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l'autre LIVRE

Essais

En lisant en rêvant

de Joël CORNUAULT

Littérature (TEMPS QU'IL FAIT) | Paru le 20/04/2023 | 16,00 €

«Lequel précède l’autre : la lecture ou le rêve ?
«Une journée de Thoreau commençait par une marche énergique à travers bois. Beaucoup pratiquent l’inverse, attendant d’être lassés de lire pour aller se dégourdir les jambes. Un jardin derrière la maison, d’où l’on entre et sort, est un endroit bien fait pour entrecroiser pendant plusieurs heures la lecture et le rêve, exercer leur réversibilité. “Il y a un Extérieur à l’Intérieur et un Intérieur à l’Extérieur”, dit Blake.
«Que l’on commence sa journée en lisant et la finisse en rêvant, ou le contraire, une règle d’or me paraît valoir : le mot n’est pas un signe, le matériau pour des constructions logiques : il est un vécu; un rêve vécu.»

Érudition décontractée, goût du plaisir et de l’indépendance, art de l’effacement sont les richesses proposées en partage par le moins narcissique des écrivains dans cette promenade bachelardienne en compagnie d’auteurs admirés, nourrie d’images désordonnées et d’analogies éclairantes.
 

En bleu adorable

de Pascal BOULANGER

Tinbad-texte (TINBAD) | Paru le 20/04/2023 | 15,00 €

Il y a une parole insignifiante qui domine et terrorise et qui pense que l’on peut dire et écrire sans être confronté à l’histoire et au silence. Il y a une autre parole – que ces carnets veulent incarner – qui se confronte aux nouvelles tyrannies mais aussi aux épiphanies de la beauté. 

Comme dans les précédents carnets de Pascal Boulanger – Confiteor et Jusqu’à présent je suis en chemin (Éd. Tituli), ce Bleu adorable multiplie les incises de pensées et de sensations, à travers une traversée intime, des lectures, des détournements, des citations. Mais on ne lira pas de confessions, de ruminations, de désolations, car l’écriture qui dévoile renverse la malédiction en exultation. 

Cette écriture-là, exposée au monde, se définit en terme de contre-identification. Elle pense l’impensé social, les crimes organisés et encouragés, la rotation des stocks humains, elle trace les signes névrotiques de notre époque et fonde un contre-monde en bleu adorable.

Dans ces nouveaux Carnets, le poète Pascal Boulanger se transforme en mémorialiste : rien d’un journal intime, mais tout d’un journal extime, témoignage de notre grave crise métaphysique parfois appelée « Covid-19 ».

Une moralité sans Dieu est-elle possible ?

de Enis DOKO

Sciences humaines (FENÊTRES) | Paru le 26/11/2022 | 13,90 €

Une moralité peut-elle exister en l’absence de Dieu ? La moralité est-elle une invention humaine ? Les actes moraux sont-ils moraux parce qu’ils sont commandés par Dieu, ou sont-ils commandés par Dieu parce qu’ils sont moraux ? Dieu peut-il commettre des actes immoraux ? Les divers arguments athées sur l’origine de la morale sont-ils plus rationnels que les arguments théistes ? Cet ouvrage tente de répondre à ces questions essentielles qui continuent de faire l’objet de débats dans le monde scientifique, aussi bien qu’au sein du grand public. Enis Doko construit une argumentation philosophique en faveur de l’existence de Dieu à travers une analyse méticuleuse de la nature de la morale, une analyse qui fait appel à la physique, aux mathématiques, à la philosophie et à la logique.

À la lisière de la nuit

de Lise BENINCA

Entrelacement (LES VÉLIPLANCHISTES) | Paru le 01/06/2022 | 17,00 €

Le texte de Lise Benincà est tout autant une œuvre de fiction qu’un essai littéraire, dans lequel on suit les déambulations nocturnes d’une narratrice qui ne parvient pas à trouver le sommeil. Au fil des pages, de nombreux auteurs, autrices et artistes sont évoqué·es, dans leur rapport à la nuit, à l’espace de la chambre ou à la quête des rêves.

On croise ainsi le petit Marcel d’À la recherche du temps perdu, les tableaux d’Edward Hopper et les expériences filmées d’Andy Warhol, L’Homme qui dort de Perec, Stevenson couchant à la belle étoile au cœur des Cévennes, ou l’étrange ambiance des nouvelles de Nerval et Maupassant. Entre autres.

À travers les réflexions de la narratrice sur son impuissance à s’endormir – et les marches nocturnes dans lesquelles elle entraîne les lecteurs et lectrices pour chercher une échappatoire –, c’est un parcours littéraire qui se dessine, accueillant les lectures comme autant de jalons au milieu de la nuit, et invitant à (re)découvrir quelques œuvres littéraires et artistiques par le prisme de la nuit.

Les illustrations de Marie-Reine Portailler, évocations sensibles d’un même univers, entrent en parfaite résonance avec le texte.

Poèmes écrits sur du papier

de Arnaud TAHLOUARN

Coudraie (LE COUDRIER) | Paru le 27/05/2022 | 20,00 €

La poésie utilise ici les moyens de l'évocation, mais est aussi narrative et discursive. Elle germe au sein d'un texte qui semblait se présenter comme un essai ou une narration, et en constitue l'accomplissement. Poésie, essai, narration sont conjugués dans l'intention d'atteindre la plus grande intensité dans l'expression claire et précise de soi et du monde.

Le désir de faire sens est mêlé à un sentiment inquiet de l'urgence d'écrire, et à un questionnement sur la littérature. Le lecteur entendra dans ces pages des échos aux œuvres de Borges, de Paul Celan, de poètes contemporains, en vis-à-vis d'une réflexion sur une collection d'articles de physique théorique, ou sur des textes épigraphiques. C'est avant tout, et de bout en bout, la nécessité et la possibilité du sens qui sont interrogées dans ce livre.

Du sens en tant qu'écrit, et que poème. ...

Comment être contemporain sans être moderne ? Au risque de tomber dans la vieillerie littéraire, l’auteur prétend en relever le défi. L’éternité promise à l’Âme, les Immortels institutionnels en sont le leurre. Combien sont oubliés du public des lecteurs, poudroyés de naphtaline ?  ... Il situe le commencement du dérèglement littéraire qui prélude à sa décadence au milieu du dix-neuvième siècle, juge de Rimbaud à l’aune des rimbaldiens, comme on peindrait le Christ en croisé à l’image des papistes.

Dans les dernières lignes, il pointe son inquiétude : « Là est la question, précisément : qu’est-ce qui importe ? ». On s’en voudrait de lui en refermer la porte. D’emblée, son ouvrage est filé d’écriture, en soi une aventure dont il a jeté le pont. c’est peut-être plus le questionnement que les certitudes qui nous rend personnellement humain.

(Extrait de la préface de Jean-Michel Aubevert)

L'Énergie des Lucioles

de Clémence MATHIEU

Entrelacement (LES VÉLIPLANCHISTES) | Paru le 15/05/2022 | 13,00 €

À quoi pense une paysagiste ?

L’Énergie des lucioles est une œuvre entre l’essai et le récit poétique, Clémence Mathieu, jeune paysagiste, imagine des futurs, pour le mieux et pour le pire, à propos de trois lieux dans lesquels des aménagements vont ou devraient avoir lieu dans le cadre de la transition énergétique.

Repenser la transition énergétique ?

Le progrès n’est pas un mal, bien au contraire, il permet des révolutions essentielles, notamment en termes d’écologie. Encore faut-il l’employer à bon escient. Parfois, sous des expressions à la mode comme « transition énergétique » se cache un greenwashing commun. Dans L’Énergie des Lucioles, Clémence Mathieu revient sur des projets d’aménagement dits écologiques et propose de voir et penser autrement, sans arrière-pensée politique, en usant du potentiel de la nature à se réparer elle-même.

Clémence Mathieu remet en question les aménagements urbains et ruraux qui visent la rentabilité (économique, agricole, énergétique, etc.) sans penser au bien-être des habitants, sans imaginer l’impact sur les vies des personnes avoisinantes.

Aramon, l’Orne, Bugey

La jeune autrice paysagiste propose dans son œuvre 3 lieux : Aramon, l’Orne, Bugey ; et pour chacun d’entre eux, deux potentielles réalités déclinées, une augmentée vers un possible regrettable, une autre souhaitable. Progrès et écologie peuvent faire bon ménage dans des projets d’aménagement du territoire si l’on se soucie de leur environnement, à savoir les habitants humains, animaux et végétaux.

La nuit de Moyeuvre

de Gilles ORTLIEB

Corps neuf (TEMPS QU'IL FAIT) | Paru le 14/01/2022 | 12,00 €

«Il restera, malgré tout, l’énumération des anges (Blettange, Florange, Gandrange, Tressange ou Œutrange, pour n’en citer que quelques-uns), qui en ont tant vu qu’ils peuvent maintenant se contenter de rester à jamais postés, muets, à l’entrée des agglomérations. Il restera le fronton des forges de Jœuf, où des familles de corvidés continueront de s’affairer, avec des cris de nouveau-nés, parmi les branches et les boules de gui. Ou encore, sur les places et dans les grand’rues, ces wagonnets de mines repeints et vernis, posés sur deux tronçons de rails; devenus pimpants bacs à fleurs pour proposer, du long, furieux et méthodique épisode de la révolution industrielle, une version bénigne et décorative, autant que les biches et faons tétant qui ornent, en fer filé, les façades récentes. Il restera, au lieu-dit Le Paradis, trois serrures d’or sur une porte de fer que personne ne pourra plus ouvrir. Et aussi, sur les trottoirs conduisant à l’écluse de l’Orne, les reflets d’une très fine poussière ocre que les pluies mettront longtemps à rincer tout à fait. […] Il reste la nuit de Moyeuvre-Grande, avec ses coteaux vaguement éclairés au loin et, visible dans l’entrebâillement des rideaux, une procession de petits nuages tirant sur l’orangé.»
Entré dans les services de traduction de l’Union Européenne en 1986, l’auteur a longtemps vécu à Luxembourg, quitté en 2012 au moment de la retraite. C’est de cet environnement particulier — où une certaine interrogation sociologique s’ajoute aux étonnements de l’espèce d’«exilé» qu’il fut durant cette période — que traite particulièrement cet ouvrage, d’abord paru en 2000, et qui reparaît ici dans une version augmentée.
 

Gombrowicz mentaliste

de Georges SEBBAG

Tinbad-essai (TINBAD) | Paru le 04/11/2021 | 18,00 €

Georges Sebbag propose, dans son essai Gombrowicz mentaliste, un nouvel éclairage sur l’une des figures littéraires majeures du XXe siècle. L’écrivain polonais Witold Gombrowicz (1904-1969) a énoncé quelques intuitions fortes : mon moi est irréductible ; je parle en mon nom propre ; chaque moi est un cosmos qui exprime l’univers ; l’individu est menacé quand l’horizon humain est encombré par le grand nombre ; plus c’est intelligent, plus c’est savant, plus c’est bête ; à l’issue du duel à la grimace entre l’idéaliste et le matérialiste, ou du duel au pistolet entre l’analyste et le synthétiste, rien n’est tranché ; la patrie polonaise n’a pas su reconnaître le génie de sa partie juive. Un mentaliste est un voyant. Il peut résoudre, comme dans la fameuse série américaine The Mentalist, les crimes les plus affreux, les affaires les plus embrouillées. Gombrowicz a eu recours à un voyant dans son roman-feuilleton Les Envoûtés. Il a aussi fait montre d’extra-lucidité tout au long de sa vie et de ses écrits. Dès 1937, il indiqua comment les adultes cuculisaient les jeunes, leur fabriquaient une gueule ou les violaient par les oreilles. Il remplaça la lutte des classes par la lutte des âges. D’un côté, sex-appeal, beauté et immaturité ; d’un autre côté, intelligence, supériorité et maturité. Mais si les jeunes sont infériorisés par les adultes, à l’inverse, les Mûrs sont séduits par les Verts. Ce livre, où sont dépeintes les nombreuses facettes du romancier polonais, n’est pas un essai sur mais avec Gombrowicz. Georges Sebbag a passé au crible les voyances et les fulgurances de l’artiste Gombrowicz. Des visions et des idées, des plans et des séquences, des récits et des dialogues, plus actuels que jamais.

Le Corps des libraires

de Vincent PUENTE

en poche (LA BIBLIOTHÈQUE) | Paru le 12/09/2021 | 8,00 €

Le Corps des Libraires rassemble 21 histoires dont librairies et libraires sont les principaux protagonistes. 
Il évoque des librairies célèbres ou historiques. Il lève le voile sur certaines librairies choisies, que les amateurs de livres fréquentent sans tapage comme d’autres visitent des coins à champignons.

Réédition en poche de ce guide très couru.

C'est à dire

de Bernard PINGAUD

Littérature (TEMPS QU'IL FAIT) | Paru le 11/06/2021 | 15,00 €

«Ce dernier livre, je n’en ai encore qu’une idée confuse. Je le vois comme une sorte de roman où les personnages seraient remplacés par des questions, l’intrigue par des raisonnements, écrit un peu à la diable (tout juste «griffonné») et fertile en digressions ou détours.»
C’est ainsi que Bernard Pingaud envisage le texte auquel il allait travailler jusqu’au dernier jour de sa longue vie, interrogeant moins la mort à venir (dont on ne sait rien) que le parcours qui le conduisit du statut un peu méprisable de «griffonneur» à celui d’écrivain véritable. Doutant toujours d’avoir jamais touché au but — être l’auteur d’une seule phrase «exacte» —, souffrant encore de s’être consacré si longtemps à cette «tâche sans fin» à laquelle il ne pouvait néanmoins échapper : écrire.
«Ce livre testamentaire ouvert à tous les vents n’aura plus vraiment la forme d’un livre. Ce sera, tout au plus, je l’espère un plaisant fouillis. Mais ce fouillis, rien qu’à l’imaginer, me paraît beaucoup plus vrai et intéressant que tout ce que j’ai publié jusqu’ici.»