En 1956 Victor a 20 ans passés. Comme tous les jeunes de cette époque, il est appelé sous les drapeaux pour servir en Algérie. Fiancé depuis peu il refuse le mariage avec Cathy, car son intuition lui laisse deviner que la jeune femme n’attendra pas son retour. Cathy a 18 ans, elle est très belle et possède une forte libido. Bien qu’elle soit très amoureuse de Victor, sa fidélité ne résistera pas aux dommages du temps. En dépit de la certitude de cette issue, Victor restera désespéré. Toujours dans l’attente d’un revirement de son amour. Dans l’enfer de sa vie militaire, une rédemption lui est offerte qu’il sera incapable de saisir. Il rencontrera Danielle une jeune autochtone qui reconnait en lui son premier véritable amour et fera tout pour lui faire oublier son malheur. Hélas elle échouera, et assistera, impuissante au naufrage de leurs vies. Il reviendra indemne physiquement, mais ne pourra accepter le constat de la fin irrémédiable de son amour.

Un maître-nageur qui découvre soudainement dans sa piscine d’étranges friselis à la surface de l’eau. C’est le point de départ de la première novella. Et, on se demande avec ce personnage si le fantastique ne fait pas irruption dans sa vie. Les événements s’enchaînent alors, entraînant l’intrigue vers de nouveaux étonnements marqués par une inquiétante étrangeté. Un parcours aquatique qui invite à cerner la relation fuyante et trouble que nous entretenons avec l’eau, cet élément premier... La seconde novella nous plonge dans un autre parcours tout aussi trouble, celui artistique de Marcel Bascoulard, peintre et poète hors-normes, qui vécut à Bourges dans les années 60 et 70. Une vie de clochard dérangeante, tragique, mais aussi sublime, nous plongeant dans les profondeurs mystérieuses de la création.

Les quinze textes rassemblés ici risquent de susciter chez certains lecteurs la nostalgie d’une époque où ne régnaient pas encore l’hypocrisie morale et le conformisme ayant désormais envahi notre bonne vieille Europe. Une époque où les jeunes filles n’avaient pas l’impression de subir un viol chaque fois que quelque adulte venait à les complimenter sur leur charme ou les invitait poliment à boire un verre en sa compagnie. D’autres par contre, seront choqués par la faiblesse de cet enseignant prompt à se laisser attirer par ses ouailles loin des lieux où il est sensé leur transmettre tout ou partie de son savoir. S’intéresser trop vivement à l’une de ses élèves, quelle faute impardonnable?! Il semble impossible qu’une honnête jouvencelle puisse désirer ce type de relation. Seul un monstre peut songer à la contraindre à d’aussi basses turpitudes. L’auteur de ce petit livre se garde bien quant à lui de préciser ses intentions?; préférant laisser à son lecteur la liberté de choisir entre confession sincère, provocation insigne et fiction bien tempérée. Brouiller les pistes semble être le seul moyen auquel il ait songé afin de se garder des zélés représentants de la nouvelle police des mœurs.

«Alcool, je te parle. Il est des liquides qui écoutent, qui ne fuient pas?», «?Où chercher un père?? Suivre quelle fantaisie, quelle turbulence, quel rictus???», «?Mon soir sans fin ameute une fille (...)?». Les interpellations en vrac s’ouvrent sur un désordre fécond de lumières, d’âges et de corps. Les ombres sont sommées de répondre, l’ailleurs enjambe la fenêtre. Questions, dialogues éclatés... Les pensées mises à nu se risquent sur un territoire onirique intitulé «?le bazar de mes rêves?», collection de couacs scintillants et sensuels. Désordre avec vue suivi du surprenant Sidérations est une invitation à trouver du beau dans le fatras quotidien. A sonder des trésors inaudibles, cachés au plus près de nos dissonances. Les photographies sont signées par l’auteure. Elles distillent l’intimité de la maison japonaise, un univers féerique dans le prolongement de ses romans.

Paul, Européen moyen, a pris un congé sabbatique pendant lequel il décide d’entreprendre un voyage dans un pays d’Afrique de l’Ouest. Il n’a pas d’objectif, si ce n’est celui de sortir d’une certaine apathie. Une rencontre fortuite lui donnera un but et le conduira à la recherche des origines d’un peuple. Son périple, en compagnie de l’énigmatique Yekpa, nous entraînera, dans un choc de cultures, aux confins de l’entendement humain. Récit où le vécu rejoint l’imaginaire, l’Antre du Serpent est un roman d’aventures ethnographique entre mythe et réalité.

Ce livre est un jeu, un jeu d’images et de mots entre une photographe et un écrivain. La photographe propose à l’écrivain une photographie faite de souvenirs instantanés. Il a le droit de la regarder trente secondes avant d’écrire sa propre interprétation de souvenirs anciens. Ce chassé-croisé se répétera 46 fois. Pourquoi 46?? Parce que c’est l’année de naissance d’Elizabeth Prouvost et de Jean-Bernard Pouy.

Ce roman raconte l’histoire d’un jeune homme. Akli. Il est berbère. De ces hommes fiers, courageux, volontaires, épris de justice et de liberté. Il aurait pu être né ailleurs, au milieu d’un autre peuple, dans un autre pays. Qu’importe. Il est leur alter ego, l’histoire serait la même. Il est originaire d’un petit village pauvre, perché sur le flanc d’une montagne. Son père lui a appris qu’à l’école il faut travailler pour être premier, que l’instruction est un rempart contre la misère. Alors Akli considère cela comme un défi. Il est premier. Son père meurt. C’est à lui désormais de travailler pour nourrir sa famille. Il faut oublier l’école. Les évènements s’acharnent contre lui. Akli est pris dans un tourbillon de tracas, de catastrophes. Il n’a pas pour autant oublié le défi, ces principes que son père lui a appris. Aura-t-il la force, le courage, la chance de s’en sortir?? Quelle sera sa lutte pour surmonter toutes les difficultés?? Dans ce roman, les auteurs dépeignent avec minutie la société, les coutumes berbères, la fierté d’un peuple. Les dialogues, le quotidien, relatés avec le souci du détail offrent le plaisir de la lecture, mais aussi celui de l’image qui lui est associée. Enfin il met le lecteur face à des réalités, hélas universelles : la misère, la corruption, la puissance de l’argent, les libertés volées, confisquées, l’inégalité… et aussi les dogmatismes religieux et autres extrémismes qui conduisent à toutes les dérives. Cependant, ce roman se veut optimiste. Il rend grâce aux hommes et aux femmes honnêtes, ouverts aux autres, humains, humanistes qui tendent la main aux plus faibles, au plus démunis, à ceux qui pour survivre prennent le risque de mourir.

Ebenezer est un garçon solitaire qui vit avec ses grand-parents dans une ferme du Middle-West américain, au milieu des champs de maïs. Un matin, un homme vêtu d’un strict costume noir vient annoncer aux grand-parents que leur petit-fils a été sélectionné depuis le commencement du monde pour faire ses études dans le meilleur collège de la galaxie. À peine arrivé, on met le garçon en garde. Il ne devra jamais révéler qui il est véritablement, car les humains sont une race maudite … Le garçon va découvrir un univers obéissant à la fameuse loi énoncée par Arthur C. Clarke : « Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie ». S’y trouvent réunies pour étudier des créatures intelligentes venues de différentes planètes. La camarade de chambre d’Ebenezer est une pieuvre arboricole de Bételgeuse et sa copine de cœur une panthère de Sirius qui décide de lui tricoter un gilet pare-balles. Ebenezer se rend vite compte que les humains ne sont pas la seule race maudite, il y a aussi les chirurgiens. L’un d’entre eux a justement réussi à s’introduire dans l’école et le garçon va devoir l’affronter. A moins que … les chirurgiens soient en réalité ses véritables amis.

Dans Reptilewood, la banlieue chic de la ville de New Reptile Town, Éva Levaran une reptile varan, fameuse présentatrice vedette des programmes télévisés de Reptile Studios, a disparu. Le Lieutenant Columboski, un vieux crapaud-buffle célibataire, bougon, râleur, alcoolique, raciste est chargé de l’affaire. Le capitaine Debbie, cheffe iguane du Polissariat, lui adjoint contre son gré, Hutchie, un jeune lézard sarcastique, plein d’énergie, sorti avec les honneurs de l’école de police. Tous les deux forment un tandem aussi insolite qu’improbable, tels le clown blanc et l’auguste, et commencent une enquête dans un monde peuplé de crocodiliens, d’amphibiens, d’iguanes, de varans, de tortues, vivant tous et toutes comme des êtres humains, mais ayant gardé leurs caractéristiques liées à leur espèce. Une histoire pleine de surprises, de rebondissements, de fausses pistes. Une réflexion sur notre environnement, avec un mélange de fantastique, d’étrangeté, d’humour, de références et de clins d’œil, à des personnages cinématographiques et télévisés cultes

Quelques bribes de souvenirs qui émergent, connus de tous, sauf d’elle. L’ultime rendez-vous. Annou et ses deux frères ont répondu à l’appel de leur mère dans la maison de vacances qui sera bientôt vendue. Pour Annou, c’est un adieu au passé, aux souvenirs d’un drame, d’un écroulement familial, qu’il est temps de prononcer. Mais c’était sans compter ce que ces retrouvailles allaient raviver… Un roman brutal, percutant et sans détours.

«?De la profondeur?», «?Lectures pour le tréfonds?», «?Visions de l’œuvre?», «?Autour de l’incandescence?». Quatre titres qui marquent un territoire, celui d’une littérature forte, expressive, qui atteint le plus profond de l’être. Composé principalement de notes de lecture et d’articles parus en périodiques et revues – Europe, les Lettres françaises, Contre Vox, le Bord de l’eau, la Revue Commune, les Cahiers Laure, Cahiers de Tinbad… – ou sites Internet – Poezibao, Lecteurs de Pierre Jean Jouve, Recours au poème, la Revue des ressources, la Cause littéraire… – ce recueil critique réuni à partir des coups de cœur que l’édition a pu apporter au jour le jour porte un regard sur la littérature actuelle, mais aussi sur celle qui l’a forgée. Sans oublier la littérature érotique. Se dégage une vision très personnelle de la littérature et de la poésie qui remet en cause, ou plutôt, qui amène sur le devant, la question de la fonction de la littérature, de sa place, notamment dans la société, et pour la poésie, de la fonction poétique. Le panorama accumulé d’article en article et de note en note est le fruit d’un parcours qui passe aussi par le cri, notion que développe notamment l’essai Écrire le cri *. Et comme il n’y a pas de littérature sans politique de la littérature, «?Autour de l’incandescence?» réunit des articles qui abordent la censure, l’édition, etc. Loin de l’article toujours censé épuiser son objet, le «?Journal de l’instant?», suites de notes, vient s’intercaler et donner un autre ton. «?Visions de l’œuvre?» suit de très près, réunissant des articles sur l’œuvre d’écrivains qui ont en commun la puissance de leurs écrits. * Éditions l’Écarlate, Orléans, 2000.

Condamné à mort en 1849, le célèbre écrivain russe Dostoïevski sera finalement gracié et décèdera trente ans après. Telle est du moins son histoire officielle. Mais un manuscrit inédit et troublant reçu par le narrateur jette le doute et l’effroi : et si Dostoïevski avait réellement été exécuté en 1849 ?

Une infirmière-urgentiste, résidant dans une station de sports d’hiver savoyarde, rentre chez elle après son service de nuit dans un hôpital de la région. La route d’accès à la station est enneigée et les conditions de circulation particulièrement difficiles, surtout en pleine nuit. Son véhicule est équipé de pneus neige pratiquement neufs. Mais elle reste bloquée sur cette route de montagne. Victime du froid et de conditions climatiques effroyables, elle décède sans avoir pu appeler à l’aide. Tragique problème de circulation sur route enneigée?? À leur arrivée sur les lieux du drame, les sauveteurs découvrent que son véhicule a été saboté, ces pneus neige ont été inversés sur les roues motrices du véhicule, rendant ces pneus totalement inopérants sur la neige. La victime était en instance de divorce. Le mari, homme irascible et violent, l’avait menacée à plusieurs reprises, car il savait qu’elle entretenait une liaison extraconjugale. Elle venait de rompre avec son amant. Celui-ci est également suspecté d’avoir voulu se venger. L’un des deux hommes est-il l’assassin?? Illusions, mensonges, jalousie et faux semblants… Un roman plein de rebondissements.

Entre 1999 et 2003, Luc Durand — jeune et raciste — redoute que les Arabes, de plus nombreux dans son pays, en fassent la conquête. Il décide de joindre les rangs des «?envahisseurs?» en épousant une musulmane. Voici son journal intime, ironique, parfois cynique, rédigé à intervalles irréguliers, depuis la rencontre avec son épouse jusqu’à son premier voyage dans le Sahara, en passant par les attentats du 11 septembre 2001. Que lui arrivera-t-il au cours de ces quelques années?? Parviendra-t-il à rester lui-même?? Comment élèvera-t-il ses enfants?? Et surtout, qu’apprendra-t-il de nouveau sur sa mystérieuse belle-famille et sur leurs amis??

Comment chroniquer les silences ? Peut-être en les écoutant. Le silence le plus total est celui qui nous guette tous, peu sont pressés de le connaître. Mais un silence habité est fait de mille choses, et peut aussi se parer, s’emparer, des pensées qu’il inspire, des routes qu’il ouvre aux regards, des musiques qu’il évoque et des parfums qu’il porte. C’est un cadeau du monde, un rêve privilégié parce qu’en plein éveil on le boit, on l’aspire, le savoure, le distille. Les « chroniques » sont nées de cette dévoration. Plus ludiques (encore que), les courts métrages, brefs comme l’indique le titre, ont fait le pari du dire loin en peu de mots, si possible joueurs : la profondeur n’exclut pas la malice. L’une comme l’autre sont la vie-même. Bonne lecture de vivant.

Vers la fin du XIXe siècle, dans un cadre proche de la future «?Capitale mondiale de la Paix?», deux modestes jeunesses, deux vies entre adolescence et âge adulte signalent le contexte de l’époque. Elles vont pointer le départ de deux existences bientôt détachées de leurs devenirs prévisibles. Amarres larguées par inadvertance, ces deux destins vont naviguer dans une intrigue à parallèles, en de très vastes domaines, quasi entre tropiques et banquises. Alors, patiemment contourné au début du XXe siècle, un thème essentiel, caché dans l’avenir des deux protagonistes, orientera votre lecture vers un crescendo à questionnements sous-jacents. D’un côté, la fiction glorifiée, la variété des choix narratifs, la diversité des sources réflexives. De l’autre, un récit développé en correspondance, pour élucider le devenir de la jeune fille évoquée au prologue. Ces bases conduiront et renverront d’un personnage à l’autre, jusqu’au final en faux requiem, à révélation majeure, à clé surprise. Avant cela, tout un hier pris comme rapport fouillé au monde d’aujourd’hui, pour considérer demain d’un œil neuf.