie est là. Magnifiquement là.

Te souviens-tu des orchidées ?

Te souviens-tu ?

Des cris des anges

Et des muettes

Des pas perdus

Des battements d'ailes

Qui ébranlent

La nuit ?

Je t'aime Histoires en déséquilibres

de Veronique CASTANYER

Nouvelles (5 SENS) | Paru le 23/05/2023 | 13,00 €

Parce que l’on voudrait que jamais rien ne s’arrête, ce livre dit notre fragilité à aimer, notre fragilité à être, nos peurs. Mais aussi nos rires, des mains qui se touchent et des derniers baisers, des avions que l’on prend pour s’échapper ou revenir, des envies, trop de je t’aime, jamais assez. Et puis des larmes et de vraies morts. Ce livre raconte la vie, celle que l’on m’a racontée, celle que j’ai inventée, celle qui me touche chaque jour dans sa vulnérabilité, celle qui dit l’amour, surtout.

Veronique Castanyer

Auteure, comédienne, et metteuse en sce?ne, Veronique Castanyer pratique le seule en sce?ne depuis plus de 30 ans. Au théâtre, elle donne voix et vie à ses interlocuteurs intérieurs, personnages un peu fous, un peu fragiles, pétris d’une tendresse et d’une fausse nai?veté aussi dro?les qu’émouvantes. Aujourd’hui, Veronique Castanyer a eu envie de poser là ses mots et ses histoires, de les tenir dans ses mains tout simplement.

La porte aux losanges

de Nicole CHAPPE

Jeunesse (5 SENS) | Paru le 23/05/2023 | 15,00 €

Flo, Elsa, Hugo et Max sont invités dans la nouvelle maison de leur ami Ralph, un génial inventeur. Ils vont de surprise en surprise, ravis par ses dernières découvertes : ici, des bulles servent de lampes pour éclairer la pièce ; là, les pages d’un livre tournent en suivant le mouvement des yeux... Les choses se compliquent quand Ralph leur présente d’étranges miroirs qui permettent de voyager à une vitesse jusque-là inconnue. Ses explications sont tellement étonnantes que personne ne le croit... L’inventeur serait-il devenu fou ? Flo se souvient alors d’une porte couverte de losanges qui pourrait bien avoir des pouvoirs semblables à ceux des miroirs et décide de la retrouver. Toute l’équipe la rejoint pour tenter de percer le mystère de la fameuse porte mais ils ne sont pas les seuls à s’y intéresser. Qui sont donc ces personnes et que veulent-elles ? Ralph et ses jeunes amis sont loin de se douter de ce qui les attend...

Nicole Chappe

Née à Tulle, en Corrèze, Nicole Chappe est l’auteur de plusieurs romans pour les enfants et de contes pour les plus jeunes. Passionnée dès son plus jeune âge par la lecture, elle aime inventer ses propres personnages auxquels elle fait vivre de formidables aventures.

Le funambule

de Frédéric SURGAN

Coup de coeur (5 SENS) | Paru le 23/05/2023 | 20,00 €

Lisette a fui la France dès la fin 1945 pour s’installer en Louisiane avec l’espoir d’y entamer une nouvelle vie, emportant avec elle un lourd secret. Ses deux fils, Lanny et Roly, ont grandi là, comme à l’écart, entre les méandres du bayou Teche et le lac Fausse Pointe. Quand, au printemps 1959, Lisette disparaît dans des circonstances troubles, Roly s’engage sur une route de plus en plus inquiétante pour découvrir ce qui est arrivé à sa mère et que justice soit faite, au grand dam de Lanny, pour qui la quête de son frère devient une forme de cauchemar dans lequel il redoute de basculer. Il semble bien cependant que Lisette ne soit pas la seule à avoir fait le voyage en Louisiane au lendemain de la guerre...

Frédéric Surgan

Frédéric Surgan est né à Nantes et est juriste de profession. Après plusieurs manuscrits inédits, il publie en 2017 chez 5 Sens Editions un premier roman, Avant que les ombres s’enfuient. À la fois sombre et drôle, sur fond d’enquête sur l’histoire familiale, il sera récompensé en 2019 au salon du livre de la Krutenau à Strasbourg. Le funambule, thriller psychologique et historique, est le deuxième roman qu’il publie.

Le mythe transhumaniste

de Mehdi BELHAJ KACEM, marion DAPSANCE

Tinbad-essai (TINBAD) | Paru le 23/05/2023 | 16,00 €

La question, très simple, que nous nous posons ici est la suivante : que reste-t-il d’humain dans nos sociétés covidistes ? En référence au classique philosophico-politique de Philippe Lacoue-Labarthe et Jean-Luc Nancy, Le mythe naziLe mythe transhumaniste entend sonder les présupposés métaphysiques de la “politique Covid” qui aura été menée pendant près de trois ans en Occident et ailleurs dans le monde. Or, ces présupposés renvoient tous sans exception à une idéologie bien précise, qui se tient à l’arrière-fond de toute la “psychose Covid” : le transhumaniste. Scientiste, hygiéniste, eugéniste et totalitaire, cette “pensée” des élites oligarchiques qui, derrière les gouvernements, les institutions et les grands médias, tirent les ficelles, est en effet encore pire que ce qu’aura été le délire hitlérien; et risque de faire courir l’humanité à sa perte, le plus littéralement du monde. Il est donc non seulement urgent, mais vital, d’en déconstruire les origines et les articulations conceptuelles essentielles?; ce que Marion Dapsance et Mehdi Belhaj Kacem s’astreignent à faire, avec une belle énergie et abnégation. 

 

Fabrication du garçon

de Léo FOUQUEY

l'Appel du large (ABORDO) | Paru le 22/05/2023 | 9,00 €

En poèmes courts, abrupts, haletants, Fabrication du garçon procède de la nécessité de dire le passage à l’âge de jeune adulte.
Toi, moi, lui, iel, ce garçon pourrait être chacun, traversé par une nébuleuse de forces, des plus élémentaires aux plus métaphysiques, déclinant la poésie du lien dans toute son amplitude, amicale ou familiale, jusqu’à l’incandescence sexuelle et amoureuse.

Les Enfants masqués

de Thibault MARTHOURET

Quan Garona monta (ABORDO) | Paru le 22/05/2023 | 15,00 €

Les enfants masqués lèvent les yeux.

Ils rêvent de filer par un des portails bleus
entre deux nuages, vite refermés 

par des courants mystérieux 
que nos peaux nues ne soupçonnent pas. 

Même bleu, 
le vide reste le vide. 

Même vide, 
le bleu reste le bleu.

Mais alors, qu’est-ce qui déferle dans la mer ?
 

Martienne ?

de Janine TEISSON

D'une fiction, l'autre (CHÈVRE-FEUILLE ÉTOILÉE) | Paru le 12/05/2023 | 17,00 €

Elle est attentive aux mots. Ceux qui tombent des lèvres de ses parents, vrais, forcément vrais, ruissellent sur son front comme un baptême de carnaval. « Complètement siphonnée, bougre d’âne, bougre d’andouille, zigomar, abrutie, fondue, tordue, givrée, maboule, tête de mule, triple buse, face de rat, fouille-merde, tronche d’œuf, tête de lard, gueule d’empeigne, fumier de lapin. » Tout ça pour elle ? Elle les range dans sa collection secrète de mots. Elle est comblée. Elle se croit exceptionnelle, venue d’ailleurs, tombée du ciel. Une martienne. 

Janine Teisson nous entraîne, année après année, dans les aventures drôles et graves, les recherches et les avancées d’une créature décalée tombée au milieu des humains et qui fait tout pour s’adapter. Cette extraterrestre est simplement une enfant non désirée, myope, obsédée par le sexe. Elle refuse d’être une fille. Pourtant, à 18 ans, sortant à peine de ses livres, elle est mariée.

Soixante ans durant, au Maroc, en France, en Côte d’Ivoire, elle avance sur le fil entre patriarcat et féminisme, entre soumission et révolte, audace et culpabilité, en conservant sa curiosité et son humour. Autour d’elle, d’année en année, grâce aux articles de fin de chapitres, on voit l’Humanité évoluer, de catastrophes en découvertes.

Ce livre est le grand frère de « La petite cinglée », premier roman de Janine Teisson, prix Antigone, prix du premier roman de Chambéry 1994. On y retrouve son écriture acérée, parfois grinçante mais toujours poétique.

Les Cahiers de Tinbad 14

de COLLECTIFD' AUTEUR

Tinbad-revue (TINBAD) | Paru le 11/05/2023 | 17,00 €

Dans ce 14e numéro, nous avons pris acte qu’à la mort du cinéaste Jean-Luc Godard « on » a commencé à juger l’homme à l’aune de sa biographie et de ses nombreux engagements politiques, décidant alors de lui consacrer un dossier en repartant des œuvres, rien que les œuvres. Un hommage collectif lui est donc rendu. Le philosophe et écrivain Mehdi Belhaj Kacem consacre une longue étude à ce qu’il nomme, non sans humour et ironie, « Esthétique(s) du conspirationnisme » : le conspirationnisme est un humanisme ! Pierre Guglielmina nous donne une traduction inédite d’un triptyque de nouvelles rares de F. Scott Fitzgerald, The Crack-Up, parues en 1936 dans Esquire, sous le nouveau titre de La reprise perdue. Thomas A. Ravier nous donne à lire un extrait de son futur grand roman à paraître chez Tinbad, Hamlet Mother Fucker. Julien Bielka revient sur le dernier film, posthume, de Guy Debord. Quant à Ariane Bilheran, elle réfléchit à partir des œuvres de Dostoïevski et de Soljenitsyne au concept de transcendance dans la littérature. Enfin, Claude Minière nous livre un long poème épique sur l’idée de Révolution française.

 

 

Avec les participations de : Jacques Sicard, Mehdi Belhaj Kacem, Olivier Rachet, Guillaume Basquin, Claude Minière, Louis-Ferdinand Despreez, F. Scott Fitzgerald, Pierre Guglielmina, Thomas A. Ravier, Frank Aïdan, Julien Bielka, Jacques Cauda, Ariane Bilheran, Didier Ayres, Tristan Felix et Jean-Hugues Larché.

Je cherchais un pays

de Jean-Pierre FERRINI

Littérature (TEMPS QU'IL FAIT) | Paru le 11/05/2023 | 25,00 €

Au départ, j’ignorais que les parties qui composent Je cherchais un pays n’étaient que les chapitres d’un livre que je porte en moi depuis longtemps. Il a fallu que je commence à en entrevoir la fin pour comprendre que chaque texte se répondait en se complétant jusqu’à former un cycle qui raconte désormais une même histoire. Quand j’ai commencé d’écrire, la forme fragmentaire était celle qui s’imposait, ce que j’appelais mes «difficultés infinies». A débuté alors un long détour qui s’achève en quelque sorte avec la publication de ce volume (un second est en préparation). Gustave Courbet, Cesare Pavese ou les poètes iraniens sont ainsi apparus comme des guides dans mes pérégrinations. J’écrivais sur eux et ils me permettaient de coordonner quelque chose de moi-même, le pays que je cherchais, une enfance franc-comtoise, des origines italiennes ou celles, persiques, de la femme qui partage ma vie. Dans l’un et l’autre cas, le topos était littéraire : retour au pays, voyages en Italie et en Orient. La lecture se transformait en une «expérience singulière», jouait le rôle de trait d’union entre l’essai et le récit, un récit autobiographique ou d’apprentissage ou ce qu’on pourrait désigner par le terme d’«autopographie». — J.-P. F.

Quiconques

de Charline LAMBERT

le chat polaire (LE CHAT POLAIRE) | Paru le 09/05/2023 | 15,00 €

Le Portail Bleu

de Lamia AMRANE

D'Ici et d'ailleurs (DOURO) | Paru le 01/05/2023 | 20,00 €

Emma, une jeune Parisienne issue de milieux favorisés, passe ses vacances d’été en Algérie, malgré elle. Pleine de préjugés et d’idées reçues, elle appréhende ce voyage, et se crée une carapace pour éviter toute interaction. Mais contre toute attente, son séjour prend une tournure inattendue. Non seulement elle finit par l’apprécier à travers les rues d’Alger et d’Oran, mais elle tisse des liens aussi invraisemblables que fabuleux. L’âge et encore moins les cultures divergentes ne sauront se mettre au travers de la genèse d’une histoire exceptionnelle.

Louve, y es-tu ?

de Murielle COMPÈRE-DEMARCY

Poésies au présent (DOURO) | Paru le 01/05/2023 | 17,00 €

Le jeu à la base de la comptine Loup, y es-tu ? est ici repris dans une dimension poétique, avec une transformation de genre (la louve plutôt que le loup…). Ceci dit, une ambiguïté équivoque s’amuse à s’entretenir entre le personnage de la louve, celui traditionnel du loup et Ce grand méchant vous chanté par Serge Gainsbourg…

 

 

Jeunesses en mouvements

de AEHMO

Cahiers d'Histoire du mouvement ouvrier (EN BAS) | Paru le 01/05/2023 | 20,00 €

Dossier : JEUNESSES EN MOUVEMENTS

PATRICK AUDERSET, FRÉDÉRIC DESHUSSES, Introduction

FRANZISKA ZAUGG, Les cultures juvéniles en Suisse du XIXe au XXIe siècle: combatives ou adaptées ?

MARINA MAFFEZZINI MOBILIA, L’essor du premier mouvement de jeunesse du Parti socialiste tessinois durant l’entre-deux-guerres

ENTRETIEN AVEC ROLAND RAPAZ ET ARIANE MIÉVILLE, «Nous étions les scouts du POP»

ELLA BAILLARD, Le Groupe d’études socialistes de Genève: étudiantes et étudiants au début de la guerre froide

FRÉDÉRIC DESHUSSES, De la mobilisation de la jeunesse au conflit de générations: les apprenti·e·s typographes autour de 1964

CÉCILE PÉCHU, Des apprenti·e·s anti-autoritaires à la Ligue marxiste révolutionnaire zurichoise: logiques d’engagement et habitus militants

GILLES DESCLOUX, «Nous, apprentis et jeunes travailleurs, accusons…» À propos de quelques journaux d’apprenti·e·s de la décennie 1970-1980

JENNA VALÉRIE WEINGART, La Coupole sous observation. La couverture médiatique par le Bieler Tagblatt du Centre autonome de jeunesse Bienne (1968-1989)

Chroniques

MARIANNE ENCKELL, L’étonnante rencontre entre Léon Rodriguez et Auguste Fornerod

BERNARD DEGEN, Edouard Scherrer, un camarade en or: la vie tumultueuse d’un champion olympique communiste

Hommages à Françoise Pitteloud, François Iselin, André Rauber, Christian Tirefort et Michel Bühler

GABRIEL SIDLER Archives de l’AÉHMO. Le fonds des Avant-Coureurs lausannois

Comptes rendus

L'élan

de Arne AULLAS D'AVIGNON

Les Chemins de la Gravure (ARTFOLAGE) | Paru le 01/05/2023 | 14,00 €

L’élan est un carnet intime d’essais petits formats avec des mots qui vont avec. L’estampe, la gravure en taille douce, le métal et puis l’impression ; l’encre noire qui révèle l’essentiel et le tâtonnement de la couleur… Le geste, tout en rythme et mouvement que va épouser le papier.

Mémoires fortes

de Sylvie DONAIRE

Les Chemins de la Gravure (ARTFOLAGE) | Paru le 01/05/2023 | 14,00 €

Un voyage dans le monde minéral à travers l'eau-forte et l'univers de la gravure, de la photographie, du dessin et de l'aquarelle. Mémoires fortes est le fruit de plusieurs séjours dans les Cévennes, les Alpilles et les déserts de lave islandais.

Les vagabonds du rail

de Jack LONDON

Eclairages (LA LANTERNE) | Paru le 01/05/2023 | 12,50 €

« Étendu sur le sable, je prêtais l’oreille aux conversations de ces nomades, qui me faisaient considérer comme bien mesquins mes exploits de pilleurs d’huîtres. À chacune de leurs paroles, un nouveau monde s’ouvrait devant moi, un monde d’essieux, de wagons à bagages, de policiers… Tout cela s’appelait l’aventure. Parfait ! Je tâterais, moi aussi, de cette vie-là. »
En 1894, les États-Unis sont touchés par une grave crise économique. Des milliers de vagabonds vont d’une ville à l’autre, le plus souvent en prenant des trains de marchandises en marche. Alors chômeur, un peu casse-cou, Jack London (1876-1916) se lance lui aussi sur la route, surtout par envie d’aventures. Il rejoint un temps la marche des sans-emploi qui se rend à Washington pour le 1er mai ; il endure la prison, le froid, la faim. Malgré la dureté du voyage, rien n’entame sa soif de liberté. Ces mois de vagabondage, déterminants dans sa vie, feront de lui un fervent militant socialiste.
Traduction révisée de Louis Postif
Suivi de "Comment je suis devenu socialiste", traduit par Juliette Lanos
Cette nouvelle édition est accompagnée d’un cahier de photographies de 25 pages sur les hobos et le mouvement des sans-emploi de 1894.

Parle pour les murs

de Nathalie PICARD

Blanche (ET LE BRUIT DE SES TALONS) | Paru le 01/05/2023 | 14,00 €

Les textes qui constituent ce recueil ont tous été écrits en écho à un événement, une situation, ou en dialogue avec une œuvre.

Comme des croquis pris sur le vif, in situ.

J’ai choisi de réunir ces poèmes autour d’une unité d’énergie, de forme et de ton que je leur trouvais.

Les « pierres » de mon édifice étaient données, mais cela ne suffisait pas à le faire tenir debout. Comment à partir de cela élaborer un ensemble qui se tienne sans trop d’artifice ?

Il y avait pas mal de murs et d’ouvertures qui revenaient dans mon champ lexical, et j’ai eu l’intuition que je pourrais organiser quelque chose autour de ce dénominateur commun. Partant, j’ai donné à chaque texte un titre, et je me suis essayée à construire quelque chose à partir de ces mots comme si je dressais un plan avec une sorte de logique architecturale : « entrée/accueil/ assemblée / tribune ».

J’ai dessiné ainsi une succession de pièces mentales en enfilade sur quatre niveaux. Des lieux d’où se disent des paroles.

Un peu labyrinthique.

À mon grand étonnement cet ordre donnait au corpus une forme et une tenue. À quelques détails près, aucune autre organisation ne m’a parue si cohérente.

Puis j’ai effacé les titres qui brouillaient la lecture.

Le texte Parle pour les murs, que j’ai choisi de mettre en exergue et dont le titre a donné son nom au recueil m’est venu après coup. Il donne le ton, et tient lieu d’introduction.

Momie

de Gérard MORDILLAT

Littérature (TEMPS QU'IL FAIT) | Paru le 21/04/2023 | 20,00 €

«En filant vers le métro, Drag s’astreignit à récapituler tout ce qu’ils avaient en magasin : un, une lettre du Poète : “il ne mourra jamais”; deux, le Poète, qui avait suivi tous les matches de la Momie, n’était pas à l’enterrement, cloué sur un lit d’hôpital; trois, la Momie avait un jeune frère (Mômo) qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau; un pékin que personne n’avait jamais vu avant et que personne n’avait jamais revu depuis; quatre, le Poète était décédé chez sa mère, peu de temps après la Momie mais sa femme, Roberte, n’avait pu embrasser que le bois de son cercueil; cinq, sans hésiter, Roberte leur avait lancé des bouchées à la reine dans les dents; six, elle avait un fils capable de cacher des pavillons de banlieue derrière des murs de HLM; sept, ça commençait à faire beaucoup.»

Les deux acteurs principaux de cette farce sont un peu moins candides, moins bras cassés que leurs illustres modèles littéraires; ils ont quelque chose à voir avec leurs modèles réels et leur aventure n’est pas sans rappeler celle que l’auteur et le dédicataire de ce livre ont eux-mêmes vécue dans leur quête d’un écrivain mythique, un héros qui n’était pas précisément, dans la réalité, champion de billard. Ni pastiche de roman noir, ni roman à clés, cette fantaisie, qui ne manque pourtant pas de nous rappeler que «tous les témoins sont de faux témoins», le fait sur le mode jubilatoire de l’histoire à dormir debout.
 

En lisant en rêvant

de Joël CORNUAULT

Littérature (TEMPS QU'IL FAIT) | Paru le 20/04/2023 | 16,00 €

«Lequel précède l’autre : la lecture ou le rêve ?
«Une journée de Thoreau commençait par une marche énergique à travers bois. Beaucoup pratiquent l’inverse, attendant d’être lassés de lire pour aller se dégourdir les jambes. Un jardin derrière la maison, d’où l’on entre et sort, est un endroit bien fait pour entrecroiser pendant plusieurs heures la lecture et le rêve, exercer leur réversibilité. “Il y a un Extérieur à l’Intérieur et un Intérieur à l’Extérieur”, dit Blake.
«Que l’on commence sa journée en lisant et la finisse en rêvant, ou le contraire, une règle d’or me paraît valoir : le mot n’est pas un signe, le matériau pour des constructions logiques : il est un vécu; un rêve vécu.»

Érudition décontractée, goût du plaisir et de l’indépendance, art de l’effacement sont les richesses proposées en partage par le moins narcissique des écrivains dans cette promenade bachelardienne en compagnie d’auteurs admirés, nourrie d’images désordonnées et d’analogies éclairantes.
 

En bleu adorable

de Pascal BOULANGER

Tinbad-texte (TINBAD) | Paru le 20/04/2023 | 15,00 €

Il y a une parole insignifiante qui domine et terrorise et qui pense que l’on peut dire et écrire sans être confronté à l’histoire et au silence. Il y a une autre parole – que ces carnets veulent incarner – qui se confronte aux nouvelles tyrannies mais aussi aux épiphanies de la beauté. 

Comme dans les précédents carnets de Pascal Boulanger – Confiteor et Jusqu’à présent je suis en chemin (Éd. Tituli), ce Bleu adorable multiplie les incises de pensées et de sensations, à travers une traversée intime, des lectures, des détournements, des citations. Mais on ne lira pas de confessions, de ruminations, de désolations, car l’écriture qui dévoile renverse la malédiction en exultation. 

Cette écriture-là, exposée au monde, se définit en terme de contre-identification. Elle pense l’impensé social, les crimes organisés et encouragés, la rotation des stocks humains, elle trace les signes névrotiques de notre époque et fonde un contre-monde en bleu adorable.

Dans ces nouveaux Carnets, le poète Pascal Boulanger se transforme en mémorialiste : rien d’un journal intime, mais tout d’un journal extime, témoignage de notre grave crise métaphysique parfois appelée « Covid-19 ».