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l'autre LIVRE

ISABELLE SAUVAGE

 

  • Parallèlement aux « livres d’artiste(s) » publiés depuis 2002, les éditions isabelle sauvage éditent, hors des catégories trop définies, de la poésie, au pluriel du genre.
  • 8 à 10 titres par an.
  • 7 collections : « Présent (im)parfait », « Chaos », « Pas de côté », « 120° », « Singuliers pluriel », « Ligatures » et « Corp/us ».
  • Une volonté toujours : défendre des voix, des univers, les suivre, les accompagner.
Adresse : Coat Malguen, 295
29410 Plounéour-Ménez
Téléphone :02 98 78 09 61
Site web :https://editionsisabellesauvage.fr
Courriel :nous contacter
Représentant légal :Isabelle Sauvage / Alain Rebours / Sarah Clément
Forme juridique :Association
Racine ISBN :978-2-917751
Nombre de titres au catalogue :157
Tirage moyen :300
Spécialités :Poésie, récits, livres d'artistes

Lettre d'un frère à ses sœurs (moins une)

de Claire LE CAM

singuliers pluriel (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 15/05/2018 | 14,00 €

« Bien chères sœurs, » : si l’adresse de cette Lettre d’un frère à ses sœurs (moins une) sonne comme une prière, l’incipit résonne comme un coup de poing : « La sœur deuze est bien morte. »

À la suite de l’incinération de sa sœur, le temps d’une journée entamée au petit matin sous le signe de l’alcool, un frère, unique garçon de la fratrie, prend la parole et déverse dans un flot de mots hostiles et triviaux la violence des liens familiaux, un amour pour le moins ambigu transformé en devoir d’aimer. Ne s’excluant pas de la folie de ce cercle familial fait de clôtures, véritable zone d’enfermement, c’est un homme obsédé par sa propre déchéance et au bord du gouffre qui se livre, chargé de cette « besogne d’être pour vous jusqu’après ma vie votre frère ».

D’une écriture nerveuse et incisive, puissante et terriblement imagée, Claire Le Cam fait entendre la voix comme infestée du frère, sa parole « objectivement insupportable et tragique », et dépeint ainsi sans filtre une famille engluée, déboîtée.

Les carnets du chorégraphe

de Maryvonne COAT

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 15/05/2018 | 13,00 €

« qu’ils supportent les mouvements disloqués 

pas les leurs 

les miens

 

avec l’enchevêtrement des mots

 

les intercales de vide

le pas à pas »

 

& Leçons & Coutures II

de Jean-Pascal DUBOST

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 15/05/2018 | 16,00 €

« Antjie Krog

Comme la liberté ça n’existe balle, ordonc, passer à l’acte poétique et que quelquement cela se fasse, faire que le poème soit une rafale de mots, et un acte utile de combat, et utile comme la pluie, et une arme d’assaut, et de défense contre les attaques, et d’attaques contre les défenses, et une arme de persuasion subliminale, car la poésie, hé, bien visée, ça peut faire mal — »

Parole, personne

de Anne MALAPRADE

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 15/05/2018 | 17,00 €

« Elle dispose des ressources suivantes : sourires, courtoisie, remerciements, formules toutes faites et formules à faire, confitures et miels, cafés allongés, livres, livres, livres à perte, livres à dégueuler, beaux livres, livres oubliés, livres signés, livres trouvés dans les poubelles, livres à ordures. Régulièrement elle fait des courses pour que les placards et les étagères proposent des solutions. Elle cherche à liquéfier la matière, elle tend à liquider la langue, elle meurt en vie depuis la cuisine lieu du crime. Elle parle très vite croit qu’elle n’aura peut-être plus faim à force d’avaler les mots. »

 

Et qui hante

de Brigitte MOUCHEL

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 15/05/2018 | 16,00 €

« L’enfant au fond de toi, une enfant brune au visage sale, traces de terre, au regard sauvage, inquiet, boudeuse, en chemise raide, avec des épaules rondes, douces, petites.

 

Prendre ton visage entre mes mains et mes lèvres.

 

Une musique et pleurer en silence, tellement — ton chagrin muet trop souvent, pour chaque mot entre les lignes du journal et les regards croisés, les conversations de tous les jours, les femmes en petites laines mauves et cheveux gris, le prix des pommes de terre, et les enfants, les enfants. »

Écrire. Un caractère

de Christiane VESCHAMBRE

singuliers pluriel (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 20/02/2018 | 14,00 €

C’est une œuvre totalement habitée que Christiane Veschambre signe ici en s’attelant à l’écriture, sa pratique, au point de faire de l’acte d’écrire un caractère : Écrire, un sujet à l’existence propre, un organisme vivant. Au long de textes d’une page la plupart du temps, on suit un être physiquement présent aux côtés de l’auteure, qui, enfant buté et sauvage, à l’image de l’Ernesto de Duras, « ne veut pas travailler », « aime ce qui surgit », « veut un certain sommeil », « tout à coup ne veut plus », « n’apprend rien », « parfois fait le mort », bref, « n’aime pas composer ».… Portrait d’Écrire, donc, d’une intransigeance extrême, qui ne cesse de travailler l’écrivant, de l’entraîner loin de la posture de « quelqu’un-qui-écrit », hors de tout confort. Christiane Veschambre rend ainsi avec justesse « l’accès de vie » la traversant par l’écriture, ce qui « passe » par elle pour la « déloger » de son moi, comme le grondement en elle de la basse langue (titre de son précédent livre), cette langue « souterraine », étrangère à toute légitimité extérieure, et par là impérative et fondamentale.

Nous vivons cachés

de Ceija STOJKA

Chaos (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 20/02/2018 | 27,00 €

Traduction : Sabine Macher

Ceija Stojka (1933-2013) est née en Styrie (Autriche), cinquième d’une fratrie de six enfants, dans une famille de marchands de chevaux rom, les Lovara-Roma. Pendant la guerre, son père est assassiné par les nazis, et toute sa famille déportée dans plusieurs camps de concentration. Ceija en réchappe avec sa mère et quatre de ses frères et sœurs. À partir des années 1950, elle s’établit à Vienne et vit du commerce de tissus puis de tapis. Dans les années 1980, elle entame un travail d’écriture et de peinture qui retrace son parcours avant et après guerre, puis tout au long du xxe siècle, qui très vite la fait reconnaître comme ambassadrice de la communauté rom dans la société autrichienne et lui vaut plusieurs distinctions, dont le prix Bruno-Kreisky pour le livre politique en 1993.

 

Paru en Autriche en 2013, pour les quatre-vingts ans de son auteure, ce volume rassemble les récits écrits par Ceija Stojka et originellement publiés en 1988 et 1992, revus et enrichis par Karin Berger (documentariste qui a accompagné Ceija Stojka tout au long de son travail de mémoire) de deux entretiens menés avec Ceija en 1987 et 1992 et d’un témoignage sur l’importance de cette rencontre.

Tout au long de ces pages, Ceija Stojka, revenant sur sa vie entière, se souvient, avec une fraîcheur et une précision saisissantes. Présent et passé ne cessent de se télescoper, tantôt portés par la fillette tantôt par l’adulte, naïveté et lucidité mêlées — une voix éminemment libre et singulière, que la traduction de Sabine Macher rend avec une grande justesse de ton. Loin de n’évoquer que la douleur et l’âpreté du passé, elle est portée, et nous porte avec elle, par un amour inconditionnel de la vie. Comme l’a noté Der Spiegel à la sortie du livre en Autriche, Ceija, « sans sentimentalisme, imperturbable et terriblement juste », est « une femme fière, et forte ; ses livres s’érigent contre l’oppression et le silence ».

L'apprenti dans le soleil

de Franck André JAMME

Pas de côté (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 06/02/2018 | 17,00 €

« l'aubaine

de pouvoir s'échapper

en prenant un chemin

parsemé de curieux éclairs »

Des lignes de janvier à avril valent pour tous les mois et toutes les lignes

de Claire LE CAM

Pas de côté (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 16/11/2017 | 5,00 €

Bien sûr, il fallait que Claire Le Cam prenne à contrepied la nomination de notre collection « pas de côté » avec cette digression sur la ligne pour mieux s’y inscrire…

« j’écris des lignes j’écris sur des lignes parce que je n’écris pas […] j’écris sur des lignes pour me donner du courage à écrire j’écris sur des lignes parce que dans le métro ça n’est pas facile d’écrire hors des lignes… » et ainsi tout au long d’un texte essoufflé, sans pause aucune, sans ponctuation, sans majuscule.

On le voit, ce carnet de lignes dans le métro (encore des lignes), les pages qui se noircissent de lignes d’écriture, et si « ça pourrait ressembler à une punition faire des lignes recopier des lignes », si l’auteure se dit en panne d’écriture, elle aime trop « apprivoiser la ligne » et elle a trop d’humour pour ne pas mettre son grain de sel dans cet exercice en apparence un rien gratuit et de loin le dépasser. Ainsi, l’air de rien, défilent ligne de vie, ligne de conduite, lignes du corps (garder sa ligne), lignes de cœur, lignes de la main, ligne de démarcation, pêche à la ligne, lignes qui pèchent…  « il faut passer cette phrase à la ligne comme il faut passer à autre chose à une autre étape de vie à une autre couche de peau », il faut « des lignes pour croire que chaque signe sert comme mon vote ce dimanche on est bien dans la merde ». Oui, il fallait que Claire Le Cam écrive ces lignes « parce que personne ne peut le faire à [s]a place » — et questionner sa place à elle, et nous interroger sur la nôtre.

Ajours

de Hélène LANSCOTTE

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 24/10/2017 | 13,00 €

« pas seulement la beauté rance la plainte des emmitouflés des malotrus qui essorent la nappe jusqu’à l’exsangue renversent les carafons de pluie quand repus lavés de potable

mais encore déplacer une chose bouleverse l’harmonie déplacer l’harmonie bouleverse une vie
aucun décombre flamboyant rien qu’une boutique 
d’attrape-nuits la terre rouillant sa vis
des bâillements pour un soleil hirsute »

Le capital sympathie des papillons

de Nadia PORCAR

singuliers pluriel (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 24/10/2017 | 16,00 €

Entre Montreuil, Croix-de-Chavaux, et Paris, boulevard Saint-Marcel, gravitent les personnages qui entourent la petite fille, alias l’oiseau : Nora, Aïsha, Nounou, tonton Georges, tata Mireille, le Loume… et Mer. Tous ces « ploucs », qui parlent fort et font parfois voler les assiettes, évoluent dans le décor typique des années 1970 : la cité, le bac à sable, le bar-tabac PMU, les gitanes maïs, les meubles en formica, le mange-disque orange, la grenadine, les chansons populaires… Dans ce récit construit comme un palindrome, Nadia Porcar restitue avec force et humour les traces vives d’une époque et tous les moments de vie qui fabriquent une enfance. Et si les « mots n’ont pas l’air de se rendre compte du sens qu’ils véhiculent », on devine, entre les lignes, puis révélé au centre du récit, le drame vécu par cette petite fille. Mais il y a la vie, les mots, les livres, les oiseaux… et les papillons. 

Éparpillements

de Camille LOIVIER

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 01/06/2017 | 18,00 €

« c’est la maison

c’est le dedans

c’est l’enclos à quitter

c’est le vide à remplir

 

 

— je    chercherais   et   je   ne   pourrais   rentrer —

 

 

c’est dans la tête des maisons assemblées

désassemblées que l’on emmène par les murs

la table que l’on emporte       la chaise de cuisine

qui boite et qui ne boite plus

sur un autre sol

 

 

 

 

— c’est la maison qui s’en va par petits morceaux

s’effrite parce qu’il n’y a personne — »

Le livre des morts

de Muriel RUKEYSER

Chaos (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 01/03/2017 | 24,00 €

Traduction : Emmanuelle Pingault / 

 

Le Livre des morts, paru aux États-Unis en 1938, retrace une catastrophe industrielle survenue à Gauley Bridge (Virginie-Occidentale), au début des années 1930 : lors du creusement d’un tunnel pour alimenter une centrale hydroélectrique, la roche se révéla d’une très forte teneur en silice, manne providentielle que la compagnie exploita immédiatement… Pour de banales raisons d’économie, et dans un cynisme total, les mineurs travaillaient sans masque, quasiment sans ventilation : plus de 750 hommes, essentiellement noirs, périrent de silicose, étouffés à court ou moyen terme par la poussière. Muriel Rukeyser se rendit à Gauley Bridge en 1937 pour rencontrer les victimes et glaner toutes les informations possibles sur cette tragédie.

Le Livre des morts est un long poème unique et saisissant, collage de plusieurs registres de langues, tantôt lyrique voire élégiaque, tantôt réutilisant les témoignages des protagonistes, les minutes de procès et divers articles de journaux, presque inchangés, introduisant un décalage très subtil et profondément subversif.

Ce poème inédit en France est suivi du chapitre « Cadavres, sous-produits des dividendes », extrait du livre de Vladimir Pozner, Les États-Désunis (également paru en 1938), qui relate le scandale sous un autre angle, en utilisant les mêmes sources. La concordance entre les deux textes est telle que leur mise en relation provoque une lecture tout à la fois parallèle et croisée.

Où j'apprends à ma mère à donner naissance

de Warsan SHIRE

corp/us (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 01/03/2017 | 16,00 €

Traduction : Sika Fakambi

 

« Ta fille a pour visage une petite émeute,

ses mains sont une guerre civile,

un camp de réfugiés derrière chaque oreille,

un corps jonché de choses laides.

Mais Dieu,

vois-tu comme elle porte bien le monde ? »

 

Warsan Shire est née en 1988 au Kenya. Poète somalie-britannique, elle grandit à Londres, où elle se fait connaître dès le plus jeune âge par la force de sa poésie et ses lectures publiques. En 2013, son travail est récompensé par le premier grand prix de Poésie africaine de Brunel University (Londres), et en 2014 par le « Young Poet Laureate for London ». Les poèmes de Warsan Shire sont traduits en plusieurs langues. Où j’apprends à ma mère à donner naissance est son premier livre publié en France.

La prière de mon père

de Kofi AWOONOR

corp/us (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 01/03/2017 | 15,00 €

Traduction : Sika Fakambi

 

« J’ai rêvé encore la nuit passée

Un de ces rêves magiques d’enfance. »

 

Kofi Awoonor (1935-2013) est né dans la région de la Volta, dans l’actuel Ghana. Il est le petit-fils d’une gardienne des chants sacrés de la tradition funéraire ewe et descend par son père d’une famille créole originaire de Sierra Leone. Poète majeur, critique littéraire, professeur de littérature comparée et homme d’État ghanéen, il trouve la mort le 21 septembre 2013 dans l’attaque terroriste du centre commercial de Nairobi, au Kenya.

Coffret 16 x 16 cm comprenant 1 poème-affiche au format 48 x 64 cm (impression en offset en tons directs) et 1 cd de lectures et création sonore bilingue, accompagnés d'1 livret de 8 pages reprenant le texte dans sa version originale et dans sa traduction et des éléments bio-bibliographiques concernant l'auteur.

Negus

de Kamau BRATHWAITE

corp/us (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 01/03/2017 | 15,00 €

Traduction : Sika Fakambi

 

« Ça

ça

ça

ça n’est pas

ça n’est pas

ça n’est pas assez

Ça n’est pas assez d’être affranchi »

 

Kamau Brathwaite est né à la Barbade en 1930. Sa poésie invente ce qu’il appelle une « langue nation », travaillée par les langues africaines et caraïbes, mais aussi par le spoken word, les rythmes du jazz et du folk, les innovations linguistiques et typographiques. Son œuvre considérable, comptant de multiples études culturelles, historiques et littéraires, et une quinzaine de recueils de poésie, fait de lui l’une des voix majeures de la littérature caribéenne.

Coffret 16 x 16 cm comprenant 1 poème-affiche au format 48 x 64 cm (impression en offset en tons directs) et 1 cd de lectures et création sonore bilingue, accompagnés d'1 livret de 12 pages reprenant le texte dans sa version originale et dans sa traduction et des éléments bio-bibliographiques concernant l'auteur.

La moitié d'un citron vert

de Nii Ayikwei PARKES

corp/us (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 01/03/2017 | 15,00 €

Traduction : Sika Fakambi

 

« Quelque chose tiède passe du père au fils.

Le silence se fait obstiné souvenir. »

 

Nii Ayikwei Parkes, né au Royaume-Uni en 1974 de parents ghanéens, a grandi à Accra, au Ghana. Par son père, il est apparenté au poète Kofi Awoonor, dont il partage l’ascendance créole sierra-léonaise. Poète, il est aussi romancier, nouvelliste et chroniqueur. Il est l’un des plus jeunes auteurs vivants à avoir été sélectionné dans le projet « Poems on the Underground » du réseau de transport londonien. Il est l’auteur de Notre quelque part, traduit par Sika Fakambi aux éditions Zulma (2014).

Coffret 16 x 16 cm comprenant 1 poème-affiche au format 48 x 64 cm (impression en offset en tons directs) et 1 cd de lectures et création sonore bilingue, accompagnés d'1 livret de 8 pages reprenant le texte dans sa version originale et dans sa traduction et des éléments bio-bibliographiques concernant l'auteur.

Notre voix

de Noémia DE SOUSA

corp/us (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 01/03/2017 | 15,00 €

Traduction : Elisabeth Monteiro Rodrigues

 

« Notre voix s’est dressée consciente et barbare

sur l’égoïsme blanc des hommes

sur l’indifférence assassine de tous. »

 

Noémia de Sousa [1926-2002], née à Catembe au Mozambique, est considérée comme la « mère » des poètes mozambicains. Elle incarne, avec d’autres intellectuels regroupés autour du journal O brado africano, la résistance à la colonisation. Écho de la lutte pour l’indépendance et l’émancipation, sa poésie s’inscrit dans le mouvement de la négritude et de Harlem Renaissance, en même temps qu’elle puise dans une veine néo-réaliste.

Coffret 16 x 16 cm comprenant 1 poème-affiche au format 48 x 64 cm (impression en offset en tons directs) et 1 cd de lectures et création sonore bilingue, accompagnés d'1 livret de 8 pages reprenant le texte dans sa version originale et dans sa traduction et des éléments bio-bibliographiques concernant l'auteure.

Blood money (remix)

de Maud SULTER

corp/us (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 01/03/2017 | 15,00 €

 Traduction : Sika Fakambi (français) et Anna-Lisa Dieter (allemand)

 

                                                          « (Rappelle-toi ce

boxeur vietnamien à la télévision qui voulait juste rencontrer

son père. Et rêvait d’Amérique. Il y en a des milliers comme

lui, des Vietnamiens noirs. (Ils en ont même en Irlande aussi.)

Pas moyen que je parvienne à faire rimer ce poème.

Toi, le ferais-tu ? »

 

Maud Sulter (1960-2008) est née à Glasgow, d’un père écossais et d’une mère ghanéenne. Artiste plasticienne, photographe et poète, elle s’est intéressée à l’absence de représentation des femmes noires dans l’histoire de l’art en Europe, à l’histoire oubliée du génocide des Européens noirs durant la Seconde Guerre mondiale, et plus largement aux expériences complexes de la diaspora africaine dans la culture et l’histoire européennes depuis le xve siècle.

Coffret 16 x 16 cm comprenant 1 poème-affiche au format 48 x 64 cm (impression en offset en tons directs) et 1 cd de lectures et création sonore trilingue, accompagnés d'1 livret de 12 pages reprenant le texte dans sa version originale et dans ses traductions française et allemande ainsi que des éléments bio-bibliographiques concernant l'auteure.

L'enclos du vent

de Erwann ROUGé

Ligatures (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 15/02/2017 | 18,00 €

L’enclos du vent : ici se dessine un territoire, clos très paradoxalement – peut-on circonscrire le vent ? N’est-ce pas plutôt le livre en soi, cet espace ?, où va-et-vient entre l’image et le mot, recherche de l’image sous la paupière comme du mot sous la langue jouent « le même affût pour l’intime », « un étrange abandon // le frêle de quelque chose / inattendu ».
Les poèmes sont organisés en quatre parties, ou plutôt quatre temps, ponctués par des séries de photographies distinctes. Aucune de ces parties n’est cependant repliée sur elle-même, laissant circuler les croisements entre images et mots comme par variations, vibrations. Photos et texte sont empreints de fragilité, d’extrême attention au sensible, on y sent le toucher, la respiration, quelque chose de charnel ; tout passe par le corps : les yeux, la peau – Erwann Rougé parle d’« intuition d’un vertige », de « tressaillement des lueurs, des plis et des creux » à propos des images de Magali Ballet, mais on peut aussi bien l’appliquer à sa poésie. Ici, « aucune frontière / ne trace de ligne // entre faille et faille // l’oiseau s’appuie sur l’air / à ce qui parle bas // autour d’une fragilité de plus ». L’oiseau en métaphore, filigrane (qui parcourt toute l’œuvre d’Erwann Rougé), traverse du corps et du paysage : « là-bas    le vent tient une plume / entre deux eaux // pour tout nommer / tenir l’air – toucher l’aile // cette commotion d’aimer // à coup de bec / ou presque ».

Otok

de Lou RAOUL

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 01/02/2017 | 13,00 €

« soufflerait la Bora deux jours entiers par ce vent glacé dégagerait le ciel vers d’autres jours nombreux de lumière ensoleillée que Kim ne compterait pas laisserait filer ce serait le 1er décembre ce serait décembre maintenant premier soir à la guirlande branchages artificiels petites ampoules tout près de la fenêtre lumineuse guirlande à la toucher de la main en étendant le bras en étendant le trois fois rien de linge qui cependant remplirait la valise se dessinerait un pays dans sa forme son nombre d’habitants la répartition de ceux-ci »

Sommes nous

de Sofia QUEIROS

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 01/02/2017 | 13,00 €

« et la cafetière qui soufflait le matin et que le père saisissait avec force versait fil dans le bol de quoi s’éveiller même mort et enterré

et les objets entassés comme butin de vie à la mort d’un qu’on chérissait se perdaient dans les mains fragiles d’un autre qu’on ignorait

et le mur qu’enfants nous escaladions sous le panneau publicitaire tremblait sous nos corps adultes qui pieds joints nous élancions avions »

Juin juillet peu importe

de Sarah CLÉMENT

Pas de côté (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 11/11/2016 | 5,00 €

Juin juillet peu importe fut, en 2002, le tout premier livre des éditions – en somme un véritable catalyseur. Petit format carré sans même de nom d’éditeur sur la couverture, tiré en typographie au plomb à 64 exemplaires, il était alors accompagné de deux photographies de Jean Yves Cousseau. Si nous le republions aujourd’hui, c’est qu’il continue de nous accompagner – et les quelques lecteurs qu’il a eus à l’époque –, qu’il n’est absolument pas soumis à l’actualité et qu’il pourrait même représenter l’esprit du catalogue.

Comme l’écrivait Sophia Mejdoub dans Le Cri de l’hélikon (décembre 2003), Juin juillet peu importe est « un texte-souffle composé dans des carrés parfaits, sans capitales ni ponctuation, qui s’ouvre sur un reflet du ciel et se referme dans un cri de silence, ou l’impossibilité de se taire ». Retour sur une expérience fondatrice, passage de l’enfance à l’âge adulte, un été « qui n’avait qu’à pas commencer », au cours duquel « autre chose aussi a commencé ». Peu de mots pour le dire mais si justement, d’une écriture sans aucun effet si ce n’est celui de la répétition des mots qui engorgent le crâne, parce que « tout se fond sans limites » afin de « tout graver tout garder ». Une petite forme, oui, mais ciselée et crissante comme un grain de sable que l’on ne cesse de rouler entre les doigts comme pour se rassurer.

La nuit t'a suivi

de Yannick TORLINI

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 11/11/2016 | 16,00 €

« aussi librement que tu l’as toujours appris tu es là tu te souviens de ces luttes tu te souviens de ce qui semble être un fossé entre deux mondes pourtant si proches tu te souviens que ton corps est toujours ton corps et restera ton corps tu te souviens que ta langue n’appartient pas aux masses innombrables mais à toi seul tu es là tu te souviens dans cette pièce où la nuit t’a suivi tu te souviens immobile dans cette pièce à l’heure où le reste s’effrite

ta langue n’appartient pas »

Honneur aux serrures

de Anne CALAS

Présent (im)parfait (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 11/11/2016 | 18,00 €

« Et c’est comme ça que ça marche = trompettes et
piston, excavations, rochers, gorges hérissées de
touffes, un torse d’homme exposé sur fond bleu
blanc, un flanc de femme, cinq fenêtres dans la
main et le froid vif, vent du nord brillant comme
un dieu semant la joie. Cieux tempérés et blanchis
à la chaux, drôles de pierres, drôle de type, drôle
de femme, exquise barbarie de la chose à pilon,
pavé plat comme une raie manta, ta main sur mon
cul rond, baies ouvrant sur la vallée, coteaux
rivière enfouie dans les gorges, profondeurs qu’on
ne voit rien de la route là-haut en surplomb de
l’observatoire = la grotte. »

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