Connexion

l'autre LIVRE

PÉTRA

Comme l'attestent leurs collections, dirigées par un ou plusieurs spécialistes et/ou un comité scientifique, les éditions Pétra, priviligient l'approche transdisciplinaire, seule capable à leurs yeux de sortir des sentiers battus. Depuis 2001, date de leur création, leurs thèmes de prédilection sont les sciences humaines et sociales, les littératures française, étrangère, comparée et jeunesse, philosophie, avec parfois une focale tels les îles, les pays post-soviétiques, l'Asie centrale, les Tsiganes, la mémoire, l'éducation, etc. Elles ont ouvert, depuis 2010, un espace librairie qui accueillent des éditeurs amis ainsi que des ouvrages proches de leurs collections.

Adresse : 12 rue de la Réunion
75020 Paris
Téléphone :01 43 71 41 30
Fax :01 43 70 62 25
Site web :http://www.editionspetra.fr
Courriel :nous contacter
Diffusion :Autodiffusion
Distribution :Autodistribution
Représentant légal :Yasser Kattou
Forme juridique :SARL
Racine ISBN :978-2-84743
Nombre de titres au catalogue :318
Tirage moyen :500
Spécialités :Sciences humaines Littérature française Littérature étrangère Littérature jeunesse poésie

Souvenirs d'une baladine

de Eva REYBAZ-DEBIONE

Méandre (PÉTRA) | Paru le 03/06/2015 | 25,00 €

Tout commence à Alger, à la fin des années cinquante, avec la naissance d’un amour fou entre la narratrice et un acteur-metteur en scène renommé, André Reybaz, leur mariage, leur vie à Paris où l’on croise Jean-Pierre Léaud enfant, Claude Nougaro à ses débuts, le grand Camus et tant d’autres. Dans le même temps que naissent les Centres Dramatiques décentralisés chers à son époux, Eva vient à « l’art dramatique insensiblement, par imprégnation lente ». Mais c’est après avoir assisté aux répétitions des Possédés, adaptés et mis en scène par Camus, qu’elle pourra dire que « l’impalpable mystère du théâtre m’avait frôlée. » Frôlé seulement, car la jeune fille devenue femme refuse de se donner corps et âme au théâtre, comme le souhaite cet homme tant aimé qui fait de son épouse « son actrice, son œuvre » et qui ne vit que « pour le théâtre dans la peau d’Eva ».

Eva Reybaz-Debione est une conteuse, elle sait rendre avec vivacité, sensualité et enthousiasme les joies pures d’un samedi à la campagne ou d’une journée à la mer, les coulisses et la scène, l’extraordinaire effervescence d’une première, la manière dont se font et se défont les choses, les êtres, les amours. Un hymne au théâtre, à ceux qui le portent et à la vie.

Un archéologue en Russie au temps de Boris Eltsine

de Jean-Paul LE BIHAN

Journaux (PÉTRA) | Paru le 19/05/2015 | 25,00 €

Ce journal personnel fut tenu par l’auteur, chaque nuit, au fil de deux campagnes d’un mois de fouille archéologique de kourganes, près du delta du Don, en 1996 et 1997. Chargé d’expérimenter, avec un, puis deux archéologues français, des méthodes nouvelles de fouille et d’enregistrement des données, il évoque, outre le travail réalisé, la nature des relations entretenues avec ses collègues russes. Les difficultés d’adaptation des méthodes, de communication et compréhension entre les chercheurs français et russes sont vécues, de plus en plus douloureusement, entre espoir et colère, au fil d’un échec relatif engendré par des raisons aussi évidentes que difficiles à cerner. La Russie d’Elstine et le colossal choc culturel et socio-économique que vit la Russie des années 1990 sont toujours en toile de fond d’une aventure mettant en scène des amitiés sincères qui ne résistent guère à la situation et au manque de dialogue explicite. Il faudra à l’auteur, obstiné et confiant, plus de dix années pour comprendre les causes et la nature de cet échec, dont il nous fait part dans son introduction.

 

Né en 1944 à Saint-Brieuc, Jean-Paul Le Bihan, professeur d’histoire-géographie au lycée de Quimper, pratique l’archéologie à titre bénévole depuis 1970. Il devient archéologue de la Ville de Quimper en 1983, jusqu’en 2009, année de sa retraite. Depuis 1990, il dirige le Centre de recherche archéologique du Finistère. Il consacre ses recherches à la commune de Quimper et, depuis 1988, au site protohistorique et antique de Mez-Notariou sur l’île d’Ouessant. Il dirige ainsi deux collections de synthèse : Archéologie de Quimper, matériaux pour servir l’Histoire et Archéologie d’une île à la pointe de l’Europe Ouessant, après avoir monté les expositions internationales dédiées Au temps des Celtes et à Rome face aux Barbares en 1986 et 1993 au Centre culturel de l’Abbaye de Daoulas.

Il développe une recherche méthodologique applicable aux sites complexes et, sur ce thème, entame en 1996 collaboration et échanges réguliers avec une équipe d’archéologues du sud de la Russie, puis, à partir de  1998, avec les chercheurs de l’université de Rostov-sur-le-Don. En 2010, il publie Un archéologue, entretiens imaginaires à Rostov, en édition bilingue, avant d’aborder la littérature avec Cheveux d’ange.

 

Sous nos yeux

de Lawrence JOSEPH

Voix d'ailleurs (PÉTRA) | Paru le 01/05/2015 | 22,00 €

Publiée aux États-Unis en 1993, Sous nos yeux est une oeuvre littéralement visionnaire. Préfigurant il y a vingt ans déjà les conflits qui déchirent notre monde et les économies en crise, Lawrence Joseph nous entraîne dans les profondeurs d'une réalité dérangeante et nous confronte aux paradoxes de la société moderne, sans concession pour son propre regard. Pour autant, rien n'est perdu. L'art du poète nous ramène à la surface, à notre conscience, à notre confiance en cet autre qui nous accompagne ; les images violentes, presque hallucinatoires du présent ou de la mémoire cèdent la place aux cercles lumineux, réfraction de la lumière, et la poussière des villes se métamorphose dans l'atmosphère vaporeuse, la brume du quotidien de New York ou d'ailleurs.

Détaché de tout mouvement ou école, sans pour autant renier ses racines – ce recueil en porte les traces –, Lawrence Joseph ne laisse personne indifférent et nous invite avec force à observer ce que nous avons tout simplement sous nos yeux.

 

Lawrence Joseph est né à Détroit en 1948. Catholiques syriens et libanais, ses grands-parents comptent parmi les premiers émigrants arabo-américains de Détroit. Après des études de littérature anglaise, puis des études juridiques, il fait ses premières armes à la Cour Suprême du Michigan, avant d'enseigner le droit à l'Université de Détroit. Installé à New York en 1981, il enseigne le droit à St John's University Law School depuis 1987.

Catherine Pierre-Bon traduit de l'anglais et l'italien. La traduction de ce recueil et des poèmes publiés dans les revues Europe, Mâche-Laurier, Siècle 21, Confluences poétiques ou la revue en ligne Poezibao, est le fruit d'une collaboration étroite avec l'auteur depuis plus de vingt ans.

 

L'imaginaire du mot "slave" dans les langues française et allemande, entre dictionnaires et romans

de Cécile GAUTHIER

Sociétés et cultures post-soviétiques en mouvement (PÉTRA) | Paru le 22/04/2015 | 28,00 €

Dans quel lointain Orient, entre mysticisme et parfum de scandale, "l'âme slave" plonge-t-elle ses racines? À quoi tient "le charme slave", usé "jusqu'au trognon" selon René Crevel, mais source évidente de romanesque, comme le montre son succès au tournant du XXe siècle, de Jules Verne à Thomas Mann? Et pourquoi les savants français accusent-ils les Allemands d'avoir dégradés le glorieux nom des Slaves, et d'en avoir fait le honteux synonyme d'"esclave"?

Entre dictionnaires et romans, l'examen du mot "slave" s'avère exemplaire des enjeux idéologiques et politiques propres au geste de nomination, déterminant dans la construction identitaire de la communauté. L'imaginaire de ce nom sulfureux oscille entre outrance exotique dans le corpus français (Lorrain, Vogüé, Leroux, Delteil, Radiguet, Rolland, Kessel...), et sa réticence, voire refoulement, dans le corpus germantique (Sacher-Masoch, Rilke, Roth, Brod, Mauthner, Broch, Werfel...). Ce voyage dans l'histoire du mot trouve son prolongement dans l'étude des rêveries suscitées par la langue slave, langue "primitive", incomprise et désirable, mais susceptible de devenir l'arme de combat du Slave esclave révolté.

Ce "récit du Slave", lié à la consolidation des savoirs linguistique et anthropologique au XIXe siècle, met donc en lumière la violence grandissante dans les rapports entre les "nations" et les "races" en Europe à l'orée du XXe siècle : les représentations de cet inquiétant "Aryen oriental", figure hybride de l'altérité intérieure (croisant en partie l'altérité juive), nous donnent à lire tout un pan de l'histoire des tensions nationalistes qui éclatent lors de la Première Guerre mondiale.

 

Cécile GAUTHIER est maître de conférences en littérature comparée à l'Université de Reims Champagne-Ardennes. Elle travaille sur les transferts culturels franco-germano-slaves, la construction des identités nationales et linguistiques, le mythe de la langue matenrelle, les problématiques liées au multilinguisme et à la traduction.

L'île de la Possession. Archipel Crozet - Terres australes et antarctiques françaises. Ethnologie d'une île déserte

de Alain BAQUIER

Des îles (PÉTRA) | Paru le 13/04/2015 | 22,00 €

Depuis 1964, chaque année, une nouvelle « mission » composée de trente personnes tout au plus est dépêchée pour un an sur l’île inhabitée de la Possession, située au sud de l’océan Indien, dans les Terres australes et antarctiques françaises, afin d’y affirmer la souveraineté nationale et d’y conduire des activités scientifiques.

Une île déserte ne l’est plus dès que l’on pose le pied dessus. L’humanité s’y reconstitue dans une absence et un excès à la fois, hors de « la société » mais plus qu’ailleurs en société. Le « bout du monde » est une limite et un extrait, un concentré dans un décor approprié, extrême et virginal. Dans ce laboratoire in vivo, un phénomène qui y demeure exceptionnel s’y montre le cas échéant avec une clarté qui l’est autant : le processus du bouc émissaire, dont la menace a inspiré le folklore local.

 

 

Alain Baquier est docteur en ethnologie, chercheur associé au Laboratoire d’anthropologie et de psychologie cognitives et sociales (LAPCOS), Université de Nice. Le présent travail résulte d’un programme de recherche de l’Institut polaire français (IPEV). L’auteur s’y appuie sur une observation participante de plusieurs mois et sur l’analyse des archives des lieux.

Souvenirs d'un officier ottoman (1914-1923)

de Faik TONGUÇ

Usages de la mémoire (PÉTRA) | Paru le 09/04/2015 | 28,00 €

Si la guerre de 1914-1918 sur le Front Ouest est bien connue, qu'en est-il du conflit qui opposa, sur le Front du Caucase, la Russie, alliée de la France, et l'Empire ottoman, allié de l'Allemagne? La disparition de ces empires, dès 1918, a fait sombrer dans l'oubli la guerre cruelle que ces Puissances se sont livrée, dans des montagnes glaciales en hiver et écrasées de chaleur en été.

Cette traduction des souvenirs d'un officier turc, Faik Tonguç, ouvre de nouvelles perspectives pour le lecteur français. La période d'instruction, l'arrivée au front, les combats, le froid, la faim, les héros et les incompétents: les carnets du jeune chef de section d'infanterie décrivent d'une plume vivante et parfois acérée, la vie des combattants au jour le jour en en rappelant les particularités mais aussi l'universalité. L'auteur, fait prisonnier, relate la lente déportation jusqu'en Russie du Nord, le camp de prisonniers, l'évasion puis le retour dans sa patrie. Une fois en Turquie, dans un pays à l'économie ruinée, il faut se résoudre à vivre et à pratiquer des métiers de hasard. Couvrant la période de 1914 à 1923 (Premier conflit mondial puis Guerre d'indépendance), ces carnets nous entraînent dans une évocation de première main des rêves et de l'existence de la jeunesse turque contemporaine de Mustafa Kemal.

La deuxième vie des objets. Recyclage et récupération dans les sociétés contemporaines

de Elisabeth ANSTETT, Nathalie ORTAR

Matière à recycler (PÉTRA) | Paru le 01/04/2015 | 22,00 €

 

Les crises économiques qui touchent les sociétés de consommation, les conséquences de la surexploitation des ressources naturelles, tout autant que l'émergence d'un impératif de développement durable ont partout favorisé l'apparition de pratiques de récupération et de réutilisation d'objets et de matériaux usagés. Malgré leur grand nombre et leur diversité, ces pratiques restent pourtant encore peu documentées et peu questionnées par les sciences humaines et sociales.

Or les logiques qui président au tri, à la collecte et au réemploi de rebuts ou de matériaux déqualifiés, mettent en lumière la modification de rapports économiques ou sociaux tout autant que des changements de systèmes de valeurs. Elles amènent à se demander comment, où et quand l'on passe du déchet à l'objet ré-appropriable et selon quelles modalités notamment culturelles, sociales et sexuées s'effectuent ces transformations.

Prenant appui sur des situations de recyclage observées en France, en Europe ou ailleurs dans le monde, cet ouvrage qui associe anthropologues, sociologues et géographes, propose de s'attacher à la "deuxième vie" des objets en montrant que ces pratiques de récupération et de réemploi sont révélatrices des transformations les plus récentes de nos sociétés.

 

Avec les contributions d'Élisabeth Anstett, Jérémie Cavé, Aurélie Dehling, Anne Gagnebien et Akila Nedjar-Guerre, Valérie Guillard, Cecilia Montero Mortola, Nathalie Ortar, Stavroula Pipyrou et Manuel Valentin.

La ville durable controversée

de Jérôme BOISSONADE

Pragmatismes (PÉTRA) | Paru le 19/03/2015 | 32,00 €

Les projets urbains qui invoquent la "ville durable" sont-ils à la hauteur des enjeux contemporains? La promesse d'éco-quartiers montrant la voie d'une "transition écologique" répond-elle aux préoccupations économiques, sociales et environnementales portées notamment par de multiples acteurs de la société civile? Les "éco-techniques", proposées pour donner un vernis écologique aux bâtiments, peuvent-elles inverser les conséquences négatives du régime de développement dominant? Le greenwashing des projets urbains est-il une dérive de la "ville durable" ou une conséquence logique? Dans les discours, il s'agit encore et toujours de changer les comportements par une pédagogie des "petits gestes" auxquels chacun doit prêter attention, jusque dans sa salle de bains. Un tel gouvernement des conduites peut-il susciter l'adhésion des "simples citoyens"? Les dispositifs de débat public qui accompagnent les projets d'aménagement sont-ils à la mesure des enjeux démocratiques posés par ces projets?

Cet ouvrage collectif interroge les usages de la matrice du développement durable dans les espaces urbains. Il rassemble les travaux de recherches qui, dans leur diversité, ont en commun de prendre au sérieux les critiques formulées par les acteurs eux-mêmes, saisis dans ce qui les lie à leurs milieux et leurs formes de vie. Ces critiques de la "ville durable", énoncée publiquement comme un "bien en soi", sont soumises à de multiples épreuves. Quelles prises faut-il construire pour donner une portée à ces mouvements critiques qui naissent au coeur des expériences et des pratiques urbaines les plus ordinaires?

Le livre ouvre une discussion théorique et pragmatique sur la place de la critique dans le développement durable. Il explore la fabrique des prises de la critique, en s'appuyant sur des enquêtes dont les terrains sont français et internationaux, tendus entre géo-politiques urbaines et politiques locales. Inspiré par l'anthropologie et la sociologie de la perception, l'ouvrage réinsère la question politique dans les agencements pratiques que vivent les personnes et les groupes, traçant les contours de résistances ordinaires, ou parfois très singulières, qui échappent aux instruments d'une gouvernementalité verticale par la ville durable.

Les auteurs : Pierre-Arnaud Barthel, Caroline Barthelemy, Christophe Beaurain, Christophe Beslay, Jérôme Boissonade, Valérie Clerc, Ludivine Damay, Miguel Donate Sastre, Rémi Eliçabe, Guillaume Faburel, Philippe Genestier, Romain Gournet, Amandine Guilbert, Anne-Sophie Haeringer, Caroline Lejeune, Marie-Hélène Lizée, Raul Marquez Porras, Laetitia Overney, Eric Pautard, Pascal Philifert, Hélène Reigner, Camille Roche, Pablo Romero Naguera, Delphine Varlet, Bruno Villalba, Marie-Christine Zelem.

Divinités incarnées

de Arnaud HALLOY

Anthropologiques (PÉTRA) | Paru le 19/03/2015 | 26,00 €

Si la transe de possession religieuse a d'ores et déjà fait l'objet d'innombrables études, dans de nombreuses disicplines, très peu d'entre elles ont cherché à montrer comment les personnes l'apprennent, ni ce qu'elles ont effectivement besoin d'apprendre pour revêtir la peau des esprits, des dieux ou des ancêtres. L'objectif premier de ce livre consiste à mettre au jour les ressorts socio-cognitifs du processus d'apprentissage de cette forme fascinante d'expérience du divin à partir d'une immersion ethnographique dans le Xangô, un culte afro-brésilien du nord-est du Brésil. Une piste en particulier y sera exploitée: celle des émotions. Comment rendre compte de la dynamique entre la dimension profondément intime et pleinement publique de la possession, entre le caractère imprévisible et normatif de ce "théatre vécu" qui ponctue le quotidien de plusieurs centaines de milliers de Brésiliens? La réponse que suggère cette étude, construite à partir du croisement de données ethnographiques et des connaissances sur les émotions issues des sciences et neurosciences affectives contemporaines, est qu'une part essentielle de la possession procède d'une forme d'apprentissage émotionnel.

Formé à l'université libre de Bruxelles (ULB), Arnaud Halloy est maître de conférences en ethnologie à l'université de Nice Sophia Antipolis et membre du laboratoires d'anthropologie et psychologie cognitives et sociales (LAPCOS, E.A.7278). Ses recherches portent sur l'expérience sensible et l'élaboration culturelle de formes d'expertise, qu'il interroge à travers un dialogue entre méthodes ethnographiques et modèles analytiques issus des sciences cognitives et des sciences sociales.

Poésie brésilienne et résonances françaises

de Maria Luiza BERWANGER DA SILVA

Littérature comparée / Histoire et critique (PÉTRA) | Paru le 19/03/2015 | 15,00 €

Conçu sous le signe de l'étude de l'atérité française, Poésie brésilienne et résonances françaises est un recueil de textes présentés depis 1992 lors de congrès, de colloques et de journées de travail sur la poésie symboliste et contemporaine dans ses rapports à la litérature française. Au-delà de leur diversité, ces textes ont pour fil conducteur l'examen des différentes figures de la présence française dans la production du Brésil, à la lumière d'une perspective comparatiste. Ils dessinent un paysage métissé entre ces deux littératures sans que les accents brésiliens cessent de se faire entendre et ne se perdent dans le canon national: comme l'écrivait le poète Mario de Andrade, "l'influence française a été bénéfique, celle qui nous équilibre le plus, celle qui permet l'exercice de notre vérité psychologique, celle qui exige le moins de renoncement de nous-mêmes".

 

Maria Luiza Berwanger da Silva est professeur de lettres au département de littérature comparée de l'Université Fédérale du Rio Grande do Sul et du Centre Universitaire Unilasalle de Canoas-Porto Alegre. Auteur de deux livres sur la question de l'altérité française : Paisagens Reinventadas - Traços Franceses nos Simbolismo Sul - Rio - Grandense [Paysages réinventés - Traces françaises dans le symbolisme du Sud du Brésil], (Porto Alegre, UFRGS, 1999) et Paisagens do Dom e da Troca (Paysages du don et de l'échange] (Porto Alegre, Literalis, 2009), elle a également publié un grand nombre d'articles au Brésil, en France et à l'étranger sur la littérature brésilienne et sa relation avec l'Autre français.

Cultures latino-américaines et poétique de l'émulation

de Joao Cezar DE CASTRO ROCHA

Littérature comparée / Histoire et critique (PÉTRA) | Paru le 19/03/2015 | 25,00 €

Ce livre a pour ambition de mettre en lumière des affinités électives entre la théorie mimétique, développée par René Girard, et un ensemble de procédés esthétiques et intellectuels qui composent un nouveau cadre théorique, la poétique de l'émulation, et qui caractérisent la force des cultures shakespeariennes, autrement dit des cultures ne pouvant se définir qu'à travers le regard de l'Autre.

De fait, le défi de la mimesis définit le noyau à partir duquel se constituent les cultures latino-américaines ou, plus généralement, les cultures formées dans des contextes non-hégémoniques. Voilà un principe de base qui définit les stratégies des cultures latino-américaines, car toutes ses sont développées en inventant des manières de s'approprier l'Autre, lequel, dans un premier temps du moins, leur a été imposé violemment.

Pour développer ces hypothèses, la première partie sera consacrée à des questions théoriques liées au défi de la mimesis: Nous explorerons ce défi par une étude de cas : la centralité de l'exil dans l'imaginaire brésilien. Enfin, la troisième partie sera centré sur des aspects prégnants de la littérature brésilienne contemporaine.

 

Joao Cezar de Castro Rocha est essayiste et professeur de littérature comparée à l'Université de l'état de Rio de Janeiro (UERJ). Il a notamment écrit "Machado de Assis: por uma poética da emulaçao" (Civilizaçao Brasileira, 2013), récompensé par le Prix de la critique et de l'histoire littéraire de l'Académie Brésilienne des Lettres, et traduit en anglais sous le titre "Machado de Assis: Toward a Poetics of Emulation" (Michigan State University Press, 2015); ou encore "Culturas shakespearianas? Teoria Mimética y América Latina" (Universidad Iberoamericana/ITESO, 2014), ainsi que "Les Origines de la culture" (Prix Aujourd'hui, 2004), co-écrit avec René Girard et Pierpaollo Antonello. Il a organisé près d'une vingtaine de titres et collabore régulièrement avec la presse.
François Weigel, qui a traduit du portugais du Brésil en français l'ouvrage, est journaliste, traducteur et doctorant à l'Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand (Laboratoire du CELIS), où il prépare une thèse sur la littérature brésilienne contemporaine.

Littérature française-Littératures lusophones: regards croisés

de Pierre RIVAS

Littérature comparée / Histoire et critique (PÉTRA) | Paru le 19/03/2015 | 25,00 €

Les littératures lusophones - Portugal, Brésil, Cap-Vert - ont séduit quelques-uns des écrivains français les plus inspirés; des réseaux d'amitié se sont tissés, des échanges et des découvertes favorisés par des revues comme Les Cahiers du Sud; des passeurs insiprés: Valery Larbaud, Pierre Hourcade; Casais Monteiro, auteur de la première étude sur Jules Supervielle accueille et publie Henri Michaux. Armand Guibert internationalisera le nom de Fernando Pessoa. Une veine plus régionaliste, voire exotique, trouve dans l'oeuvre de Jorge Amado un lectorat plus réticent face au modernisme (Mario de Andrade); mais le Brésil marque la littérature française de son ascendant (Cendrars, Michaux, Péret). La poésie cap-verdienne, trop méconnue, cherche et trouve son identité dans la dilacération entre insularité et nécessité de l'ailleurs.

On s'attachera d'abord aux préalables théoriques : latinité, salazarisme, avant-garde, construction des littératures nationales, chemins croisés, éléments du lusitanisme français et signification de la francophonie lusophone.

 

Pierre Rivas a enseigné la littérature comparée à l'Université de Paris-Ouest Nanterre La Défense. Passeur lui aussi, il a coordonné plusieurs numéros sur ces thèmes pour la revue Europe et fait paraître au Brésil Encontro entre literaturas: França, Portugal, Brasil (Hucitec, 1995) et Dialogos interculturais (Hucitec, 2005).

Mon cher cannibale

de Antônio TORRES

Voix d'ailleurs (PÉTRA) | Paru le 13/03/2015 | 15,00 €

"Il était une fois un Indien. C'était dans les années 1500, au siècle des grands navigateurs - et des grands Indiens. Comme ils ne maîtrisaient pas l'écriture, il n'est resté de leur destin que des légendes, le peu de choses que nous savons d'eux nous le devons aux récits souvent invraisemblables de ces Blancs, empreints d'exagération et de suspicion, un délire fou dont n'est pas exempt le narrateur qui vous parle (héritier du sang des premiers et des affabulations des seconds) et qui s'en va puiser aux sources d'antan, dans les vieux bouquins fleurant le romantisme tardif, pour s'exposer, torse nu, tel un néoromantique anachronique, aux piques de l'histoire officielle, cette vieille dame très digne, soumise aux retouches dictées par notre indignation. Mais en vérité, c'est un héros dont la mémoire s'est perdue au fil du temps, malgré le territoire dans lequel il a inscrit sa légende".

Antônio Torres est né en 1940, à Junco, petite ville du sertao, à l'intérieur de l'état de Bahia (Brésil). À l'âge de 20 ans, il part pour Sao Paulo exercer le métier de journaliste, puis s'engage comme rédacteur publicitaire. Il est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages, dont onze romans, parmi lesquelles "Cette terre" (1984), son grand succès, traduit en français et en une dizaine d'autres langues. En 1998, il reçoit du gouvernement français la médaille de Chevalier des Arts et des Lettres et en 2013 il est élu à l'Académie Bréslienne des Lettres. Actuellement, il vit dans les environs de Rio de Janeiro. Par sa diversité thématique et stylistique, Antônio Torres est l'un des auteurs les plus originaux de la littérature brésilienne contemporaine.

Dominique Stoenesco, après avoir été professeur de portugais pendant plus de trente ans dans l'enseignement public en France, a publié plusieurs traductions d'écrivains et poètes lusophones. Auteur de la Petite Anthologie du Cap-Vert et co-fondateur de la revue Latitudes - Cahiers lusophones, il est membre correspondant de l'Académie des Lettres de Bahia.

Littérature et société en Asie centrale

de Gulnara AITPAEVA, Marc TOUTANT

Cahiers d'Asie centrale (PÉTRA) | Paru le 12/03/2015 | 30,00 €

La littérature de ce que l’on a convenu d’appeler « l’Asie centrale » a été composée dans une grande variété de langages sur un vaste territoire qui inclut non seulement les cinq républiques de l’ex-Union soviétique (Turkménistan, Ouzbékistan, Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan), mais aussi l’Azerbaïdjan, l’Afghanistan, la Mongolie, le Tibet, le Népal, le Bhoutan, ainsi que certaines régions de la Russie et de la Chine (la région autonome ouïgoure du Xinjiang pour ne citer qu’elle). Inutile de dire que les oeuvres produites dans ce vaste ensemble forment une somme considérable de matériaux, à la fois écrits et oraux, qui auraient peut-être requis davantage d’attention que celle que l’on leur a accordée jusqu’ici, au moins dans les recherches réalisées en Occident. Compte tenu du déficit de publications dans ce domaine, le fait que les Cahiers d’Asie centrale consacrent un numéro à ce sujet mérite toute notre attention.

Mais ce volume est certainement plus qu’une contribution à l’étude de la littérature centrasiatique. En se concentrant sur les défis sociétaux tels qu’ils se reflètent dans la production littéraire, cet ouvrage aimerait bien entendu apporter des réponses, mais aussi des nouvelles formes de questionnements sur la façon dont les différentes sociétés et les populations de cette aire ont représenté leur propre cheminement historique. Avec la perspective d’étudier comment la littérature pouvait être utilisée telle une véritable source historiographique, et plus généralement avec l’intention d’évaluer le niveau d’intrication de la littérature avec la société qui la produit, les différents contributeurs ont consacré une attention particulière au problème des relations établies entre culture et pouvoir. A cet égard, la période historique ici considérée s’étend du xve siècle jusqu’à nos jours. Elle commence avec la fin de l’époque médiévale, lorsque la Renaissance Timouride offre ses plus belles heures, et s’achève avec la situation de la littérature kirghize contemporaine, incluant dans l’intervalle l’époque pré-moderne envisagée du point de vue des écrits mystiques d’un poète du Turkestan oriental, ainsi que la période de la colonisation russe et l’ère soviétique qui lui succède directement.

 

Gulnara Aitpaeva dirige le Centre culturel et de recherche Aigine à Bichkek, Kirghizstan. Elle travaille dans la sphère académique mais également dans la gestion de projets et programmes relatifs au folklore, à la culture et à la littérature kirghizes. Elle est l’auteur de nombreux ouvrages en russe et en anglais.

Marc Toutant est chercheur associé au Centre d’études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques (cetobac, Paris) et post-doctorant à l’Université libre d’Amsterdam. Ses recherches portent sur l’histoire culturelle de l’Asie centrale. Son dernier ouvrage est Un empire de mots. Pouvoir, culture et soufisme à l’époque des derniers Timourides au miroir de la Khamsa de Mi?r ‘Ali? Shi?r Nawa?’i? (Louvain : Peeters, 2015, sous presse).

Désordre scolaire. L'école, les familles et les dispositifs relais

de Martine KHERROUBI, Mathias MILLET, Daniel THIN

Éducation, art du possible (PÉTRA) | Paru le 23/02/2015 | 25,00 €

Nés dans les années 1990, les "dispositifs relais" ont pour mission de prendre en charge les collégiens en ruptures scolaires. Loin de se centrer sur le seul rattrapage scolaire, ces dispositifs mènent une action éducative sur les collégiens et interviennent auprès des familles qu'ils cherchent à impliquer dans le travail de remédiation. En ce sens, ils s'inscrivent dans l'histoire des dispositifs créés par les politiques publiques pour encadrer et transformer les pratiques familiales les moins conformes.
Tout en s'attachant à restituer les pratiques et les logiques institutionnelles, le livre rend compte des relations complexes qu'entretiennent les familles de milieux populaires et les dispositifs de lutte contre le "désordre" scolaire. Il éclaire ainsi les façons dont se structurent les relations de ces familles aux institutions d'encadrement et de socialisation. Il analyse en outre les rapports entre les divers acteurs des dispositifs, notamment la rencontre entre éducateurs et enseignants et ses effets sur les relations avec les parents des collégiens.
L'articulation des logiques institutionnelles et des modes d'appropriation par les familles permet aux auteurs d'éviter deux écueils: ne voir dans ces politiques sociales et leurs dispositifs qu'une forme de contrôle social; ou ne voir, à l'inverse, que l'aide et l'accompagnement mis en avant par les acteurs institutionnels, qui ferait oublier l'asymétrie des positions entre enseignants ou éducateurs et familles.
Le livre restitue de façon vivante le résultat d'une longue enquête, menée par observations, entretiens, questionnaires et archives, auprès des professionnels, des familles et des élèves.

Martine KHERROUBI, Mathias MILLET et Daniel THIN sont sociologues, tous trois spécialistes des questions d'éducation et des milieux populaires. Ils sont respectivement chercheurs au CERLIS (CNRS - Université Paris Descartes), à CITERES (CNRS - Université de Tours) et à TRIANGLE (CNRS/Université Lyon 2).

Folies et raisons d'une université: Paris 8

de Guy BERGER, Maurice COURTOIS, Colette PERRIGAULT

Éducation, art du possible (PÉTRA) | Paru le 18/02/2015 | 35,00 €

Université critique jusqu'à être révolutionnaire, université pratique, intervenant en permanence sur ses environnements, université en recherche, d'actions parfois plus que des avoirs académiques, université théoricienne où chacun évoque en permanence épistémologie et paradigmes dans un brouhaha conceptuel qui en effraie plus d'un. Les images de Vincennes sont multiples et cette multiplicité s'ajoutera à l'image d'abcès de fixation des gauchistes, de ghetto rouge, d'université des travailleurs, des étrangers et des réfugiés, d'université d'une élite un peu mondaine qu'on ne désigne pas encore sous le nom de "bobos" – sans compter celle d'université de banlieue après le déménagement à Saint-Denis, puis d'université des sans-papiers.

Nous avons tenté d'éviter la nostalgie des uns d'un "paradis perdu" qu'a été le Vincennes des débuts, ou le ressassement, chez d'autres, d'une différence devenue fictive, mais toujours revendiquée au nom de cet héritage, pour nous poser une seule question: l'histoire de cette université Paris 8 peut-elle, encore aujourd'hui, nous aider à répondre aux questions d'aujourd'hui?

José Saramago et l'Alentejo : entre réalité et fiction

de Maria Graciete BESSE

Littérature comparée / Histoire et critique (PÉTRA) | Paru le 09/02/2015 | 15,00 €

À partir de l'étude de eux ouvrages importants de José Saramago – Relevé de terre (1980) et Pérégrinations portugaises (1981) –, cet essai s'interroge sur les relations étroites entre le réel et la fiction dans la représentation de l'Alentejo. L'écrivain fait appel à un riche travail intertextuel qui convoque sans cesse la tradition érudite et populaire, de façon à configurer l'espace physique et mental de cette région du sud du Portugal.

 

Maria Graciete Besse occupe la chaire de Portugais à la Sorbonne (Paris IV), depuis 2004 et dirige le Séminaire d'Études Lusophones au sein du CRIMIC (Centre de Recherche Interdisciplinaire sur les Mondes Ibériques Contemporains).

Elle a publié pusieurs ouvrages de critique littéraire dont on citera, parmi d'autres, Littérature portugaise, Edisud, 2006 ; Partager les lucioles - réflexions sur la littérature portugaise (sous presse); Lidia Jorge et le sol du monde. Une écriture de l'éthique au féminin (sous presse). Responsable de l'organisation de plusieurs colloques internationaux, elle a coordonné notamment la publication de Cultures lusophones et hispanophones : Penser la Relation, Indigo côté Femmes, 2010 ; Eduardo Lourenço et la passion de l'humain, Ed. Lusophone, 2013.

Elle poursuit une carrière d'écrivain, avec plusieurs ouvrages de poésie et de fiction parus au Portugal depuis 1983.

Moscou-Caucase. Migrations et diasporas dans l'espace post-soviétique

de Adeline BRAUX

Centre-Asie (PÉTRA) | Paru le 29/01/2015 | 30,00 €

Lorsque l'Union soviétique disparaît, nombre d'observateurs s'interrogent sur un possible déferlement des masses ex-soviétiques en Europe et aux États-Unis, sans prendre en compte un phénomène pourtant bien connu en Occident : l'immigration. La Russie est ainsi très rapidement devenue un grand pays d'accueil pour nombre d'anciens citoyens soviétiques en raison de l'instabilité politique et socio-économique dans l'ex-URSS.

L'immigration des ressortissants des pays du Caucase du Sud (Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie) peut désormais être étudiée sur près d'un quart de siècle. Elle repose notamment sur des réseaux dont certains ont été constitués bien avant la disparition de l'URSS puis prolongés par les migrations intervenues après 1991. Perçue au départ comme une migration temporaire, masculine, elle s'est transformée en une migration d'installation. Dès lors, bien que le sentiment de contingence anime les esprits et influe sur les comportements, comment peut-on penser le durable et ses conséquences?

Le double cadre de référence induit par la migration façonne non seulement les communautés concernées mais également la société russe et, au-delà, les relations régionales. Le phénomène migratoire dans l'espace post-soviétique apparaît en effet comme un puissant vecteur d'intégration et de régionalisation qui contribue à maintenir des liens, le plus souvent informels, entre ancien centre et anciennes périphéries, et à jeter des ponts inexistants auparavant.

 

Adeline Braux est responsable de l'Observatoire du Caucase, antenne de l'Institut français d'études anatoliennes (IFEA-Istanbul) basée à Bakou. Ses recherches actuelles portent sur les migrations post-soviétiques en Turquie et sur les reconfigurations migratoires dans l'espace sud-caucasien.

Retour à Samarqand. Voyage en Ouzbékistan de nos jours

de BABUR

Méandre (PÉTRA) | Paru le 29/01/2015 | 18,00 €

Ce récit se veut une approche critique de quelques réalités de l'Ouzbékistan, pays très mal connu du public en dehors de son visage touristique lié à un riche passé. La signature du texte du nom de Babur met en lumière un personnage historique très connu dans cette région du monde. Ses Mémoires, Le Livre de Babur, est un classique de cette aire culturelle. La vision de l'Ouzbékistan actuel à travers ses yeux est aussi une réflexion sur la modernité. Ce n'est pas le regard du Persan de Montesquieu (même si celui-ci porte le nom d'Usbek!) car Babur fait partie de la civilisation même qu'il découvre, et il en fait même doublement partie puisqu'il y figure encore comme mythe. Mais, comme lui, son regard est sans complaisance envers la situation d'oppression dont souffrent ses compatriotes actuels. Son voyage le mènera, à partir de Kabul, à Tachkent et à Samarqand en passant dans plusieurs villes, miroir chacune des problèmes de son pays en notre XXIe siècle.

Images du Maghreb dans la littérature

de Denise BRAHIMI

Littérature comparée / Histoire et critique (PÉTRA) | Paru le 19/01/2015 | 25,00 €

Ce recueil d'articles est présenté selon l'ordre chronologique de l'histoire du Maghreb.

Dans la première partie se trouvent évoqués des ouvrages qui concernent les Régences de Tunis et d'Alger ainsi que le royaume du Maroc avant la colonisation.

La deuxième partie regroupe des auteurs qui ont écrit sur le Maghreb à l'époque coloniale, qu'ils soient d'origine maghrébine ou européenne. On y trouvera donc aussi bien des études sur Isabelle Eberhardt que sur Taos Amrouche et sur Albert Camus autant que sur Mouloud Feraoun.

La troisième partie est celle du Maghreb indépendant, représenté par des écrivains autochtones, souvent des plus connus, voire célèbres, qu'il s'agisse de Kateb Yacine, d'Assia Djebar ou de Mohammed Dib.

C'est donc un véritable panorama qui se déroule sous les yeux du lecteur, remontant des siècles en arrière pour s'achever à l'époque la plus actuelle.

Rien de confidentiel, disent-ils

de Emmanuelle PITTAU

Méandre (PÉTRA) | Paru le 13/11/2014 | 15,00 €

« Sans m’en apercevoir, j’ai glissé vers ce puits infini, esseulée que j’étais par les prémices de la dépression puis par la violence blanche de ma maladie. Dépossédée de ma propre vie. Un voile s’est posé sur mon cœur et mon corps. »

 

J’ai voulu mourir. J’ai voulu m’extraire d’un vide qui m’aspirait vers la folie. Je devais me débattre contre la fulgurance de mes maux. Alors, jour après jour, j’ai jeté les mots de l’indicible sur le papier, pour me relever et ne pas sombrer tout à fait.

 

L’écriture de la douleur s’est dévoilée comme une catharsis. Je cherchais à mettre du sens sur une existence disloquée par les angoisses. Vint la valse des hôpitaux de secteur, peuplés de soignants dont la seule réponse à ma souffrance fut l’enfermement, l’indifférence et le mépris. J’ai dû lutter pour recouvrer une humanité qu’ils m’avaient volée. Écrire, pour rester accrochée à la vie, coûte que coûte. Et puis, à force, je fus habitée par un espoir auquel je ne croyais plus.

 

Nouvelle déflagration. Mort de ma mère. Il me faut arracher à l’oubli des souvenirs qui se dérobent, partis avec elle. Écrire, à nouveau. Et au détour d’une phrase, me laisser cueillir par la poésie des mots, qui s’annonce comme un retour à la vie.

Comme un, Commune

de Bruno BACHMANN

Méandre (PÉTRA) | Paru le 13/11/2014 | 25,00 €

Déporté en Nouvelle-Calédonie pour son activisme sous la Commune de Paris, l’Alsacien Théo Fischer écrit, afin de ne pas sombrer dans la folie, à sa femme, Madeleine, et à son fils, Alexandre, dont il est sans nouvelles depuis le 21 mai 1871. Typographe devenu franc-tireur sous le siège de Paris puis secrétaire de rédaction au Journal officiel de la Commune , Théo nous narre sa rencontre avec sa farouche amazone, son amitié pour François, déserteur exilé au Brésil, la découverte de son frère d’Algérie grâce au musicien Francisco Salvador Daniel, ses altercations musclées avec les policiers Gautier et Mattei, ses combats de rue contre « Oreille-Cassée » et ses sbires – Théo a appris la savate avec le communeux Joseph Charlemont notamment… –, ses missions contre les ulhans aux côtés des Garibaldiens du XIIIe

Madeleine et Théo nous entraînent dans le Paris de la Commune, quand le peuple, adulte et « las des tyrans », monte à l’assaut du ciel, réinvente la démocratie, sépare l’Église de l’État, rend l’instruction publique gratuite, laïque et obligatoire, instaure l’égalité salariale entre les hommes et les femmes. Autant de mesures politiques censurées par la IIIe République, héritière des bourreaux versaillais.

Avec le clan Fischer, nous croisons la route de Paul Verlaine, Arthur Rimbaud, Gustave Courbet, Eugène Pottier, Jean-Baptiste Clément, Élisée Reclus, Émile Zola, Victor Hugo, Georges Clemenceau, Nadar, mais aussi l’anarchiste Mikhaïl Bakounine, que Théo et ses camarades protégeront du terroriste Netchaïev. Madeleine et Théo nous font redécouvrir Charles Delescluze, Arthur Arnould, Eugène Varlin, Théophile Ferré, Nathalie LeMel, Louise Michel, figures intègres et attachantes d’un Paris révolutionnaire qui illuminera le monde de sa clarté humaniste au point d’être la référence des révolutions du XXe siècle, qui souvent la trahiront en pensant la venger. Mais le martyre de la Commune, dont s’est nourrie la légende rouge chère aux marxistes orthodoxes, vaut en définitive moins que son dynamisme innovateur, joyeux et fraternel qu’illustrent avec esprit Madeleine, Théo, Jeanne, Joseph, Lukas, Henry Bauër, un des fils d’Alexandre Dumas. Dumas ! Et si Comme un, Commune, était avant tout un roman de cape et d’épée ?

Le Kazakhstan en mutation

de Catherine POUJOL

Cahiers d'Asie centrale (PÉTRA) | Paru le 30/09/2014 | 30,00 €

Peu connue dans nos contrées, l'histoire des steppes kazakhes nous interpelle. Elle nous fascine par le puissant appel au voyage qu'elle suscite en Europe depuis le Moyen Âge, comme par l'énigme géopolitique qu'elle continue de poser depuis le début du XXe siècle, quant à sa réalité et son impact dans l'histoire de ses voisins.
Conçu comme une succession de terroirs parfois difficilement identifiables, l'espace kazakh résiste à l'analyse des structures de pouvoir, des échanges, des flux économiques, des contraintes sociales, des permanences culturelles, telle qu'on la pratique pour les sociétés sédentaires voisines de Transoxiane, comme de Russie ou de Chine. Il faut donc s'efforcer de combler ces lacunes, au moins d'y contribuer, car il existe une nouvelle école d'études kazakhes qui, à l'échelle locale comme internationale a porté ses fruits depuis deux décennies. La tâche est ardue tant elle est d'envergure, par le silence des sources, sur de nombreuses questions et leur forme parfois difficilement exploitable scientifiquement. C'est pourquoi il faut privilégier les études "micro-régionales" ponctuelles, sur des thèmes précis, tout en croisant des approches différentes : historique, politique, sociologique, démographique, anthropologique.
C'est le but du présent ouvrage qui a toute sa place dans la prestigieuse bibliographie des Cahiers d'Asie centrale. Offrir au lecteur occidental soucieux de mieux connaître ce nouvel État du Kazakhstan surgi des décombres de l'URSS, en plein essor économique aujourd'hui, un détour historique par le XIXe siècle et le début du XXe, afin d'éclairer ce qui fonde sa personnalité spécifique dans le concert des nations contemporaines.
Dédié à Nurbulat Massanov, disparu prématurément le 6 octobre 2006, ce recueil dirigé par Catherine Poujol rassemble, outre les dédicaces d'Irina Erofeeva et de Vincent Fourniau et un article d'érudition de Nurbulat Massanov, les contributions de plusieurs spécialistes du monde kazakh, historiens et anthropologues: Kassym Aouelbekov, Laure du Teilhet, Xavier Hallez, Marlène Laruelle, Isabelle Ohayon, Sébastien Peyrouse, Laura Yerekesheva, qui, en une succession de chapitres très documentés, offrent au lecteur français, un livre rare, s'appuyant sur un corpus de sources difficilement accessibles et pourtant fort utiles pour découvrir la richesse historique et culturelle d'un pays et d'un territoire encore largement méconnus.

Catherine Poujol est professeur des universités à l'Institut national des langues et civilisations orientales et l'auteur de nombreuses publications sur l'Asie centrale. Son dernier ouvrage est L'Asie centrale, au carrefour des mondes, Paris, Ellipses, 2013.


Biographie de l'auteur:Caractères:Ouvrir la

Tunisie. Carnets d'une révolution

de Mondher KILANI

Terrains et théories anthropologiques (PÉTRA) | Paru le 25/09/2014 | 25,00 €

Cet ouvrage veut faire entendre les voix qui se sont exprimées lors de la Révolution tunisienne. Il restitue la parole qui a occupé l'espace public, la conversation et la bienveillance qui ont circulé entre les citoyens, le bien commun qui les a réunis.

Il s'attache ensuite à comprendre les enjeux soulevés par la transition politique. Les uns ont transformé l'islam en une biopolitique visant le contrôle de la population. Les autres ne sont parvenus ni à ré-enchanter la société ni à proposer de nouveaux modes de se gouverner.

Plusieurs catégories de la population, notamment les jeunes, les pauvres et les artistes, sans oublier la forte mobilisation des femmes de toutes conditions, se sont montrées plus créatives. Leurs revendications ont renoué avec l'exigence d'autonomie, à l'origine du soulèvement de la multitude.

Pour démêler cette histoire en train de se faire, l'auteur a porté sa vue sur les citoyens ordinaires. C'est en rapportant les expériences individuelles, que l'on raconte en même temps l'histoire du présente, et peut-être l'histoire à venir.

 

Mondher Kilani est anthropologue, professeur à l'Université de Lausanne. Il a effectué des recherches en Europe, en Afrique, en Asie et dans le Pacifique. Ses réflexions actuelles portent sur la guerre et la violence extrême; la religion et la laïcité; les identités et les politiques d'exclusion. Dernier ouvrage paru: "Pour un universalisme critique" (Paris, La Découverte, 2014).

Pouvoir et santé en Ouzbékistan

de Sophie HOHMANN

Sociétés et cultures post-soviétiques en mouvement (PÉTRA) | Paru le 07/07/2014 | 27,00 €

Cet ouvrage porte sur la gestion de la santé et sur les stratégies de recours aux différents systèmes thérapeutiques en Ouzbékistan depuis la colonisation jusqu'aux recompositions post-soviétiques. En s'appuyant sur des sources orales et les matériaux disponibles émanant de disciplines complémentaires comme l'histoire, la sociologie, la démographie et l'anthropologie, cet ouvrage retrace la construction de la santé publique en Ouzbékistan à partir de l'époque coloniale, tout en s'attachant à mettre en perspective la colonisation russe avec d'autres expériences coloniales. Il montre qu'après avoir déployé une organisation spécifique très ramifiée et un temps efficace, le système de santé soviétique n'a pas su se réformer et la fin de l'URSS en 1991 précipitera son effondrement. Les répercussions sur les populations seront irréversibles et durables. Le vide institutionnel légué par la dislocation de l'URSS va permettre de facto une reconfiguration de l'espace thérapeutique, des pratiques et des rapports de pouvoir entre les instances de soins et le politique. Se profile alors un processus de "re-traditionalisation" de la médecine dans un contexte de réappropriation identitaire.

À travers l'analyse de la relation entre ces différents acteurs, le pouvoir et les individus, cet ouvrage discerne les continuités qui n'apparaissent pas toujours de manière évidente lorsque l'on s'intéresse au rôle social de la médecine ainsi qu'à l'autonomie des modes de fonctionnement dans l'espace post-soviétique.

Sophie Hohmann est diplômée de l'Institut des Langues et Civilisations Orientales. Elle est docteur en sciences sociales de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales (Paris) et membre du Centre d'études des mondes russe, caucasien et centre-européen (CERCEC, EHESS). Elle travaille sur les transformations sociales et démographiques en privilégiant une approche pluridisciplinaire. Depuis quelques années, elle étudie les migrations de travail dans les Suds Post-soviétiques (Asie centrale et Caucase du Sud). Elle a publié La Mortalité chez les jeunes enfants en Ouzbékistan (2010).

  1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11