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l'autre LIVRE

PÉTRA

Comme l'attestent leurs collections, dirigées par un ou plusieurs spécialistes et/ou un comité scientifique, les éditions Pétra, priviligient l'approche transdisciplinaire, seule capable à leurs yeux de sortir des sentiers battus. Depuis 2001, date de leur création, leurs thèmes de prédilection sont les sciences humaines et sociales, les littératures française, étrangère, comparée et jeunesse, philosophie, avec parfois une focale tels les îles, les pays post-soviétiques, l'Asie centrale, les Tsiganes, la mémoire, l'éducation, etc. Elles ont ouvert, depuis 2010, un espace librairie qui accueillent des éditeurs amis ainsi que des ouvrages proches de leurs collections.

Adresse : 12 rue de la Réunion
75020 Paris
Téléphone :01 43 71 41 30
Fax :01 43 70 62 25
Site web :http://www.editionspetra.fr
Courriel :nous contacter
Diffusion :Autodiffusion
Distribution :Autodistribution
Représentant légal :Yasser Kattou
Forme juridique :SARL
Racine ISBN :978-2-84743
Nombre de titres au catalogue :318
Tirage moyen :500
Spécialités :Sciences humaines Littérature française Littérature étrangère Littérature jeunesse poésie

Pathé-Baby

de Antonio de ALCANTARA MACHADO

Voix d'ailleurs (PÉTRA) | Paru le 21/03/2013 | 22,00 €

En 1925, un jeune Brésilien visite Portugal, France, Angleterre, Italie et Espagne. Il rédige sur le fait, pour la presse, des impressions de voyage qu'il rassemble en 1926 en un beau volume illustré et télégraphiquement préfacé par Oswald de Andrade, l'agitateur du "futurisme" local et prompt découvreur de talents. En touriste pressé et impertinent, dans un style coupé, rapide et synthétique, il inverse la perspective exotique habituelle pour s'amuser de l'Europe, ses aspects pittoresques ou incongrus, ses attraits touristiques un peu galvaudés et son patrimoine étouffant. Il moque surtout les réflexes culturels, l'imaginaire et le regard brésilien (comme latino-américain) d'alors sur le vieux continent. Un essai de désapprentissage reçu comme une réussite exemplaire au sein du groupe moderniste. Caméra Pathé-Baby, guide Baedeker et méthode Berlitz: voir l'Europe, vite!

 

Antonio de ALCÂNTARA MACHADO (1901-1935), actif dans le journalisme dès le début des années 1920, exerce la codirection des revues modernistes Terra roxa e autras terras (1926) et Revista de Antropofagia (1928-1939). Bras, Bexiga et Barra Funda (1927) et Laranja da China (1928), nouvelles inspirées du monde urbain et populaire de Sao Paulo, le consacrent comme un prosateur essentiel de sa génération. Mort précocément, il laisse un roman inachevé, queqlues fictions inédites et une oeuvre critique importante.

 

Antoine CHAREYRE mène des recherches sur la poésie et la littérature des avant-gardes historiques, en France, en Europe... Comme traducteur, il s'attache principalement à faire connaître le Modernisme brésilien et a déjà donné des volumes d'Oswald de Andrade, Luis Aranha et Sergio Milliet.

 

Préfacé par Oswald de ANDRADE.

 

Illustré par PAIM.

 

Ouvrage publié avec le soutien du ministère de la Culture brésilien / Fondation Bibliothèque nationale

Le cercle des homards : Hoëdic, une île entre rumeur et naufrage : ethnographie d'une catastrophe maritime

de Patrick MACQUAIRE

Des îles (PÉTRA) | Paru le 01/03/2013 | 22,00 €

Patrick Macquaire est éducateur spécialisé, anthropologue formé à l’EHESS Paris, directeur d’une Structure d’Insertion par l’Économique. Il s’est principalement consacré à la mise en œuvre d’opérations de développement social urbain et à la création de structures associatives. Il est l’organisateur des Rencontres Internationales de Mosaïque à Chartres. Dernier livre paru : Le Quartier Picassiette, un essai de transformation sociale à Chartres (Paris, L’Harmattan, 2008).


Le 14 juin 1931, le « Saint-Philibert », un vapeur affrété par l’Union des Coopérateurs, quitte Nantes pour une excursion à Noirmoutier. Il sombre au retour, dans la baie de Bourgneuf, devant la bouée du Châtelier. Cinq cents passagers issus du mouvement ouvrier, des syndicalistes, des militants libres penseurs disparaissent dans les flots. La mer garde les dépouilles des victimes. Le deuil impossible provoque un véritable séisme dans le corps social tout entier. On parle alors de ce Titanic breton disparu dans les vagues menaçantes des années trente. L’annonce de toutes les catastrophes.
Le deuil entravé donne naissance à de nombreuses calomnies, à des rumeurs : les passagers ont forcé le capitaine à prendre la mer contre son gré… Les consommateurs ont trouvé des bijoux dans les homards pêchés sur la côte… Le conflit social et politique se déchaîne. Il oppose les mouvements catholiques aux mouvements anticléricaux. À Paris, les Camelots du Roi de Charles Maurras invectivent Aristide Briand, élu de Nantes, rapporteur de la loi de séparation de l’Église et de l’État. L’artisan de la paix est pris à partie. Le vent se lève à l’horizon. La vieille Europe renoue avec ses démons. La vague sombre des années trente submerge toute une partie de la côte atlantique.
Sur l’île d’Hoëdic les pêcheurs ne parviennent plus à vendre leurs homards. Ils ont dévoré les victimes du « Saint-Philibert », dit la rumeur. Commence alors un long exode. L’île perd la quasi-totalité de ses habitants en l’espace d’une saison. Quelques pêcheurs reviennent pour confier à l’auteur leur mémoire de cette époque brutale. Une époque de tensions et de ruptures qui rappelle celle que nous traversons aujourd’hui. Un récit rythmé par des rencontres inattendues à Hoëdic, à Nantes. L’histoire d’une communauté oubliée. Un drame enseveli pour cent ans sous les lois de protection de la justice. Patrick Macquaire nous livre un récit qui n’est pas sans rappeler la gestion des tensions et des conflits qu’il évoque dans « Le Quartier Picassiette ». Il tente ici, dans un simple récit, de montrer comment la rumeur transforme le réel pour lui substituer la violence.

Parlons théâtre

de Jean POMMIER

Méandre (PÉTRA) | Paru le 15/02/2013 | 22,00 €

Comédien depuis le début des années 1940, Jean Pommier a joué avec les plus grands metteurs en scène : Copeau, Dullin, Jean-Louis Barrault, Barsacq, Jean-Marie Serrault, Georges Wilson...

Jean, Aline et Catherine habitent un même immeuble - Jean depuis 60 ans –, rue Boulard, dans le 14e arrondissement de Paris. Au cours de dîners amicaux, Jean leur raconte... sa vie de théâtre, les personnes rencontrées, les tournages, les différences entre théâtre et cinéma, mais aussi l'évolution du quartier et de leur maison, toute une histoire, toute une vie.

À quatre-vingt-dix ans passés, Jean Pommier exerce toujours son métier de comédien.

Une institution juive dans la République, l'Oeuvre de Secours aux Enfants : Pour une histoire du service social et de la protection de l'enfance

de Michèle BECQUEMIN

Éducation, art du possible (PÉTRA) | Paru le 01/01/2013 | 25,00 €

Avec la collaboration de :
Françoise Cattanéo, Sarra Chaïeb et Claire Cossée


Les travaux ont été dirigés par Michèle Becquemin, chercheure au laboratoire REV-CIRCEFT de l’Université Paris Est Créteil (UPEC) avec l’aide technique de Françoise Cattanéo, ancienne directrice du service d’action éducative en milieu ouvert de l’OSE Île-de-France. L’ouvrage
bénéficie de la contribution de Claire Cossée, chercheure au REV-CIRCEFT (UPEC) et de Sarra Chaïeb, doctorante au laboratoire Cultures et Sociétés en Europe de l’Université de Strasbourg.
La recherche a fait l’objet d’une convention UPEC-OSE et a progressé grâce aux conseils scientifiques de Joëlle Allouche (CNRS), Michel Chauvière (CNRS) et Catherine Delcroix (Université de Strasbourg)




Née en Russie en 1912, l’Œuvre de Secours aux Enfants s’implante en France dans les années 1930 dans le but de contribuer au relèvement social du peuple juif par une philanthropie hygiéniste. Après avoir sauvé des milliers d’enfants juifs durant la Shoah, l’organisation construit sa nouvelle légitimité dans l’après-guerre en révisant ses idéaux et en négociant son orientation avec les pouvoirs publics. Cet ouvrage retrace les différentes étapes et les principaux enjeux de la recomposition identitaire de l’OSE. Le focus est placé sur le développement d’un « service d’action psycho-sociale » au sein de l’OSE, après 1945, et sur la participation de l’association à l’expansion de la protection de l’enfance jusqu’à nos jours.
L’analyse sociologique de l’évolution du service social de l’OSE dévoile des processus intriqués : les chevauchements des cibles de l’action publique entre enfants à protéger et familles à aider ; le passage de l’hygiénisme philanthropique à l’action sociale professionnelle; les concurrences entre des hommes, cadres éducatifs, et des femmes, assistantes sociales en quête de reconnaissance. Elle révèle les stratégies institutionnelles autour d’une spécificité juive face aux pressions des autorités publiques avec, notamment, l’élaboration d’une approche socioculturelle en direction des familles réfugiées, rapatriées ou émigrées, dites «transplantées». Elle éclaire enfin quelques questions pendantes. Pourquoi le service social de l’OSE a-t-il été considéré précurseur, voire pilote dans l’application des textes de 1958 et de 1959 sur la protection de l’enfance, en région parisienne ? Quelles sont les raisons de l’ouverture de l’Œuvre aux enfants de familles non juives au cours des années 1990 ?
L’objectif de ce travail, qui repose principalement sur l’étude des archives de l’institution et sur les témoignages de professionnels, est d’éclairer le présent à la lumière du passé. C’est un pan original de l’histoire de la protection de l’enfance qui est ainsi reconstitué.

L'universel à vue d'oeil

de Sophie HOUDART

Anthropologiques (PÉTRA) | Paru le 01/01/2013 | 25,00 €


Sophie Houdart est anthropologue, chercheure au CNRS (Laboratoire d’Ethnologie et de Sociologie Comparative, UMR 7186). Elle est spécialiste du Japon et s’intéresse particulièrement aux modes de construction et pratiques locales de la modernité ainsi qu’au thème de la création et de l’innovation. Elle a enquêté, ces dernières années, dans les milieux de l’architecture et de l’art numérique. Elle a publié, entre autres, La Cour des miracles. Ethnologie d’un laboratoire japonais (CNRS Editions, 2008), et Kuma Kengo. Une monographie décalée (Ed. Donner Lieu, 2009), ainsi que de nombreux articles consacrés notamment aux pratiques scientifiques et aux pratiques architecturales.


Comment élabore-t-on, ici et là, quelque chose qui vaille pour le monde ? C’est la question qui guide l’auteur lorsqu’elle entreprend de suivre le montage d’une Exposition universelle (celle qui a lieu au Japon en 2005), et de comprendre les procédures qui permettent à une proposition, au départ se donnant à lire comme locale, d’être homologuée comme universelle. Quels sont les opérateurs universels ? Comment s’invente, se met en place, se présente, se négocie, un universel sur le temps court (une dizaine d’années) ? Avant son ouverture en mars 2005, l’Expo universelle est saisie comme un projet qui, tout en s’inscrivant dans la lignée d’autres événements constitutifs de l’histoire de la modernité japonaise, annonce une rupture – avec la modernité occidentale précisément. L’auteur narre ainsi une des vies intermédiaires qu’a connues l’Expo, à un moment où elle s’affichait comme une alternative à l’universalisme dominant. « Au-delà du développement – À la redécouverte de la sagesse de la nature » : telle que l’Expo était conçue, elle portait l’idée que le Japon est aujourd’hui en mesure de proposer au monde sa propre universalité, fondée sur ce que les Japonais revendiquent depuis longtemps comme leur étant spécifique à bien des égards : une relation harmonieuse à l’environnement naturel. La constitution de ce nouvel universel se lit ainsi dans la laborieuse maturation du projet, dans les heurts et les résistances qu’il rencontre, dans les efforts qu’en contrepoint déploie l’équipe des concepteurs d’alors pour les résorber.
 

Les évadés de Curie

de Ewen et Hélène Élisabeth

Méandre Jeunesse (PÉTRA) | Paru le 01/12/2012 | 12,00 €

 

Préface d'Hélène Elisabeth

Postface des Dr Daniel Orbach et Marie-Odile Serinet : "Qu'est-ce qu'un cancer, docteur?"

 

Hélène Élisabeth est la maman d'Ewen. Dans une vie antérieure, elle était juriste. Elle a habité dans divers pays (Australie, Kirghizstan, Azerbaïdjan, Zambie, États-Unis) et aime marcher, faire du vélo, écrire (Journal d'une jeune fille irlandaise, Pétra, 2008 et Mwendabaï - avec des élèves de l'école française de Lusaka - Zambie -, Pétra, août 2011).
http://helene-elisabeth.com

 

 

Ewen a un secret que nul ne connaît. Il sort la nuit se promener dans les rues de Paris.
Ewen ne vit ps chez lui mais à l'Institut Curie, car il a un cancer et ce n'est pas drôle tous les jours. Lorsque Benjamin est hospitalisé à son tour et partage sa chambre, Ewen décide de lui révéler son secret. Ensemble ils s'évadent chaque soir pour des aventures à l'insu de tous. Sauf du terrible Alcibiade qui voit d'un mauvais oeil ces deux enfants empiéter sur son territoire.

 

 

EXTRAIT :

Le secret


Je m’appelle Ewen et j’ai 8 ans et demi. J’aime bien jouer au foot mais ça fait longtemps que je n’ai pas couru après un ballon. Normalement je suis toujours de bonne humeur mais en ce moment je suis souvent triste et parfois j’ai peur.
J’ai des yeux noisette avec du vert et mes cheveux sont châtain foncé, souples, presque bouclés. Ils étaient bouclés. Là je suis tout chauve parce que j’ai un cancer.
Avant, j’étais un garçon comme les autres et un jour (un mercredi, 16 mars à 14 heures 45 minutes et 33 secondes) alors que je trottinais sur la pelouse de mon école, CRAC, l’os de ma jambe s’est cassé. Comme on ne pouvait pas me soigner à l’hôpital de Lusaka (en Zambie, là où j’habitais depuis deux ans), un avion sanitaire est venu me chercher pour m’emmener en Afrique du Sud. L’avion était chouette, l’arrivée en ambulance avec la sirène aussi. Mais quand deux mois plus tard on m’a annoncé que c’était un cancer, ce n’était plus drôle du tout.
C’est comme ça que je suis arrivé en France pour me faire soigner à l’Institut Curie. Le premier jour à l’hôpital, le Dr Legrand m’a tout expliqué, comme à un grand. Je l’aime bien parce qu’il a de l’humour et qu’il m’explique tout ce qu’il faut savoir sur la maladie et le traitement. Je n’aime pas les gens qui me parlent comme si j’étais un bébé.
Aujourd’hui c’est vendredi, c’est le premier jour de ma 26e cure de chimio à Curie. Dans l’ascenseur, j’appuie sur le 5 « Pédiatrie » et je ne pense qu’à une seule chose : tourner les talons (dans mon cas ce serait plutôt tourner les roues car je suis en fauteuil roulant). Mais ce matin, c’est différent car la semaine dernière je me suis fait un ami.
Il est nouveau dans le service (il a encore ses cheveux). Il y a des nouveaux tous les jours dans le service. Des grands, des petits, des filles, des garçons et même des bébés. Benjamin est spécial, il a mon âge, il aime le foot, la géographie, les échecs et le cricket, comme moi. Alors je sens qu’on va s’amuser tous les deux, surtout que nous sommes dans la même chambre.
La semaine dernière je ne lui ai rien dit, mais aujourd’hui je vais lui révéler mon secret. Un grand secret que je n’ai dit à personne. Je n’ai pas marché depuis que je me suis cassé la jambe, il y a huit mois. Ce n’est pas vraiment moi qui me suis cassé la jambe, c’est mon cancer. Je me déplace en fauteuil roulant mais maintenant je fais de la rééducation et j’apprends à marcher à nouveau. J’ai une jambe toute neuve à l’intérieur. Une prothèse de hanche, un fémur en titane et un genou artificiel. Officiellement je ne me déplace qu’en fauteuil roulant. Mon secret, le voici : je m’entraîne à marcher tout seul, le soir dans ma chambre quand tout le monde dort. Personne ne le sait, je ne le dis surtout pas à Faustine et Valérie (mes kinés), ça me permet d’avoir un plus gros secret encore : la nuit, je m’évade de l’hôpital. Mais tout seul ce n’est pas drôle, c’est pour ça que je suis content d’avoir rencontré Benjamin. J’espère que ce n’est pas une poule mouillée.

Cadavres impensables, cadavres impensés : Approches méthodologiques du traitement des corps dans les violences de masse et les génocides

de Elisabeth ANSTETT, Jean-Marc DREYFUS

Les cadavres dans les violences de masse et les génocides (PÉTRA) | Paru le 01/11/2012 | 22,00 €

Malgré un important corpus documentaire produit dans le champ des Genocide Studies – et de façon assez paradoxale si l’on songe à la façon dont se sont déployées les études sur le corps – la question du sort fait aux cadavres dans les violences de masse demeure encore un sujet largement inexploré. Le corps représente, certes, une thématique transversale des sciences sociales, mais s’il est considéré dans tous ses états tant qu’il est vivant, il disparaît largement de l’attention des chercheurs une fois mort. Seuls les archéologues et les anthropologues spécialistes du champ funéraire se sont pen-chés sur l’investissement social, religieux ou politique dont le corps mort fait l’objet en contexte de production massive de cadavres. Ce volume rassemble des contributions d’historiens, de juristes et d’anthropologues qui se sont demandé pourquoi les restes humains et les cadavres présents en grand nombre constituent encore l’impensé, voire le tabou, des recherches menées sur les génocides et les violences extrêmes, et comment leurs disciplines respectives abordent ces objets singuliers.

Les ombres solitaires : Essai sur la pièce de théâtre Dans la solitude des champs de coton, de Bernard-Marie Koltès

de Paul BERNARD-NOURAUD

Usages de la mémoire (PÉTRA) | Paru le 01/10/2012 | 28,00 €


Après avoir étudié le théâtre à l'Université Libre de Bruxelles et à l'Université de Séville, Paul Bernard-Nouraud est actuellement doctorant en Théorie de l'Art et du Langage à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales de Paris.


Dans la solitude des champs de coton, la pièce majeure de Bernard-Marie Koltès, met en scène la venue de deux hommes, le Dealer et le Client. Dans l’espace de leur rencontre, entre hostilité et rapprochement, se joue le commerce du temps, un commerce qui, peu à peu, rappelle au spectateur que les hommes entre eux sont liés par une obligation réciproque, qu’ils sont tenus par la dette. Dans la solitude des champs de coton donne à voir cet événement de l’endettement mutuel qui porte en lui aussi bien les promesses de l’entente que celles de la tragédie. En inscrivant l’œuvre dramatique de Koltès dans la perspective d’une généalogie de la dette au théâtre, notamment au travers des pensées de Paul Ricœur et d’Emmanuel Levinas, cet essai tente de préciser les voies singulières que Dans la solitude des champs de coton emprunte pour faire retentir cet immémoré mémorable de la dette. Car en effet, chaque fois que le texte est porté sur une scène à la parole, celle-ci ravive la mémoire assoupie de la dette ; comme s’il revenait aux ombres du théâtre d’exposer cette ombre de la dette qui lie et délie les hommes de leur solitude.

Le genre au coeur des migrations

de Claire COSSÉE

intersectionS (PÉTRA) | Paru le 01/09/2012 | 29,00 €

Sous la direction de :
Claire Cossée, Adelina Miranda, Nouria Ouali,Djaouida Séhili

Préface de :
Mirjana Morokvasic

Contributions de :
Ilke Adam, Christine Catarino, Gily Coene, Stéphanie Condon, Claire Cossée, Jules Falquet, Eleonore Kofman, Emmanuelle Lada, Sara Maria Lara Flores, Adelina Miranda, Nasima Moujoud, Alexandra Oprea, Laura Oso, Nouria Ouali, Laurence Roulleau-Berger, Djaouida Séhili




Depuis plusieurs décennies, des recherches de plus en plus nombreuses se sont attachées non seulement à déconstruire les analyses androcentrées des migrations, mais aussi à engager un travail de reconceptualisation sur ces thématiques. Il s'agit aujourd'hui de prendre acte de ce mouvement, constaté dans différents pays et disciplines, et de soulgner ses apports à l'analyse des recompositions des dynamiques migratoires contemporaines. En quoi le renversement de perspectives, tant théoriques que méthodologiques, qu'induit une approche des migrations dans une perspective de genre permet-il de mieux appréhender les différentes formes des phénomènes migratoires ainsi que les dynamiques de transformations des sociétés contemporaines?
La plupart de ces articles sont issus du colloque "Le genre au coeur des migrations", l'un des moments clés dans la constitution du corpus "genre et migration", que ce volume entend restituer. Nous espérons que cet ouvrage contribuera effectivement à placer le genre au coeur des migrations dans la recherche encore trop souvent menée au masculin neutre.

 

Epistémologie des frontières

de Anne-Françoise SCHMID, COLLECTIF, ACADEMOS

Transphilosophiques (PÉTRA) | Paru le 01/07/2012 | 29,00 €


Sous la direction d'Anne-Françoise SCHMID

Contributions de :
Jean-Yves BÉZIAU - Léo COUTELLEC - Jean-Claude DUMONCEL - Michel FILIPPI - François LARUELLE - Julie LECLÈRE - Mai LEQUAN - Anne-Françoise SCHMID - Franck VARENNE




Cet ouvrage propose une discussion du concept de frontières tel qu'il organise les relations entre philosophies et sciences, et celles, intrascientifiques, qui règlent l'interdisciplinarité. À l'époque où cette dernière devient la règle grâce aux méthodes de modélisation, il importe de comprendre les multiples rôles de frontières, leur effacement, leur réapparition comme fiction. Les différents usages des frontières ne s'excluent pas. Au contraire, ils se complètent pour modifier la représentation des sciences.
On examinera ces fonctions de la frontière, d'une part comme séparation et union de grands domaines (philosophie et science, philosophie et philosophie de la Nature, philosophie et mathématiques), d'autre part comme mise en oeuvre des problèmes de modélisation, de conception en ingénierie, d'éthique technologique. Dans ce second volet, la question des questions ontologiques entre langage formel et langage orienté-objet ouvrira directement sur les rapports des frontières au réel, permettant de les évaluer chaque fois entre réalisme et fiction.

Des témoins aux héritiers, l'écriture de la Shoah et la culture européenne

de Luba JURGENSON, Alexandre PRSTOJEVIC

Usages de la mémoire (PÉTRA) | Paru le 01/05/2012 | 29,00 €

Ce recueil regroupant les contributions de seize chercheurs est une tentative de penser l'écriture de la shoah dans son historicité, à la fois comme événement objectivement survenu dans le passé, expérience personnelle de celui qui y a pris part, récit que la science en fait et mémoire qui modèle la culture dans laquelle cette transmission s'inscrit. L'axe principal d'interrogation est celui du rapport entre l'événement survenu, sa mise en récit (historiographique, testimoniale, littéraire) et la culture. À partir des oeuvres portant sur l'extermination des Juifs d'Europe perpétrée pendant la Seconde Guerre mondiale, des spécialistes venant d'horizons divers – historiographie, littérature, mais aussi sociologie, esthétique, philosophie, histoire de l'art – tentent de saisir dans un dialogue interdisciplinaire la logique des rapports complexes entre plusieurs formes de connaissance et de transmission de la Shoah. Il s'agit ici de rendre compte non plus des conditions qui ont rendu possible un tel événement, mais de la manière dont il est vécu, puis narrativisé, ainsi que du cadre même de son émergence. Comment une expérience historique (celle du témoin, du survivant) aboutit-elle à une connaissance partagée par tous? Quelle en est la "gestion" symbolique pratiquée par nos institutions? Enfin, comment une expérience historique devient-elle, pour le lecteur aussi une expérience artistique? Quand et comment s'opère le passage du dire testimonial à un récit clairement formé à partir d'un projet poétique? Quelles conséquences ce passage a pour la connaissance de la Shoah? Enfin, peut-on parler d'une poétique des récits de la Shoah?

Pessoa, le passant intégral

de Elisabeth GODFRID

Littérature comparée / Histoire et critique (PÉTRA) | Paru le 01/05/2012 | 12,00 €

PRÉFACE DE ROBERT BRÉCHON

 

Elisabeth Godfrid, philosophe au CNRS, écrit sur l'inventivité dans l'art et le politique. Elle a publié un essai, Humour du lâcher-prise, aux Éditions d'écarts, et un recueil de nouvelles, La limite c'est le ciel, aux éditions D'un noir si bleu.


"Qui est moi? Qu'est-ce donc que cet intervalle entre moi-même et moi?" (Pessoa)
L'idée d'intervalle, qui traverse l'oeuvre de Pessoa, conjugue trois dimensions affectives, le vide comme douleur de ce qui a été perdu, générant nostalgie, l'"entre" comme foyer de rêve, plaisir d'un retour au passé, l'"entre-deux" comme prison dont il ne peut s'échapper. D'où, dans les poèmes et "Le Livre de l'intranquillité", deux lignes de tension dont la contrariété va s'inscrire au coeur-même d'une spiritualité tendue à la fois par le christianisme et le judaïsme de la Kabbale: aspiration à la fusion dans une dissonance irréductible.
Le Quint-Empire reste rêve, et la solitude tristesse et chance d'une écriture infinie.

 

Le prix du marché

de Marie PLESSZ

Europes : Terrains et sociétés (PÉTRA) | Paru le 18/03/2012 | 20,00 €

 
 
Préface de François BAFOIL

Marie Plessz est sociologue. Elle est chercheur à l'INRA (unité Alimentation et sciences sociales) et chercheur associée à l'Observatoire sociologique du changement où elle avait préparé sa thèse sous la direction d'Alain Chenu. Elle poursuit à présent ses analyses du changement social et des inégalités à propos de la consommation alimentaire.

 

Le coût social de la sortie du communisme a été élevé en Europe centrale, mais qui précisément a payé le prix du passage à l'économie de marché? Dans quelle mesure cet événement historique majeur a-t-il effectivement bouleversé les trajectoires individuelles, et redistribué les chances sociales? Sur un marché du travail en profonde mutation mais également en crise, valait-il mieux être jeune ou vieux en 1989? Alors que toutes les sociétés occidentales affrontent crise économique et changement social accéléré, Marie Plessz s'appuie sur le cas postcommuniste pour proposer une analyse sociologique des inégalités d'emploi et de leurs transformations sur le long terme.
Le Prix du marché relève en effet un double défi. D'une part, l'auteur y compare trois pays, la Pologne, la Hongrie et la République tchèque. D'autre part, elle resitue la transformation postcommuniste dans l'histoire sociale et économique de chaque société depuis la Seconde Guerre mondiale. Grâce à cette double comparaison dans le temps et dans l'espace, elle met en évidence des ruptures de tendances antérieures à 1989 et spécifiques à chaque société. La réussite professionnelle des hommes et des femmes nés vers 1960 se révèle ainsi durablement affectée, en bien ou en mal selon le pays, jusque dans les années 2000.
L'ouvrage est donc tout à la fois une ambitieuse synthèse, riche de nombreuses informations statistiques pour les trois pays et sur une longue période, et une enquête sociologique rigoureuse pour expliquer les formes spécifiques des inégalités d'emploi en Europe centrale.

La sanction éducative : Une recherche-action

de Luca PALTRINIERI

Pédagogie et sciences humaines (PÉTRA) | Paru le 01/03/2012 | 19,00 €

Luca Paltrinieri est docteur en philosophie de l'École normale supérieure de Lyon et de l'Université de Pise. Il est actuellement Chargé de recherche au Centre sur l'innovation et la recherche pédagogique de Paris. Il enseigne par ailleurs la philosophie contemporaine à l'École normale supérieure de Paris, la Psychosociologie et l'Histoire de l'éducation à l'Université de Paris 8. Il est membre du CIEPFC (ENS Ulm) et du Centre Michel Foucault, auteur de nombreux articles et d'un ouvrage sur la pensée de Michel Foucault (L'Expérience du concept, Publications de la Sorbonne, 2012).


Que signifie sanctionner dans l'institution scolaire? Pourquoi la sanction y est-elle devenue synonyme de "punition", plutôt que d'"évaluation"? Quel individu s'agit-il de former en sanctionnant des conduites déviantes à l'école?
Ces questions ne sont pas abordées ici du point de vue classique d'une sociologie de l'éducation, mais à partir de l'étude d'un cas particulier: une recherche-action conduite par l'auteur et un groupe de chercheurs dans deux classes de seconde d'une école de la banlieue parisienne. La description de cette expérience et de ses enjeux institutionnels devient alors occasion d'une réflexion philosophique et pédagogique sur le rapport à l'autorité, l'autonomie et l'émancipation dans l'institution scolaire.
Se situant dans la continuité des pédagogies institutionnelle et coopérative, ce livre s'adresse à ceux et celles qui ne se résignent pas à croire que l'école n'est qu'une fabrique de l'employabilité. L'éducation ne peut être émancipatrice qu'à condition d'apprendre aux jeunes à construire eux-mêmes les institutions qu'ils habitent.

La tradition de l'intégration : Une ethnologie des Roms Gabori dans les années 2000

de Martin OLIVERA

Romané Chavé (PÉTRA) | Paru le 01/02/2012 | 32,00 €

Cahier central: cartes, photographies et illustrations originales de Sébastien de CAZENOVE.


Martin OLIVERA est ethnologue, docteur de l'Université Paris Ouest. Spécialiste de la Roumanie, il est membre de l'Observatoire européen Urba-rom et formateur en Seine-Saint-Denis. Il a notamment publié Roms de Roumanie: la diversité méconnue (Etudes Tsiganes, n° 38, 2009) et Roms en (bidon)villes (Éditions Rue d'Ulm, 2011).




Entre exotisme et misérabilisme, les discours sur les Roms de Roumanie alternent inlassablement depuis une vingtaine d'années. Par une plongée dans l'intimité des Gabori de Transylvanie, ce livre invite à un nouveau regard. Martin Olivera y donne à voir l'inventivité socioculturelle rom dans son épaisseur et son dynamisme quotidien. Au fil des portraits, des anecdotes et des descriptions, on saisit comment l'affirmation identitaire gabor est fondamentalement liée à l'intégration de ces Roms, à l'histoire régionale et à l'environnement humain, de même que cette idée originale motive au quotidien leur intégration locale.
Au-delà des Roms, cet ouvrage permet finalement de saisir la manière dont "les hommes vivent en société et produisent de la société pour vivre", selon la formule de Maurice Godelier. Et cela même dans un pays ayant connu nombre de difficultés au cours de l'interminable "transition post-communiste".

La Construction idéologique slave orientale : Langues, races et nations dans la Russie du XIXème siècle

de Virginie SYMANIEC

Sociétés et cultures post-soviétiques en mouvement (PÉTRA) | Paru le 01/01/2012 | 36,00 €

Virginie Symaniec est docteure de l'Institut d'Études théâtrales de Paris III et habilitée à diriger des recherches en sciences Sociales de Paris. Elle est l'auteure de nombreuses contributions sur les relations entre culture et politique en Russie, en Biélorussie et dans les républiques du Caucase.

CET OUVRAGE A BÉNÉFICIÉ D'UNE AIDE À L'ÉCRITURE ATTRIBUÉE PAR LE CENTRE NATIONAL DU LIVRE


RÉSUMÉ
Comment a-t-on patiemment élaboré les principales entités modernes qui fondent aujourd'hui les trois piliers de la slavicité orientale (Russie, Biélorussie, Ukraine)? Comment a-t-on fini par légitimer l'existence de frontières entre elles dans ce qui, pour le XVIIIe siècle, appartenait aussi au vaste domaine de la langue ruthène? Dans ce livre qui décrit pas à pas et de façon minutieuse la manière dont, tout au long du XIXe siècle, la notion de langue a été instrumentalisée au miroir des thèses de l'école de raciologie européenne pour créer, puis pour élargir, la notion de "race russe", Virginie Symaniec montre ce qui a motivé l'invention de la Biélorussie. Regardera-t-on l'image de ce pays de la même manière après avoir lu ce livre, qui nous révèle que, loin d'être une terra incognita ou un pays méconnu, sa création à cet endroit de l'espace mer Baltique-mer Noire a été, au contraire, l'enjeu de réelles stratégies de conquête, elles-mêmes sources d'âpres débats entre savants des grandes puissances? C'est ainsi une véritable plongée dans l'histoire européenne des idées que nous propose La Construction idéologique slave orientale, où l'on percevra l'importance du bagage de luttes, de conflits, de ressentiments, voire de haines que quelques mots peuvent charrier lorsqu'ils sont invoqués dans le déni quasi total de leur histoire.

Fernando Pessoa et le Quint-Empire de l'amour : Quête du désir et alter-sexualité

de Anibal FRIAS

Littérature comparée / Histoire et critique (PÉTRA) | Paru le 01/01/2012 | 30,00 €


Préface de Robert BRÉCHON


Chercheur en anthropologie et en littérature, Anibal Frias est docteur en ethnologie et diplômé de philosophie, de sociologie et d’arabe. Il est affilié à plusieurs centres de recherche européens: LAS (Collège de France), IEMO (Université nouvelle de Lisbonne), CEIS20 (Université de Coimbra), et IHU (Université de Salamanque).

 

En poète du soupçon, Fernando Pessoa se joue des identités, des corps, des sexualités afin d’«être tout de toutes les manières». Son Odyssée littéraire est trop souvent ramenée à un théâtre cérébral, à une oeuvre sans corps, à un désir refoulé. En vers ou en prose, avec le "Livre de l’intranquillité", son aventure nous transporte au coeur du Désir, dans ses flux et reflux, depuis les fêlures de son moi et la multiplicité de son être. Les sensations voyageuses du poète

libèrent les potentialités d’une création pleine, jusqu’à une réinvention de soi.
Pessoa a esquissé un «cycle du sentiment amoureux» qu’il ordonne poétiquement en cinq «empires», de
la Grèce d’Antinoüs à la Modernité pan-érotique, et où se déploie la figure variable et évolutive d’Éros. La dernière étape, nommée « Quint-Empire », est le règne d’Antéros. Ce personnage divinisé incarne, dans un futur rêvé, un Outre-Amour néopaïen –
un Amour à la fois autre et projeté au-delà de la sexualité et des divisions en genres. Cet ouvrage inaugure une lecture approfondie de ce Cycle, en
souligne la richesse poétique et la portée intellectuelle au regard d’autres écrits majeurs, et établit
qu’Antéros est le nom personnifié d’un singulier et universel Quint-Empire de l’Amour à bâtir.
Anibal Frias innove en faisant dialoguer Pessoa avec Proust, Merleau-Ponty, Rimbaud, Foucault, Freud ou Nietzsche. Son étude originale apporte une contribution décisive, et critique, au tout nouveau paradigme des études pessoennes, fondé sur la corporéité, le gender, la sexualité. Elle se veut aussi
une traversée claire et vivante de l’oeuvre connue, et surtout méconnue, d’un écrivain qui s’est voulu « toute une littérature ».
 

La définition des identités

de Carole FERRET

Cahiers d'Asie centrale (PÉTRA) | Paru le 21/12/2011 | 30,00 €


Sous la direction de Carole Ferret et Arnaud Ruffier

Carole Ferret et Arnaud Ruffier ont été pensionnaires scientifiques de l’Institut français d’études sur l’Asie centrale. C. Ferret est docteur en ethnologie et anthropologie sociale, chargée de recherche au CNRS. A. Ruffier est docteur en anthropologie sociale et culturelle, ancien élève de l’EHESS.


Que signifie être Sarte, Kirghize, Tatar, membre de telle mahalla, de telle corporation, de tel lignage, originaire de telle vallée ou de tel aoul en Asie centrale contemporaine ? Ce numéro 19-20 des Cahiers d’Asie centrale consacré à la définition des identités tente de jeter un éclairage nouveau sur la question. Il analyse différents aspects de la construction identitaire dans plusieurs pays de la zone concernée : Ouzbékistan, Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, Turkménistan, mais aussi Iran, Afghanistan, Azerbaïdjan, principalement au cours des XXe et XXIe siècles.
Si le terme identité a été largement galvaudé ces dernières années, la question identitaire revêt une acuité toute particulière sur le terrain centrasiatique. Sur quels éléments se sont construits et se construisent encore les identités collectives en Asie centrale ? Comment ces éléments se combinent-ils entre eux ? Quel rôle y joue l’État ? Quelle place est réservée aux minorités ? L’identité est-elle essentiellement liée à l’appartenance à un territoire ? Comment certains artefacts culturels sont-ils exploités pour aiguiser la conscience identitaire ?
À la recherche d’un équilibre entre les tenants de l’école soviétique, naguère adeptes d’une conception essentialiste de l’ethnos, et les chercheurs occidentaux, actuellement enclins à une position constructiviste, vingt chercheurs – occidentaux et centrasiatiques – tentent de répondre à ces questions, en démêlant les multiples composantes de l’identité et leur imbrication.
L’ensemble du volume permet de comprendre que, sans être des créations ex-nihilo totalement artificielles, les identités collectives centrasiatiques, toujours multidimensionnelles, ont été manipulées et se sont construites par des processus de simplification et de modélisation, consistant à gommer certaines différences pour en accentuer d’autres et à remplacer des structures complexes et enchevêtrées par des structures plus simples et plus lisibles, juxtaposées ou emboîtées.



 

L'usage de l'ile

de Nathalie BERNARDIE-TAHIR

Des îles (PÉTRA) | Paru le 01/10/2011 | 35,00 €

Nathalie Bernardie-Tahir est agrégée et professeur de géographie à l'Université de Limoges. Elle étudie les différentes formes de la mondialisation et de la production identitaire dans les petits espaces insulaires. Elle mène des recherches en Méditerranée (Malte) et dans l'océan indien (Zanzibar). Elle est l'auteure d'une trentaine d'articles scientifiques sur le fait insulaire et a écrit, co-dirigé et dirigé trois ouvrages: Malte, parfum d'Europe, souffle d'Afrique (CRET, 1999), Les Dynamiques contemporaines des petits espaces insulaires (Karthala, 2005), L'autre Zanzibar, Géographie d'une contre-insularité (Karthala, 2008).


C'est aujourd'hui devenu un poncif: l'île enchante et fait rêver les foules occidentales, mais elle est également utile pour le géographe en représentant bien plus qu'un lieu commode pour l'analyse. Si par certains côtés la notion d'utilité peut paraître iconoclaste en sciences humaines, elle semble pourtant bien féconde pour comprendre l'étonnante attractivité et permanence de l'île dans la recherche géographique. Car l'île n'est pas toujours restée un simple support territorial de l'observation géographique; elle est intervenue de manière souvent très remarquable dans le questionnement épistémologique, se plaçant parfois même au coeur des débats idéologiques et intellectuels qui ont surgi autour de la question de la finalité de la géographie. Par ailleurs, nombre d'îles sont des condensés de mondialisation et offrent dès lors une grille de lecture particulièrement utile et instructive pour analyser et comprendre le procès mondialisant dans toutes ses expressions. Enfin, l'autre usage essentiel de l'île réside dans sa capacité à éclairer l'expérience et la production de l'altérité en fournissant la possibilité de réfléchir réellement et métaphoriquement à l'Ailleurs et à l'Autre.
Alors oui, les îles font rêver, incontestablement, et tant mieux d'ailleurs, mais elles ne se limitent pas à cela, elles forment des lieux et des objets particulièrement éclairants et opérants pour les deux principaux enjeux contemporains: l'avancée de la mondialisation d'une part, et la progression du désir de différenciation d'autre part, tous deux porteurs de certains espoirs, mais tous deux capables des pires dérives.
 

De la relation pédagogique et du rapport aux savoirs : Un journal de thèse

de Augustin MUTUALE

Journaux (PÉTRA) | Paru le 01/10/2011 | 25,00 €

PREFACE DE REMI HESS

 

Augustin Mutuale est docteur en sciences de l'éducation et en philosophie. Il enseigne à l'Université de Saint-Denis et à l'Institut Supérieur de Pédagogie de Paris


Écrire un mémoire ou une thèse est une aventure. C'est un voyage au long cours dans les lectures, les idées, le terrain, l'effort pour organiser une pensée.
Tenir le journal de cette aventure est nécessaire pour garder les traces d'un cheminement que la mémoire refoulerait sans cette discipline volontaire de l'auto-observation au jour le jour.
Le journal de thèse d'Augustin Mutuale suit la construction de sa pensée. Il pourra inspirer toute personne qui vit l'expérience d'écrire un mémoire, une thèse, un livre.
Il a également pour objectif de constituer un outil de travail pour tout étudiant qui débute dans la tenue d'un journal.

 

Portraits : Esquisses anthropographiques

de Josiane MASSARD-VINCENT

Anthropologiques (PÉTRA) | Paru le 01/09/2011 | 22,00 €

SOUS LA DIRECTION DE 

Josiane Massard-Vincent est chargée de recherche au CNRS (Laboratoire d'anthropologie urbaine - Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain).

Sylvaine Camelin est maître de conférences à l'Université Paris Ouest Nanterre La Défense.

Christine Jungen est chargée de recherche au CNRS (Laboratoire d'anthropologie urbaine - Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain).

 

Qu'est-ce que l'ethnologie au format "portrait"?
Comment l'ethnologue se fait-il portraitiste?
Comment écrire un portrait?

C'est à cet exercice que se livrent les chercheurs réunis dans cet ouvrage. Leurs neuf portraits sont autant d'explorations de l'écriture de l'expérience humaine. Ils expérimentent, ce faisant, une modalité d'anthropographie, forme possible de connaissance anthropologique. Empruntant à l'image picturale ou photographique certains de ses paramètres (cadrage, focale, point de vue, champ et hors-champ...), chaque portrait est une composition qui entend restituer (plutôt qu'analyser), évoquer (plutôt qu'élucider) des modalités de présence au monde. Émerge alors un sujet avec sa parole, son corps, ses émotions et sa relation à l'auteur.
Ces portraits sont une invitation au voyage, faite de bribes d'humanités, de vies situées: chacun nous parle d'une manière d'exister, ni représentative ni exemplaire, mais ancrée dans un temps, un lieu donnés. Chacun nous parle, aussi, de singularités, de personnes, qui une fois le livre refermé continuent de vivre

 

Le jour où les robots mangeront des pommes : Conversations avec un Geminoïd

de Emmanuel GRIMAUD

Anthropologiques (PÉTRA) | Paru le 01/09/2011 | 20,00 €


Emmanuel Grimaud est anthropologue (CNRS-LESC), il a reçu la médaille de bronze du CNRS en 2011.

Zaven Paré est artiste et fut lauréat de la bourse de la Japan Society for Promotion of Science en 2010.

 

En 2006, le roboticien japonais Hiroshi Ishiguro fit sensation avec l’un des robots les plus réalistes jamais conçus. Baptisé le Geminoïd car il était fait à l’image de son concepteur, ce robot devient en quelques années une star parmi les humanoïdes, attirant des chercheurs de tous horizons travaillant sur l’apparence humaine. Faut-il que les robots nous ressemblent? De quoi voulons-nous nous entourer? Que gagne-ton à cultiver la confusion entre l’homme et la machine ou comment faire pour la dépasser? Autant de questions que nous pose de manière accrue cet essai écrit par un artiste et un anthropologue. Pour comprendre l’originalité du Geminoïd, il fallait l’inscrire dans un double héritage, celui des sciences mais aussi celui des arts. Les auteurs déploient ici un dispositif original, inspiré autant par l’enquête ethnographique que par le théâtre, multipliant expériences et conversations avec le Geminoïd, afin de dénouer les fils complexes qui le font exister. Le livre éclaire plus largement la manière dont nous pouvons nous attacher, quasiment malgré nous, à des créatures artificielles à apparence humaine. Débutant comme une tentative, banale dans un laboratoire de robotique, pour établir une communication avec un robot, l’expérience monte peu à peu en puissance. Le laboratoire devient un étrange théâtre qui finit par bousculer les certitudes des expérimentateurs eux-mêmes sur ce qu’être robot veut dire.

Mwendabaï

de ECOLE FRANçAISE DE LUSAKA

Méandre Jeunesse (PÉTRA) | Paru le 02/05/2011 | 12,00 €

Des îles sur le lac Kariba, un tambour qui parle, trois gouttes d'eau, une Parisienne sur une île déserte, une orpheline, des poissons qui disparaissent, un bateau, une sorcière et surtout MWENDABAI, la chauve-souris qui parle...

Les auteurs habitent à Lusaka, en Zambie, et suivent leur scolarité à l'École française par l'intermédiaire du CNED.

 


EXTRAITS DE LA PREFACE

Ce livre est le résultat d'un projet mené durant un an approximativement par sept collégiens demeurant à Lusaka, en Zambie. L'École française de Lusaka est l'une des plus petites écoles françaises à l'étranger, puisqu'elle compte soixante-dix élèves en primaire et seulement neuf entre la sixième et la terminale. [...]
L'idée du livre est partie d'une fresque que les élèves de l'école primaire ont réalisée sur l'un des murs de l'enceinte de l'établissement. Chacun des conteurs a sélectionné un détail de cette fresque pour inventer son histoire, histoire qui devait répondre à divers critères qui confèrent son unité à cet ouvrage.
Les histoires se déroulent toutes sur le lac Kariba, le plus grand lac artificiel au monde; un peu notre mer à nous. Il est suffisamment grand pour que le regard s'y perde et insuffle la sensation d'immensité de la grande bleue. Quant aux personnages principaux, ils habitent sur une île ou ses abords. [...]
La chauve-souris de Kasanka constitue le fil rouge des septs nouvelles. Personnage secondaire, son rôle est toutefois important dans chacun des récits. Mwendabaï n'a pas été choisie au hasard. Nos jeunes auteurs ont eu la chance de partir en voyage de classe inoubliable au nord de la Zambie, à Kasanka. Situé au sud-ouest de la plaine de Bangweulu, le parc national de Kasanka accueille chaque année la plus grande migration au monde de chauve-souris: 8 à 10 millions de ces chiroptères frugivores s'y rassemblent de mi-octobre à mi-décembre.
Ce livre est une ouverture sur la Zambie, pays méconnu mais passionnant. Nos sept conteurs ont souhaité faire connaître aux jeunes lecteurs francophones, le pays dans lequel ils vivent, à travers ses us et coutumes, ses contes et ses chants.
[...]

Hélène Élisabeth
Tutrice de français à l'École française Champollion de Lusaka
Auteur aux éditions Pétra de "Journal d'une jeune fille irlandaise" (2008).





DEBUT DU PREMIER CONTE

"Mulenga l'enfant tambour"
Par Papa Sengho (originaire du Sénégal)


Cette histoire se passe dans un petit village sur une île du lac Kariba en Zambie. La Zambie, c'est ce grand pays coincé entre le Congo, l'Angola, le Botswana, le Zimbabwe, le Mozambique et la Tanzanie. Dans ce village vivait un guerrier nommé Mulenga. Il était célèbre et aimé des villageois. Le chef du village, Chipo, l'avait adopté quand il était tout petit. Son nom n'a pas toujours été Mulenga. Il était né sous le nom de Jean-Baptiste, mais ça Chipo ne le savait pas. L'enfant était né en France et voyageait avec ses parents quand l'avion qui les transportait s'écrasa dans la région. Jean-Baptiste Mulenga fut le seul survivant. Hélas pour lui, Ikishi (1), qui se promenait avec son tambour, fut attiré par les cris de l'enfant. Le sorcier le récupéra et le mit dans son tambour. Il passait de village en village et chaque fois qu'il tapait sur le tambour, celui-ci se mettait à parler. Tout le monde était étonné d'entendre un tambour magique qui imitait si bien la voix d'un enfant. Un jour, Chipo qui était parti chasser avec ses deux gardes entendit appeler à l'aide. Il se laissa guider jusqu'à la maison d'Ikishi. Là, il demanda au sorcier de soulever son tambour mais Ikishi prit peur et voulu s'échapper. Heureusement, les deux gardes l'arrêtèrent et Chipo délivra l'enfant. Rentré au village, il le présenta aux villageois en leur demandant de le considérer comme son fils. Chipo avait déjà un garçon nommé Tembo. Or en grandissant, Tembo devint mauvais, fainéant et colérique. Il n'aimait pas Mulenga car son père le considérait comme son fils préféré.

Lorsque Chipo fut vieux et qu'il sentit ses forces diminuer, il appela son fils Tembo.
"Bonjour mon fils.
– Bonjour père.
– J'aimerais discuter avec toi car nous devons éclaircir certaines choses.
– Je vous écoute père.
– Je sens que je vais mourir et je voudrais que Mulenga devienne le chef de notre village.
– Mais pourquoi lui, père? Je le déteste. Cet honneur me revient!
– Tembo, tu ne peux pas devenir le chef de notre village, et au fond de toi tu le sais très bien. Pour survivre, notre tribu a besoin d'un chef courageux et travailleur. Tu n'as pas ces qualités."

Tembo était très fâché. Il ne dit rien mais il avait une idée derrière la tête.



(1) ikishi-Kishi ou encore Sikishikishi est un personnage de contes populaires africains. Parfois représenté sous la forme d'un monstre. C'est un guérisseur qui se promène de village en village avec son tam-tam. Personnage malfaisant, Ikishi-Kishi enferme des enfants dans son tam-tam et les oblige à chanter, ce qui lui permet de prétendre que son instrument est magique puisqu'il peut parler.

Les grandes figures de la pédagogie

de Augustin MUTUALE

Pédagogie et sciences humaines (PÉTRA) | Paru le 01/05/2011 | 25,00 €

Augustin MUTUALE, Docteur en philosophie et en sciences de l’éducation,enseigne à l’université Paris VIII et à l’Institut Supérieur de Pédagogie. Il est chercheur à l’OFAJ depuis 2000.

Gabriele WEIGAND, Professeure à la faculté de philosophie et de pédagogie et vice-présidente de l’université de l’Éducation à Karlsruhe. Elle enseigne aussi à l’Université Paris VIII et à l’Institut Supérieur de Pédagogie. Depuis 1985, elle co-dirige des programmes à l’OFAJ.



Cet ouvrage a pour objectif de présenter des pédagogues qu’il est essentiel de connaître lorsqu'on se prépare au métier d'enseignant ou si l'on travaille déjà dans le domaine éducatif. Pour chaque pédagogue, le lecteur rencontrera des références et des concepts liés à d’autres figures qui ont intéressé, influencé, voire combattu le pédagogue en question.
Voyage initiatique en compagnie de grandes figures de la pédagogie, cette présentation se situe résolument dans une perspective de philosophie et d'histoire de l'éducation. Plus qu'un savoir sur des pédagogues ou sur l'histoire de la pédagogie, elle se veut une introduction aux questions pédagogiques primordiales d'aujourd'hui. Dans cette optique, ont été choisis des représentants de la pédagogie que l’on peut considérer comme des penseurs classiques en pédagogie. « Classique » signifie ici que leurs idées sont toujours d'une grande actualité pour les chercheurs et les praticiens. Ils ont réfléchi sur le concept même d’éducation. Pourquoi doit-on enseigner ? Pour qui, par qui et comment ? À la suite de Quintilien, ils ont rédigé des discours pédagogiques et réfléchi sur la relation pédagogique et le rapport aux savoirs. Même s'ils n’apportent pas nécessairement des recettes simples, ces pédagogues formulent des idées pouvant permettre de trouver des réponses aux questions urgentes et aux problèmes quotidiens en matière éducative.
Ces pédagogues partagent une même communauté de référence. Ils ont proposé à leurs contemporains un moment pédagogique prenant en compte les autres moments de l’institution éducative et du sujet de l’éducation. Ils ont ainsi été attentifs à une école émancipatrice, ouverte à tous les enfants, quelle que soit leur condition sociale.
L’originalité de cet ouvrage réside dans le fait que les auteurs ont pris le parti de ne pas seulement décrire, explorer ou mettre en lumière les figures pédagogiques mais également de les interroger, de les contester ou encore de les soutenir. Ils ont en commun avec ces pédagogues la passion de la personne et de son éducation tout au long de la vie.
 

Argumenter dans un champ de forces : Essai de balistique sociologique

de Francis CHATEAURAYNAUD

Pragmatismes (PÉTRA) | Paru le 01/05/2011 | 32,00 €

Francis Chateauraynaud est sociologue, directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales. Fondateur du Groupe de Sociologie Pragmatique et Réflexive, il mène des travaux sur les risques sanitaires, les controverses publiques et les conflits politiques. Il a déjà publié : aux éditions Métailié, La Faute professionnelle (1991) puis Experts et faussaires (avec Christian Bessy en 1995) ; aux éditions de l’EHESS, Les Sombres précurseurs (avec Didier Torny, en 1999) ; et chez CNRS-Éditions, Prospéro – Une technologie littéraire pour les sciences humaines (2003).

Le surgissement de controverses ou de causes collectives dans l’espace public est souvent traité comme le produit de stratégies médiatiques ou d’instrumentalisations politiques, par lesquelles des groupes parviennent à imposer des enjeux et modifier un rapport de forces. Mais comment des porteurs de cause peuvent-ils atteindre des cibles souvent hors de portée ? A travers l’analyse de multiples dossiers, cet ouvrage modifie le regard porté sur les processus de mobilisation qui sous-tendent la constitution des problèmes publics. Contribuant au renouvellement des méthodes de la sociologie pragmatique, il s’intéresse aux longs processus par lesquels se forment et se déforment des jeux d’acteurs et d’arguments dont la portée change au fil du temps. Exposée dans toutes ses conséquences théoriques, cette démarche articule une sociologie argumentative, qui prend au sérieux la formation des arguments, et une balistique sociologique décrivant à la fois les trajectoires visées par les acteurs et les trajectoires effectivement produites au fil des confrontations.
Comment naissent de nouveaux arguments et comment résistent-ils à la critique ? Peuvent-ils circuler sans altération, une fois propulsés dans des univers turbulents, livrés aux jeux de pouvoirs qui affectent durablement le sens des causes et des mobilisations ? Comment se distribuent les capacités d’expertise et quelles sont les formes de légitimité ou d’autorité reconnues par les protagonistes ? Comment se forme l’accord sur les preuves et comment s’élaborent les visions du futur ? Pour examiner ces questions, l’auteur prend appui sur de nombreux dossiers controversés, du nucléaire aux OGM, de l’amiante aux nanotechnologies, des pandémies virales au changement climatique, ou encore sur des mouvements sociaux comme les intermittents du spectacle ou les chercheurs en colère.
 

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