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l'autre LIVRE

EN BAS

Pouvez-vous nous raconter en quelques mots comment sont nées les Éditions d’en bas?

Engagé à Genève dans les luttes alternatives, Michel Glardon avait été confronté à la production des livres en s’occupant de La Suisse à l’ombre (avec le Groupe Action Prison). Il était parvenu à la conclusion qu’il fallait se lancer au niveau romand et décide de lancer les éditions d’en bas en 1976.

Les Éditions d’en bas sont une maison d’édition engagée: pouvez-vous nous expliquer votre démarches et vos valeurs?

«De par son nom, les éditions donnent la parole aux gens d’en bas; non pas uniquement celles & ceux qui sont socialement défavorisés, mais surtout les personnes à qui l’on ne donne pas la parole. Nous voulons rendre leur histoire aux masses, leur donner accès à leur propre histoire, et offrir à chacune et chacun un moyen de comprendre l’histoire, sans grandes théories, à partir non pas de là où elle a été toujours décidée (en haut), mais de là où elle est rendue matériellement possible (en bas)», telle est la profession de foi du rabat du deuxième volume publié aux Éditions d’en bas.

Nous continuons depuis près de 50 ans à défendre cette ligne et ainsi ne pas collaborer avec Amazon, que ce soit en Suisse ou en France avec notre distributeur SERENDIP livres. Nous sommes une association et travaillons d’une manière collective où les choix sont discutés et non imposés. Nous assumons nous-même notre diffusion et notre distribution en Suisse. Nous diffusons et distribuons également d’autres maisons d’édition ayant des valeurs communes. Nous privilégions les rencontres physiques à l’Internet. Les valeurs des éditions d’en bas sont l’esprit coopératif, l’ouverture d’esprit et la vigilance sur les dérèglements du Monde.

Quelle place les Éditions d’en bas accordent-elles à la traduction?

Depuis 1976, les Éditions d’en bas ont publié plus de 600 titres. Un quart d’entre eux environ sont des traductions, le plus souvent de l’allemand, mais aussi de l’italien, du romanche, de l’anglais, de l’islandais et également de différents dialectes.

Adresse : RUE DES COTES-DE-MONTBENON 30
1003 LAUSANNE
Téléphone :0213233918
Site web :https://enbas.net/
Courriel :nous contacter
Diffusion :SERENDIP livres
Distribution :SERENDIP livres
Forme juridique :Association
Racine ISBN : 978-2-8290
Nombre de titres au catalogue :600
Tirage moyen :800
Spécialités :Littérature, Littérature traduite, Témoignages, Poésie, Poésie bilingue, Essais, Photo...

La révolte à perpétuité

de Sante NOTARNICOLA

GRAND POCHE (EN BAS) | Paru le 01/11/2022 | 18,00 €

D’un certain point de vue, Sante Notarnicola n’est qu’un assassin coupable de hold-up sanglants. Très exactement un de ces droits-communs, haïs par la bourgeoisie et largement méprisés par les socialistes.
La manière dont Notarnicola raconte son itinéraire oblige à réfléchir autrement. On voit comment d’une ­situation typiquement sous-prolétarienne (la pauvreté rurale, l’institution pour enfants, les travaux occasionnels d’un immigré du Sud dans la banlieue de Turin) naît une révolte profonde qui s’exprime de plus en plus difficilement dans le cadre du parti communiste et va exploser dans une violence dont Notarnicola fait aujourd’hui une critique politique.
Condamné à la prison à perpétuité, transféré depuis 11?ans de pénitencier en pénitencier pour sa participation à la lutte des prisonniers, Notarnicola n’est pas seulement un précurseur de la guérilla urbaine d’origine populaire, il est aussi une espèce de symbole des risques et de la dignité de la révolte sous-prolétarienne?: contre toutes les tentatives de la détruire, contre toutes les tentations de se détruire.

Auteur

Sante Notarnicola est né le 15 décembre 1938 à ­Castellaneta dans la province de Taranto. Il a été tour à tour braqueur, «?bandit?», comme il s’appelait lui-même lorsqu’il a été arrêté, ­communiste sans parti, poète, écrivain, aubergiste à Bologne. Il est décédé le 22 mars 2021 à 82 ans à Bologne.
santenotarnicola.it

Pouvoir

de Philippe TESTA

Littérature (EN BAS) | Paru le 01/11/2022 | 19,00 €

Situé à Paris à l’époque contemporaine, le roman décrit la montée en puissance d’un homme politique démagogue et charismatique par les yeux de deux personnages que tout semble opposer, un écrivain désabusé qui connaît et aime la Suisse, et un employé d’une usine agro-alimentaire de la proche banlieue. Ces deux hommes vont être amenés à se rencontrer et – dans une certaine mesure – à s’apprécier. À travers ce qu’ils voient et vivent se révèle donc peu à peu ce politicien jouant sur les émotions et une mystique floue, leader fort, beau et séduisant, homme d’un siècle où l’image est tout. L’intention de l’auteur a été de contourner les discours habituels et leurs sempiternelles références à l’économique et au sociétal pour se pencher sur des aspects plus irrationnels, quasi pulsionnels, qui semblent jouer dans la montée en puissance de certains dirigeants politiques présents, passés et à venir, le tout avec un certain humour.

Auteur

Philippe Testa vit et travaille à Lausanne. Il a publié plusieurs recueils de nouvelles et romans, dont Sonny (Navarino, 2009), lauréat du prix du Roman des Romands 2010 et L’Obscur (Hélice Hélas, 2020), réédité aux éditions Gallimard, collection Folio SF, en 2022. On dit de lui qu’il «?est sans conteste l’un des plus brillants explorateurs du désenchantement contemporain.?»

Genève en plans. De Maurice Braillard à André Marais

de Philippe GFELLER

Poche (EN BAS) | Paru le 01/11/2022 | 14,00 €

André Marais (1906-1976) a dirigé le service d’urbanisme du Canton de Genève de 1949 à 1966. Il s’est fait connaître par son Plan du réseau des artères qui a conduit, entre 1948 et 1966, durant l’essor économique et démographique des Trente Glorieuses, le développement des cités satellites du canton et la création des voies express.
Mais on sait moins qu’il a accompagné le conseiller d’État socialiste, architecte, Maurice Braillard dans l’établissement de son Plan directeur en 1935, qu’il a proposé la création d’une ville nouvelle au bord du futur canal du Rhône au Rhin à Peney en 1948 pour assurer le maintien de la ville dans ses limites et qu’il n’a cessé de réclamer une législation sur la spéculation foncière. En son absence, il utilisera le Plan du réseau des artères comme un espace de négociation entre constructeurs et autorités.

Auteur

Philippe Gfeller a été architecte-urbaniste au sein de la Ville de Genève de 1974 à 2007. Il s’est engagé dans la formation de jeunes architectes, géographes et travailleurs sociaux. Il a également participé à la défense de causes environnementales pour une meilleure qualité de vie en ville. Il a publié Place des Grottes en 2012 (Éditions d’en bas).

Aruè – Poesia valladra /Poésie romanche de Bass-Engadine et du Val Müstair

de Denise MÜTZENBERG

Poésie bilingue (EN BAS) | Paru le 01/10/2022 | 24,00 €

Aruè présente, tant aux lectrices et lecteurs rhéto-romans qu’aux francophones, un choix de poèmes nouveaux ou qui n’ont eu qu’un faible écho, qui n’ont peut- être jamais été publiés auparavant dans les pages d’un livre. D’autre part, elle propose, dans une fraîche contextualisation, des poèmes aussi connus que Il cumün in silenzi, de Peider Lansel, Uclan d’Andri Peer, Not d’amur de Luisa Famos. Elle incite le public à plonger dans des atmosphères et dans des styles différents et à savourer la transposition d’une langue à l’autre, réalisée par divers traductrices & traducteurs, eux aussi de générations différentes, unis par leur passion de la poésie et de la langue rhéto-romanes.
Cette nouvelle édition, revue et augmentée nous permet de découvrir également de nouvelles voix de la poésie romanche.

Auteure

Denise Mützenberg Oberli est née à Yverdon le 3 septembre 1942. De 1958 à 1961, elle fréquente l’École normale de Lausanne. Puis elle devient institutrice à Lignerolle. En 1965, elle épouse Gabriel Mützenberg (1919-2002), historien et journaliste à Genève. À ses côtés, elle participe à la défense passionnée des
langues et de la littérature rhéto-romanes. En 1992, elle crée Samizdat, petite maison d’édition consacrée à la poésie, qu’elle a animé jusqu’en 2017 avec sa soeur Claire Krähenbühl.

Tu crois que demain…? suivi de Née de tout et née de rien

de AGAPÉ

Poche (EN BAS) | Paru le 01/10/2022 | 14,00 €

Les deux récits d’Agapé, paysanne de haute montagne (dans les Alpes vaudoises), mère de famille, graveur, écrivain, sont ici rassemblés pour la première fois avec des gravures inédites. Née de tout, née de rien, qui poursuit Tu crois que demain… ? En criant sa propre souffrance, Agapé hurle celle des autres aussi. Agapé nous donne le ton : l’écriture s’impose telle la faim, elle est affaire d’existence : « Les mains dansent sur le clavier, s’arrêtent essoufflées pour essuyer une colère ou une larme, s’arrêtent pour un cri, pour un appel, non Agapé n’est pas là, Agapé écrit, laissez-là, laissez-moi quoi repas, lessive, vaisselle, ménage, enfants, mari Est-ce qu’on ne me laissera donc jamais seule? Est-ce que femme, je ne me sentirai jamais le droit de m’arrêter pour moi, SILENCE, laissez-moi, c’est une affaire entre mon âme et moi, c’est une affaire d’existence… J’écrirai jusqu’à la fin de ma faim et s’il faut m’y user les doigts, j’écrirai avec les dents. »

Auteure

Agapé était paysanne de haute montagne (dans les Alpes vaudoises), mère de famille, graveur, écrivain.

Fusil

de Odile CORNUZ

Littérature (EN BAS) | Paru le 01/09/2022 | 16,00 €

« Fusil » est un roman imprégné par le secret et l’entrave familiale, soutenu par une écriture poignante. L’arme du titre plane comme une menace sur un couple qui ne trouve pas à s’aimer dans la durée. Certains objets, utilisés en intitulés de chapitres, ont guidé l’écriture du texte. Une pièce de monnaie, un béret, une brosse, une trottinette ainsi que d’autres objets donnent à ce roman un rythme unique et original. L’écrivaine Odile Cornuz, partant du matériel pour atteindre le souvenir, révèle par la narration les mystères inexplicables de la séparation amoureuse.

Auteure

Odile Cornuz est née en 1979 et a grandi dans le canton de Neuchâtel. Elle est l’auteure d’une thèse en littérature française, consacrée aux entretiens d’écrivains. Elle expérimente l’écriture théâtrale et l’écriture «pour des voix» depuis 2002 et a écrit des textes pour la Radio Suisse Romande/RTS; elle publie aussi des nouvelles et de courts textes en prose. Odile Cornuz vit à Neuchâtel.

Manger Mains – Le finger food des gourmets

de ARPEGE

Cuisine (EN BAS) | Paru le 01/08/2022 | 25,00 €

 

Manger Mains, le finger food des gourmets réunit en plus de 70 recettes les savoir-faire conjugués de cuisiniers inspirés par un défi gourmand: offrir à nos fringales un petit air festif de cocktail dinatoire!

Né dans un premier temps d’un projet d’autonomisation de la personne atteinte dans sa santé et sa dextérité, le «Manger Mains» s’invite dans votre cuisine!

Coup de fourchette ou bout des doigts? Les recettes se déclinent en versions «traditionnelle» et «finger food» pour réjouir vos pupilles lors d’un apéro original, d’un repas nappe et serviettes, voire même d’un e-cas chic à savourer sur le pouce glissé dans votre Bento box!

Manger de par le monde se pratique du bout des doigts, des baguettes ou de la galette, même s’il peut nous sembler, d’un coup de lorgnette en manque d’ouverture, que cuillère, fourchette et couteau sont d’un usage universel.

En réalité, les couverts ont aussi une histoire qui s’insère dans celle de l’évolution des mœurs
et des conventions. (…) Les couverts évoluent, s’affirment et s’imposent à tel point que se saisir d’une bouchée et la porter aux lèvres avec ses doigts en devient répréhensible.

Seuls les enfants et les millions de ressortissants des contrées plus ou moins lointaines semblent échapper à la manière de penser qui voit dans ce geste spontané un manque d’éducation, une entorse aux bonnes manières. Pourtant, à y regarder de plus près, bien des aliments se savourent des doigts à la bouche, tels que les mets de rue (pizza, hamburger, pain pita, hot dog, kebab, sandwich, …), des cocktails dinatoires chics (amuse-bouches, tartines, flûtes, huîtres…), du quotidien de l’ici (pains, croque-monsieur, asperges, artichauts, fruits…) et de l’ailleurs (thalis indiens, wat et kefto éthiopiens, empanadas espagnoles, tacos
sud-américains, momos tibétains, bouchées de poulet à la grecque, rouleaux de printemps thaïs, nems vietnamiens, cupcakes so british…).

Le finger food, paré d’un petit air familier, exotique ou festif, fait fi des réticences, à tel point qu’il a même séduit les soignants confrontés aux pertes de mobilité, d’autonomie et de mémoire liées à la maladie ou au grand âge.

Ainsi, le projet «?Manger Mains?» s’est-il disséminé de par le monde dès 1998, année d’un congrès international de gérontologie qui se tenait en terres australiennes. Séduit par ses avantages en termes d’amélioration de l’état de santé, de l’autonomie et de l’estime de soi que représente la possibilité de se nourrir seul, sans dépendre de l’aide d’autrui, le Dr Adrian Kung, médecin responsable de l’établissement gérontopsychiatrique La Méridienne à Renens, propose à Madame Anira Launaz, cheffe animatrice, de tenter l’expérience.

À la tête d’ARPEGE, l’Association Pour la Recherche en Gérontopsychiatrie, François Matt et Christian Weiler, tous deux directeurs d’institutions gérontopsychiatriques, s’intéressent de près à ce projet porteur d’espoir pour les personnes souffrant de démence et leur entourage familial et professionnel.
Petite sœur du finger food pluriséculaire, l’assiette «Manger Mains», de discrète en ses débuts, se déploie jusqu’à en devenir un incontournable de l’accompagnement socio-hôtelier des établissements médico-sociaux soucieux d’offrir le meilleur confort alimentaire possible aux personnes qu’ils accueillent. Elle n’accède pas à ce statut d’assiette star de la table par tocade?!

Le projet «Manger Mains» répond en effet à toute une palette de problématiques liées aux questions du «nourrir ou se nourrir?» qui animent les débats éthiques et pratico-pratiques du quotidien des établissements de l’âge avancé dont les habitants ont pour particularité d’être atteints dans leur santé physiologique et psychique.

La démence? Petit détour en guise de définition: la démence est une évolution aliénante qui rend progressivement la personne étrangère à elle-même par une détérioration progressive de ses fonctions cognitives. La démence résulte d’une perte progressive des processus qui lui permettent de s’exprimer par le langage, de diriger ses pensées, ses émotions et ses comportements, d’identifier et différencier les personnes et les objets, de s’orienter dans l’espace et le temps, de planifier et mener à bien ses activités.

Si la démence se décline en plusieurs syndromes, ses conséquences sont malheureusement apparentées. Elles impactent la mémoire, le sens de l’orientation, le langage, mais aussi la praxie et la gnosie. Ce qui implique qu’avec l’évolution de la maladie, la personne souffrant de ces déficits cognitifs perde les automatismes lui indiquant la manière de se nourrir, ne soit plus en mesure de distinguer les aliments, ne sache plus utiliser ses couverts, soit nourrie par un soignant et perçoive la honte de ses proches, gênés et attristés par ces marques indéniables de la progression de la maladie. Le risque en est que la personne ne puisse plus bénéficier des bienfaits de la nourriture, souffre de sous-alimentation et en soit physiologiquement et moralement plus affaiblie encore.

Dans pareil contexte, il est plus facile de comprendre l’enthousiasme réservé au projet «Manger Mains», accueilli comme une réjouissante alternative à la dénutrition, à la sonde naso-gastrique ou à l’intervention
d’un tiers nourricier!

Boostée par ses attraits tant physiologiques que propices à une meilleure estime de soi, l’assiette «?Manger Mains?» entre en cuisine?! Pas si simple à première vue de la mitonner sans recourir aux substances gélifiantes qui uniformisent les saveurs et bouffissent les textures. Le défi est de taille. Joël Volery, cuisinier et responsable socio-hôtelier exigeant et audacieux, tâtonne en cuisine, affine et joue des granularités, évite les traditionnels produits gélatinants et s’adjoint l’expertise en cuisine moléculaire de Gabriel Serero, chef cuisinier, avant de convaincre sa brigade de la pertinence de la démarche et d’essaimer bien au-delà des cuisines des institutions de l’Association romande d’ARPEGE.

Auteur.e.s

Projet d’Arpege, association pour la recherche et la promotion en établissements gérontopsychiatriques
https://www.arpege-vd.ch
Rédaction et édition par Nadia Baumann, Véronique Gafner et François Matt
Recettes par Joël Volery et Gabriel Serero
Crédits photographiques: Philippe Gschwend

En temps de pandémie

de AEHMO

Cahiers d'Histoire du mouvement ouvrier (EN BAS) | Paru le 01/06/2022 | 16,00 €

Ce volume des Cahiers d’histoire du mouvement ouvrier propose un premier aperçu d’une crise pas encore
terminée avec à la fois des contributions d’histoire et des évocations de ce temps tout récent de la pandémie.
Son attention se porte sur la dimension sociale de la crise sanitaire, le fait que les catégories socio-économiques
les moins favorisées en ont payé le prix le plus lourd.

Dossier : En temps de pandémie

Introduction, par Charles Heimberg

Anti-vaccination, mouvement ouvrier et disparition de la variole. Tentative d’interprétation d’un mouvement
populaire en Suisse (1870-1890), par Séveric Yersin

Le rire jaune pour dire la souffrance au travail dans l’éducation spécialisée (1950-1970), par Joëlle Droux

Entre devoir d’amour et gagne-pain. Pour une histoire des soins infirmiers en Suisse, par Sabine Braunschweig

Entretien avec David Gygax, secrétaire syndical du Syndicat des Services Publics (SSP) pour l’Hôpital

Cantonal Universitaire du canton de Vaud, par Françoise Pitteloud

Précarité accrue, crises externalisées : Le travail de care transnational dans les ménages privés pendant la
pandémie, par Sarah Schilliger

L12723 : la solidarité à l’épreuve des représentations, par Diego Cabeza

Hors dossier

Sébastien Abbet, « Le Locle est désormais conquis au socialisme. » Avant la grève de 1918: croissance et affirmation
d’un mouvement ouvrier

Anne-Valérie Zuber, « Chaque famille a droit à un logement en rapport avec ses besoins. » La construction de
coopératives d’habitation au temps de Bienne la Rouge (1921 – 1945)

Pauline Milani, Iris von Roten et Femmes sous surveillance, une dénonciation de l’antiféminisme

Géradine Beck, Iconographie de la répression dans la collection d’affiches des Archives contestataires : un
parcours thématique

Vera Lombardi, La manifestation féministe de 1978 à Fribourg. Enjeux et revendications dans un canton
catholique

Chronique: Hommage à Marc Vuilleumier

Auteur

L’Association pour l’étude de l’histoire du mouvement ouvrier (AÉHMO) a pour but de faire mieux connaître l’histoire politique et sociale du mouvement ouvrier en Suisse romande, en Suisse et au-delà.

Paraissant chaque année depuis 1984, les Cahiers proposent un dossier thématique, complété de quelques articles divers et chroniques. De plus, chaque numéro s’efforce de rendre compte de quelques nouveaux ouvrages parus en histoire sociale.

Mère à onze ans. Mémoires d’outre-sombre de Mercédès Haering

de Grégoire MONTANGERO

Témoignages (EN BAS) | Paru le 01/05/2022 | 16,00 €

Mercédès Haering, 83 ans, née dans le Jura suisse, a connu une enfance intolérable. Violée, elle accouche, quinze jours avant ses onze ans. Plus jeune encore, elle devait rejoindre un Monsieur à la cave, l’y caresser puis remettre à sa mère l’argent reçu en échange… La suite est du même tabac, tant en institutions, à Bellelay, Delémont, Courtételle et Porrentruy, qu’une fois adulte, à Fribourg, Avry-devant-Pont, Clarens, La Tour-de-Peilz, Bruxelles et Paris. Car qu’importe le lieu, lorsque le sort s’acharne, il retrouve toujours sa proie et exécute son dessein. Jean Zermatten, ancien juge des mineurs et ancien membre du Comité des droits de l’enfant de l’ONU, précise dans sa préface que la société devrait des excuses à Mercedes au vu du nombre d’injustices commises à son encontre. Selon lui : «le système de protection qui aurait dû [lui] porter secours […] a failli.»

Lancement le 1er juin [Voir les détails]

Auteur

Grégoire Montangero, journaliste RP, a recueilli les propos de la cartomancienne et voyante installée à La Tour-de Peilz. Il les a ensuite mis en forme en recourant aux techniques romanesques.

Préfacier

Jean Zermatten, ancien juge au Tribunal des mineurs, éclaire dans sa préface le destin si particulier de cette enfant devenue mère à onze ans et les violations de la Charte des Droits de l’enfant dont elle a fait l’objet.

Pourquoi ne faisons-nous rien pendant que la maison brûle? Nouvelle édition augmentée

de Lydia et Claude BOURGUIGNON

Essais (EN BAS) | Paru le 01/04/2022 | 15,00 €

Tous les indicateurs environnementaux sont au rouge et clignotent violemment, de même que les indicateurs sociaux, économiques et politiques. Mais rien ne bouge, rien ne change.

Nouvelle édition augmentée avec remise à jour des données chiffrées, mais également la remise des diplômes à l’Agro et de nouveaux éléments sur la situation actuelle. Lydia et Claude Bourguignon expliquent d’une autre façon, cette phrase de Marguerite Duras qui disait « L’humanité court à sa perte et c’est la seule bonne politique ».
Ce livre se propose de montrer les causes de notre non-agir et une pensée radicale, c’est-à-dire une pensée qui analyse les problèmes à la racine. Il nous faut renoncer à nos mythes du progrès et de la croissance, ce qui n’est pas facile. Il nous faut repenser notre société, notre technique, notre politique et bien sûr notre culture. Il s’agit, en quelque sorte, d’une renaissance.

Auteurs

Lydia Bourguignon, maître ès sciences et docteur en oenologie, et Claude Bourguignon, ingénieur agronome et docteur ès sciences, ont fondé leur propre laboratoire de recherche et d’expertise en biologie des sols (LAMS). Ils ont effectué plus de 10 000 analyses complètes et organisent des conférences à travers le monde.

Les Alouettes

de Perrine LE QUERREC

Littérature (EN BAS) | Paru le 01/03/2022 | 12,00 €

De ses rencontres avec des femmes dont les vies ont été fauchées par les violences conjugales, Perrine le Querrec compose Les Alouettes. Avec leurs mots. Leurs silences. Leurs drames et leurs victoires.
Voici ce qu’écrira Agnès, une des participantes, à l’issue de ce travail?: «?…?j’avais participé à quelque chose qui me dépassait. Quelque chose qui était mon histoire, mais aussi celle des autres femmes ayant pris part à l’exercice et celle de ces sœurs inconnues qui peuvent se reconnaître dans ces poèmes. La force des mots qui sont les miens, traduits sous une forme qui les rendent universels. C’est moi, oui, mais il n’est plus question de moi. Il est question, de moi, de toi, d’elle, de chacune qui a pu vivre des choses inacceptables.?»

Auteure

Perrine le Querrec publie de la poésie, des romans, des pamphlets. Elle écrit par friction, invente une langue et aiguise un regard à la poursuite des phrases heurtées, de silences irréductibles. Dernièrement elle a publié Les trois maisons (Éditions d’en bas, 2021), Feux (Bruno Doucey, 2021), La Bête, son corps de forêt (Les Inaperçus, 2020), Rouge pute (La Contre-Allée, 2020), et Vers Valparaìso (Les Carnets de dessert de lune, 2020).

Nuit scribe

de Eva MARZI, Eva MARZI, Eva MARZI

Poésie (EN BAS) | Paru le 01/03/2022 | 15,00 €

Nuit scribe est le premier recueil de poèmes d’Eva Marzi. Il donne à entendre au lecteur la résonance infime de la larme qui tombe sur la pierre. La nature, la solitude et la remise en question comme une refonte de soi sont au cœur de ce recueil. Au moyen d’un style traversé par des images calmes, mais néanmoins puissantes, Eva Marzi s’inscrit dans la lignée d’une poésie suisse sensible au thème de la nature et des minéraux tout en réussissant à le débroussailler, à le rajeunir, à le moderniser et ce au moyen d’une écriture fine, originale et assez démonstrative pour éviter les chemins battus.

Auteure

Eva Marzi est née en 1985 à Genève et est docteure en sociologie. En 2020, elle obtient un diplôme de la Haute école des arts de Berne, en écriture littéraire. Durant ce master, elle approfondit sa pratique d’écriture poétique bilingue, en français et en italien. Sa création bénéficie de mentorat avec les écrivains et poètes Pierre-Alain Tâche, Pierre Lepori, José-Flore Tappy, Fabiano Alborghetti et Célia Houdart. Dans ses poèmes, Eva Marzi explore le rapport à la nature et la métaphore du langage. Son univers est «post-apocalyptique», minéral. Elle aborde aussi les thèmes de la migration et des ruptures biographiques, de la perte de sens et de la fragilité. Membre du collectif Craduction, elle participe à des performances littéraires lors de festivals (notamment Fureur de lire 2019 et Fécule 2020 – 2021). Avec le collectif a temporary alliance, elle présente la création féministe Toward bodies lors de la Cantonale Berne Jura 2020 au Centre d’arts Pasquart. En février 2021, elle est en résidence d’écriture au Théâtre des Osses à Fribourg, en collaboration avec la revue littéraire L’Épître.

Revoir le bois des anémones et autres textes

de Julien MAGES

Poche (EN BAS) | Paru le 01/03/2022 | 8,00 €

 

« Revoir le bois des anémones »

D’un côté, le portrait de la compagne de l’auteur, dont la mère fut emportée par un cancer quinze ans plus tôt, retraçant tout le chemin parcouru par ces deux femmes jusqu’au grand noir final. Un moment dense et poétique, simple et lumineux, comme pour offrir au public ce geste absolu de générosité qui montre l’amour d’une fille pour sa mère comme seule et unique prière passant d’une génération à l’autre. De l’autre, le portrait de Jean-Paul dont la vie fut une existence d’épreuves, notamment en raison des abus d’un père alcoolique.

« Animaux »

L’histoire se déroule dans une trentaine d’années : le dernier représentant d’une espèce de grands mammifères sauvages meurt devant deux personnes qui l’observent, une femme et un homme. Sa disparition tragique, le temps de la pièce, accompagne l’agonie des mots, pour déterrer le silence… La hiérarchisation des espèces est l’un des thèmes fondamentaux que la pièce prévoit d’explorer : le génocide du vivant, l’extinction de masse des animaux, le rétrécissement des espaces sauvages, le réchauffement climatique, autant de maux mis en parole par deux personnages assis sur les ruines du monde comme deux clowns noirs.

« Balade en orage »

Trois soeurs se retrouvent dans une propriété familiale pour veiller leur père. Deux frères s’y trouvent également pour reprendre la suite des affaires que dirigeait le père de filles… Le père de deux frères a rejoint celui des filles, il veille le père malade et s’occupe de recuieillir ses dernières volontés afin de transmettre le témoin à ses fils. Les filles, elles, attendent le partage de la fortune personnelle de leur père que l’autre père, celui des fils, leur transmettra… Toute l’action se déroule dans une pièce voisine de celle où les deux pères s’entretiennent.

Auteur

Julien Mages est auteur, comédien et metteur en scène. Il est l’auteur de plus de vingt textes pour le théâtre, joués notamment au Poche Genève, au Théâtre Vidy-Lausanne, au Théâtre 2.21 et au Théâtre Arsenic Lausanne. En 2014, il est lauréat de la bourse Texte-en-Scène de la Société Suisse de Auteurs, pour l’écriture de La Mélopéee du petit barbare. En 2016, trois de ses textes sont publiés : La Mélopée du petit barbare aux Éditions Solidaire Intempestifs, Narcisse 21è siècle et Voyage Illuminé aux Editions l’Âge d’Homme.

Samos, un tombeau pour l’éthique

de Pierre CORBAZ

Essais (EN BAS) | Paru le 01/03/2022 | 12,00 €

Face à la maladie de Samos, cet enfermement sans barreaux, enclave hors du temps, aux confins de la mer Égée et de la morale, qui prive le réfugié jusqu’au sentiment de son identité, l’éthique du médecin généraliste agonise, impuissante. Pour rendre vie à ce fondement de l’artisanat du soin, ce texte appelle une éthique de lutte à la rescousse.

Auteur

Pierre Corbaz est médecin généraliste à Lausanne, éthicien et docteur en philosophie. Ses travaux, dans ce domaine, sont orientés par les questions relatives à l’éthique médicale. Il préside la commission de l’association de soins à domicile de sa ville.

Les Mille veuves

de Damien MURITH

GRAND POCHE (EN BAS) | Paru le 01/02/2022 | 9,00 €

Les mille veuves plonge le lecteur avec poésie et dureté dans le quotidien des femmes de pêcheurs, plus particulièrement celui de Mathilde, dévastée à chaque départ de son mari qui, lui, ne peut se passer de la mer. Doté d’une très belle écriture, ce récit dramatique, inscrit dans la lignée de La lune assassinée (qui mettait en lumière la vie rurale), ne laisse pas de marbre. On navigue dans une ambiance sombre emplie de remous. Car une ombre plane sur ce petit monde, qui ne peu qu’attendre le drame…
Assises devant les maisons, les femmes racommodent les mailles déchirées des filets. Leurs doigts sont gercés ; par habitude ils ne saignent plus.

Auteur

Damien Murith est né en 1970. Il vit en Suisse, dans le canton de Fribourg. Ses livres ont reçu de nombreux prix littéraires dont le Prix de la Fondation Claude Blancpain, en février 2021, pour l’ensemble de ses ouvrages.

Le Cri du diable

de Damien MURITH

GRAND POCHE (EN BAS) | Paru le 01/02/2022 | 9,00 €

Suite à un meurtre, Camille, jeune veuve, se voit contrainte de fuir son village. Traquée par des hommes qui cherchent vengeance, elle se réfugie dans la grande ville. Mais le vrai danger qui la poursuit ne va lui laisser aucun répit : une jalouise perfide veille et s’insinue dans les veines.
Le diable crie dans les veines de Camille. Camille est jalousie. Elle cherche en vain celui qui ne la décevra plus et de village en village, de misère en misère, répand son venin. Mais le passé rattrape Camille. Alors elle fuit, se cache derrière les murs de la grande ville, loin des hommes qui la traquent.

Auteur

Damien Murith est né en 1970. Il vit en Suisse, dans le canton de Fribourg. Ses livres ont reçu de nombreux prix littéraires dont le Prix de la Fondation Claude Blancpain, en février 2021, pour l’ensemble de ses ouvrages.

La Lune assassinée

de Damien MURITH

GRAND POCHE (EN BAS) | Paru le 01/02/2022 | 9,00 €

La lune assassinée est le premier roman de Damien Murith. L’intrigue se passe dans un village de campagne reculé dont on ressent l’austérité, et où le Malin plane dans l’ombre que projette la lune à chaque carrefour embrumé. Pierre, sa mère et Césarine, son épouse, vivent sous le même toit, et les relations entre la « Vieille » et la « Petite », plus que conflictuelles, flirtent avec une haine grandissante. Alors Pierre, qui travaille à l’usine, va souvent voir « La Garce » pour sortir de l’enfer de son quotidien. Un drame est arrivé, un autre ne demande qu’à se réaliser inévitablement.

Après l’usine, les hommes vont boire. Les coudes s’alignent le long du zinc, les bouches pâles tètent sans phrases des verres troubles et amers. La première gorgée coûte, les autres suivent sans peine.

Auteur

Damien Murith est né en 1970. Il vit en Suisse, dans le canton de Fribourg. Ses livres ont reçu de nombreux prix littéraires dont le Prix de la Fondation Claude Blancpain, en 2021 pour l’ensemble de ses ouvrages.

Poesie / Poèmes (1973)

de Sandro PENNA

Poésie bilingue (EN BAS) | Paru le 01/02/2022 | 18,00 €

Sa poésie épigrammatique et mélancolique est un hymne au corps et à la différence, d’une simplicité toute apparente. Sans tabous et sans complaisance, elle explore les affects et les sensations. S’y dégage une fièvre et une « étrange joie de vivre » qui parlent puissamment, aujourd’hui encore, au lecteur contemporain. « En réalité, son éros indiscipliné, si gracieux, béat et innocent – d’un genre si alexandrin et donc inoffensif – présente une des symptomatologies les plus dramatiques qu’ait exprimé la poésie. Mais sur un ton, bien sûr, de candeur sensible, de fraîcheur, de jeu, de feinte moralité, fidèle en cela à la conscience morale et esthétique fragmentaire du poète. » Pier Paolo Pasolini (1960). Ce recueil reprend le volume de poèmes choisis par Sandro Penna pour l’édition Garzanti de 1973.

Auteur

Peu connu dans le monde francophone – bien que partiellement traduit (La Différence, Grasst, Ypsilon) – Sandro Penna (1906-1977) est l’une des figures majeures de la poésie du vingtième siècle. Découvert à la fin des années vingt par Umberto Saba et adoubé par le Prix Nobel Eugenio Montale, il est resté volontairement à l’écart du monde littéraire. Ami de Pasolini, il partage avec lui le goût pour les garçons, dans une veine solaire et païenne. La vie de Sandro Penna ne fut que poésie ; dans son appartement romain – retraite où les jeunes poètes venaient le trouver -, il accumula des liasses de feuillets et des tableaux d’amis peintres (qu’il revendait à l’occasion, pour pourvoir aux besoins matériels d’une existence d’anachorète). Outre des poèmes, il a laissé des proses et des enregistrements autobiographiques (Autobiographie au magnétophone) témoignant d’une vie entièrement consacrée à l’écriture, sans rien d’élitiste ou de hautain. L’oeuvre complète de Sandro Penna – désormais disponible dans la prestigieuse collection des Meridiani Mondadori (la Pléiade italienne) – se compose d’environ 700 poèmes et de nombreuses pages de prose (Un peu de fièvre), en grande partie autobiographique.

Traducteur

Depuis plus de 20 ans, Pierre Lepori est journaliste et chroniqueur culturel pour la radio suisse italienne (RSI) et romande (RTS) ; rédacteur du site internet « Culturactif » et de la revue d’échanges litéraires « Viceversa Littérature », il a fondé et dirigé la revue queer « Hétérographe » (2009-13). Il a publié trois recueils de poèmes (Qualunque sia il nome, 2003, Prix Schiller, traduit en français et en anglais ; Strade Bianche, interlinea, 2014; Quasi amore, Sottoscala, 2018, en cours de traduction en anglais, espagnol et portugais), deux essais et quatre romans : Sans peau, Sexualité, Comme un chien et Nuit américaine, qu’il a lui-même traduit en français aux Editions d’en bas. Il est également traducteur.

La Suisse et la commune de Paris, 1870-1871

de Marc VUILLEUMIER

Histoire (EN BAS) | Paru le 31/01/2022 | 20,00 €

Marc Vuilleumier, histoiren des mouvements ouvriers et révolutionnaires au XIXe et XXe siècles a mené des recherches importantes sur la participation de communes suisses à la Commune de Paris. À l’occasion du centième anniversaire de la Commune de Paris en 1971, il avait réuni l’essentiel de la matière de ce livre. De nouvelles recherches et des découvertes dans diverses archives lui ont permis de terminer ce travail en incluant des informations importantes sur le rôle de la légation (diplomatique) suisse à Paris avant et pendant la Commune, et surtout après lors des évènements tragiques où des communards suisses ont été condamnés à mort, emprisonnés ou bannis.

La Suisse, écrit Marc Vuilleumier, « occupait une position particulière, tant à l’égard du gouvernement de Versailles que du pouvoir de l’Hôtel-de-Ville. Les rapports de la législation suisse avec ce dernier, pour faire libérer quelques-uns de ses ressortissants arrêtés ou pour faire respecter la liberté de mouvement des Suisses désireux de quitter la capitale, apportent des touches supplémentaires au tableau de Paris sous la Commune. Si Kern, le ministre plénipotentiaire de Suisse en France, avait suivi le gouvernement à Versailles, il retournait souvent dans la capitale tant que les opérations militaires le lui permirent et surtout, il y avait laissé son premier secrétaire, Lardy, dont les lettres, souvent mentionnées voire jointes en copie aux dépêches diplomatiques, constituent une source de premier ordre. »

Ce livre fait l’objet d’une édition posthume – Marc Vuillleumier est décédé en janvier 2021 – menée par Marianne Enckell, Charles Heimberg et Marc Perrenoud.

La guerre aussi bien demain que dans cinq ans !

de Marianne LAUFER

Ethno-Doc (EN BAS) | Paru le 20/01/2022 | 14,00 €

Dans les fonds privés des Archives de la Ville de Lausanne se trouve un cahier d’école, intitulé Tagebuch. Il s’agit du journal tenu de juillet à septembre 1936 par Marianne Laufer, gymnasienne lausannoise qui fait à 17 ans un séjour linguistique à Francfort sur le Main. Elle y relate jour après jour, son séjour et « respire », en août, pendant les Jeux olympiques de Berlin. Elle habite dans la famille d’un architecte et partage son quotidien avec leur fille. Curieuse et indépendante, Marianne visite la ville et ses environs, elle observe les nouveautés, comme l’autoroute, et s’interroge sur le climat politique autoritaire et antisémite. Une autre source de ce même fond est un récit de vie rédigé par Marianne Lauferen 1999 à l’âge de 80 ans et qui relate son histoire familiale entre 1919 et 1939. Cette publication offre le regard d’une jeune fille de Suisse Romande sur le quotidien de la vie allemande dans les années 1930 et se penche sur son enfance et son adolescence au sein d’une « grande famille » de l’époque, entre Lausanne et Genève.

Le Train des Italiennes

de Giovanni ORELLI, Giovanni ORELLI

Poche (EN BAS) | Paru le 01/12/2021 | 10,00 €

Avec sa narration éclatée, le livre retrace l’histoire des immigrant(e)s italien(ne)s qui viennent cherche du travail en Suisse dans l’immédiat après-guerre, à un moment clé de l’histoire économique et sociale du pays.

Dans l'attente d'un autre ciel

de Damien MURITH

Littérature (EN BAS) | Paru le 01/11/2021 | 12,00 €

Dans ce nouveau roman, Damien Murith nous livre avec pudeur son texte le plus intime et le plus maîtrisé à ce jour, en revenant sur les épisodes les plus poignants de sa propre enfance. Le récit d’une jeunesse douloureuse qui se lit le souffle court et les sens en alerte. Son écriture terriblement juste et incisive nous plonge dans l’atmosphère étouffante et poisseuse dans laquelle est contraint de vivre Léo. Victime du manque d’amour, de l’angoisse et de la solitude auxquels la folie de sa mère le confronte. Une mère abandonnée par son mari qui à son tour délaisse son enfant. Une femme démunie face à la réalité de l’échec de son mariage qui s’emmure dans un syndrome de Diogène, naviguant entre la dépression, le déni et des phases maniaques (voyage à l’étranger, nettoyages). Figure maternelle qui s’empare ponctuellement de la narration et nous éclaire sur à sa propre souffrance psychique. Les lueurs, bien que fugaces, laissent entrevoir un réel espoir.

Auteur

Damien Murith est né en 1970.
Il est l’auteur de plusieurs romans ainsi que d’un récit.
Ses livres ont reçu de nombreux prix littéraires, dont le Prix de la Fondation Claude Blancpain, en février 2021, pour l’ensemble de ses ouvrages…

Le joueur d'échecs

de Friedrich DURRENMATT

Littérature étrangère (EN BAS) | Paru le 01/11/2021 | 16,00 €

Dans les célèbres romans policiers de Friedrich Dürrenmatt, Le juge et son bourreau et Suspicion, il y a de nombreuses allusions aux échecs ; dans sa Conférence sur Albert Einstein, Friedrich Dürrenmatt a également fait référence au jeu d’échecs créé par Dieu, dans lequel nous, les humains, agissons plutôt impuissants (un fragment de cette conférence est inclu dans cet album). Cette réimpression du très beau volume d’Officina Ludi, Le joueur d’échecs, avec des illustrations de Hannes Binder, est une bonne occasion d’aborder le passionné d’échecs et philosophe amateur suisse Dürrenmatt. Les échecs, un jeu qui met la vie en danger : c’est ainsi que l’auteur suisse (1921-1990) l’a dépeint de façon très précise dans son projet Le joueur d’échecs, retrouvé dans sa succession. Lors des funérailles de son prédécesseur, un jeune procureur rencontre un juge plus âgé qui était ami avec le procureur décédé et jouait régulièrement aux échecs avec lui. Aujourd’hui, les deux avocats veulent perpétuer cette tradition et s’arrangent pour jouer leur premier match. Mais avant que le premier coup ne soit joué, le juge avoue qu’il a dû jouer aux échecs selon des règles spéciales lors des premières parties mensuelles – et que ces règles devraient désormais s’appliquer également à leurs futures parties: Les pièces d’échecs doivent incarner certaines personnes, que chaque joueur peut décider pour lui-même, mais la reine doit être la personne la plus proche du joueur – par exemple, sa femme. Les évêques et les chevaliers peuvent être incarnés par des pasteurs, des enseignants, des avocats ou des officiers sympathiques, et les pions représentent des citoyens ordinaires tels que la bonne ou le laitier. La chute effrayante est que chaque personnage perdu dans le jeu signifie la mort de la personne réelle représentée: cette personne doit être tuée, et ce n’est qu’alors que le jeu peut continuer. Et celui qui est mis en échec doit se suicider – ce qui signifie qu’une partie peut durer des dizaines d’années, car chaque coup doit être bien réfléchi, après tout, un faux pas peut signifier sa propre sortie.

Auteur

Friedrich Dürrenmatt est né le 5 janvier 1921: cette année aurait été le centième anniversaire de naissance. Nous fêtons à notre manière cette date avec la version française de cette célèbre édition épuisée en Allemagne.

Traducteur

Lionel Felchlin, né à Berne en 1980, concilie traduction et vie d’orchestre après des études de lettres, de traduction littéraire et de musique en Suisse romande. Il a traduit « Glauser » de Hannes Binder aux éditions d’en bas.

Illustrateur

Hannes Binder, publié aux éditions d’en bas en , « Glauser », textes et illustrations de l’artiste ; illustrations de la correspondance de Friedrich Glauser, «Chacun cherche son paradis…»

 

Requiem per una casa di riposo lombarda/Requiem pour une maison de retraite lombarde

de Fabio PUSTERLA

Poésie bilingue (EN BAS) | Paru le 01/11/2021 | 8,00 €

«La lucidité de la douleur / L’évidence de l’erreur / La nostalgie de l’amour / Le courage face à l’horreur / Le souvenir de cette douleur». Qui parmi nous n’a pas un parent – quand il n’est pas personnellement touché – pris dans la tragique catastrophe de la pandémie de Covid-19 ? Que deviennent-ils, que deviennent les personnes âgées, souvent abandonnées à un carnage digne d’une peinture expressionniste ? Faisant parfois écho au Livre des morts tibétain, le poème de Fabio Pusterla lance un cri aigu et sincère: il évoque l’horreur et la dégradation de ce qui s’est passé, et se passe malheureusement encore parfois, dans les maisons de retraite.

Auteur

Né à Mendrisio en 1957, Fabio Pusterla a fait ses études à Pavie avec Maria Corti. Son premier recueil de poèmes, Concessione all’inverno, a été publié par Casagrande à Bellinzona en 1985. Il a suscité l’approbation immédiate des critiques et des poètes. Sa poésie sauvage, lumineuse et très compréhensible a conquis le public. Une poésie qui combine tempêtes et aperçus. Natures sublimes et goudron. Des éclairs lyriques, mais aussi des coups de tonnerre politiques. Son amitié avec Philippe Jaccottet, célèbre poète français dont il a traduit plusieurs œuvres, est également significative : La chouette effraieL’ignoranteAlla luce d’invernoE, tuttaviaY. Il a également traduit pour Marcos y Marcos l’œuvre d’Antoine Emaz, Sulla punta della lingua. Est paru en 2001 aux éditions d’en bas, le premier volume de la collection bilingue, un choix de poèmes traduits par Mathilde Vischer, Une voix pour le noir.

Maiser

de Fabiano ALBORGHETTI

Littérature étrangère (EN BAS) | Paru le 01/10/2021 | 20,00 €

Fabiano Alborghetti raconte l’histoire de Bruno « mangeur de maïs », émigré d’Italie au Tessin dans les années 1950.
Maiser est un roman qui reconstitue avec grande justesse une réalité historique, tout en renouvelant la tradition de la narration en vers ; un texte lyrique qui porte sur la migration.
Fabiano Alborghetti choisit cette forme épique afin de rendre hommage à ses héros, des gens simples au destin souvent invisible.
De l’un à l’autre, c’est-à-dire de l’histoire individuelle à l’histoire collective, et l’on pourrait ajouter de l’individu à la conscience de classe, ce livre courageux tente de mettre la poésie au service du plan incliné de la narration sociale. Roman/poème à contre-emploi, Maiser met à mal la figure d’une écriture déjà attestée par le parcours antérieur de l’auteur: de L’opposta riva (2006), avec ses clandestins sans nom traqués par le destin, aux horreurs quotidiennes de Registro dei fragili (2009), Alborghetti a toujours plongé ses outils poétiques dans la réalité la plus brûlante. Or, une brûlure identique se prolonge dans les décennies de l’histoire italienne du XXe siècle, dans les «yeux des loups» et désespérés de «ces culs-terreux» émigrés du Sud. Comme toujours, «face à la vie, même la plus gauchie».

Auteur

Fabiano Alborghetti, né en 1970 à Milan, vit et travaille au Tessin. Il est poète, écrit pour des revues littéraires et travaille comme photographe. Il diffuse la poésie par différents canaux, p. ex. la radio Gwendalyn, et lance des projets de poésie dans les écoles, les prisons et les hôpitaux. Il s’engage également pour faire traduire des auteurs de langue italienne.

Traducteur

Christophe Mileschi est né en 1961 à Nancy. Il est actuellement professeur de littérature italienne contemporaine à l’université Paris Nanterre. Il a publié dans des revues spécialisées sur des questions touchant l’histoire des sciences et des idées, l’éthique, la construction de l’identité nationale, le rapport entre littérature et histoire. Il est aussi l’auteur de plusieurs essais, de textes divers de création et d’un certain nombre de traductions. Il a été membre, d’octobre 2005 à juin 2008, de la Commission Littératures étrangères du Centre National du Livre, qu’il a ensuite présidée de juin 2008 à juin 2011.

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