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l'autre LIVRE

Parutions récentes et à venir

Histoire de l'Académie de Mallarmé

de Bernard FOURNIER

Agora (EDITIONS DU PETIT PAVÉ) | Paru le 01/03/2016 | 28,00 €

Elle s’attache aussi à faire reconnaître des poètes majeurs un peu oubliés :?Maurice Maeterlinck, Francis Viélé-Griffin, Saint-Pol Roux, André Fontainas, Albert Mockel ou encore le curieux Edouard Dujardin. Elle est refondée en 1976 avec Jean Rousselot, Michel Manoll, Alain Bosquet et Guillevic et poursuit son activité. Le prix Mallarmé, la maison-musée Mallarmé de Valvins sont à mettre à son actif.
 

La Nuit de la nouvelle

de Jean-Pierre ROCHAT

Feuillages (LA CHAMBRE D’ÉCHOS) | Paru le 01/03/2016 | 12,00 €


Un jour d’été, un écrivain paysan du Jura bernois quitte sa montagne, ses terres et ses bêtes pour s’aventurer le temps d’une soirée et d’une nuit dans un autre monde à l’occasion d’une manifestation littéraire dans une station de villégiature des Alpes valaisannes. Là il arrive, avec sa barbe foisonnante, sa vigueur terrienne et son regard caustique, chargé d’une histoire dont il va, comme les autres auteurs invités, offrir au fil des heures quelques aperçus détonants. À la lueur d’une lune perplexe se confrontent entre la scène et le public des mondes totalement hétérogènes. La joute apparaît périlleuse. Chez lui, chèvres et vaches attendent son retour, narquoises, sceptiques quant au bien-fondé de l’entreprise.

« Les acteurs de la Nuit de la nouvelle sont éphémères, comme les revenants ils craignent la lumière du jour, moi le paysan j’ai pas peur d’y mettre les pieds, tout en laissant une parcelle de mon cœur en la Nuit de Saint-Maur. »

Difficile de devenir léger

de Jaan KAPLINSKI

Paradigme (CORSAIRE) | Paru le 01/03/2016 | 9,80 €

Jaan Kaplinski, né en 1941, est un des plus grands poètes de l’Estonie contemporaine. Sa poésie méditative, influencée par les sagesses orientales, accorde une place importante à la nature et puise son inspiration dans la vie quotidienne. Dans ce recueil, l’émerveillement devant la nature, voie d’accès à la beauté du monde et à la compréhension de l’unité de l’être, est exprimé dans une suite de poèmes aux vers courts, libres et non rimés. Il marque une étape dans l’évolution du poète qui, à la recherche formelle, tend à préférer le contenu et la transmission simple et directe d’une expérience et d’une vision de l’existence. Il est le lauréat 2016 du Prix européen de littérature.
Antoine Chalvin est professeur de finnois et d’estonien à l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO). Il a publié plusieurs ouvrages, parmi lesquels Johannes Aavik et la rénovation de la langue estonienne (2010), et traduit de nombreuses oeuvres littéraires estoniennes, dont l’épopée nationale Kalevipoeg. Il dirige la rédaction d’un grand dictionnaire estonien-français (www.estfra.ee).
Marika Põldma est l’auteur de la première traduction en estonien du Mystère de la charité de Jeanne d’Arc de Charles Péguy. Elle a été assistante de direction à l’Uus Vana Teater, compagnie de théâtre spécialisée dans les monologues, et scénariste de deux documentaires réalisés par son mari, Vahur-Paul : Piimariik (The End of Milk, 2003) et Puhta mõtte ruum (The Space of Pure Thought, 2015).
Ouvrage publié avec le soutien de la Fondation estonienne pour la culture (bourse Traducta).


 

Mensonge #09 : Juste une image

de Béatrice DARNAL

13 Mensonges (LE GRAND OS) | Paru le 01/03/2016 | 17,00 €

Images : Béatrice Darnal. Textes : Ana Tot. Conception graphique : Jean-Pierre Bos. Neuvieme "Mensonge". Sur La Chute d'Icare de Pieter Bruegel, notre regard est attiré en bas à droite par un détail incongru, deux jambes qui se noient, seules. Sur la photographie de la plage de Biarritz - de structure fort similaire - nous découvrons en les grossissant jusqu'au pixel neuf détails inapparents.
Que s'est-il joué qui est insupportable ? Voler. Tomber. Tromper.

Les Admirés

de Daniel BERGHEZAN

Coffret Poésie (MUSIMOT ÉDITIONS) | Paru le 29/02/2016 | 10,00 €

Alberto Giacometti, Léopold Sédar Senghor, Vincent Van Gogh ou Albert Camus… Quoi de commun entre tous ces artistes incomparables ? Ce qui les unit assurément, c’est la joie que la seule évocation de leur nom suffit à me procurer. Je ferme les yeux. Et aussitôt une mer immense se déploie devant moi, qui délivre vague après vague les soubresauts de son corps tout empourpré de soleil. Grandeur et éclat. Oserai-je l’avouer ? J’ai eu quelques scrupules à désigner si clairement les destinataires de ces hommages. C’est que toute forme d’idolâtrie m’est suspecte. Mais au bout de leur passion, de leur souffrance, c’est à l’Homme même que ces créateurs de génie m’ont conduit. L’Homme fragile et singulier. Poète s’il discerne la beauté dans la poussière de ses apparences. Sublime s’il accueille comme une grâce l’émotion qui si charnellement le renvoie à sa substance sacrée…

Aristote, Heidegger, Pessoa : l'appel de l'anthropologie

de Albert PIETTE

Anthropologiques (PÉTRA) | Paru le 15/02/2016 | 16,00 €

Aristote, Heidegger, Pessoa : trois lectures qui ont accompagné Albert Piette ces dernières années. Il y est question de singularité, d’existence et de réalité, pour chercher une anthropologie qui aurait son « objet », et qui ne serait pas celui d’autres disciplines. Celui-ci ne serait pas une partie de l’être humain, ni un ensemble d’êtres humains. Ce serait l’existence des hommes, des unités individuelles ou des volumes d’être. Aristote est posé alors en fondateur de l’anthropologie, plutôt qu’Hérodote habituellement placé en tête des histoires de l’anthropologie (sociale et culturelle). Théories, thématiques et méthodes se précisent au fur et à mesure de la lecture de ces trois auteurs qu’Albert Piette interprète à partir de sa quête d’une anthropologie empirique et théorique.

 

Albert Piette est Professeur au département d’anthropologie de l’Université Paris Ouest Nanterre et membre du Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative (CNRS).

Des jours, en s'en allant

de Marcel MIGOZZI

L'Oiseau des runes (PÉTRA) | Paru le 15/02/2016 | 12,00 €

Je le devinais, sais.

La blessure précède le bonheur, le suit.

 

S’enténèbrent les échecs

Et les regrets, lichens humains.

Seins blets, la main

Renonce, automne, déjà soir.

 

Mais sous les feuilles d’un figuier à filles

Se détache le souvenir

D’une poitrine perlée sous la laine.

 

Marcel Migozzi est né à Toulon, rue de la Fraternité, dans une famille ouvrière d’origine corse. Il lui restera toujours fidèle. Instituteur et poète, il a fondé son écriture sur le regard rapproché du silence, sur l’exigence sereine d’un mieux à vivre ou à mourir dans la fertilité de mots rabotés, sarclés, dépaysagés et sensible à l’humus comme à l’humain. Son œuvre a été célébrée par les prix Jean Malrieu, Antonin Artaud et Des Charmettes/Jean-Jacques Rousseau.

Idéogrammes

de Juan Carlos MÉNDEZ GUÉDEZ

Hybride (ZINNIA ÉDITIONS) | Paru le 15/02/2016 | 10,00 €

Douze contes ou récits, audacieux dans leur diversité formelle et leur prose flexible, unis par la cicatrice douloureuse ou tendre laissée sur l’âme, le corps, la peau, par les chaos et aléas de l’existence.

Odeurs, toucher, mains, pieds, sensations émerveillées ou douloureuses, reviennent dans ces textes comme des motifs d’une perception fragmentée de la réalité que le récit conjugue.

 

Juan Carlos Méndez Guédez ( Barquisimeto, 1967) réside actuellement à Madrid, ville qu’il a choisi d’habiter après avoir quitté son Venezuela natal pour effectuer un doctorat en Littérature hispano-américaine à l’université de Salamanque.

Son œuvre d’écrivain des deux continents, primée à plusieurs reprises, compte aujourd’hui plus d’une quinzaine de romans, livres de contes et de nouvelles qui abordent les thèmes du déracinement, de l’éloignement, de l’absence ou de l’amour dans une prose imprégnée de lectures péninsulaires et hispano-américaines.

Ecrits pour voir

de Maryline DESBIOLLES

Essais sur l'art (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 12/02/2016 | 20,00 €

L’ensemble des textes écrits par Maryline Desbiolles (parus pour la plupart dans des catalogues ou revues, ou inédits) sur l’art, autour de l’art, à partir de l’art est ici réuni : une première partie rassemble les approches les plus réflexives sur la création ; dans le second chapitre les textes s’articulent autour de deux thématiques chères à l’auteur : l’Italie, la cuisine ; le troisième chapitre réunit les essais et poèmes consacrés aux sculptures de Bernard Pagès ; sont ensuite regroupés les essais consacrés à des artistes ou des œuvres ; le volume se clôt enfin sur des œuvres de fiction dont l’élément déclencheur de l’écriture fut la fréquentation d’œuvres plastiques.

 

Extraits, détails :

http://editionslateliercontemporain.net/collections/essais-sur-l-art/article/ecrits-pour-voir

Les Exigences de l'émotion

de Pierre BONNARD

Écrits d'artistes (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 12/02/2016 | 20,00 €

Au sommaire, de brefs textes d’hommages à Renoir, Odilon Redon, Signac, des réponses à des enquêtes comme en faisaient les revues d’art de l’entre-deux-guerres (sur « la peinture française d’aujourd’hui » ou « les problèmes de la peinture ») ou encore des propos rapportés par des journalistes et visiteurs de ses ateliers à Deauville ou au Cannet.
Enfin, est réédité pour la première fois un ouvrage composé par Bonnard, durant la guerre, de textes et de dessins : « Correspondances ». Un recueil de souvenirs déterminants. Bonnard l’a conçu sous la forme originale de lettres manuscrites et illustrées.

 

Extraits, détails :

http://editionslateliercontemporain.net/collections/ecrits-d-artistes/article/les-exigences-de-l-emotion

Deux ans de vacances et plus

de Luc-Michel FOUASSIER

QUADRATURE (QUADRATURE) | Paru le 10/02/2016 | 15,00 €

Qu’il s’agisse de participer à une course d’endurance, de mettre le point final à un roman, de retrouver les héros de son enfance, de parvenir au terme d’un repas affligeant, de refaire le voyage de noces de ses parents, de séduire Isabelle Adjani ou d’accompagner son meilleur ami au cimetière, la tâche s’avère à chaque fois difficile. Pourtant, les personnages de ces sept nouvelles sont décidés. Ils iront jusqu’au bout.

Luc-Michel Fouassier vit en région parisienne. Deux ans de vacances et plus est son troisième recueil après Histoires Jivaro et Les hommes à lunettes n’aiment pas se battre parus aussi chez Quadrature. Il est également l’auteur de plusieurs romans.

 

A la méridienne

de Jeanine SALESSE

L'Oiseau des runes (PÉTRA) | Paru le 10/02/2016 | 14,00 €

À travers l’automne, l’impatience du printemps, déjà. La force qu’il remue pour planter mes phrases dans la page en bulbes fertiles, dégage un sourire dans le jour morne.

Le regard erre par là-haut. Jamais les pas ne s’y égarent. Ceux de ta mère filent entre les fruitiers, se perdent dans les effluves affaiblis des roses. Regarde : elle cueille des physalis, ravie de ce rouge orangé sous les pommiers. Le jardin en flamberait comme longtemps il s’est couvert de la cendrée d’une vivace infatigable. Le silence bruit des pas en allés. On continue de s’émerveiller : le rouge nous régénère.

 

Jeanine Salesse vit dans le Val-de-Marne où elle a exercé la profession d’institutrice avec passion. Elle se met à l’œuvre après de longues randonnées familiales ou solitaires. Ses pas vibrent de mots, de souvenirs, d’échos enchâssés dans le mouvement, celui d’écrire et celui de marcher. Elle a publié, à ce jour, de nombreux recueils dont le plus récent : L’épaule du paysage chez Tarabuste. Des anthologies ont souligné sa présence poétique. Elle a été l’invitée de la Biennale des poètes en Val-de-Marne.

Océans

de Jean-Paul LE BIHAN

Omphalos (PÉTRA) | Paru le 10/02/2016 | 15,00 €

 Les jupes de la mer

 Ont engendré le monde

 

D’océans de terre, en océans de mer, Jean-Paul Le Bihan, professeur et archéologue, fouille le limon des mots dans ses premiers poèmes. Son parcours oscille des montagnes de l’Altaï à sa terre bretonne d’origine où l’île d’Ouessant occupe une place prépondérante. Fervent de peinture et de littérature, il nous offre un panorama de paysages et de réflexions qui se teinte, dans les heures de veille, au profond de la nuit, d’un humanisme qui nous interroge et nous retient.

CLANDESTINES

de Christine DEROIN

D'une fiction, l'autre (CHÈVRE-FEUILLE ÉTOILÉE) | Paru le 08/02/2016 | 15,00 €

Une vieille dame, repliée sur elle-même et méfiante par expérience, se retrouve la seule personne à la peau blanche dans son immeuble du 18ème à Paris.?
Deux personnes vont surgir dans sa vie, Diaminatou, une petite fille africaine à la recherche de sa mère disparue et Idiatou, une jeune femme malienne, sans papiers. 
Une clandestine.
Une amitié naîtra-t-elle entre ces personnes ?? 

Avec son écriture coup de poing, Christine Deroin fouille dans l'âme humaine qui, si elle n'est  pas toujours noire, est rarement immaculée.

Lettre à un jeune paroissien

de Jean-Michel AUBEVERT

Coudraie (LE COUDRIER) | Paru le 01/02/2016 | 18,00 €

Je terminais mon précédent recueil, Journal d'un départ, entre deux départs et deux retours de Bretagne, plus pour moi voyage dans le temps que dans l'espace, retour sur une mythique Brocéliande traversée de présences, où le gui se rappelle encore aux druides, quand je me trouvai renvoyé à un âge antérieur comme par un puits néanti. En ce pays, il existe un village nommé Néant sur un chemin de Folle Pensée. On y croise le visage des fées à la traversée de leur étang en des lieux-dits dédiés au rêve. ....... La jeunesse, non celle, rêvée, qui fut la nostalgie de mon existence, la bienheureuse qu'ont bercée les marraines, qu'ont bénie les fées, mais la réelle, l'atroce adolescence sous des auspices féroces, me revint à l'esprit. Ce fut comme un tapis de mémoire où je dérapai, à moins qu'il ne fût tapis rouge dérobé sous mes pieds. J'en vis se dérouler le tapis devant moi comme des marches en bas desquelles j'étais ramené à mesure que je tentais de les gravir, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que cendres de ces espérances qu'on place dans l'enfance. Les évènements s'enchaînèrent dans mon esprit comme le deuil d'une jeunesse retrouvée, peut-être mort-née. Avais-je la moindre chance d'entrer dans la danse de l'existence comme au don d'une vie? Pour peu que j'entre dans l'espérance, on m'en ôterait la présomption, en sorte que je fus précipité dans l'exclusion et la négation...

Le temps presse

de Dany MAUREL

Nouvelles (EDITIONS DU PETIT PAVÉ) | Paru le 01/02/2016 | 20,00 €

Trois nouvelles, trois personnages...
le temps n’en fait qu’à sa guise.

Si « le temps presse » pour Lucien, qui redoute le moindre retard jusqu’à l’obsession, il galope, parfois en arrière, dans « la trente-troisième », où la vieille Marguerite mène une vie particulière, et pour Hélène, il stagne dans d’étranges « croissances estivales ».

Les eaux-delà du Danube. Etudes d'ethnologie balkanique

de Marianne MESNIL, Assia POPOVA

Sociétés et cultures post-soviétiques en mouvement (PÉTRA) | Paru le 28/01/2016 | 28,00 €

Après l’effondrement du Bloc soviétique, il a été beaucoup question des Balkans, que ce soit à travers l’image resurgie de la « poudrière » et des horreurs de la guerre, ou celle de cette « autre Europe » candidate à l’adhésion à « l’Union ». Mais le terme même de « Balkans » suscite des interrogations et controverses sur la définition, tant géographique que culturelle, qu’on en donne.

Dans ce livre, on a tenté de dissiper quelques stéréotypes en abordant la « question balkanique » par une approche ethno-anthropologique et à travers les thèmes les plus variés, pouvant aller de simples objets du quotidien (un four mobile, un ustensile servant à faire le café), aux récits paysans sur l’origine d’animaux ou de fleurs. Et, par ailleurs, en prenant en compte la dimension historique de ces mêmes régions, on a voulu mettre en valeur certains traits communs donnant lieu à une « culture balkanique » qui affirme sa spécificité face à l’Occident.

 

Marianne Mesnil a reçu une formation d’ethno-anthropologue à l’Université Libre de Bruxelles. Elle est spécialisée dans l’étude de la Roumanie où elle s’est rendue pour la première fois comme étudiante, en 1967. Elle a ensuite fait de nombreux séjours sur le terrain durant toute la période marquée par le régime de Ceauce?cu. Elle est aujourd’hui professeur honoraire de l’ULB où elle a enseigné l’anthropologie de l’Europe.

Assia Popova a suivi un enseignement à l’École de Linguistique et d’Ethnologie de Sofia et de Moscou et a complété sa formation d’anthropologue à Paris où elle a été chercheur au CNRS.

Les deux auteurs se sont rencontrées dans les années 1980 sur ce terrain commun de l’ethno-anthropologie des Balkans. Dès ce moment, elles ont élaboré le projet d’une étude comparative de ces régions. Les eaux-delà du Danube présentées ici sont, pour une bonne part, le résultat de cette recherche commune.

Le spectre de Thomas Bernhard

de Cyril HUOT

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 27/01/2016 | 20,00 €

Cette nuit le spectre de T.B. est venu me visiter, et il m’a dit, il y a toujours eu un total malentendu entre le monde et l’artiste, quand chaque coup mortel que veut porter l’artiste au monde est un coup mortel que l’artiste se porte à lui-même, chaque fois que l’artiste cherche à blesser à mort le monde, c’est lui-même qu’il blesse à mort, chaque fois qu’il veut planter la lame acérée, vengeresse, de son esprit dans la poitrine du monde, c’est dans sa propre poitrine qu’il la plante, chaque fois que l’artiste veut se venger du monde c’est sur lui-même qu’il se venge, le monde n’a jamais compris que chaque ligne que j’ai écrite contre lui était une ligne écrite contre moi-même, chaque mot écrit pour le tourner en dérision, était un mot écrit pour me tourner moi-même en dérision, chaque mot écrit pour le fustiger et le ridiculiser, était un mot écrit pour me fustiger et me ridiculiser moi-même, dans tout ce que j’ai entrepris contre le monde, je n’ai jamais entrepris que de me blesser à mort moi-même, dans tout ce que j’ai entrepris pour peindre le monde, je n’ai jamais d’abord peint que moi-même, le monde n’a jamais compris que je n’ai jamais fait que des autoportraits les uns après les autres, chacun de mes livres est un autoportrait, chacune de mes pièces est un autoportrait, dans chacun de mes livres comme dans chacune de mes pièces, je me mets moi-même en jeu, l’artiste ne saurait blesser à mort le monde sans se mettre lui-même en jeu et sans y laisser sa peau, le monde ne comprend pas que l’artiste qui veut sa peau n’a d’autre choix que d’y risquer toujours follement, délibérément, sa propre peau, se blesser soi-même à mort dans ce combat mortel perdu d’avance avec le monde, voilà ce que veut l’artiste, voilà ce que j’ai voulu…
 

ce peu de soi

de Michel BOURçON

POESIE (LA TÊTE À L'ENVERS) | Paru le 25/01/2016 | 16,00 €

Nous n’avons d’yeux et d’oreilles que pour l’imperceptible. Si, à coups de becs, les oiseaux déchiraient le ciel, nous pourrions voir ce qui est vraiment derrière le bleu, comme nous pourrions comprendre ce que le vent confesse aux feuilles des marronniers.

 

Michel Bourçon est né à Nevers où il vit et travaille. Il a publié une trentaine de recueils de poésie, parmi lesquels Les feuilles tombent même au printemps, Pratique de l’effacement, C’est la mer, Et ainsi les arbres, Les rues
pluvieuses n’iront pas au ciel
, Jean Rustin, la vieéchouée. . .
couverture : © fragment de peinture de Renaud Allirand

Les voix d'en dessous

de Pablo MELICCHIO

Prose (ZINNIA ÉDITIONS) | Paru le 21/01/2016 | 12,00 €

Chiche est différent, souffre d’un léger retard mental.

Dans le centre pour handicapés où il est interné, il développe cependant un don : celui d’entendre et de communiquer avec des voix.

Quelles sont-elles ? Que nous racontent-elles ? Que nous disent-elles de l’histoire récente de l’Argentine ?

En mêlant la tragédie personnelle d’un personnage marqué par la violence et la violence qui traverse la société argentine, Pablo Melicchio signe un roman profondément humain à l’écriture tantôt empreinte de naïveté, tantôt poétique et cruelle.

Pablo Melicchio (1969, Buenos Aires) est écrivain et psychologue.

Remarqué dès la publication de son premier roman Letra en la sombra (2008), il est aussi l’auteur de Crónica de los hombres que buscan un lugar (2011), texte issu de travail mené au sein de l’atelier d’écriture de réflexion destiné aux personnes vivant dans la rue qu’il anime depuis plusieurs années.

Il est par ailleurs l’auteur de notes, contes et récits publiés dans différents journaux et revues argentins.

Livre de papier

de Guillaume BASQUIN

Chant (TINBAD) | Paru le 20/01/2016 | 21,50 €

À l’heure de la plus grande folie technologique, un narrateur lit, regarde des œuvres d’art, visionne des films avant disparition, écoute des musiques, se déplace très vite dans le temps et dans l’espace réel. Il nous livre ses pensées, résultat de ses voyages. Puisque les hommes marchent presque toujours dans les voies frayées par d’autres, et procèdent dans leurs actes par imitation, un jeune écrivain prudent doit toujours commencer par des voies frayées par de grands auteurs, et imiter ceux qui ont été excellents, afin que, si son talent n’y parvient pas, il en garde au moins quelque odeur : « Nos styles sont désormais des réminiscences. » Tout est représenté en grand style, mais sans quitter le réel authentique. Rien d’inventé ou bien d’imaginaire, de refait afin de vous mieux plaire. Ce que je vous montre est partout à l’œuvre : le drame de l’imprimé qui a vécu !
 

Entretiens avec Alain Veinstein

de André DU BOUCHET

Littérature (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 18/01/2016 | 20,00 €

Ce recueil des entretiens qu’André du Bouchet donna à Alain Veinstein, de 1979 à 2000, le dernier ayant été enregistré quelques mois avant sa mort, eurent pour destination (à l’exception de deux d’entre eux publiés dans « L’Autre journal » et « Libération ») différentes émissions de France Culture : « Les Nuits magnétiques », « Poésie ininterrompue », « Surpris par la nuit », « Du jour au lendemain »… C’est ici pour la première fois que nous donnons leur retranscription.

André du Bouchet parlait avec Alain Veinstein sans souci des circonstances particulières de l’enregistrement – reconnaissable entre toutes, les lecteurs peuvent aujourd’hui retrouver sa voix. 

 

Chez ce poète qu’on a souvent considéré comme obscur, hermétique, je n’ai jamais vu que de la clarté, « la clarté poussée à son extrême », comme il le disait du Coup de dés. Une clarté qui m’a toujours paru illuminer dans un même mouvement sa relation aux mots et aux autres, comme à toutes choses de ce monde.
(…)
Toute son œuvre invite à s’interroger sur le sens des mots et leur valeur d’échange pour ceux d’entre nous qui nous soucions encore d’avoir quelque chose à partager. Le poète est confiant en une parole individuelle qui ne serait qu’un moyen d’accéder à une langue commune dès lors que chacun prend sur soi ce qu’il lit. Et pour cela, nul besoin des bavardages flamboyants de la prose : quelques mots suffisent, toujours les mêmes, et sans cesse repris, comme s’ils étaient tracés pour la première fois. Le mouvement de l’écriture fait feu de l’infini et, tout à la fois, de l’inachevé. Il suffit au fond d’une image, d’un espace, de livre en livre resserré, d’un dehors de montagne battu par la lumière, pris dans des blancs qui n’ont pas toujours été admis par les lecteurs, alors qu’ils les invitent à donner une voix à ce qui reste silencieux. Loin d’être hermétique, incommunicable, abrupte, comme on l’a si souvent répété, la poésie d’André du Bouchet, dans la violence de son dénouement, autrement plus convaincante que la violence de l’excès, tente de restaurer une relation grâce à laquelle nous avons le sentiment, alors que tout fait défaut, que tout soudain nous est donné et que nous vivons plus pleinement encore. Elle est mouvement d’un retour vers soi.
(…)
Le mot relation me paraît central s’agissant d’André du Bouchet. Relation à la langue, qui est celle d’un ordre face au démesuré. Quelques mots pris dans la banalité même, collant de près à la réalité telle que l’appréhende tout un chacun, mais des mots détournés au point de n’être plus reconnus par ceux qui les emploient couramment. Il opposait la relation à la communication qui envahit aujourd’hui complaisamment les discours sans jamais vraiment passer à l’acte.

Alain Veinstein

Ouvrage publié en partenariat avec l’I.N.A., Institut national de l’audiovisuel.

 

Extraits, détails :

http://www.editionslateliercontemporain.net/collections/litterature/article/entretiens-avec-alain-veinstein

 

 

Écrire à vue

de Jacques MOULIN

Essais sur l'art (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 18/01/2016 | 20,00 €

Entrer sans effraction dans la vérité de leur monde. Prendre langue avec. À la lettre sans heurt. S’ouvrir au registre des lieux dans le foyer des couleurs la géométrie du trait l’élan des volumes le geste d’espace. Pénétrer l’écran des neiges celles de l’œil tenu dans son blanc. Incapable de se grandir avant que de se regarder par le dedans. Une attente en allée vers leur monde depuis là.
 

Poèmes et essais à propos des œuvres de Charles Belle, Véronique Dietrich, Jean-Louis Elzéard, Ann Loubert…

 

Extraits, détails : 

http://editionslateliercontemporain.net/collections/essais-sur-l-art/article/ecrire-a-vue

Les cahiers de Tinbad : N° 1

de COLLECTIF

Tinbad-revue (TINBAD) | Paru le 15/01/2016 | 14,00 €

He rests. He has travelled.

 

With?

 

Sinbad the Sailor and Tinbad the Tailor and Jinbad the Jailor and Whinbad the Whaler and Ninbad the Nailer and Finbad the Failer and Binbad the Bailer and Pinbad the Pailer and Minbad the Mailer and Hinbad the Hailer and Rinbad the Railer and Dinbad the Kailer and Vinbad the Quailer and Linbad the Yailer and Xinbad the Phthailer.

 

James Joyce

Ethique et esthétique de l'ironie chez José Rodrigues Miguéis

de Georges DA COSTA

Littérature comparée / Histoire et critique (PÉTRA) | Paru le 15/01/2016 | 29,00 €

L'écrivain José Rodrigues Miguéis (1901-1980) quitte le Portugal de Salazar en 1935 et, malgré quelques tentatives de retour, passe la plus grande partie de sa vie en exil aux États-Unis. Si, d'un côté, les préoccupations éthiques du militant politique imprègnent fortement des récits où l'ironie classique et satirique est un instrument privilégié, de l'autre, l'écrivain met régulièrement en scène ses doutes et questionnements usant d'une autre ironie, romantique et/ou moderne. La fiction migueisienne, régulièrement caractérisée par l'ambiguïté (jeu avec les conventions littéraires), affirme à la fois l'adhésion à des valeurs et à une réalité vécue mais aussi la mise à distance amère et lucide de celles-ci. Le paradoxe constitutif de toute ironie – dire simultanément l'adhésion et la mise à distance – est ainsi exacerbée par la présence de ces deux ironies contradictoires qui apparaissent comme les deux faces littéraires d'un même drame identitaire, celui de l'écrivain exilé.

Dans la Préface, le professeur et écrivain Onésimo Almeida souligne la nouveauté et l'originalité de cette étude dans la bibliographie consacrée à José Rodrigues Miguéis, en particulier sa « capacité à délimiter et à analyser rigoureusement et avec lucidité les questions, puis sur elles argumenter dans un style épuré, transparent et attractif », ce qui en fait « un modèle » à suivre.

Maître de conférences en langue, littérature et civilisation portugaises à l'Université de Caen Normandie depuis 2012, Georges Da Costa a été, pendant près de vingt ans, enseignant de mathématiques et sciences physiques dans le secondaire. Il est membre de l'Équipe de recherche sur les littératures, les Imaginaires et les Sociétés (ERLIS, Université de Caen Normandie) et du Centre de Recherches sur les Pays Lusophones (CREPAL, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3). Il est également le co-fondateur de l'association Autres Brésils (www.autresbresils.net).