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l'autre LIVRE

Parutions récentes et à venir

Trois pièces d'histoire de Provence

de André UGHETTO

Théâtre (TITULI) | Paru le 14/02/2021 | 17,00 €

Ces trois pièces évoquent des événements historiques majeurs, dressant les portraits en action de deux souverains de la famille angevine, Jeanne, reine de Naples au XIVe siècle, et le Roi René, un siècle plus tard, tous deux ayant été, en leur qualité de «comte» et «comtesse», possesseurs de la Provence, qui rejoindra le domaine royal et sera française peu après la disparition de ce dernier, tandis que le Comtat Venaissin et la ville d’Avignon, – département actuel du Vaucluse –, resteront des états pontificaux jusqu’à la Révolution, et ne seront rattachés à la France qu’en 1793. C’est dans le Luberon, aux limites sud du Comtat, qu’en avril 1645 ont été pourchassés et massacrés comme hérétiques les paysans « vaudois », nom issu de leur maître Valdo, précurseur du protestantisme dès le 12ème siècle.

Papiers de soie

de Isolde KOVALITCHOUK

le chat polaire (LE CHAT POLAIRE) | Paru le 12/02/2021 | 12,00 €

Il est en nage

Ramasse à la hâte quelques boules de papier de soie

Se réfugie dans un coin de la pièce

Visage collé au mur

Malaxe le papier de soie

Tour contre contre ses oreilles

Je ne vois que son dos

Et ses mains blanches

Pleines de papier de soie

Crissant

Blanc

Le conflit de l'an 2040

de Dominique GODFARD

Fiction (5 SENS) | Paru le 06/02/2021 | 12,80 €

Roselyne, 98 ans, invite sa famille pour le réveillon du 31 décembre 2039. Qu’il s’agisse de sa personne, de son style de vie ou de son vocabulaire, elle a conservé de beaux restes qui datent quelque peu, mais ne rebutent pas Arthur, son petit-fils bien-aimé âgé de 16 ans. Au lendemain des festivités, un terrible conflit s’abat sur une société déjà divisée par un système générationnel clivant. Durant une année, il va tout bouleverser sur son passage, en particulier l’existence de Roselyne et de son entourage. Toutefois, ce conflit apprendra aux principaux acteurs de cette histoire singulière à mieux se connaître, à se rapprocher les uns des autres en dépit de générations différentes et à fêter dignement la Saint-Sylvestre au 31 décembre 2040… Roman d’anticipation farfelu, fable rigolote ou satire déjantée ? « Le conflit de l’an 2040 » s’apparente à tous ces genres et, comme la plupart des récits liés à la futurologie, repose sur une analyse sérieuse de notre époque tout en s’attachant à en dénoncer les travers avec une allégresse communicative.

Dominique Marie Godfard

Née à Casablanca, Dominique Marie Godfard a vécu à Paris et à Londres. À la retraite aujourd’hui, elle habite la Basse-Normandie. D’abord nouvelliste, elle s’est tournée en 1999 vers le roman (LA PAMPA). Ses dernières publications : Le bus pour Drancy (roman, 2014), Une année percheronne (Journal, 2015), Le bonheur passait, il a fui ! (nouvelles, 2016), Variations sur le regard (billets, 2018), L’accourue en son jardin percheron (Journal, 2019).

Curiosité humaines

de Bruno GOLOUBIEFF

Poésie, Pamphlet, Réflexion (5 SENS) | Paru le 06/02/2021 | 13,60 €

Dans ce recueil de textes, l’auteur donne à voir un regard critique sur le monde dans lequel nous vivons. En passant par des tonalités différentes, il s’étonne de la façon dont l’être humain a fait de sa vie un théâtre où règnent complications et déconvenues. Cette écriture par fragments dévoile une sensibilité où de nombreuses questions sur le sens de la vie se posent. Sa lecture est alors une occasion de percer un voile d’illusions et de prendre du recul sur soi-même. À travers les textes poétiques, l’auteur nous invite à partager un travail de la pensée où le lecteur pourra facilement se reconnaitre.

Il est suivi d’Absurdités, dernier recueil de textes où l’auteur continue d’explorer le genre humain. Nous retrouvons de nouveaux récits poétiques, satiriques, humoristiques permettant de relier imaginaire et réalité. Comme à son habitude, l’auteur crée une bulle intime permettant un voyage intérieur.

Bruno Goloubieff

Né en 1970, l’auteur est originaire du Jura où il a grandi. Après avoir exercé le métier d’éducateur spécialisé, il intervient actuellement en tant que formateur, accompagnateur, consultant indépendant dans des institutions travaillant dans les métiers de l’humain. Cette nouvelle version de Curiosités humaines est son quatrième recueil de textes. Marié avec deux enfants, il vit au calme en Provence à Mérindol au bord du Luberon.

Quatrain de saisons Printemps

de Chaouki DACHRAOUI

Récit de vie (5 SENS) | Paru le 06/02/2021 | 16,20 €

Qu’est-ce qui pousse un jeune à quitter sa terre natale ? Doit-on lire l’immigration dans sa globalité, en masse, alors qu’elle se compose de plusieurs parcours individuels ? L’imagination est un échafaudage alimenté par des sentiments d’humiliation, de suffocation et de frustration. Le rêve d’une vie meilleure n’est pas interdit. L’immigration intrusive, maintes fois violente, est une porte dont personne n’a les clefs. On ne peut la résoudre par des refoulements. L’Homme est un musée exilé. Il est souverain. Sa réclusion commence dès la naissance, sans qu’il n’en prenne vraiment conscience. Ses tableaux de vies s’impriment dans sa mémoire tels des fragments d’un grand puzzle. Le temps finit par adoucir les couleurs de chaque toile personnelle. Nous sommes des galeries de souvenirs parfois fermées hermétiquement à tout public extérieur, car nous en sommes les conservateurs. Cependant, nous ne possédons pas les mêmes collections. Ce livre ouvre le musée de l’auteur qui part à la recherche d’autres vies, d’autres histoires. Son Musée exilé est aussi un miroir qui nous renvoie à notre propre image, parfois perturbée par notre égo qui détient la vérité et refuse celle des autres. Une vérité censée être unique, inique et non négociable. GANDHI avait écrit quelque part que toute vérité perche au-dessus d’une montagne, que chacun gravit de son côté…

Chaouki Dachraoui

L’auteur quitte son pays à l’âge de 21 ans avec en poche un diplôme d’ingénieur adjoint en génie civil. Il finit par s’établir en Belgique afin de continuer son cursus universitaire, chose qu’il ne pouvait accomplir en Tunisie. Il deviendra architecte, entame par la suite un troisième cycle. Il nous livre son musée personnel qu’il expose de droite à gauche et de gauche à droite.

Déploration de Joseph Beuys

de Alain BORER

Studiolo (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 05/02/2021 | 6,50 €

Plus le temps passe, plus s’éloigne cette œuvre qui, ayant suscité le commentaire à l’égale des plus grandes du XXe siècle, a par rapport à elles le désavantage mais aussi la force singulière d’avoir été incarnée par son auteur. « Œuvre-vie », dans les termes de Borer, œuvre faite chair, en actions et en discours, forcément inachevée, interrompue par la mort et appelant par conséquent le thrène, l’hommage, la commémoration, de même qu’elle suscita du vivant de l’artiste la fascination, voire l’idolâtrie.

Dürer. Le Burin du graveur

de Alain BORER

Studiolo (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 05/02/2021 | 6,50 €

Il l’avait écrit à Heller : « Si vous tenez propre ce tableau, il restera cinq cents ans propre et frais… » Dürer donne rendez-vous en l’an 2000. À présent que nous sommes à l’échéance annoncée, que reste-t-il à écrire de Dürer ? Interroger ce reste : chacun peut y aller de sa compilation.
Il n’en fallait pas moins un cartographe habile pour resituer ainsi dans notre ciel le riche amas de la galaxie Dürer à cinq siècles de distance, et combiner sous nos yeux les lignes de sa constellation maîtresse : le Burin du graveur.

Avec Magritte

de Louis SCUTENAIRE

Studiolo (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 05/02/2021 | 8,50 €

Avec Magritte ne pourrait mieux porter son titre. Réunissant en 1977, dix ans après la mort du peintre, les écrits qu’il lui avait consacrés entre les années 1940 et 1960, Louis Scutenaire immortalisait là une complicité de quarante ans, entre compagnonnage et « copinage ».

Désireux de rendre l’allure naturelle d’une telle amitié artistique, sans interpolation, l’auteur présente des textes rédigés « en accord avec Magritte » – monographies, préfaces de catalogues, tracts rageurs, articles – dans l’ordre strict des occasions qui les ont suscités ; seuls l’entrée en matière, les transitions et le mot de la fin, notes d’ambiance interstitielles, sont d’une venue plus tardive. La vision qui en résulte est celle d’une coupe à la fois transversale et longitudinale, dans l’œuvre et dans l’existence de Magritte.
Le moindre intérêt de l’ouvrage ne réside certes pas dans l’écriture de « Scut ». Tout truculence et pittoresque, le premier texte, de 1942, mêle la vigueur d’une bonne peinture de caractère, le lapidaire de l’aphorisme et le bonheur de l’aléatoire, en égrenant des anecdotes privées, des aventures mémorables, des traits d’esprit et de pures excentricités, sans oublier plusieurs analyses fulgurantes de l’art du peintre belge. Car Scutenaire croit au génie Magritte – « Magritte est un grand peintre, Magritte n’est pas un peintre » – et ne cesse de le proclamer, lyrique, épique dans ses préfaces et ses éloges, ou argot ordurier dans les textes d’attaque.
Cette défense et illustration est augmentée pour la présente édition de textes écrits postérieurement à l’édition première (1977), repris ici pour la première fois.

Géricault. Généalogie de la peinture

de Jérôme THÉLOT

Studiolo (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 05/02/2021 | 9,50 €

On connaît Géricault pour ses peintures de chevaux transis par la foudre, pour ses portraits d’enfants les plus troublants de l’art français, pour ses têtes de fous qui n’ont aucun équivalent dans l’histoire de la peinture, et pour son immense tableau révolutionnaire et moderne, Le Radeau de la Méduse, chef-d’œuvre du Romantisme et protestation de la vie jusque dans la mort. On sait aussi que sa vie fut brève et fulgurante, son œuvre inachevée mais géniale, et que sa mémoire fut révérée par tous les artistes du XIXe siècle.
Mais on ne savait pas ce que Jérôme Thélot montre ici, que Géricault fut en outre un penseur, aussi grand qu’il fut grand artiste.

Hokusai ou l'horizon sensible

de Kenneth WHITE

Studiolo (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 05/02/2021 | 8,50 €

Selon les anciens, pour faire un grand peintre, il fallait trois conditions : élévation de l’esprit, liberté du pinceau, connaissance des choses. Trouver un artiste qui remplit une de ces conditions est déjà rare. Or, dans la vieille ville d’Edo, vivait un artiste nommé Hokusai (« Atelier du Nord ») qui les remplissait toutes à merveille. Si Hokusai sait camper une scène de société avec vivacité, s’il saisit avec une rapidité fulgurante toutes sortes de phénomènes, s’il plonge avec humour dans les fantasmes, c’est peut-être dans les grands paysages qu’éclate son génie à la fois extravagant et serein.

Fugue à deux voix

de Alixe SYLVESTRE

Dépendances (ETT/ÉDITIONS TERRITOIRES TÉMOINS) | Paru le 02/02/2021 | 16,00 €

« Après avoir accordé à ta mère un regard noir... tu as démarré en trombe, tétons pointés dans le vent tiède. Sans un au revoir, sans un adieu. »

Camélia, 17 ans, a disparu. Jasmin, sa soeur jumelle, ne sait rien ou ne veut rien dire. Nine, la grand-mère, sur qui les filles brillantes, rebelles et intransigeantes, aiment se faire les griffes, s’investit pour retrouver sa trace. Ex-journaliste fait-diversière, non-conformiste, Nine revisite les liens familiaux, sa jeunesse en roue libre, ses désirs. Un jour, elle décide de prendre du recul. Elle part pour une île lointaine.

Alixe Sylvestre réussit ici un roman lucide et tendre sur le difficile dialogue entre générations.

Alixe Sylvestre a déjà publié La presqu’île aux Oisanges (prix du salon du Livre féminin 2018) et La femme au chien jaune, chez ETT. Elle vit à Épinal.

Lorsque la vie déraille

de Frank ANDRIAT

QUADRATURE (QUADRATURE) | Paru le 01/02/2021 | 16,00 €

Des voyages, des instantanés de vie surpris dans les trains. L’existence s’y conjugue, au fil des rencontres, à toutes les personnes du singulier et du pluriel. Des nouvelles comme des huis clos où l’être humain se retrouve face à ses fragilités, à ses drames mais aussi à sa faculté de résilience. Des nouvelles d’amour et de vie où chacun peut se reconnaitre.

 

Frank Andriat a vu ses recueils de nouvelles couronnés par plusieurs prix dont le Prix Sander Pierron de l’Académie royale de langue et de littérature françaises.

 

Tout sur Jules Verne (ou presque)

de Jean-Patrice ROUX

Tout sur ... (ou presque) (COURS TOUJOURS) | Paru le 31/01/2021 | 20,00 €

Tout sur Jules Vernes (ou presque), encyclopédie ludique fourmillant d’informations et de gravures spectaculaires, rend un hommage vivant à l’écrivain français le plus traduit dans le monde, dont la lecture fascine toujours autant grands et petits.

A l'aube des heures fertiles

de Gilles DEBARLE

LE COUDRIER (LE COUDRIER) | Paru le 30/01/2021 | 18,00 €

Comment sortir d'un traumatisme dans lequel l'être est confiné depuis plus longtemps qu'il ne le pense ? Peu à peu, il ressent la nécessité d'une évolution, compte sur des appuis possibles au fil des rencontres et se trace un chemin, à emprunter, à partager. Un chemin parsemé de mots, surgis seuls ou par phrases, comme des signes, des repères ou des énigmes, qui orientent, stimulent ou interrogent, dont une en particulier...
 

Ceux qui brûlent

de Cathy JURADO

Poésie (MUSIMOT ÉDITIONS) | Paru le 30/01/2021 | 15,00 €

Écrire, écrire ce si long chemin vers l’espoir… Donner voix à ceux qui par delà la Méditerranée entament un voyage d’infinie solitude. C’est cette odyssée que la poétesse nous révèle dans la pudeur du regard, la beauté et la force des mots. Elle porte ce chant comme un cri sourd honorant la mémoire de ceux qui brûlent dans l’errance. Ceux qui n’ont plus de nom mais perpétuent le souvenir d’une histoire ancestrale d’exil et de désir.

La Maison à claire-voie

de Brice TARVEL

Textures (ZINEDI) | Paru le 28/01/2021 | 17,90 €

Peut-on échapper à son destin ? Pas sûr que le sort qui nous attend soit plus enviable... Les personnages de ces nouvelles vont tenter leur chance. Suspense garanti !

Weizmann II : fantaisie en 14 tableaux

de Aaron ZEITLIN

EDITIONS BIBLIOTHÈQUE MEDEM (EDITIONS BIBLIOTHÈQUE MEDEM) | Paru le 27/01/2021 | 20,00 €

Farce carnavalesque et méditation sur le destin juif, Weizmann II brouille les pistes pour mieux nous ouvrir le chemin de la réflexion.

Comédie décapante écrite en 1934, Weizmann II commence par une drôle de catastrophe : Hitler, suivi par les gouvernants du monde entier, expédie de force les Juifs en Palestine. Weizmann II, avatar de Haïm Weizmann, le célèbre chimiste londonien grâce auquel fut rédigée la déclaration Balfour, les sauvera-t-il d’un exil pour le moins particulier ? ».

Aaron Zeitlin (1898-1973), l’un des plus grands poètes et dramaturges yiddish, aborde ici avec une insolente légèreté les questionnements sur l’art, la politique, l’histoire, la condition humaine, qui hantent son œuvre.

Cet ouvrage a bénéficié du soutien du Centre national du livre, de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et de la Fondation du Judaïsme Français.

La malédiction de Victoria

de Elodie STRONG

Jeune adulte (5 SENS) | Paru le 25/01/2021 | 21,20 €

Londres, 1900.

Victoria et son armada d’automates font régner une dictature dans laquelle la Reine cache un lourd secret. Pour Evangeline jeune fille de bonne famille, la vie est calme et toute tracée. Seule ombre au tableau : la guérilla entre les différentes classes sociales qui fait rage depuis des décennies.

Tout bascule le jour où Evangeline est sauvée d’un attentat par un mystérieux jeune homme masqué. Commence alors pour elle un voyage vers la vérité : que s’est-il réellement passé le jour où Victoria est devenue reine ? Pourquoi personne ne se souvient de ce jour-là ? Et d’où vient cette guérilla ?

Entre trahison, complot et magie, Evangeline devra compter sur de fidèles alliés pour tenter de mener sa quête à bien, sans tomber dans les pièges de Victoria, déterminée à ce que le passé ne soit pas déterré.

Elodie Strong

Elodie Strong, conseillère de remise en forme, a fait des études d’Histoire et des métiers du Livre. L’écriture et la lecture font partie de ses passions depuis son adolescence. Aujourd’hui âgée de 27 ans, elle signe ici son 2e roman.

Écrire son premier roman en dix minutes par jour

de David MEULEMANS

Hors collection (AUX FORGES DE VULCAIN) | Paru le 22/01/2021 | 18,00 €

Écrire son premier roman en dix minutes par jour est un manuel qui vous propose de vous accompagner, pendant quelques semaines ou quelques mois, dans l’écriture de votre premier roman. L’ouvrage aborde successivement la question de l’angoisse de la page blanche, de la construction des personnages, de la création d’une ligne narrative. Parallèlement aux questions purement techniques liées à l’art de la narration, ce manuel propose un ensemble de conseils pour aider les écrivains en herbe à créer et entretenir l’habitude d’écrire régulièrement. Il propose à la fois une synthèse de recherches récentes sur la psychologie de la création et des connaissances accumulées par les écrivains et scénaristes. Ce texte est la synthèse d’une expérience de près de vingt ans d’animation d’atelier d’écriture.

Tout est paysage

de Stéphane LAMBERT

Essais sur l'art (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 21/01/2021 | 20,00 €

« Tout est paysage, affirmait Dubuffet, en ce sens que tout est composition, tout est quête d’une unité perdue, tout est signes assemblés, tout est matière à être embrassé du regard, à interroger le vivant au-delà de soi-même. Que vaudrait sans ça le monde si on le laissait entre les seules mains de la dévastation, si l’essence poétique qui nous y attache envers et contre tout ne l’ouvrait pas à des entendements insoupçonnés qui nous font voir dans la noirceur d’autres nuances que pure noirceur ? »
Champs de bataille labourés par les obus pendant la première guerre mondiale ; régions soufflées et rayées de la carte par la bombe atomique ; villes sinistrées hier par les catastrophes nucléaires et, aujourd’hui, par les changements climatiques… Notre regard a engrangé assez d’images de destruction pour que s’impose à l’art l’angoisse de l’après-paysage.
Recueil de textes épars unis dès le départ par cette question unique, Tout est paysage examine l’une après l’autre, partant des Nymphéas de Monet, les œuvres de Twombly, Klee, Tàpies, Muši?, Mondrian et Morandi, comme autant de réponses possibles : de quelle façon la peinture de paysage et la trop bien-nommée nature-morte se sont-elles réinventées au fil du XXe siècle, face au spectacle inouï de la destruction de leur motif ?

Retours d'échos

de Daniel PAYOT

Essais sur l'art (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 21/01/2021 | 20,00 €

« Comment ne pas écrire sur l’art et les artistes » : avec ce sous-titre négatif, simple facétie en apparence, Daniel Payot installe en fait son essai dans une distance scrupuleuse qu’il estime seule féconde lorsqu’il s’agit de disserter sur l’art. Son refus d’énoncer de manière positive ce qui devrait être n’est pas la marque d’une timidité théorique : c’est un parti-pris de méthode, dérivé avec conséquence de sa certitude que rien n’est plus fatal que l’univocité dans notre face-à-face avec les œuvres.

Partant du constat d’une inadéquation naturelle entre la « langue privée de mots » des arts plastiques – lignes, ombres et couleurs, au sens inassignable – et l’ordre du discours, qui tend à figer dans des structures sans ambiguïté les choses et les rapports entre elles, l’auteur ébauche une autre approche, visant à permettre au langage de présenter l’œuvre dans sa différence intacte, sans entamer son équivoque. « On fait souvent comme s’il y avait des choses et des sujets et ensuite seulement des espaces entre eux. […] Et s’il y avait d’abord le ‘entre’ et ensuite les choses et les sujets s’y posant, à la fois consistants et éphémères ? »

Soucieux de cohérence, Daniel Payot n’affirme pas de façon tranchée. Procédant tel le mosaïste qui laisse à l’œil du spectateur le soin de fondre en une image des pièces juxtaposées, il cite, commente et développe l’une après l’autre, par brefs chapitres, les pistes de réflexion ouvertes par ses devanciers, théoriciens et patriciens d’une écriture avec et non aux dépens de l’art. Adorno, Benjamin, Michaux, Bonnefoy, Picon, Ponge, Arasse, Georges Didi-Hubermann sont quelques-uns seulement des interlocuteurs de cette méthode dialogique, où la voie à emprunter passe par l’entre-deux de l’échange.

Éloge de l’« intervalle », d’une réserve respectueuse de part et d’autre de laquelle art et écriture se serviraient réciproquement sans s’asservir et converseraient par « retours d’échos », cet ouvrage parlera à quiconque voit le discours savant comme un voile jeté sur les œuvres.

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