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l'autre LIVRE

PÉTRA

Comme l'attestent leurs collections, dirigées par un ou plusieurs spécialistes et/ou un comité scientifique, les éditions Pétra, priviligient l'approche transdisciplinaire, seule capable à leurs yeux de sortir des sentiers battus. Depuis 2001, date de leur création, leurs thèmes de prédilection sont les sciences humaines et sociales, les littératures française, étrangère, comparée et jeunesse, philosophie, avec parfois une focale tels les îles, les pays post-soviétiques, l'Asie centrale, les Tsiganes, la mémoire, l'éducation, etc. Elles ont ouvert, depuis 2010, un espace librairie qui accueillent des éditeurs amis ainsi que des ouvrages proches de leurs collections.

Adresse : 12 rue de la Réunion
75020 Paris
Téléphone :01 43 71 41 30
Fax :01 43 70 62 25
Site web :http://www.editionspetra.fr
Courriel :nous contacter
Diffusion :Autodiffusion
Distribution :Autodistribution
Représentant légal :Yasser Kattou
Forme juridique :SARL
Racine ISBN :978-2-84743
Nombre de titres au catalogue :318
Tirage moyen :500
Spécialités :Sciences humaines Littérature française Littérature étrangère Littérature jeunesse poésie

Roman de l'île et robinsonnade ontologique

de Florence LOJACONO

Des îles (PÉTRA) | Paru le 06/06/2014 | 28,00 €

Qu’y a-t-il de commun entre par exemple La Tête coupable de Romain Gary, L’Île à midi de Julio Cortázar et Nouvelles du paradis de David Lodge ? L’île bien sûr. Mais pas seulement. L’île, d’ailleurs, peut aussi bien être une cité dortoir de la banlieue de Barcelone comme dans Les Mers du sud de Manuel Vázquez Montalbán ou un terrain vague aux abords de Londres comme L’Île de béton de J. G. Ballard. Ce que ces textes ont en commun avec d’autres comme Voyage à Rodrigues de J. M. G. Le Clézio et L’Île du jour d’avant d’Umberto Eco, ce n’est pas l’île, mais la médiation du désir de l’île. Le protagoniste est attiré par une île qui lui a été désignée par un désir antérieur, le désir d’un prédécesseur. Une fois sur l’île, il n’agit pas en Robinson et d’ailleurs l’île est rarement déserte. Au terme d’une évolution spirituelle qui le mènera d’une angoisse tenace à l’acceptation sans reste d’un présent pacifié, le protagoniste choisira l’île comme modèle de vie. Tel est le fonctionnement de la robinsonnade ontologique.

La pointure du symbole

de Jean-Yves BÉZIAU

Transphilosophiques (PÉTRA) | Paru le 22/05/2014 | 28,00 €

Dans un texte désormais célèbre, Ferdinand de Saussure insiste sur l’arbitraire du signe dont il vante les qualités. Toutefois il s’avère que le symbole, signe non arbitraire, dans la mesure où il existe un rapport entre ce qui représente et ce qui est représenté, joue un rôle fondamental dans la plupart des activités humaines, qu’elles soient scientifiques, artistiques ou religieuses. C’est cette dimension symbolique, sa portée, son fonctionnement et sa signification dans des domaines aussi variés que la chimie, la théologie, les mathématiques, le code de la route et bien d’autres qui est l’objet du livre La Pointure du symbole.

Jean-Yves Béziau, franco-suisse, est docteur en logique mathématique et docteur en philosophie. Il a poursuivi des recherches en France, au Brésil, en Suisse, aux États-Unis (UCLA et Stanford), en Pologne et développé la logique universelle. Éditeur-en-chef de la revue Logica Universalis et de la collection Studies in Universal Logic (Springer), il est actuellement professeur à l’Université Fédérale de Rio de Janeiro et membre de l’Académie brésilienne de Philosophie.

Hommage à Fernando Pessoa. Essais, études et poèmes réunis par Robert Bréchon

de Robert BRéCHON

Littérature comparée / Histoire et critique (PÉTRA) | Paru le 01/04/2014 | 27,00 €

"Nous venons d'horizons différents et la plupart d'entre nous sont Français, mais il y a plusieurs étrangers, certains sont des universitaires, d'autres pas. Chacun de nous, pour rendre hommage au poète que nous aimons, a librement choisi son genre, son sujet, son style. Ce qui fait l'unité de l'hommage, c'est notre commune ferveur. On trouvera ici des essais, textes littéraires personnels, voire engagés, où l'émotion est parfois visible; des études de type plus universitaire, fruits de recherches rigoureuses, érudites, spécialisées; et des poèmes, ce qui est assurément une manière appropriée de revisiter Pessoa".

C'est ainsi que Robert Bréchon présentait le livre inédit que nous publions aujourd'hui.

 

Agrégé de lettres classiques, Robert Bréchon a mené une carrière d'enseignant, de proviseur de lycée et de conseiller culturel. Il a commencé par publier des études littéraires, dès la fin des années 50 : MIchaux (1959 et 2005), le surréalisme et la Condition humaine d'André Malraux (1971), l'Âge d'homme de Michel Leiris (1973), en même temps qu'il publiait ses recueils de poèmes, dont le dernier, Échos, reflets, mirages (2003). Robert Bréchon s'est employé à faire connaître en France l'oeuvre de Pessoa, d'abord chez Christian Bourgois avec Eduardo Prado Coelho à partir de 1988 et en participant à la publication, en 2001, de l'oeuvre poétique de Pessoa dans La Pléiade. Il a publié sur Pessoa plusieurs biographies : Étrange étranger (1996), L'innombrable. Un tombeau pour Pessoa (2001), Fernando Pessoa, le voyageur immobile (2002), Pessoa, le poète intranquille (2008).

Robert Bréchon nous a quittés en 2012. L'écho de sa voix continue à résonner dans ce recueil qu'il n'a pas eu le bonheur de voir publié de son vivant, mais dont l'élaboration a contribué à embellir les dernières années de sa vie.

La Fragilite des Liens Marchands. Sociologie de la Sous-Traitance Internationale

de Alina SURUBARU

Europes : Terrains et sociétés (PÉTRA) | Paru le 20/03/2014 | 22,00 €

La fragilité des liens marchands explore les différentes formes d’incertitude qui structurent les relations de sous-traitance internationale. Reposant sur une enquête menée auprès des producteurs roumains de l’habillement de 2005 à 2008, cet ouvrage montre comment se sont transformées les rencontres d’affaires dans ce secteur à partir des années 1970. Avant 1989, l’État communiste joue un rôle déterminant dans la confrontation de l’offre et de la demande. La transition post-communiste semble bouleverser les routines établies sous l’économie planifiée, en ouvrant de nouvelles opportunités de profit. Les entreprises multinationales, de plus en plus nombreuses à établir des relations commerciales en Europe de l’Est, restent les principales gagnantes de ces processus. Mais les producteurs roumains tirent aussi leur épingle du jeu, car leur capacité à peser sur les règles du jeu contractuel s’avère particulièrement importante.

Mettant au cœur de son analyse la question de la durabilité des engagements entre les multinationales et leurs sous-traitants, La fragilité des liens marchands apporte une contribution importante à la sociologie économique. Au-delà de la description du fonctionnement d’un marché particulier, cette recherche permet en effet d’éclairer les spécificités du lien marchand.

 

Alina Surubaru est sociologue, enseignant-chercheur contractuel à l’École des Mines de Nantes et membre de la Chaire « Recherches en Sûreté Organisation Hommes » consacrée aux relations de sous-traitance dans les industries à risque.

Pessoa, le Sujet Eclate

de Leyla PERRONE-MOISES

Littérature comparée / Histoire et critique (PÉTRA) | Paru le 20/03/2014 | 25,00 €

Critique de formation française, Leyla Perrone-Moisés a vécu en France dans les années 1970, celle des mutations de la théorie littéraire, de la linguistique structurale et de la psychanalyse lacanienne. Cette inflexion l’a conduite à privilégier chez Pessoa la question du sujet. Sa lecture des hétéronymes ne se fonde plus sur l’inventivité du poète mais sur l’expérience profonde et douloureuse du manque d’un moi essentiel. En fait, pendant toute sa vie et dans la plupart de ses textes, Pessoa a exprimé la sensation de n’être personne.

« En se divisant en plusieurs moi, il a exhibé la faille sur laquelle nous établissons notre être, comme être de langage. En laissant ces différents moi comme des éléments autonomes d’un ensemble ouvert, comme des parties d’un tout qu’on ne peut pas appréhender, il signala la fragmentation ontologique du sujet moderne ».

La plupart des textes réunis ici ont été écrit en français : articles dans des revues, catalogues d’exposition, communications dans divers colloques consacrés au poète en France ou à l’étranger.

Eduardo Lourenço, dans sa Préface, souligne l’originalité de cette lecture du poète, « comme le non-existant et super existant Pessoa, que Leyla, telle une Pythie moderne, décrit et interpelle en tant que labyrinthique recherche d’un soi-même “en deçà du Moi et au-delà de l’Autre”, recherche qui ne sera jamais la solution pour son intrinsèque non-identité, mais oscillation réitérée et voyage qui poétiquement et mythiquement configurent le parfait absent de soi-même et du monde ».

 

Professeur émérite à l’Université de São Paulo, Brésil, Leyla Perrone-Moisés a enseigné dans plusieurs universités à l’étranger. Professeur invité ou associé, à l’Université de Paris IV, à l’École Pratique des Hautes Études en Sciences Sociales, à l’Université de Montréal et à l’Université de Yale. Elle a organisé la première édition brésilienne du Livre de l’intranquillité (Livro do desassossego, São Paulo, Brasiliense, 1988). Son livre Fernando Pessoa – Aquém do eu, além do outro (São Paulo, Martins Fontes, 1982), a été réédité, augmenté, en 2003. Elle a collaboré au dictionnaire Fernando Pessoa e o modernismo português (éd. Fernando Cabral Martins, Lisboa, Caminho, 2008). Elle a coordonné par ailleurs les œuvres complètes de Barthes au Brésil et publié des travaux décisifs sur la modernité française : Lautréamont, Blanchot, Butor, etc.

Engagement, Langue et Litterature. le Champ Litteraire Kurde en Turquie (1980-2000)

de Clémence SCALBERT YÜCEL

Littérature comparée / Histoire et critique (PÉTRA) | Paru le 20/03/2014 | 32,00 €

Quels sont les liens entre littérature et politique ? Comment se constitue un milieu littéraire minoritaire ? Peut-il s’autonomiser du politique ? Quelles sont ces relations avec la littérature et les milieux littéraires nationaux ? Ces questionnements sont au cœur de cet ouvrage qui analyse la formation d’un milieu littéraire kurde au tournant du XXIe siècle en Turquie. L’interdiction de la langue kurde a profondément marqué le développement et les répertoires du mouvement national kurde, comme le processus de création littéraire dans cette langue. L’ouvrage propose ainsi un retour sur l’évolution des politiques linguistiques dans le pays qui affecte l’outil de création littéraire. Il montre ensuite comment ce petit milieu littéraire, d’abord en exil, en lien organique avec les cercles militants, grandit, intègre l’espace turc et travaille à sa dépolitisation. Analysant les acteurs, les débats et les conflits qui animent ce milieu depuis les années 1980 à 2010, l’ouvrage offre aussi une perspective nouvelle sur le mouvement national kurde d’une part et sur une littérature encore peu connue en Turquie d’autre part.

 

Clémence Scalbert Yücel est diplômée de l’Université Paris IV-La Sorbonne et de l’INALCO. Elle est enseignante chercheuse et directrice du Centre d’études kurdes à l’Université d’Exeter (Institute of Arab and Islamic Studies). Elle a dirigé un numéro spécial de Nationalities Papers sur le thème de l’"Autonomie des petites littératures" (2012), et codirigé avec Jordi Tejel Gorgas un numéro d’Études Rurales sur le thème "Violence, Urbanité et Ruralité au Kurdistan" (2011).

Experts et Faussaires. pour une Sociologie de la Perception

de Christian BESSY, Francis CHATEAURAYNAUD

Pragmatismes (PÉTRA) | Paru le 20/03/2014 | 32,00 €

Voici un livre, Experts et faussaires, publié une première fois en 1995. Analysant les épreuves d’authentification de nos sociétés contemporaines, il n’a rien perdu de son acuité. Affaires et controverses n’ont cessé de se déployer dans les arènes publiques : les cas de fraudes, de contrefaçons et de faux se succèdent avec, à chaque fois, des surprises et des innovations, dans de nouvelles configurations technologiques et normatives. Si de faux clonages de cellules souches (affaire Hwang) n’étaient guère possibles au début des années 1990, ils surviennent à la suite d’une longue série de fraudes scientifiques ; les manipulations spectaculaires associées aux noms de Kerviel, Madoff ou Goldman-Sachs ont enrichi une collection déjà florissante de scandales financiers ; quant aux enjeux de la contrefaçon, ils ont depuis longtemps dépassé les questions de produits de luxe pour toucher les médicaments, les ordinateurs, les pièces d’avion et même les centrales nucléaires… Et, bien sûr, au milieu du cortège, surgissent de nouveaux «faussaires de génie» défrayant la chronique des milieux de l’art.

Mensonges, escroqueries, piratages ou simples canulars, ce sont là des pratiques normalement anticipées par les dispositifs de protection et de contrôle destinés à les rendre illicites – mais jamais complètement impossibles. L’épreuve du faux conduit ainsi à regarder autrement les instruments et les normes, qu’il ne s’agit plus de saisir in abstracto mais à travers l’activité des experts et des faussaires. Pour saisir les détournements qui naissent dans la mise en œuvre quotidienne des objets et des agencements qui les encadrent, l’ouvrage élabore une théorie subtile de la perception, entendue comme un art de la prise sur le monde.

Cette réédition est accompagnée d’une préface et d’une postface des auteurs.

 

Christian Bessy est économiste, directeur de recherche au CNRS, à l’IDHE (ENS Cachan). Travaillant sur les institutions et les théories de la valeur, il a notamment publié aux Éditions Droit et Société, La contractualisation de la relation de travail en 2007 et codirigé un ouvrage collectif intitulé Droit et régulations des activités économiques (2011).

Francis Chateauraynaud est sociologue, directeur d’études à l’EHESS (Paris). Au sein du Groupe de Sociologie Pragmatique et Réflexive, il mène des travaux consacrés à la dynamique des alertes et des controverses. Aux Éditions Pétra, il a déjà publié Argumenter dans un champ de forces. Essai de balistique sociologique (2011).

Des Chiens Aupres des Hommes. Quand l'Anthropologue Observe Aussi l'Animal

de Marion VICART

Anthropologiques (PÉTRA) | Paru le 14/03/2014 | 28,00 €

Des chiens en sciences de l’homme ? L’idée pourrait paraître incongrue. C’est pourtant sous la forme d’un pari épistémologique que se donnent à lire les réflexions ouvertes dans cet ouvrage. Celui-ci part du postulat qu’il est anthropologiquement possible et pertinent d’étudier les hommes et les animaux côte à côte. Cette posture radicale fait d’emblée émerger une difficulté pour l’anthropologue : Comment observer le chien comme une présence située ? Comment l’étudier dans les spécificités de son existence ? Marion Vicart entend répondre à ces questions par la mise en œuvre d’un dispositif méthodologique spécifique, la phénoménographie équitable. C’est ainsi que l’ouvrage nous emmène par exemple à la découverte de la journée d’un chien. Mais l’étude de l’animal doit-elle se faire au détriment d’une étude de l’humain ? Ainsi, à mesure que se découvre l’« équitabilité méthodologique », ce sont d’autres chiens mais aussi d’autres hommes qui apparaissent dans leurs modes de présence, de coprésence et d’actions. De ces analyses phénoménographiques ressort une stimulante découverte : en dépit des spécificités de leur existence, l’homme et le chien partagent un mode de présence mineur fondé sur la distraction et le relâchement. Au terme de cet essai d’anthropologie équitable, ce sont d’autres interrogations qui sont soulevées : à quoi ces connaissances sur le chien vont-elles bien pouvoir nous servir ? Comment leur donner un statut analytique légitime dans la recherche ? Que peuvent-elles bien apporter aux sciences sociales ? L’exemple du chien permet ainsi de montrer comment le rôle joué par la nouvelle présence des animaux peut véritablement aider à repenser le projet descriptif, et celui plus fondamental, de l’anthropologie.

 

Marion Vicart, est docteur en sociologie de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (Paris), spécialisée dans l’étude des êtres humains et animaux. Elle enseigne depuis quelques années les méthodes d’enquêtes ethnographiques dans plusieurs universités et a par ailleurs réalisé diverses missions scientifiques sur le thème du vivant en ville et sur la cohabitation homme-animal.

Manifeste pour une Strategie Experimentale

de Michel FILIPPI

Acta Stoica scientiarum (PÉTRA) | Paru le 10/03/2014 | 22,00 €

Ce livre part du constat de l’existence d’innombrables livres et récits à propos de la Stratégie, activité humaine, sans que la Stratégie ait pu se constituer comme science, avoir un objet d’expérimentation. À l’aube du XXIe siècle, la Stratégie est encore comprise, expliquée de différents points de vue, la psychologie, la sociologie, la géopolitique, le stratège comme génie, à partir de la compilation de préceptes et de bonnes pratiques, mais jamais comme activité humaine autonome. La conséquence est que toute stratégie ne peut se tester que sur le terrain, dans l’instant, sans être certain que le jugement apporté par le test soit valide d’une manière générale. Ce livre est un essai pour construire l’objet expérimental de la Stratégie qui en fera une science autonome.

 

Michel Filippi est un philosophe expérimentaliste qui travaille la Philosophie comme partie du Réel, s’appuyant sur lui, interagissant avec lui et faite à partir du Réel comme une construction qui doit être efficace pour tenir dans le Réel. Cela revient à modéliser la rencontre du Réel selon la Nature et du Réel selon l’humain d’une façon telle que nous puissions tous explorer le Réel, nous installer en ses lieux, y vivre et concevoir en lui des devenirs variés et étendus selon un Temps et un Espace conçus.

Les Possibilites d'une Ile

de Ana Clara SANTOS, Maria de Jesus CABRAL

Des îles (PÉTRA) | Paru le 30/01/2014 | 28,00 €

L’insularité constitue le pivot de tout un foisonnement symbolique et sémantique.

Il y a toujours une autre île possible. Lanzarote n’est pas pour rien le lieu d’élection d’un roman de Michel Houellebecq. On sait que les Canaries, via bien des sectateurs de l’idée de bonheur et d’île inaccessible, ont passé pour être les îles Fortunées chères à l’Antiquité voire une survivance émergée de l’Atlantide. Avec Umberto Eco, l’île est celle du jour d’avant. Comme si le regressus ad insulam était un processus ab initio. Comme si le manque était la condition première et que l’île était la réalité de ce manque. Et d’abord une page blanche, un mur immaculé qui renvoie le regard à sa source objective et neutre – extériorisée dans son effacement. Mais la réalité de l’île est toujours déjà là qui nous double. Où la distance est sans commune mesure avec aucune étendue. Au cœur des choses, et pourtant sans fond, l’île est un espace où l’homme est prisonnier d’un regard antérieur omniprésent qui crée partout ce qu’on voit, condamnant le spectateur à n’être qu’un témoin de ce qui disparaît. L’écueil est de croire à l’objectivité du réel. Seule est vraie l’illusion des apparences. Un suprême artifice est de révéler les paysages à leur espace, et surtout la lumière à son ombre. Un défi : donner de la profondeur à tant de surface, une épaisseur à tant d’apparence, et leur trouver des raisons d’apparaître en les escamotant dans l’abstraction.

Les dix-huit études réunies dans cet ouvrage explorent la manière dont est représentée, vécue ou problématisée l’île, à travers un large spectre d’œuvres qui, traversant les époques, en ont revisité les seuils et les marges, dessiné des configurations nouvelles, interrogé des dynamiques conceptuelles, artistiques et identitaires. Lieu d’une restitution sémantique impossible autant que nécessaire, l’île est une référence commune à tous les hommes. Comment leur parle-t-elle d’utopie ?

 

Maria de Jesus CABRAL enseigne la langue et la littérature françaises à l’université de Coimbra (Portugal). Elle est l’auteure de Mallarmé hors frontières. Des défis de l’œuvre au filon symbolique du théâtre maeterlinckien (2007) et a coédité récemment Lumières de Camus (2012), Art et création chez Théophile Gautier (2013), Lire, de près, de loin. Close reading versus distant reading (à paraître en 2014).

 

Ana Clara SANTOS enseigne la langue et la littérature françaises à l’université de l’Algarve (Portugal). Elle a dirigé Relações literárias franco-peninsulares (2005), Descontinuidades e confluências de olhares nos estudos francófonos (2010), Art et création chez Théophile Gautier (2013) et Palco da Ilusão teatral no teatro europeu (2013).

Territoires en Partage. Politiques du Passé et Expérience de Cohabitation en Transylvanie

de Bianca BOTEA

Usages de la mémoire (PÉTRA) | Paru le 13/12/2013 | 28,00 €

Bianca Botea est maître de conférences en ethnologie à l’Université Lumière Lyon 2 (Centre de Recherches et d’Études Anthropologiques). Elle mène actuellement des recherches en Roumanie et en France sur les transformations des espaces urbains en lien avec les problématiques mémorielles.

 

La fabrication de la Transylvanie comme paysage mémoriel et patrimonial s’enracine dans un événement historique ancien, un changement de frontières étatiques en 1920. Ce dernier a fait émerger des narrations officielles différentes voire conflictuelles rattachées à deux constructions nationales et à deux pays voisins. Que reste-t-il aujourd’hui de cette mémoire historique renvoyant à une expérience nationale traumatique, d’une part, et à un haut-lieu d’histoire et de gloire nationales, d’autre part ? Comment un espace à contours flous et sans assise administrative donne-t-il lieu à une catégorie sensible et performative ? À l’heure de l’élargissement européen, cette réflexion ne relève plus uniquement d’une logique de changement de frontières mais révèle des tensions relatives à la cohabitation sur un même territoire d’une diversité de populations. Cet ouvrage, fondé sur une recherche réalisée principalement dans la ville de Cluj-Napoca en Roumanie, nous mène à travers plusieurs lieux, musées, fêtes urbaines, structures associatives, espaces ordinaires de la ville qui, aujourd’hui, participent de ce paysage mémoriel et patrimonial compétitif se déployant à une échelle locale, nationale, transfrontalière et transnationale. Là, peuvent s’observer des phénomènes de production ou d’actualisation du passé, permettant de s’interroger sur les dynamiques de renouvellement du nationalisme, du régionalisme et de l’ethnicité en Europe, ainsi que des conceptions du territoire associées à ces pratiques. Enfin, ils mettent en avant la complexité des processus de fabrication de l’espace public en contexte plurilinguistique et pluriconfessionnel.

 

Des humains et des matériaux. Ethnographie d'une filière textile artisanale au Laos

de Annabel VALLARD

Anthropologiques (PÉTRA) | Paru le 10/12/2013 | 30,00 €

Comment se fabrique, s’échange et se porte un textile vestimentaire au Laos ? Cette question liminaire en tête, l’auteure propose une ethnographie fine de l’une des filières artisanales reliant des villages spécialisés dans le tissage commercial à la plus grande place de marché du pays, le marché du matin de Vientiane. En suivant le fil et les femmes qui le mettent en forme et le manipulent, elle s’attache à restituer d’une manière aussi minutieuse que vivante les façons humaines de faire du et avec le textile ainsi que les enjeux socioéconomiques qui mobilisent ces mondes.

Le long de ce voyage travaillé dans l’épaisseur des choses, le textile se révèle avant tout comme un artefact qui enveloppe à tout instant les humains. La fascination qu’il exerce sur nous tient ainsi à cette proximité qu’il entretient au plus près de notre peau, à son omniprésence et à l’extrême diversité de ses concrétisations. En tant que tel, il focalise de longue date l’attention des sciences humaines et sociales et se prête à une réflexion d’ordre anthropologique sur les rapports que les humains entretiennent au monde. Et, tandis que la plupart des études voient les étoffes du Laos et d’ailleurs comme un objet de parure, une surface de projections symboliques ou encore une matière transformée par la technique, l’auteure propose de les envisager plutôt comme un objet-matière ambigu qui ne se laisse pas saisir d’un bloc. Elle explore ainsi les modalités et les tonalités par lesquelles nous nous affectons mutuellement dans une intimité partagée, des brins aux vestiaires, des métiers à tisser au port des vêtements.

En proposant de penser les humains dans leur rapport sensible au monde et le textile comme un matériau aux propriétés toujours affleurant à expérimenter et à ressentir, cet ouvrage pose les premiers jalons d’une anthropologie des matériaux.

 

Anthropologue, Annabel Vallard, est chargée de recherches postdoctorales au FNRS et membre du Laboratoire d’Anthropologie des Mondes Contemporains (LAMC) de l’Université libre de Bruxelles. Après le fil, le tissu et le vêtement, elle s’intéresse aux filaments de soie et aux gemmes dans différents pays d’Asie de l’Est et du Sud-Est (Japon, Thaïlande, Laos).

Cités imaginaires

de Éric LEROY DU CARDONNOY

Littérature comparée / Histoire et critique (PÉTRA) | Paru le 29/11/2013 | 26,00 €

Ce recueil s’intéresse, dans une perspective pluridisciplinaire, à différentes formes de cités imaginaires : le but est de comprendre dans quelle mesure les représentations imaginaires, créations de l’esprit, déterminent la perception de la réalité au lieu d’en être un simple supplément. Les contributions sont agencées en deux parties qui se répondent – « Non-lieu de la cité » et « architectures de l’imaginaire » – afin de mettre en valeur le côté u-topique – au sens premier du terme – de ces cités ainsi que la construction qu’elles représentent. Qu’il s’agisse de la littérature, de la peinture ou de l’architecture, les cités imaginées par les hommes ont toujours revêtu une fonction compensatoire, prescriptive ou visionnaire et ont été le reflet de l’organisation intellectuelle de leurs concepteurs. Cependant, peu d’ouvrages ont, dans une thématique transversale, envisagé l’interaction entre monde imaginaire et monde réel : ce volume rassemble les contributions d’universitaires de différentes sphères culturelles européennes afin de dresser un panorama de ce paysage si particulier que sont les cités imaginaires à travers les âges et les représentations et identités collectives auxquelles elles ont pu donner naissance.

Éric Leroy du Cardonnoy, ancien élève de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, agrégé d’allemand, est Professeur de littérature et civilisation des pays de langue allemande à l’Université de Caen Basse-Normandie. Après une thèse (Peter Lang 1997) consacrée aux formes d’écriture brève chez Elias Canetti (Prix Nobel de littérature 1984), il s’est tourné vers le XIXe siècle pour réfléchir aux relations entre événements historiques et représentations collectives des pays germaniques dans une Europe oscillant entre restauration et conservatisme d’une part, progressisme et mutations culturelles d’autre part.  En 2013 sortira Adalbert Stifter : la lettre et le monde ou les limites de la littérature, Paris, Belin, Collection « Voix allemandes » (dir. Michel Espagne).

Le tourisme mémoriel en Europe centrale et orientale

de Delphine BECHTEL, Luba JURGENSON

Usages de la mémoire (PÉTRA) | Paru le 29/11/2013 | 28,00 €

 

Le XXe siècle a connu des violences extrêmes, de la Shoah aux purifications ethniques et aux déplacements forcés de populations entières. La carte de l’Europe et de ses populations a subi une recomposition drastique durant et après la Seconde Guerre mondiale.

Après 1989, avec l’ouverture des frontières, est apparu un tourisme nostalgique et mémoriel : le retour des expulsés sur les lieux perdus de leur enfance, mais aussi celui de survivants ou de victimes de persécutions qui reviennent sur les lieux du désastre et des violences commises par ou dans le sillage des régimes totalitaires.

Ce tourisme de la mémoire, parfois nommé aussi « tourisme noir », se dirige d’une part vers les lieux de la destruction (Auschwitz, Treblinka) ou de la répression (des prisons, des camps d’internement), mais aussi vers les villes ou les localités où l’histoire familiale s’est cassée. Les « touristes du souvenir » recherchent les traces non pas d’une enfance heureuse, mais au contraire, d’une brisure, d’un traumatisme, d’une mémoire qui hante leur présent et qu’ils cherchent à exorciser. Ils cherchent à reconstituer une partie d’une histoire familiale ou individuelle perdue, parfois sur plusieurs générations. La quête de cette mémoire meurtrie est souvent devenue un élément constitutif de l’identité en Europe centrale et orientale après 1989.

 

Delphine Bechtel est maître de conférences HDR à l’Université Paris-Sorbonne. Elle est spécialiste des cultures allemande, yiddish et centre-européennes. Elle a notamment publié La Renaissance culturelle juive en Europe centrale et orientale 1897-1930 et codirigé un volume sur Les villes multiculturelles en Europe centrale, tous deux parus chez Belin.

Luba Jurgenson est maître de conférences HDR à l’Université Paris-Sorbonne. Elle est spécialiste de la représentation des violences extrêmes du XXe siècle. Elle a notamment publié Création et Tyrannie URSS / 1917-1991 aux Éditions Sulliver et a codirigé le volume Des témoins aux héritiers. L’écriture de la Shoah et la culture européenne, aux Editions Petra.

 

 

Tchétchènes : une diaspora en guerre

de Laurent VINATIER

Monde en migrations (PÉTRA) | Paru le 21/11/2013 | 23,00 €

Ouvrage ayant bénéficié d'une Bourse d'écriture du Centre National du Livre

Le 8 mars 2005, lors d’une opération des forces russes de sécurité, Aslan Maskhadov, le commandant en chef de la résistance tchétchène séparatiste, président légitime élu en 1997 au cours d’un scrutin reconnu par la communauté internationale, est abattu dans le sous-sol d’une maison. Les autorités de Russie confisquent alors le corps, conservé dans un lieu tenu secret. Son fils, Anzor, réfugié à Bakou, réagit et s’engage dans un vaste mouvement de mobilisations politico-humanitaires au niveau international espérant ainsi forcer Moscou à revenir sur sa décision. Rien à ses yeux ne peut justifier que ce père, héros de la Tchétchénie indépendante, ne puisse se voir offrir des funérailles dignes sur la terre qu’il a honorée.
C’est le point de départ de l’ouvrage, écrit à la manière d’un essai narratif. La quête d’Anzor, à la fois personnelle et politique, se déploie au gré du parcours migratoire d’une poignée d’exilés. On suit plus particulièrement cinq jeunes hommes, entre 20 et 30 ans, issus de l’intelligentsia, en route entre la Russie qu’ils sont contraints de quitter et l’Occident qu’ils veulent intégrer. Au fil de courts chapitres, consacrés principalement à l’un ou à l’autre, leur trajectoire se dessine et leur vie nouvelle prend forme.

Laurent Vinatier est consultant et chercheur associé à l’Institut Thomas More (Paris). Docteur de l’Institut d’Études politiques de Paris, il a travaillé, sous la direction d’Olivier Roy, sur les processus de restructuration politico-identitaire au sein des communautés tchétchènes en exil après 1999. Spécialiste des affaires politiques internationales et plus particulièrement celles afférentes à l’ex-Union Soviétique, il est auteur de plusieurs ouvrages : L’islamisme en Asie centrale (Armand Colin, 2002), Russie l’impasse tchétchène (Armand Colin, 2007) et Russie : de Poutine à Medvedev (Unicomm, 2008). Il s’intéresse aujourd’hui aux réseaux salafistes globaux convergeant à l’heure actuelle vers la Syrie.

Ethnographier les sens

de Paul-Louis COLON

Anthropologiques (PÉTRA) | Paru le 14/11/2013 | 26,00 €

Ce livre part du constat  d’un intérêt croissant pour les sens en anthropologie et en sociologie, sous une diversité de thématiques et de perspectives théoriques. Rendre compte de cette variété tout en posant  des repères pour faciliter les convergences, voilà l’objectif des contributions rassemblées dans cet ouvrage, qui se place sous le signe de la rencontre : entre auteurs parmi les meilleurs spécialistes des questions sensorielles, entre thématiques, entre traditions de recherches francophones et anglophones, entre préoccupations théoriques et démarches méthodologiques, entre analyse des sens et analyse par les sens. Au centre des interrogations, l’expérience sensorielle, comme condition, enjeu et limite indépassable de toute enquête de terrain.

Ont participé à ce volume :
Joël Candau - Paul-Louis Colon - Olivier Féraud - Marie-Luce Gélard - Arnaud Halloy - Tim Ingold - Anthony Pecqueux - Véronique Servais - Jean-Paul Thibaud - Bénédicte de Villers - Olivier Wathelet.

Ouvrage coordonné par :
Paul-Louis COLON, doctorant aspirant F.R.S.-FNRS au Laboratoire d’Anthropologie Sociale et Culturelle (LASC) de l’Université de Liège. Sa thèse porte sur une ethnographie du vécu des nuisances sonores et des mobilisations citoyennes en matière de bruit envi-ronnemental. Il travaille également à mise en œuvre d’un dispositif de monitoring participatif de l’environnement sonore.

Genre, migrations et emplois domestiques en France et en Italie. Construction de la non-qualification et de l'altérité ethnique

de Francesca SCRINZI

intersectionS (PÉTRA) | Paru le 14/11/2013 | 25,00 €

Dans de nombreux pays d’Europe, l’expansion des emplois domestiques (aide aux personnes âgées, ménage) s’articule autour de la progression des migrations internationales. L’externalisation du travail gratuit, traditionnellement accompli par les femmes dans les familles, a créé un besoin d’emplois non qualifiés et flexibles, auquel répondent des travailleurs et travailleuses migrant.e.s. Ce livre examine les processus par lesquels ces emplois féminisés sont construits comme non qualifiés, au regard de l’articulation des rapports sociaux de sexe, de classe et du racisme. À travers l’analyse ethnographique des pratiques de recrutement, de placement et de formation professionnelle des employé.e.s domestiques migrant.e.s, il montre le rôle crucial du racisme dans les nouveaux arrangements de la division sexuelle du travail, dans deux sociétés aussi différentes à cet égard que la France et l’Italie. Un de ses apports originaux est d’éclaircir les mécanismes de la discrimination raciste dans l’aide à domicile en France, et leurs implications du point de vue de la professionnalisation de ces emplois.

Francesca Scrinzi est Maître de conférences en sociologie à l’Université de Glasgow, Royaume-Uni, et membre du laboratoire CRESPPA/GTM Genre Travail Mobilités, CNRS. Elle travaille depuis quinze ans sur les migrations, le racisme et le travail dans une perspective de genre. Elle s’intéresse actuellement aux rapports sociaux de sexe dans les partis « anti-immigration » en Europe, dans le cadre d’un projet financé par le Conseil Européen de la Recherche : « Gendering Activism in Populist Radical Right Parties. A Comparative Study of Women’s and Men’s Participation in the Northern League (Italy) and the National Front (France) », 2012-2014,. Parmi ses dernières publications : « Gender, Migration and the Ambiguous Enterprise of Professionalizing Domestic Service », Feminist Review et « Masculinities and the International Division of Care », Men and Masculinities.

Retour à Tabarka

de Bernard CLESCA

Pierres écrites (PÉTRA) | Paru le 13/11/2013 | 15,00 €

Pourquoi le narrateur, une fois "la sépulture des siences refermée", désire-t-il entreprendre un retour rédempteur sur les lieux lumineux de son enfance, Taliouine au Maroc, Tabarka en Tunisie? Projeté pour exorciser une "blessure", ce voyage devient une idée fixe. Incessant questionnement sur les peines infligées par la vie, scandé par les allées et venues entre Paris et la Franche-Comté, autre "terre d'enfance", la promesse de ce pèlerinage, dont les impressions s'entremêlent, semble permettre à l'auteur d'échapper au désespoir. Or les retrouvailles avec les "phares de l'enfance" sont souvent différées. À mesure qu'approche l'échéance du départ, l'inquiétude se fait plus vive : l'enfant de Tabarka sera-t-il au rendez-vous?

Un beau texte littéraire sur la nostalgie et l'apaisement d'un homme réconcilié avec lui-même.

Renouveau culturel et diversité nationale au Kazakhstan

de Yves-Marie DAVENEL

Sociétés et cultures post-soviétiques en mouvement (PÉTRA) | Paru le 25/09/2013 | 25,00 €

Après la dissolution de l’URSS en 1991, la jeune république du Kazakhstan, vaste territoire peuplé de plus d’une centaine de groupes ethniques, a favorisé la nationalité titulaire kazakhe tout en développant un discours sur la concorde interethnique et le respect de la diversité nationale. Deux décennies plus tard, le chef de l’État annonçait l’avènement prochain d’une nation civique kazakhstanaise.
S’appuyant sur une analyse des discours et une observation des pratiques des autorités et des militants engagés dans les processus de « renaissance culturelle », cet ouvrage met en lumière les contradictions sous-jacentes au processus de construction d’un État-nation pluriethnique,oscillant entre des pratiques officieuses de préférence
nationale et un discours officiel promouvant une conception civique de la nation.
À partir d’une étude de cas centrée sur les militants des centres socioculturels tatars, l’auteur analyse les mécanismes et les stratégies d’intégration déployés pour s’adapter à la nouvelle donne politique et économique. Il montre comment le « renouveau culturel » soulève la question de la participation citoyenne dans un contexte postsoviétique autoritaire.

 

Yves-Marie Davenel est anthropologue, chercheur associé au Laboratoire d’anthropologie des institutions et des organisations sociales à l’École des hautes études en sciences sociales. Spécialiste de l’Asie centrale et du Kazakhstan, ses recherches portent sur les relations interethniques, le renouveau culturel et les questions de citoyenneté. Il a récemment publié « Cultural mobilization in post-Soviet Kazakhstan:crossed views from the State and from non-titular nationalities» dans Central Asian Survey.

 

Lazare !

de Gabor SCHEIN

Voix d'ailleurs (PÉTRA) | Paru le 23/09/2013 | 15,00 €

LAZARE ! de Gabor SCHEIN

Traduit du hongrois par Clara ROYER

 

"Il n'y a plus rien, sinon le temps devenu vacuité entre nous. Et je veux quand même un corps, je veux raconter ton corps."

Lettre au père qui vient de mourir, Lazare ! est aussi la trahison d'un fils qui brave le silence de quatre générations d'une famille juive de Hongrie.

 

Gabor Schein, l'auteur, né en 1969, est poète et romancier. Il traduit en hongrois la poésie de Rainer Maria Rilke, Paul Celan et Ingeborg Bachmann. Lazare! est son deuxième roman. Couronné par le prestigieux prix Milan Füst en Hongrie, il a été traduit en allemand, anglais, et bulgare.

Clara Royer est écrivain, traductrice et enseigne l'histoire de l'Europe centrale et la littérature hongroise à l'université Paris-Sorbonne.

Le droit saisi au vif

de Marie-Angèle HERMITTE

Pragmatismes (PÉTRA) | Paru le 12/06/2013 | 29,00 €

Marie-Angèle Hermitte est juriste, directeur de recherche au CNRS, directeur d’études à l’EHESS. Elle a publié en 1996 Le Sang et le droit. Essai sur la transfusion sanguine (Le Seuil) et est l’auteur de nombreux articles dont « Le fondement juridique d’une société des sciences et des techniques par les crises et les risques» (2007) et «La nature, sujet de droit?» (2011).

Directeur d’études à l’EHESS, où il a fondé le Groupe de Sociologie Pragmatique et Réflexive, Francis Chateauraynaud développe une sociologie des alertes et des controverses. Son dernier ouvrage est intitulé
Argumenter dans un champ de forces. Essai de balistique sociologique (aux Editions Pétra, 2011).


RÉSUMÉ

L’un dit, – on les voyait surgir tout d’un coup, les clones, le prion, les transgènes !
L’autre répond, – c’était intrigant !
Marie-Angèle Hermitte revisite quarante ans de recherches menées sur les frontières du droit au fil d’une série d’entretiens avec Francis Chateauraynaud. Si le rapport biologie-droit domine la conversation, le développement économique et ses limites, les mécanismes de marché et les valeurs non marchandes, les phénomènes de concurrence, les rapports Nord-Sud et les propriétés intellectuelles plantent le décor, un « écosystème » dans lequel s’installent les biotechnologies naissantes. Marie-Angèle Hermitte évoque les mutations de la recherche et des terrains aussi différents que l’industrie française ou les villages malgaches. Elle présente sa vision du droit comme un « autre monde », déformation subtile du « vrai monde ». Comme si le droit organisait l’ordonnancement de tout ce qui surgit d’un côté du miroir et doit trouver
sa place de l’autre côté. Parmi les objets de droit, il faudra mettre à leur juste place l’ADN, les cellules, les variétés végétales, les ondes électromagnétiques, l’atmosphère…
Mais comment recevoir, ou refuser, les aspirants à la qualité de sujets de
droit, ceux qui prennent une figure humaine, comme les générations futures ou ces entités discutées que sont les embryons et les foetus, mais aussi les non-humains parmi lesquels la diversité biologique et tous les êtres végétaux ou animaux qu’elle abrite ? Imprégnée d’un monde enchanté qui lui inspire une forme d’animisme juridique, Marie-Angèle Hermitte dessine le droit comme une architecture en perpétuel renouvellement où circulent sujets et objets.

Qu'est-ce que la littérature comparée?

de Fernand BALDENSPERGER

Littérature comparée / Archives (PÉTRA) | Paru le 01/06/2013 | 12,00 €


Préface de Jean Adrians

L'initiateur de ce choix de textes, Jean Adrians, a enseigné la Littérature comparée pendant près de 40 ans à l'Université Libre d'Almelo, en Hollande. Professeur honoraire, il s'est retiré dans un village du Sud de la France, à l'écart de toute sollicitation universitaire. Son avant-propos a été traduit du néerlandais par sa compagne, Hedwige-Marie Magnen.


La "mondialisation" rend familières aux Européens les civilisations qui leur étaient naguère les plus exotiques. Ouverte sur la culture universelle, la Littérature comparée devrait donc avoir le vent en poupe. Mais il n'est pas facile de garder le jugement critique en éveil sous les assauts d'un cosmopolitisme de pacotille et l'obstinée mise en spectacle de la superficialité intellectuelle. Où que ce soit, les étudiants semblent peu attirés par cette discipline. Raison évidente de les inviter à mieux savoir ce qu'elle est, en leur donnant à découvrir quelques écrits de base de l'un de ses fondateurs en France, et l'un de ses maîtres: Fernand Baldensperger (1871-1958). Des années 1920 à 1934, ce dernier lui consacra son enseignement à la Sorbonne.
 

L'institution mondiale du dopage

de Julie DEMESLAY

Pragmatismes (PÉTRA) | Paru le 18/05/2013 | 0,32 €

Ancienne doctorante de l’Université Paris-Ouest (Nanterre), Julie Demeslay est Maître de Conférences à la faculté de Sciences de l’Éducation, Sciences Sociales (SESS) et Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS) de l’Université Paris-Est (Créteil Val-de-Marne). Elle est également associée au Groupe de Sociologie Pragmatique et Réflexive de l’EHESS.


1963, Uriage-les-Bains : réunis en congrès, des médecins et des spécialistes du sport appellent à l’unification des réglementations sportives en matière de lutte contre le dopage. Trente ans plus tard, les premiers scandales éclatent et les affaires se multiplient, mettant au jour les dysfonctionnements de réglementations internationales aussi cacophoniques que dépassées. Pour y mettre fin, une Agence Mondiale Antidopage (AMA) est créée en 1999. Sa mission : harmoniser les réglementations et encadrer au plus près l’activité de ceux qui œuvrent aux nouveaux dispositifs de contrôle et de prévention. Mais qu’est-ce qu’harmoniser veut dire ? Comment s’y prendre pour identifier des substances et des pratiques illicites, fixer des technologies biomédicales, créer des formes de collaboration et gérer les conflits éventuels ?
Faire une sociologie de l’harmonisation conduit à entrer au cœur du travail politique et technique réalisé sous l’égide de l’AMA. Une documentation couvrant près de cinquante ans d’histoire politique du dopage à l’échelle mondiale rend visible la série des alertes, des controverses et des processus de décision qui ont marqué la trajectoire normative des mondes du sport. Avec la création de l’AMA, puis l’élaboration du Code mondial antidopage, se transforment sous nos yeux les cadres institutionnels dans lesquels évoluent des acteurs dotés de valeurs et d’intérêts différents. Dans cette configuration sociale particulière, chacun d’eux tente d’articuler au mieux, sans toujours parvenir à éviter les disputes et les crises, des principes axiologiques, des dispositifs techniques et des pratiques corporelles. L’harmonisation apparaît dès lors comme la quête d’un équilibre subtil entre la réinterprétation locale des règles et les contraintes supposées uni-verselles des instances de surveillance et de contrôle.

James et Elizabeth Cook en leurs lettres d'Océanie (roman épistolaire)

de Michel BIDEAUX

Méandre (PÉTRA) | Paru le 10/04/2013 | 22,00 €

3, puis 3 et encore 4 : dix années au cours desquelles Elizabeth Cook veille sur leurs six enfants pendant que James circuit le globe, va chercher Vénus à Tahiti, s'assure que le continent austral est un leurre, mais voudrait croire que le passage au nord de l'Amérique n'en est pas. Ils ne savent l'un de l'autre que ce que leur apprennent des lettres jetées au hasard des partances ou des escales, exposées au coups de mer et aux contretemps des arrivées ou des départs. Quand le Discovery du capitaine King lui rapporte quelques reliques de son mari que les Hawaïens ont massacré un an plus tôt par malentendu, Elizabeth s'enfouit dans un demi-siècle de veuvage.

Le choeur des biographes vous l'assure : les lettres, toutes les lettres, ont été livrées par elle à la cheminée.

Mais à Nouméa, obstiné comme le caillou où il a pris racine, un jeune Caldoche n'en croit rien. Pour lui, cette correspondance se doit d'exister. Il n'y manque en effet que la preuve.

 

 

Ancien élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud (1957-62), et titulaire d'une agrégation de lettres modernes (1962), Michel Bideaux enseigne dans différentes universités au Canada (1966-1976), en Italie (1976-1978) puis à Montpellier (depuis 1978). C'est dans cette dernière ville qu'il soutient son doctorat d'État en 1987. Professeur émérite de l'Université Paul-Valéry (Montpellier) depuis 1999, il fréquente entre autres les mers australes. Il a établi diverses éditions critiques, notamment Voyage d'Italie. 1606 (Slatkine), Jacques Cartier. Relations (P.U. de Montréal), Bougainville. Voyage autour du monde (PUPS), ainsi qu'une anthologie, Européens en voyage (1500-1800) (PUPS).

D'Istanbul en exils

de Diana CANETTI

Méandre (PÉTRA) | Paru le 01/04/2013 | 18,00 €


Diana Canetti est née à Istanbul, en 1943, d'un père juif originaire d'Espagne et d'une mère grecque. Après une scolarité à Notre-Dame-de-Sion, elle part étudier à Vienne en 1974. Elle s'installe par la suite à Düsseldorf où elle sera journaliste pour la radio. Elle voyage en Afrique, en Israël, en France où elle passera quelques années avant de rentrer en Allemagne. Ella a publié en allemand, en 1972, Eine Art von Verrückheit. Tagebuch einer Jugend et, en 1974, le Cercle d'Orient aux éditions Europaverlag à Vienne.



RÉSUMÉ

Diana Canetti est née à Istanbul, d'un père juif turc et d'une mère gréco-espagnole orthodoxe. Sa vie commence sous les meilleurs auspices, malgré la Seconde Guerre mondiale: ses parents ont fait un mariage d'amour et les affaires de son père sont florissantes. Mais l'harmonie du couple se lézarde, sa mère fait du "Cercle d'Orient" et ses tables de jeux sa seconde maion où elle côtoie la société huppée et cosmopolite stambouliote. Son frère et elle sont mis en pension. Les pogroms contre les minorités non-musulmanes, la crise économiques font éclater le couple et l'ensemble de sa famille, qui se retrouve dispersée de par le monde. Restée seule, Diana Canetti n'aura de cesse de concilier sa vie de femme, sa vocation d'écrivain et de journaliste ainsi que ses origines aux racines multiples. Elle s'ouvre à la culture française et c'est en français qu'elle écrit ce témoignage d'une enfant puis d'une adulte en proie à l'éloignement et au déracinement.

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