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l'autre LIVRE

PÉTRA

Comme l'attestent leurs collections, dirigées par un ou plusieurs spécialistes et/ou un comité scientifique, les éditions Pétra, priviligient l'approche transdisciplinaire, seule capable à leurs yeux de sortir des sentiers battus. Depuis 2001, date de leur création, leurs thèmes de prédilection sont les sciences humaines et sociales, les littératures française, étrangère, comparée et jeunesse, philosophie, avec parfois une focale tels les îles, les pays post-soviétiques, l'Asie centrale, les Tsiganes, la mémoire, l'éducation, etc. Elles ont ouvert, depuis 2010, un espace librairie qui accueillent des éditeurs amis ainsi que des ouvrages proches de leurs collections.

Adresse : 12 rue de la Réunion
75020 Paris
Téléphone :01 43 71 41 30
Fax :01 43 70 62 25
Site web :http://www.editionspetra.fr
Courriel :nous contacter
Diffusion :Autodiffusion
Distribution :Autodistribution
Représentant légal :Yasser Kattou
Forme juridique :SARL
Racine ISBN :978-2-84743
Nombre de titres au catalogue :318
Tirage moyen :500
Spécialités :Sciences humaines Littérature française Littérature étrangère Littérature jeunesse poésie

Les Armoires du Temps

de Anguéliki GARIDIS

Méandre (PÉTRA) | Paru le 10/05/2016 | 23,00 €

Archéologue de la mémoire, l'auteur tente de reconstituer l'histoire de deux familles, l'une grecque, l'autre roumaine. Dans ce texte hybride, mêlant souvenirs, correspondances et recherches historiques, c'est une véritable enquête de détective qui est menée, à partir de fragments d'informations.

S'inspirant des cahiers secrets de sa grand-mère, elle évoque la Transylvanie au début du XXe siècle, un arrière-grand-père d'une violence extrême, un jeune couple – ses grands-parents – qui, pour échapper à la pauvreté, s'exile en France et participe à la Résistance.

La Résistance caractérise aussi la famille grecque pendant la guerre contre les Italiens et les Allemands, puis tout au long de la guerre civile qui a suivi, mal connue en France. À travers les lettres – pour la plupart censurées – et les témoignages des rares survivants d'une famille déchirée, est décrite la vie des détenus – en prison ou en déportation dans les îles, sacrifiés au nom de la peur du communisme et jugés dans des procès montés de toutes pièces – et celle de leur famille, restée à Athènes, qui souffre, mais ne peut accepter le choix des prisonniers, à qui il aurait suffi, parfois, de signer l'abjuration de leurs idées pour être libérés.

Messagère de la mémoire, Anguéliki Garidis, fille de l'un de ces jeunes gens prisonniers pendant de longues années, mêle ses souvenirs d'enfant pendant la dictature des Colonels (1967-1974) et l'exil à Paris, à sa quête pour comprendre notamment les destins dramatiques de son père, de ses tantes et de leurs amis, écartelés entre leur idéal et leurs doutes.

Ces voix multiples font naître une interrogation sur la notion même de mémoire et au travers de la "petite" histoire de ces familles, c'est la grande Histoire qui est en jeu.

 

Anguéliki Garidis est docteur en sémiologie du texte et de l'image. Auteur du livre Les Anges du désir. Figures de l'Angeau XXe siècle (Albin Michel, 1996), de catalogues d'art, d'articles divers ainsi que de traductions (sciences humaines et poésie), elle a enseigné les lettres dans le secondaire, dirigé des séminaires à l'Université Européenne de la Recherche et a été détachée en Grèce à l'Institut Français d'Athènes. Elle est depuis vingt ans la directrice artistique du magazine en ligne ArtMag.com.

 

Le Corsaire de Rio

de Antônio TORRES

Voix d'ailleurs (PÉTRA) | Paru le 09/05/2016 | 18,00 €

Le 12 septembre 1711, profitant d'une brume épaisse qui empêchait les canons portugais de l'atteindre, le corsaire malouin Duguay-Trouin pénètre dans la baie de Rio de Janeiro, à la tête d'une escadre de 17 navires, 750 canons et plus de 5 000 hommes et, pendant cinquante jours, va assiéger l'une des villes les plus convoitées de l'empire colonial lusitanien, puis y régner en seigneur absolu. « Enfreignant les conventions et le protocole littéraire, le corsaire de Louis XIV et Antonio Torres, personnages de ce roman, s'entretiennent en tête-à-tête, se faisant les yeux doux tout au long de ce récit, comme s'ils vivaient à la même époque et se connaissaient depuis trois cents ans. Revivant les expériences propres à leur nation respective, ils se racontent l'un l'autre avec suffisamment d'art et d'invention pour tenir le lecteur en haleine de la première à la dernière page. » Lidia Jorge

Antonio Torres est né en 1940, à Junco, petite ville du Sertao, à l'intérieur de l'état de Bahia (Brésil). À l'âge de 20 ans, il part pour São Paulo exercer le métier de journaliste, puis de rédacteur publicitaire. Il est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages, dont onze romans, parmi lesquels Cette terre (1984), son grand succès, traduit en français et en une dizaine d'autres langues. En 1998, il reçoit du gouvernement français la médaille de Chevalier des Arts et Lettres et, en 2013, il est élu à l'Académie Brésilienne des Lettres. Actuellement, il vit aux environs de Rio de Janeiro. Par sa diversité thématique et stylistique, Antonio Torres est l'un des auteurs les plus originaux de la littérature brésilienne contemporaine.

Dominique Stoenesco a été professeur de portugais dans l'enseignement public en France et a publié plusieurs traductions d'écrivains et poètes lusophones. Cofondateur de la revue Latitudes-Cahiers Lusophones, il est membre correspondant de l'Académie des Lettres de Bahia et collabore à plusieurs revues et journaux.

Filmer l'Orient. Politique des nationalités et cinéma en URSS (1917-1938)

de Gabrielle CHOMENTOWSKI

Centre-Asie (PÉTRA) | Paru le 02/05/2016 | 30,00 €

Dès les premières années qui suivent la révolution de 1917, les bolcheviks ont à coeur de communiquer avec les différentes populations de l'ancien empire de Russie qui ont été fortement discriminées sous les Tsars. Des centaines de peuples aux langues, aux religions et aux traditions différente cohabitent dans les territoires de l'ex-empire reconquis par les Soviétiques. Dans une situation politique très instable, il est alors urgent de légitimer, auprès de tous, ce nouveau pouvoir venu de Moscou et d'informer de la politique égalitariste engagée par Lénine sur le plan des nationalités. Le "grand muet", comme est alors appelé le cinéma, est invité à jouer un rôle essentiel dans cette tâche.

Dans ce but, une structure cinématographique, Vostokkino - le Cinéma oriental - est conçue en 1926 afin de représenter "de manière authentique" les Orientaux dans les films, de développer le réseau de distribution de cinéma auprès de ces populations, mais surtout de les former aux métiers du cinéma. Tombé dans l'oubli, Vostokkino a pourtant produit plus d'une centaine de films de genres divers (fiction, actualité, film ethnographique, film d'éducation politique, film d'enseignement). Sa disparition, en 1935, correspond d'une part à la fin de la politique de promotion des identités nationales et, d'autre part, à la centralisation qui s'est accompagnée de la mise au pas des structures cinématographiques des républiques et régions nationales.

Cet ouvrage, fondé sur le dépouillement de nombreux documents d'archives soviétiques, de la presse de l'époque et de l'analyse de films inédits, revient donc sur cette histoire méconnue qui a pourtant suscité un intérêt incroyable dans la société soviétique au tournant des années vingt et trente. Il donne à penser à travers l'objet cinéma les rapports interethniques dans l'URSS du premier stalinisme, l'organisation des institutions artistiques et politiques et à réévaluer la puissance de la propagande par les films.  Il permet enfin de restituer l'histoire d'une aventure cinématographique, celle de Vostokkino, dont la grande majorité des films a aujourd'hui disparu, et de rappeler le destin de ces cinéastes, confirmés ou apprentis, qui pour beaucoup ont disparu dans les grandes purges de la fin des années trente.

Cahier photographique de 16 pages N&B

 

Mise en scène des Roms en Bulgarie. Petites manipulations médiatiques ordinaires

de Cécile CANUT, Stefka STEFANOVA NIKOLOVA, Gueorgui JETCHEV

Textes en contexte (PÉTRA) | Paru le 04/04/2016 | 20,00 €

Le discrédit jeté sur les dénommés « Tsiganes » ou « Roms » en Bulgarie se manifeste de différentes manières : si ces derniers font l’objet de discours dépréciatifs comme dans bien d’autres pays d’Europe, leur situation résulte d’une histoire spécifique. Les figures de l’anathème qui tendent à les exclure de la vie publique au nom de leur « nature » supposée sont particulièrement activées dans les médias. Alors que de nouvelles voix critiques se font entendre du côté des jeunes journalistes notamment, la mise en scène d’un groupe renvoyé à des stéréotypes récurrents ne cesse d’être véhiculée dans l’espace public. Ce livre prend appui sur trois exemples d’émissions télévisuelles récentes, afin de décrypter les enjeux de la mise en mots et en images des Roms visant à leur criminalisation. L’analyse de ces enjeux politiques est enrichie par les points de vue de plusieurs femmes roms (recueillis par Gueorgui Jetchev) et des textes de Stefka Stefanova Nikolova, auteur de La Vie d’une femme rom (tsigane), une des premières résistantes à la stigmatisation dont son quartier fait l’objet.

 

Cécile Canut, réalisatrice et sociolinguiste, professeure à l’université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité (Cerlis), travaille sur la circulation des discours socio-politiques en liens aux pratiques langagières de personnes en situation de mobilité. Elle a engagé, depuis plus de dix ans, un travail artistique (série documentaire, traduction de textes, publications) avec les femmes roms du ghetto de Nadejda à Sliven en Bulgarie où elle se rend régulièrement. Elle a traduit et préfacé les textes de Stefka Stefanova Nikolova, La Vie d’une femmes rom (tsigane) chez Petra. Par ailleurs, elle a dirigé le projet La Migration prise aux mots et publié plusieurs ouvrages portant sur l’inventivité langagière, discursive et artistique en Afrique. Dans ce cadre, elle a réalisé le film L’Île des femmes (tutti quanti films). Elle est aussi à l’origine d’une réflexion critique sur la notion de langue (Une langue sans qualité, Le Spectre identitaire).

Gueorgui Jetchev est professeur de linguistique française à l’université St Kliment Ohridski (Sofia, Bulgarie).

Le premier des fils

de Isabelle NAIL

Méandre (PÉTRA) | Paru le 19/03/2016 | 22,00 €

Le premier des fils, né avec le siècle en 1901, avait fini par disparaître des mémoires, englouti dans l’inconscient familial. Une trace de son histoire avait cependant subsisté, quelque peu déformée... Après une enquête minutieuse, celle dont le prénom contenait celui du fils oublié, reconstitua et imagina sa vie.

Elle relata d’abord l’histoire d’un enfant marqué par la pauvreté, les deuils et les chagrins de sa mère, puis décrivit comment la jeunesse le cueillit  rebelle et l’entraîna en prison pour une montre volée, puis pour des coups et blessures. Après cette première peine, il en connut une bien plus cruelle encore avec son incorporation dans les Bataillons d’Afrique en guerre contre les tribus Berbères, au Maroc colonial. Après avoir trempé dans le sang des batailles, il fut précipité dans l’enfer de Biribi, avec les soldats-bagnards.

 

Isabelle Nail, née à Angers, est analyste jungienne et praticienne de la psychogénéalogie, elle vit près de l’océan, dans le Sud-Ouest de la France. Elle est également auteure de plusieurs romans, pièces de théâtre et essais.

 

Etude sur Thomas Hardy

de David Herbert LAWRENCE

Littérature comparée / Histoire et critique (PÉTRA) | Paru le 19/03/2016 | 25,00 €

Texte traduit, introduit et annoté par Sylvain Floc'h

 

Septembre 1914

Pourquoi l’Europe s’engouffre-t-elle dans la guerre ?

L’Avoir a-t-il supplanté l’Être ?

Faut-il préférer la sécurité du chou à l’abandon scandaleux du coquelicot ?

Pourquoi Thomas Hardy tient-il à décapiter ses aristocrates ?

La jouissance du Phénix existerait-elle sans extinction ?

L’Amour du Nouveau Testament vient-il abolir la Loi de l’Ancien ?

Dieu-le-Père est-il un autre nom de la Grande Déesse ?

En consumant la Chair par la Lumière, l’art occidental scelle-t-il sa propre disparition ?

À sa manière inimitable, Lawrence propose ici des réponses originales à toutes ces questions et construit sa philosophie comme un Gai Savoir.

 

Sylvain Floc’h, le traducteur, est Professeur émérite de littérature anglaise et comparée. Spécialiste de D. H. Lawrence, il a publié une traduction de l’Intégrale de ses Poèmes (éd. l’Âge d’Homme, 918 p.), une étude sur Women in Love (Le Crépuscule des déesses, éd. du Temps), un ouvrage sur Tess d’Urberville de Thomas Hardy (Sous le silence du ciel, éd. Vallongues), et une préface à La Bien-aimée (éd. Circé). Il vient de faire paraître Initiation et littérature (Detrad, 2015) et Comme une poussière d’or : l’alchimie et le néant dans Cent ans de solitude de G. G. Marquez (éd. Cosmogone, 2016).

Aristote, Heidegger, Pessoa : l'appel de l'anthropologie

de Albert PIETTE

Anthropologiques (PÉTRA) | Paru le 15/02/2016 | 16,00 €

Aristote, Heidegger, Pessoa : trois lectures qui ont accompagné Albert Piette ces dernières années. Il y est question de singularité, d’existence et de réalité, pour chercher une anthropologie qui aurait son « objet », et qui ne serait pas celui d’autres disciplines. Celui-ci ne serait pas une partie de l’être humain, ni un ensemble d’êtres humains. Ce serait l’existence des hommes, des unités individuelles ou des volumes d’être. Aristote est posé alors en fondateur de l’anthropologie, plutôt qu’Hérodote habituellement placé en tête des histoires de l’anthropologie (sociale et culturelle). Théories, thématiques et méthodes se précisent au fur et à mesure de la lecture de ces trois auteurs qu’Albert Piette interprète à partir de sa quête d’une anthropologie empirique et théorique.

 

Albert Piette est Professeur au département d’anthropologie de l’Université Paris Ouest Nanterre et membre du Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative (CNRS).

Des jours, en s'en allant

de Marcel MIGOZZI

L'Oiseau des runes (PÉTRA) | Paru le 15/02/2016 | 12,00 €

Je le devinais, sais.

La blessure précède le bonheur, le suit.

 

S’enténèbrent les échecs

Et les regrets, lichens humains.

Seins blets, la main

Renonce, automne, déjà soir.

 

Mais sous les feuilles d’un figuier à filles

Se détache le souvenir

D’une poitrine perlée sous la laine.

 

Marcel Migozzi est né à Toulon, rue de la Fraternité, dans une famille ouvrière d’origine corse. Il lui restera toujours fidèle. Instituteur et poète, il a fondé son écriture sur le regard rapproché du silence, sur l’exigence sereine d’un mieux à vivre ou à mourir dans la fertilité de mots rabotés, sarclés, dépaysagés et sensible à l’humus comme à l’humain. Son œuvre a été célébrée par les prix Jean Malrieu, Antonin Artaud et Des Charmettes/Jean-Jacques Rousseau.

A la méridienne

de Jeanine SALESSE

L'Oiseau des runes (PÉTRA) | Paru le 10/02/2016 | 14,00 €

À travers l’automne, l’impatience du printemps, déjà. La force qu’il remue pour planter mes phrases dans la page en bulbes fertiles, dégage un sourire dans le jour morne.

Le regard erre par là-haut. Jamais les pas ne s’y égarent. Ceux de ta mère filent entre les fruitiers, se perdent dans les effluves affaiblis des roses. Regarde : elle cueille des physalis, ravie de ce rouge orangé sous les pommiers. Le jardin en flamberait comme longtemps il s’est couvert de la cendrée d’une vivace infatigable. Le silence bruit des pas en allés. On continue de s’émerveiller : le rouge nous régénère.

 

Jeanine Salesse vit dans le Val-de-Marne où elle a exercé la profession d’institutrice avec passion. Elle se met à l’œuvre après de longues randonnées familiales ou solitaires. Ses pas vibrent de mots, de souvenirs, d’échos enchâssés dans le mouvement, celui d’écrire et celui de marcher. Elle a publié, à ce jour, de nombreux recueils dont le plus récent : L’épaule du paysage chez Tarabuste. Des anthologies ont souligné sa présence poétique. Elle a été l’invitée de la Biennale des poètes en Val-de-Marne.

Océans

de Jean-Paul LE BIHAN

Omphalos (PÉTRA) | Paru le 10/02/2016 | 15,00 €

 Les jupes de la mer

 Ont engendré le monde

 

D’océans de terre, en océans de mer, Jean-Paul Le Bihan, professeur et archéologue, fouille le limon des mots dans ses premiers poèmes. Son parcours oscille des montagnes de l’Altaï à sa terre bretonne d’origine où l’île d’Ouessant occupe une place prépondérante. Fervent de peinture et de littérature, il nous offre un panorama de paysages et de réflexions qui se teinte, dans les heures de veille, au profond de la nuit, d’un humanisme qui nous interroge et nous retient.

Les eaux-delà du Danube. Etudes d'ethnologie balkanique

de Marianne MESNIL, Assia POPOVA

Sociétés et cultures post-soviétiques en mouvement (PÉTRA) | Paru le 28/01/2016 | 28,00 €

Après l’effondrement du Bloc soviétique, il a été beaucoup question des Balkans, que ce soit à travers l’image resurgie de la « poudrière » et des horreurs de la guerre, ou celle de cette « autre Europe » candidate à l’adhésion à « l’Union ». Mais le terme même de « Balkans » suscite des interrogations et controverses sur la définition, tant géographique que culturelle, qu’on en donne.

Dans ce livre, on a tenté de dissiper quelques stéréotypes en abordant la « question balkanique » par une approche ethno-anthropologique et à travers les thèmes les plus variés, pouvant aller de simples objets du quotidien (un four mobile, un ustensile servant à faire le café), aux récits paysans sur l’origine d’animaux ou de fleurs. Et, par ailleurs, en prenant en compte la dimension historique de ces mêmes régions, on a voulu mettre en valeur certains traits communs donnant lieu à une « culture balkanique » qui affirme sa spécificité face à l’Occident.

 

Marianne Mesnil a reçu une formation d’ethno-anthropologue à l’Université Libre de Bruxelles. Elle est spécialisée dans l’étude de la Roumanie où elle s’est rendue pour la première fois comme étudiante, en 1967. Elle a ensuite fait de nombreux séjours sur le terrain durant toute la période marquée par le régime de Ceauce?cu. Elle est aujourd’hui professeur honoraire de l’ULB où elle a enseigné l’anthropologie de l’Europe.

Assia Popova a suivi un enseignement à l’École de Linguistique et d’Ethnologie de Sofia et de Moscou et a complété sa formation d’anthropologue à Paris où elle a été chercheur au CNRS.

Les deux auteurs se sont rencontrées dans les années 1980 sur ce terrain commun de l’ethno-anthropologie des Balkans. Dès ce moment, elles ont élaboré le projet d’une étude comparative de ces régions. Les eaux-delà du Danube présentées ici sont, pour une bonne part, le résultat de cette recherche commune.

Ethique et esthétique de l'ironie chez José Rodrigues Miguéis

de Georges DA COSTA

Littérature comparée / Histoire et critique (PÉTRA) | Paru le 15/01/2016 | 29,00 €

L'écrivain José Rodrigues Miguéis (1901-1980) quitte le Portugal de Salazar en 1935 et, malgré quelques tentatives de retour, passe la plus grande partie de sa vie en exil aux États-Unis. Si, d'un côté, les préoccupations éthiques du militant politique imprègnent fortement des récits où l'ironie classique et satirique est un instrument privilégié, de l'autre, l'écrivain met régulièrement en scène ses doutes et questionnements usant d'une autre ironie, romantique et/ou moderne. La fiction migueisienne, régulièrement caractérisée par l'ambiguïté (jeu avec les conventions littéraires), affirme à la fois l'adhésion à des valeurs et à une réalité vécue mais aussi la mise à distance amère et lucide de celles-ci. Le paradoxe constitutif de toute ironie – dire simultanément l'adhésion et la mise à distance – est ainsi exacerbée par la présence de ces deux ironies contradictoires qui apparaissent comme les deux faces littéraires d'un même drame identitaire, celui de l'écrivain exilé.

Dans la Préface, le professeur et écrivain Onésimo Almeida souligne la nouveauté et l'originalité de cette étude dans la bibliographie consacrée à José Rodrigues Miguéis, en particulier sa « capacité à délimiter et à analyser rigoureusement et avec lucidité les questions, puis sur elles argumenter dans un style épuré, transparent et attractif », ce qui en fait « un modèle » à suivre.

Maître de conférences en langue, littérature et civilisation portugaises à l'Université de Caen Normandie depuis 2012, Georges Da Costa a été, pendant près de vingt ans, enseignant de mathématiques et sciences physiques dans le secondaire. Il est membre de l'Équipe de recherche sur les littératures, les Imaginaires et les Sociétés (ERLIS, Université de Caen Normandie) et du Centre de Recherches sur les Pays Lusophones (CREPAL, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3). Il est également le co-fondateur de l'association Autres Brésils (www.autresbresils.net).

L'eau en Asie centrale. Enjeux et défis contemporains

de Alain CARIOU

Cahiers d'Asie centrale (PÉTRA) | Paru le 22/12/2015 | 30,00 €

L’Asie centrale est terre de contrastes et de paradoxes. Comme son nom l’indique, cette Asie se situe au cœur du continent le plus massif, ce qui lui confère sa tonalité aride bien reconnaissable à l’extension des vastes étendues désertiques. En dépit de cette aridité continentale, la région n’est pas pour autant dépourvue d’eau, car de puissants fleuves la traversent et fécondent des cités entourées d’oasis parfois millénaires et de vastes périmètres irrigués développés depuis plus d’un demi-siècle. Ce singulier paradoxe de l’abondance de l’eau au cœur de l’immensité aride tient à l’existence d’un puissant encadrement montagnard méridional étiré de la Caspienne à la Chine. Les montagnes jouent le rôle de château d’eau pour les territoires de plaine et de piémont où se concentrent les sociétés humaines.

Pour autant, la question de l’eau en Asie centrale est désormais source de préoccupations. Sa disponibilité ne cesse de diminuer sous l’effet combiné de la croissance démographique, des progrès du développement urbain et des activités extractives. Il en résulte une inéluctable augmentation de la mobilisation de la ressource ainsi qu’une dégradation de la qualité des eaux, avec l’accroissement des rejets. La pénurie se mesure à l’aune de la disparition des écosystèmes humides (région de l’Aral, du Balkhach et du bas Tarim) et au recul des terres irriguées dans certaines régions d’Ouzbékistan, du Turkménistan et du Xinjiang.

Cette menace du manque d’eau exacerbe les réactions concurrentielles entre secteurs économiques (agriculture irriguée, hydroélectricité, demande urbaine ou industrielle), mais surtout entre États. Comme l’eau en Asie centrale a surtout pour caractéristique d’être internationale en raison de l’existence de nombreux cours d’eau transfrontaliers, la question du partage de l’eau est source de tensions. Il règne à l’heure actuelle une lutte d’intérêt entre les États montagnards de l’amont (Kirghizstan, Tadjikistan), pourvoyeurs de la ressource, et les États de l’aval, surtout consommateurs de la ressource (Ouzbékistan, Turkménistan, Kazakhstan).

Ce numéro présente huit contributions qui explorent la problématique générale de la gestion de la ressource, laquelle nécessite de se pencher sur les acteurs, les usages, les pratiques et les territoires de l’eau. Les analyses riches et variées sont portées par des chercheurs occidentaux et centrasiatiques qui recouvrent un large spectre disciplinaire (géographie, histoire contemporaine, économie, ethnologie, anthropologie, science politique, droit international). Elles invitent à débattre des tensions liées à l’eau qui relèvent surtout d’une crise de gouvernance.

 

Alain Cariou est maître de conférences à l’Université Paris IV-Sorbonne, spécialiste des questions d’environnement, d’aménagement et de développement dans les régions arides, notamment en Asie centrale et au Moyen-Orient.

Texte-île - île-texte

de Jacques ISOLERY

Fert'îles (PÉTRA) | Paru le 16/12/2015 | 25,00 €

Dans L’Inassouvissement, Witkiewicz faire dire au jeune Genezyp Kapen : « Moi, j’aime la littérature, car pour moi, il y a là plus de vie que dans ma propre existence. La vie est là, plus concentrée qu’elle ne le sera jamais dans la réalité. Le prix de cette condensation est l’irréalité… ». Il ne manque certes pas de termes pour désigner ce phénomène de condensation qu’opère l’œuvre d’art : nature concentrée ou gullivérisée, modèle réduit, maquette, miniature, microcosme...

L’art, écrivait Valéry, restitue un maximum (de référents, de sensations…) par un minimum de moyens sensibles, il est « un modèle fini d’un mode infini ». Or, il se trouve que ce sont là les termes mêmes qui, très souvent, cherchent à caractériser l’insularité : du maximum contenu dans un minimum...

De l’œuvre à l’île, les images, analogies et métaphores présentent d’ailleurs un étonnant pouvoir de réversibilité. Concentration, condensation, réduction, miniaturisation : au sein de la diversité des textes et des genres, certains relèvent plus spécifiquement de l’analogie monadique, d’autres de l’archipel ou d’une pensée continentalisée. Inversement, les îles ne sont-elles que des « textes-îles », des réalités exclusivement soumises à des systèmes de modélisation ? Qu’en est-il de la valeur de ces analogies terme à terme entre espace insulaire et texte littéraire ?

Le Roman d'Henri IV. La jeunesse du roi

de Heinrich MANN

Voix d'ailleurs (PÉTRA) | Paru le 19/11/2015 | 30,00 €

Traduit de l'allemand par Albert Kohn

Préface de François Bayrou

Présentation de Lionel Richard

Postface de Hans Harje

"S'il n'est que littérature adaptée à l'histoire, ou histoire adaptée à la littérature, le roman historique déçoit. On ne sait ce qui agace le plus - une vérité limitée au costume, à la superficie, ou l'absence de vérité interne, d'inspiration. D'un Jules César, d'une Cléopâtre, nous attendons autre chose encore que les actes connus, les gestes convenus. L'histoire les a haussés à un plan où ils excitent notre attente, restent vivants, toujours capables de pensées, de volontés étonnantes. Il n'est que d'aller dans leur ligne, et plus avant. Ainsi Shakespeare. Ainsi, à la façon shakespearienne, Heinrich Mann. L'essentiel de ce roman d'une époque où tout était rmis en question est que l'auteur remet à son tour tout en question. Et cela à la façon du XXe siècle, dans la mesure où elle s'apparente à celle du XVIe.

Nombre de problèmes aujourd'hui sont les mêmes qu'alors, ou plutôt aujourd'hui comme alors tout devient problème."

Félix Bertaux, compte rendu de "La jeunesse du roi Henri IV", La Nouvelle Revue Française, novembre 1935.

Gotthard Günther

de Gotthard GÜNTHER

Anthropologiques (PÉTRA) | Paru le 10/11/2015 | 19,00 €

Gotthard Günther (1900-1984), philosophe, métaphysicien et logicien allemand, fut assistant d'Arnold Gehlen à l'Université de Leipzig dans les années trente, puis émigra sous le nazisme aux États-Unis où il découvrit la cybernétique et la littérature de science-fiction et développa ses travaux au seind'un laboratoire pluridisciplinaire de l'Université de l'Illinois. Fondateur d'une logique transclassique polyvalente, il sera le premier à mettre en relation les idées et concepts de la philosophie idéaliste classique avec les questions soulevées par la logique moderne, la cybernétique et les premières percées de l'informatique. On lui doit une oeuvre (encore trop peu connue dans laquelle il se propose de dépasser l'antagonisme traditionnel entre idéalisme et matérialisme, entre le monde objectif et la subjectivité, et cela en créant une logique des opérations de la conscience. Le choix des textes présentés ici permettra de se familiariser avec cette pensée originale et avec la biographie de son auteur.
 

Danièle Laurin, qui a rassemblé et traduit de l'allemand les textes présentés dans cet ouvrage), est professeur agrégé d'allemand et a été en poste de 2000 à 2013 en Langues Étrangères Appliquées et Master des métiers de la traduction à l'Université de Pau et des Pays de l'Adour.

Daniel Verney, le préfacier, ancien élève de l'École Polytechnique, est ingénieur en création de logiciels et poursuit des recherches en algorithmique, en sémantique et en épistémologie. C'est dans ces perspectives qu'il explore la pensée de Gotthard Günther.

Pirate du bitume

de Thomas SAUVADET

Méandre (PÉTRA) | Paru le 10/11/2015 | 15,00 €

En marchant dans les pas d’un gamin de la rue nourri à la vache enragée du Hard Discount, en suivant le parcours d’un adolescent fasciné par la culture des gangs américains, à travers l’itinéraire d’un pirate d’aujourd’hui, ce roman éclaire l’une des réalités sociales les plus dures de la société française. C’est l’histoire d’une jeunesse coincée entre la peur et la pitié, d’une jeunesse écartelée avec le cœur en Afrique, l’estomac en Europe et le regard tourné vers les bas-fonds de la grande Amérique. Une jeunesse qui meurt d’envie de croquer toutes les richesses de la société du spectacle, des mirages au milieu du désert. Une jeunesse qui accouche d’un monstre : le grand banditisme des cités HLM.

Sociologue, enseignant-chercheur à l’Université Paris Est Créteil, auteur de plusieurs ouvrages (Le capital guerrier : concurrence et solidarité entre jeunes de cité, Paris, Armand Colin, 2006 ; Jeunes dangereux, jeunes en danger, Paris, Dilecta, 2006), Thomas Sauvadet travaille depuis une quinzaine d’années dans les quartiers de logements sociaux de la région parisienne, observant et décrivant la jeunesse « de rue » : des jeunes hommes issus des familles les plus pauvres de leur quartier, des immigrations les plus pauvres, et pour lesquels l’espace public, « la rue », est un lieu de vie et non un simple lieu de passage entre les tours d’une cité-dortoir.

La guerre et après...

de Colette KLEIN

Méandre (PÉTRA) | Paru le 30/10/2015 | 25,00 €

La guerre et après…, n’est pas un roman mais un document dans lequel s’entre-croisent un journal de deuil, la recherche de l’auteur qui tente de déceler dans ses origines son obsession de la mort incarnée dans un destin qui trouve ses racines dans L'Histoire, et le journal de guerre que son père a rédigé au retour de ses années de captivité. Document primordial qui met en évidence les traumatismes engendrés par la guerre, servi par l’écriture de Colette Klein.

L'auteur s'interroge, et interroge le lecteur, sur la nécessité de survivre dans un monde dominé par la guerre, tout en construisant, malgré elle, une œuvre qui inscrit sa mémoire individuelle dans le livre de la mémoire universelle.

 

Poète et peintre, romancière, auteur dramatique, Colette Klein, née en 1950, a créé en 2008 Concerto pour marées et silence, revue qui met à l’honneur la poésie contemporaine. Elle est également active dans divers cercles littéraires et a collaboré de nombreuses années à la revue Phréatique. Auteur d’un livre de nouvelles, elle a de même publié 13 recueils de poèmes dont plusieurs aux Éditions Alain-Lucien Benoit. Le plus récent Mémoire tuméfiée suivi de Lettres de Narcisse à l’ange a été publié aux Éditions Editinter.

Temoigner par l'Image

de Paul BERNARD-NOURAUD, Luba JURGENSON

Usages de la mémoire (PÉTRA) | Paru le 27/10/2015 | 27,00 €

Les violences de masse du XXe siècle ont donné lieu à un immense corpus d'images. Peintures, dessins, récits graphiques, objets peints : images testimoniales, mémorielles, documentaires et artistiques, réalisées dans des camps et lieux de réclusion clandestinement ou sous contrainte, ou de mémoire après-coup: face aux régimes génocidaires ou répressifs, l'image constitue un espace essentiel d'élaboration des événements extrêmes ainsi que de transmission de vécus traumatiques ou de données documentaires. À la fois, donc, lieu de construction de l'événement et de soi, mais aussi archive historique, cette production visuelle n'a été à ce jour que peu étudiée de manière spécifique en comparaison avec les recherches consacrées au témoignage littéraire.
Né du constat de cette carence, le présent recueil constitue un premier pas pour une réflexion pluridisciplinaire sur ce corpus polymorphe. Il s'agit de cerner les différentes façons de témoigner par l'image, mais aussi de soustraire cette interrogation - sans perdre de vue le problème du statut des œuvres - à la seule emprise du testimonial pour donner une place à la complexité des démarches artistiques et des contextes.
Ces huit contributions explorent des images portant sur la Shoah, le Goulag et l'institution psychiatrique soviétique, le génocide des Tustsi au Rwanda et celui perpétré par les Khmers rouges au Cambodge, la dictature argentine.

 

Paul Bernard-Nouraud est doctorant en théorie et histoire de l'art au sein du Centre de Recherche sur les Arts et le Langage (CRAL, EHESS) et à Paris IV, auteur, entre autres, d'un essai sur le théâtre de Bernard-Marie Koltès ("Les Ombres solitaires", 2012) et d'un essai sur la figure du "musulman" dans les camps de concentration nazis ("Figurer l'autre", 2013).

Luba Jurgenson est maître de conférences à Paris IV (Eur'ORBEMICRAL). Elle a publié notamment "L'Expérience concentrationnaire est-elle dicible?" (2003), "Création et tyrannie" (2009) et, en collaboration, "Le Goulag en héritage, pour une anthropologie de la trace" (2009), "Des témoins aux héritiers, la Shoah et la culture européenne" (2012), "Le Tourisme mémoriel en Europe centrale et orientale" (2013).

 

Usagers Assistance(s) Contreparties

de Michèle BECQUEMIN, Marie BONICI, Jean-Bernard CHEBROUX

Éducation, art du possible (PÉTRA) | Paru le 15/10/2015 | 20,00 €

Ouvrage coordonné par
Michèle Becquemin, Marie Bonici, Jean-Bernard Chebroux

Si les politiques actuelles voient dans les usagers l’incarnation d’un renouveau démocratique fondé sur la participation, les références à l’assistance (dite aujourd’hui aide sociale) sont souvent péjoratives (assistanat),  voire déclarées contraires au nouvel esprit de la solidarité. Dans le domaine de l’insertion, avec le passage du RMI au RSA, l’exigence d’une contrepartie à fournir par les personnes secourues relance cette question ancienne, jamais dépassée.  

Issue de la Révolution française suivant le principe de « la dette sacrée de la nation » envers les plus démunis, la logique d’assistance a connu des  crises chroniques de légitimité. C’est encore le cas actuellement avec la crise massive de l’emploi qui réactive les débats sur le rapport entre travail et assistance. Dans ce contexte, l’objectif de cet ouvrage est d’apporter des éclairages sur  les recompositions contemporaines de cette forme de solidarité et de ses secteurs clés : l’insertion, certes, mais aussi, l’enfance et la famille, la vieillesse, le handicap, l’hébergement social…

En quoi la promotion des usagers, l’activation des dépenses sociales, la contractualisation et l’individualisation toujours plus poussée des suivis sociaux transforment-t-elles les pratiques d’assistance ? C’est tout un pan du travail social qui est analysé dans ce livre suivant différentes perspectives, historiques, sociologiques, juridiques ou cliniques, avec, en libre appui, la pensée de Robert Castel.    

 

Cet ouvrage est publié dans le cadre du mouvement Printemps Castel. Quand Robert Castel nous aide à penser le travail social (2014-2016). Michèle Becquemin, Marie Bonici et Jean-Bernard Chebroux, membres du LIRTES à l’Université Paris Est Créteil en ont assuré la réalisation. Il composé des contributions de Dominique Argoud, Isabelle Astier, Colette Bec, Michèle Becquemin, Flore Capelier, Raymonde Samuel, Martine Trapon, Christophe Trombert et de Cédric Frétigné pour la postface.

Le voyage manouche, c'est ma vie!

de Clara CARRIOT, Paul CARRIOT, GIKA

Romané Chavé (PÉTRA) | Paru le 01/10/2015 | 23,00 €

Préface d'Alain Reyniers

Né d'une rencontre entre Clara et Paul Carriot d'une part, Gika et son mari Gratien, d'autre part, ce livre est à la fois l'histoire d'une existence singulière et un témoignage fort sur un mode de pensée, un mode de transmission de savoir-faire ancestraux et une capacité d'adaptation exemplaire aux bouleversements de l'existence. Il ne rapport pas une vie de bohème comme on s'y attend et comme la mémoire collective l'entend, errante, vagabonde et sans but. Il montre une autre réalité : comment se structure la vie quotidienne de Gika au fil des âges, et comment, pour elle, le Voyage concilie permanence et continuité dans un monde de ruptures et de transitions.

Gika, manouche d'Auvergne "née au bord de la route", n'a de cesse de repartir sur les chemins du Mont Dore ou sur les plages du Boulonnais. Si elle a accepté - ce qui ne va pas de soi -, de livrer une partie de son coeur, elle veut aussi que soyons tristes lorsqu'elle est triste, gais quand elle est gaie, heureux dans elle est heureuse, et si, somme toute, rires et pleurs alternent le récit, ils bercent et scandent à leurs rythmes la vie du lecteur. Les terribles descriptions de l'enfance en Auvergne, les aléas de la chine dans les Combrailles, le dur apprentissage de la condition ouvrière dans l'Est de la France, les chagrins terribles dont elle ne parle jamais, mais que l'on devine présents, n'y font rien. Ces événements n'ont pas de prise sur la résilience dont Gika nous fait la démonstration éclatante...

Clara et Paul Carriot sont les auteurs de plusieurs livres. La Plume du Sergent Major qui retrace en pleine guerre des Vosges (1914-1915) la correspondance entre un père et sa fille (Kruch, 1999) ; Le Charme et la Source, ouvrage dans lequel est décrite la vie paysage dans un village de Champagne au siècle précédent (CRDP Reims, 2001) ; Mes recettes champenoises (Bonneton, 2006).

La vie en deux

de Nathalie ORTAR

Europes : Terrains et sociétés (PÉTRA) | Paru le 24/09/2015 | 23,00 €

Familles françaises et britanniques face à la mobilité géographique professionnelle

La grande mobilité géographique professionnelle qui implique pour un individu de résider et de travailler dans des lieux distants de plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de kilomètres, reste un phénomène social mal connu.
Pourtant, cette mobilité spatiale singulière, emblématique de notre modernité, transforme profondément le quotidien privé et professionnel des travailleurs mobiles, et impose des façons de vivre et de travailler bien spécifiques intégrant l'éloignement géographique, l'absence, mais aussi des séparations et des retours récurrents. L'apprentissage et le vécu de la grande mobilité participent ainsi d'enjeux portant aussi bien sur les usages et les représentations de l'espace et du temps, que sur des négociations entre diverses appartenances familiales, territoriales et professionnelles.
"La vie en deux" est l'un des premiers ouvrages consacré en France à la grande mobilité et à ses effets sociaux. Prenant appui sur une longue enquête qualitative effectuée auprès des familles françaises et britanniques confrontées quotidiennement aux effets du travail à distance, cet ouvrage a pour ambition de documenter à la fois les raisons qui furent à l'origine de la grande mobilité professionnelle, et l'incidence de celle-ci sur la vie du groupe familial. "La vie en deux" propose à cet égard de replacer les salariés au cœur des multiples scènes de leur quotidien pour appréhender comment ces différents moments participent à la construction de l'identité des travailleurs mobiles et de leur famille, en interrogeant le sens donné au travail au loin dans ces trajectoires de vie.

Ethnologue, chargée de recherche du ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, Nathalie Ortar est membre du Laboratoire d'Économie des Transports de l'ENTPE. Ses recherches actuelles portent sur les transformations contemporaines des modes d'habiter.

Mémoires d'un mauvais sujet

de Éric FOUGÈRE

Méandre (PÉTRA) | Paru le 19/08/2015 | 22,00 €

"Je suis le cinquième enfant d'un capitaine d'infanterie tué quand j'avais dix-sept ans. Mes frères et sœurs avaient fondé sur ce décès des espérances entretenues par le notaire. Or on eut des dettes à me reprocher. Tout l'argent de la succession ne serait pas assez pour payer les excès que j'appelais mes succès. D'un commun accord on décida ma mère à me mettre hors de portée de me nuire à moi-même et de causer du tort à quiconque. On l'informa d'une ordonnance aux termes de laquelle il était permis de faire exiler les mauvais sujets de famille aux parents dont les enfants seraient tombés dans des cas de dérèglement capables d'exposer leur honneur et tranquillité. Je garde en mémoire les mots de cette ordonnance. Cinq années de ma vie sont enfermées là-dedans. Ces années prises à ma liberté je veux les rendre à la vie."
C'est l'histoire véridique et formidable de la déportation vers la Désirade de soixante-dix libertins livrés par leurs familles au bon plaisir du roi. Les bouches et les sorts ont été scellés par lettres de cachet mais l'un des indésirables a témoigné de l'île où sont déjà des esclaves et des lépreux. Sa mémoire à vif est attisée par des pensées brûlantes. Il est pris dans un filet d'événements (guerre de Sept ans, cession du Canada, colonisation de la Guyane à Kourou) qui donnent à comprendre ce qu'est la mer : un mur. Au bout du compte aussi : la liberté. Le "mauvais sujet" du récit qu'on va lire est quelqu'un dont les emprisonnements (de Bicêtre au bagne en passant par les îles d'Amérique) ne font pas oublier,

Éric Fougère a écrit Retour des choses aux éditions Pétra. Ses livres et ses articles ont en commun l'espace insulaire, exploré dans la littérature et dans l'histoire avec un intérêt particulier pour l'enfermement sous toutes ses formes.

 

Philosophies et non-philosophie de la traduction

de Sathya RAO

Transphilosophiques (PÉTRA) | Paru le 17/08/2015 | 28,00 €

Si les relations entre traduction et philosophie ont fait l'objet de nombreux travaux, rares sont ceux qui se sont attachés à en décrire le fonctionnement. C'est précisément la tâche que se donne cet ouvrage en tirant parti du cadre méthodologique offert par la non-philosophie laruellienne. À partir d'une analyse serrée d'un corpus de traductologies diversifiées (Berman, Ladmiral, Meschonnic, Mounin, Quine, Ricoeur, Schleiermacher, etc.), il s'agira de comprendre, dans un premier temps, comment la suffisance philosophique borne l'imaginaire traductologique, le restreignant à une série de tropes (doublet, dialectique, continuité, tournant) dont il ne peut s'extirper et qui constituent l'inconscient philosophique de la traductologie. Dans un second temps, nous formulerons les bases d'une théorie non-philosophique de la traduction en traitant les traductologies précédemment critiquées au moyen de procédures propres à la non-philosophie. Nous dériverons ainsi un certain nombre de termes et d'axiomes constitutifs d'une traductologie d'un nouveau genre que l'on pourra qualifier d'appauvrie, à savoir la tradu-fiction.

Sathya Rao enseigne le français et la traduction au département de Modern Languages and Cultural Studies (MLCS) de l'université de l'Alberta au Canada. Récipiendaire du prix Vinay et Darbelnet de l'Association Canadienne de Traductologie (ACT) en 2006, il est l'auteur d'une cinquantaine d'articles sur la théorie de la traduction et les littératures francophones parus dans divers journaux académiques (Meta, TTR, Nouvelles études francophones, etc.) et ouvrages spécialisés. Il est le fondateur de la revue en ligne Alternative Francophone et de la base de données Canadian Minority Media Database.
 


 

Quand papa joue

de Albert PIETTE

Méandre Jeunesse (PÉTRA) | Paru le 06/08/2015 | 15,00 €

Quand je rentre de l'école, j'ai toujours envie d'un bon goûter. Papa l'aura-t-il préparé?

Après que va-t-il se passer? Je suis parfois fatiguée: est-ce que je me reposerai? Et papa, comment sera-t-il? Est-ce qu'il travaillera à son bureau? Voudra-t-il jouer? A quoi?

 

Albert Piette enseigne l'anthropologie aux "grands". Il a écrit plusieurs livres sur les détails de la vie.

Marie-Romaine Picot est une jeune illustratrice. Elle vit actuellement dans les Landes.

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