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l'autre LIVRE

PÉTRA

Comme l'attestent leurs collections, dirigées par un ou plusieurs spécialistes et/ou un comité scientifique, les éditions Pétra, priviligient l'approche transdisciplinaire, seule capable à leurs yeux de sortir des sentiers battus. Depuis 2001, date de leur création, leurs thèmes de prédilection sont les sciences humaines et sociales, les littératures française, étrangère, comparée et jeunesse, philosophie, avec parfois une focale tels les îles, les pays post-soviétiques, l'Asie centrale, les Tsiganes, la mémoire, l'éducation, etc. Elles ont ouvert, depuis 2010, un espace librairie qui accueillent des éditeurs amis ainsi que des ouvrages proches de leurs collections.

Adresse : 12 rue de la Réunion
75020 Paris
Téléphone :01 43 71 41 30
Fax :01 43 70 62 25
Site web :http://www.editionspetra.fr
Courriel :nous contacter
Diffusion :Autodiffusion
Distribution :Autodistribution
Représentant légal :Yasser Kattou
Forme juridique :SARL
Racine ISBN :978-2-84743
Nombre de titres au catalogue :318
Tirage moyen :500
Spécialités :Sciences humaines Littérature française Littérature étrangère Littérature jeunesse poésie

Une jeune havraise dans la guerre des grands

de Jeannine LETULLE

Méandre (PÉTRA) | Paru le 01/12/2010 | 20,00 €

Grâce à son talent de conteuse, son sens des dialogues et son don d'observation, Jeannine Letulle nous plonge en 1940, alors qu'elle n'a que six ans et que la guerre éclate, la privant de sa jeunesse. Car c'est soudain les bombes, l'exode, la dislocation familiale, la prison, les camps, la faim, la maladie, la mort, puis l'après-guerre dans le champ de ruines qu'est le Havre. Seule fille pour cinq garçons et un père machistes, Jeannine trouvera auprès de sa mère un soutien et un amour indéfectibles.

L'architecture comme paysage, Alvaro Siza

de Laurence KIMMEL

Esthétique appliquée (PÉTRA) | Paru le 01/10/2010 | 25,00 €

 

Laurence Kimmel est architecte, docteur en esthétique de l'université Paris X Nanterre, enseignante à l'École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles et à l'École Nationale Supérieure d'Architecture de Normandie (Rouen).


RÉSUMÉ

Quelle esthétique s'esquisse dans les architectures et sculptures qui construisent un sens par des éléments proches et lointains, des plans qui limitent et cadrent, des lignes qui creusent la profondeur, jusqu'à l'horizon, certaines architectures créant une expérience de l'"Espace du paysage"?
L'auteur propose un parcours à travers des bâtiments de l'architecte portugais Alvaro Siza, de Le Corbusier, Daniel Libeskind, Zaha Hadid, Rem Koolhaas, en comparaison avec des sculptures et des installations modernes et contemporaines, et à la lumière d'écrits de philosophes.

Education(s) et réseaux de sociabilité : Parcours de jeunes en difficulté

de Catherine DELCROIX

Éducation, art du possible (PÉTRA) | Paru le 01/09/2010 | 23,00 €


Catherine Delcroix est professeure de sociologie, directrice du Centre d'Études et de Recherches sur l'Intervention Sociale (CERIS) et du Master "Intervention sociale, conflit et développement", Université de Strasbourg (Uds), Laboratoire Cultures et Sociétés en Europe (LCSE) CNRS-MISHA.


La rédaction de cet ouvrage a été dirigée par Catherine Delcroix avec le concours d'Elisabeth Callu.

Contributions de :
Claudine Auger, Farid Benfodil, Fatima Bouzembil, Francis Brugaillère, Élisabeth Callu, Marité Cornée, Catherine Delcroix, Anne Joubert, Mina Kezzi, Marie Lafosse, Catherine Miramon, Micheline Moura, Jean-Paul Pujol, Sylvie Roussel, Éliane Viarouge.



RÉSUMÉ

Aider des adolescents "en grande difficulté" à s'inscrire dans une trajectoire d'insertion est un enjeu de taille pour les éducateurs. Ces derniers prêtent-ils suffisamment attention au rôle stimulant ou protecteur que joue souvent leur réseau social, adultes ou jeunes de leur âge rencontrés dans l'entourage familial, le voisinage, le monde scolaire... ou les multiples organismes s'adressant à la jeunesse?
Une recherche-action menée avec cinq équipes socio-éducatives a permis d'identifier dans l'histoire d'une vingtaine dejeunes avec lesquels elles avaient travaillé et qui s'en étaient sortis, l'importance cruciale de personnes jusque là restées invisibles aux yeux de ces professionnels: une tante, un religieux, un artisan, un enseignant, un préfet, une copine... Cette découverte, effectuée par des éducateurs devenus pour un temps chercheurs, souligne l'enjeu que constituent pour eux le repérage de ces personnes ressources, membres de l'entourage des jeunes, et la coopération avec elles: celui d'une action éducative plus efficace et plus durable. En cela, elle ouvre de nouvelles perspectives pour la "coéducation" des adolescents.
 

Robinson et compagnie : Aspects de l'insularité politique de Thomas More à Michel Tournier

de Jean-Michel RACAULT

Des îles (PÉTRA) | Paru le 01/08/2010 | 29,00 €

Professeur émérite des Universités, Jean-Michel Racault a consacré l'essentiel de ses recherches aux îles en littérature (L'Insularité, thématique et représentation, en collaboration avec J.-C. Marimoutou, Paris, L'Harmattan, 1995; Mémoires du Grand Océan. Des relations de voyages aux littératures de l'océan Indien, Paris, PUPS, 2007) et à l'histoire des genres "insulaires" aux XVIIe et XVIIIe siècles (L'Utopie narrative, 1675-1761, Oxford, The Voltaire Foundation, 1991; Nulle part et ses environs. Aux confins de l'utopie littéraire classique, 1657-1802, Paris, PUPS, 2003. Il vit à l'île de la Réunion depuis 1972.



La civilisation des loisirs a fait de l'île un fantasme hédoniste, évocateur de vacances et de soleil, en rupture avec les contraintes de la "vraie vie" soumise à la norme sociale et à la nécessité du travail. L'imaginaire littéraire de l'âge classique n'a pas ignoré ces rêveries qui assimilent le site insulaire à une nouvelle version du Paradis Terrestre et son habitant à un nouvel Adam. Mais l'île dans la fiction est aussi un lieu expérimental, un laboratoire dont la réalité continentale est le véritable point d'application.
Au fil des textes, chronologiquement répartis entre le début de la Renaissance et l'aube des "temps postmodernes", ce livre souhaite montrer que les histoires d'îles lointaines parlent en fait du contexte social le plus proche, que même déserte une île est un espace politique où s'élabore une réflexion sur le droit de propriété et les fondements du pouvoir, sur la légitimité et l'usurpation, sur les divers types de gouvernement et les meilleurs modèles de société.
De L'Utopie de Thomas More (1516), qui inaugure une tradition en déplaçant la réflexion sur la société réelle dans une île imaginaire, à Vendredi ou les limbes du Pacifique, de Michel Tournier (1967), où la mise en cause au moins apparente de l'Occident accompagne l'effacement du politique, en passant par le Robinson Crusoe de Daniel Defoe (1719), qui donne à la fiction de l'île son scénario-type et son héros emblématique, on suivra ainsi l'émergence, le développement et les transformations de la fable insulaire.
 

Journal d'outre-mort

de Jeanne BRESCIANI

Pierres écrites (PÉTRA) | Paru le 01/07/2010 | 18,00 €

Jeanne Bresciani, originaire de Corse, vit et travaille à Paris.
Elle a déjà publié quatre ouvrages :
Affriques, aux éditions Tierce, Paris, 1981.
La Danse de ténèbres, aux éditions Fus’Art, Bordeaux, 1997.
Deux rue de la Marine, en collaboration avec Hélène Bresciani, aux éditions Vents Contraires, Aix-en-Provence, 1999.
Les Vestiges de Janvier, aux éditions Pétra, décembre 2004.
ainsi que divers textes, notamment :
– « Doublures », "Fragmentaires", 1982.
– « Troubles de mémoire », "Lieu commun", 1984.



Paris, juillet 1997 : mort de l'écrivain Maxime Desroches dont la plume reprend vie à travers les souvenirs de Vanina Ventiseri, une amie corse avec laquelle il avait « une étrange relation ». Grâce à elle, il poursuit son travail d'écriture inachevé « de concert avec elle, en italiques invisibles ». Vanina passe outre la mort de Maxime, et ce dialogue d'« outre-mort » inspire aux deux protagonistes diverses réflexions sur la mort, l'au-delà, l'amour, l'amitié et l'acte d'écrire. Le style élégiaque et ciselé de Jeanne Bresciani rend parfaitement la puissance évocatrice et la force vitale de l'écriture, que même la mort ne peut annihiler, et nous tient en haleine jusqu'à la révélation finale du secret métaphysique que détient Vanina et qui provoque l'interrogation essentielle sur le sens de la vie et de la mort : « J'attends peut-être aussi qu'elle me livre, à son insu, le secret qu'elle semble retenir à propos d'une expérience peu commune ». Dans ce récit intelligent, érudit, sensible, profond, empreint de mystère métaphysique et émaillé d'humour, l'auteur joue avec brio des différentes tonalités de voix qui se répondent et offre une réflexion profonde et originale sur ses thèmes de prédilection, la mort, la mémoire, la mélancolie, née de la nostalgie, et aussi la difficulté d'écrire.




EXTRAITS


Journal posthume de Maxime :

« Présent ! » Me suis-je écrié, comme à l’école ou à l’armée, en un réflexe oublieux des circonstances, tandis que le prêtre commençant son oraison funèbre prononçait les paroles du Christ : « Quand tu étais jeune tu bouclais toi-même ta ceinture et tu partais où tu voulais, bientôt un autre t’entourera de cordes et te conduira là où tu ne voudras pas aller »… Ils ont entouré de cordes mon cercueil et l’ont fait descendre dans la terre de ce petit cimetière, juste en face de ma maison. « Comme c’est pratique ! » Avais-je ironisé de mon vivant au moment de notre installation en Provence, dans ce village inconnu, avec pour voisinage immédiat ces morts qui n’étaient pas de mes familiers mais qui le deviendraient à fréquenter leurs tombes, déchiffrant leurs noms anonymes, l’énigme de leur regard à travers quelques portraits, imaginant leur histoire… J’ai compté mes proches, mes amis : ils étaient moins nombreux que ces défunts. La saison ne s’y prêtait pas. Certains étaient encore en vacances, d’autres m’avaient précédé dans la tombe : « Après vous mon cher… Oh ! Je n’en ferai rien »… À ces extrémités s’arrêtent les courbettes et la courtoisie… On avait beau me dire que cette fois « j’avais la main », j’aurais bien volontiers passé mon tour mais « La main était au mort. » Je n’y échappai point.
Autrefois, dans mes déserts tourmentés, j’envisageais la mort comme un remède, sachant qu’elle se cachait derrière les mots tel un squelette de papier et je ne m’intéressais qu’à tenter de la débusquer pour ne pas me faire surprendre, explorant à ses heures le silence et l’ombre, guettant dans le miroir son approche furtive, flattant sa convoitise en m’offrant corps et âme, en proie à de macabres obsessions. Je me rendais insupportable pour attirer son attention, agitant le chiffon rouge de mon sang, de ma douleur, sous ses naseaux d’animal sombre, inévitable… Mais le coup fatal ne venait pas.
Je n’étais sûr que d’une chose : que nous serions pardonnés par le fait même d’être morts. (pp. 17-18)


Journal de Vanina :

Je revois une vieille école délabrée où des arbres juvéniles semblaient pousser avec nous. Ils agitaient leur chevelure abondante pour nous faire signe dès le matin, offrant la résistance de leur tronc et de leurs branches à nos jeunes corps avides et maladroits, aux ailes soudain plus grandes que le nid… Si seulement, je pouvais encore ressentir l’intensité de l’enfant que j’étais qui faisait son miel d’une phrase ou d’un événement… Revivre d’un regard à travers la tache d’huile qui s’élargissait sur un sac de papier brun contenant quelques noix qui avivaient sa gourmandise, soupeser à pleines mains les cornets de jujubes acidulés et croquants, lustrés de convoitise, admirer envieuse les « gamines des rues » croquant à belles dents les petits tubes en verre remplis de coco Boer, pour ne rien perdre, au mépris des blessures, de cette poudre brune délicieuse, aux saveurs de réglisse, recrachant au loin le verre se mêlant au magma de morve, de salive noire et de sang, lèvres et langue coupées par un plaisir plus fort que l’interdit… La mort déjà mordait leurs bouches tendres et moqueuses et je ne savais alors de la poudre, de leur insolence joyeuse ou de leur mépris, ce qui me fascinait tant… (p. 31)


Lorsque je t’ai connu, il y avait déjà longtemps que tu ne sortais quasiment plus de chez toi, que tu préférais les pages à tes verts pâturages. On t’avait consacré écrivain d’avant-garde et il te fallait en répondre.
Tu t’enfermais chez toi, dans une pièce unique, rideaux tirés, et je me souviens, avec une impression d’effroi, du cri muet d’une plante verte de ton salon, tordue de désespoir, collée contre la vitre pour recevoir le faible rayon d’un pâle soleil d’hiver : noire et desséchée, elle tentait de s’arracher vainement à son pot de terre pour boire ce filet de lumière que tu lui refusais. Était-ce ta vengeance contre une nature qui ne t’aurait pas livré tous ses secrets ou n’avais-tu de regards que pour toi-même ? Des jours, des années à écrire, à cultiver la précision, l’art de l’introspection, à te prendre inlassablement dans l’objectif de ta chambre noire…
Tu n’avais plus que des aventures intérieures à décrire. Il fallait que tu laisses l’instant éternel te frôler au plus près, que tu permettes à l’épée, à la lance d’Achille ou à la plume acérée de t’adouber près du cœur, quand la raison se tait, pour te figer en quelque phrase de cristal, chevalier de la nuit, Don Quichotte de la syntaxe avec la mort pour Dulcinée…
Tu avais oublié la voix des fleuves et des rivières mais tu ouvrais les vannes de la musique dans le lit de tes solitudes. Purcell ou Monteverdi, tu te laissais emporter par leur flux cuivré, donnant libre cours à ta folie silencieuse dont tu suivais la trace sur la page tel un sismographe sensible aux moindres écarts de notes, aux tremblements de la chair… Pourtant de tous les fleuves sacrés c’est le bourbon qui eut raison de toi.
As-tu recréé, dans l’au-delà, ton intérieur, ta chambre, en rajoutant quelques nouveaux livres dont un seul coup d’œil t’aurait livré le contenu ? La mort est prévenante, pourvu que tu lui cèdes, elle te facilite la vie.
Récemment, j’ai lu qu’un vieux bibliothécaire, mort depuis longtemps continuait à hanter les lieux de son travail. C’est une jeune lectrice qui aurait aperçu son fantôme. Les obsessions des morts hantent toujours les vivants. Sans doute est-ce cette routine post-mortem qui demeure la plus difficile à combattre et que l’on nomme possession… (pp. 65-66)

Propositions anthropologiques : Pour refonder la discipline

de Albert PIETTE

Anthropologiques (PÉTRA) | Paru le 01/05/2010 | 30,00 €


Albert Piette est professeur à l'Université d'Amiens et membre de l'Institut Marcel Mauss (EHESS-CNRS). Ses deux derniers ouvrages, L'Acte d'exister. Une phénoménographie de la présence (Socrate Editions) et Anthropologie existentiale (Éditions Pétra) s'inscrivent dans l'élaboration de ce nouveau projet anthropologique.


Des propositions anthropologiques? Qu'est-ce que cela veut dire? Ce sont des réflexions théoriques, des descriptions de situations, des programmes d'enquêtes, des notes de lecture, avec un objectif commun: ne pas gaspiller le terme "anthropologie", repenser une discipline qui ne soit ni sociologie, ni ethnologie, lui conférer des orientations théoriques, thématiques et méthodologiques. Ce livre déploie ainsi un ensemble de sujets, qui constituent l'univers anthropologique d'Albert Piette, peuplé d'hommes, "Homo sapiens sapiens", de Néandertaliens, de singes, de dieux et de sociétés, d'êtres et d'existences, d'activité et de passivité, de philosophie et de méthodologie, de phénoménographie et de croyance, d'instants et d'évolution. Une diversité qui constitue le beau privilège mais la grande difficulté de l'anthropologie, pour qu'elle soit empirique et générale. C'est un livre destiné à tous ceux qui s'intéressent aux sciences humaines et sociales ou qui s'interrogent sur l'être humain et la spécificité anthropologique.
 

Les langues ne sont pas des choses : Discours sur la langue et souffrance identitaire en Europe centrale et orientale

de Patrick SERIOT

Sociétés et cultures post-soviétiques en mouvement (PÉTRA) | Paru le 09/04/2010 | 28,00 €

Préface de Virginie SYMANIEC

Patrick Sériot est titulaire de la chaire de linguistique slave à l’Université de Lausanne. Ses nombreux travaux ont d’abord porté sur l’analyse du discours politique en Union Soviétique. Il est maintenant spécialiste de l’histoire et de l’épistémologie du discours sur la langue en Europe centrale et orientale et dirige le CRECLECO, le Centre de recherche en épistémologie des discours sur la linguistique d’Europe centrale et orientale, qui, outre les grands classiques de la linguistique, se consacre à de nombreuses recherches comparatistes et interdisciplinaires sur l’analyse des idéologies, des identités et des instrumentalisations de l’ethnicité au travers des discours sur les langues.

Il y a bien des façons d’étudier une culture étrangère. Les historiens, les sociologues, les spécialistes de sciences politiques, de géopolitique, de droit international, de stratégie militaire, d’économie, de démographie, d’histoire de l’art, de littérature, ont accumulé sur l’Europe orientale une somme de connaissances considérable. Il reste pourtant tout un pan de réalité encore mal élucidé, qui mérite une attention soutenue, phénomènes d’autant plus importants qu’ils sont là, ouverts et offerts à tous les regards pour qui sait les voir, telle la lettre volée d’Edgar Poe : le rapport à la langue, fondement supposé de la communauté. Un universitaire ne peut pas grand chose à la marche du monde, mais il a un devoir civique d’apporter, par son accès à des sources mal connues et à des méthodes renouvelées d’investigation et de comparaison, sa pierre à un édifice qui nous concerne tous : dissiper les ténèbres de l’ignorance… Peut-être serons-nous alors un peu moins sourds et aveugles à cette « autre Europe » qui ne laisse pas d’être un autre nous-mêmes, ou notre part ignorée d’« Européens de l’Ouest » ?

Husserl, Leroi-Gourhan et la préhistoire

de Bénédicte DE VILLERS

Anthropologiques (PÉTRA) | Paru le 01/03/2010 | 22,00 €

Bénédicte de Villers est docteur en philosophie de l’Université de Louvain. Après avoir été assistante chargée d’enseignement aux Facultés universitaires Saint-Louis à Bruxelles, elle est à présent assistante et chercheuse en anthropologie de la communication homme/animal à Liège (LASC), et s’engage par ailleurs dans des pratiques de terrain.
 


RÉSUMÉ

D’optique philosophique, cet ouvrage est une mise en perspective de deux auteurs que tout semble séparer : Edmond Husserl, père d’une phénoménologie transcendantale de la conscience, et André Leroi-Gourhan, ethnologue et préhistorien. Une fois opérées les mises au point méthodologiques de rigueur, un dialogue s’établit entre Husserl et Leroi-Gourhan autour des « objets de la préhistoire » : ossements, cailloux taillés, traces d’ocre, de feu, d’habitats, objets gravés ou peints. Procédant par « zigzags », de la phénoménologie à la préhistoire et inversement, Bénédicte de Villers entend se tenir au plus près de la matérialité de ces objets préhistoriques et les décrire. En même temps, ceux-ci s’avèrent les seuls indices de subjectivités humaines d’autrefois et de leurs cultures. L’ambivalence des objets de la préhistoire constitue donc aussi toute leur richesse. L’« ontologie préhistorique » qui se construit dans ces pages, à la croisée des perspectives phénoménologiques et préhistoriques, vise ainsi à poser d’une façon originale la question de la « différence anthropologique » et des origines de l’homme.
 

Dynamiques migratoires et changements sociétaux en Asie centrale

de Marlène LARUELLE

Sociétés et cultures post-soviétiques en mouvement (PÉTRA) | Paru le 01/02/2010 | 28,00 €

Aujourd'hui, plusieurs millions de Tadjiks, Kirghizes et Ouzbeks travaillent de manière saisonnière en Russie et au Kazakhstan. Ce volume réunit des politologues, des sociologues et des anthropologues qui, par leur approche pluridisciplinaire basée sur des recherches de terrain, s'interrogent sur ces migrations massives et cherchent à les inscrire dans les changements sociétaux à l'oeuvre depuis deux décennies en Asie centrale. Ces migrations se posent en matrice des transformations économiques, sociales, potentiellement politiques, mais également, plus largement, identitaires que connaît la région : changements dans la composition nationale des Etats, modification du paysage urbain, négociations entre Etats pourvoyeurs et Etats receveurs, modification des rapports de genre, construction de nouveaux imaginaires migratoires. Les migrants transforment leur société d'origine : même dominés, dépendants du bon-vouloir de leurs passeurs, les individus donnent sens à la migration dans leur parcours de vie et élaborent à travers elle des stratégies de mise en valeur. L'installation dans la mobilité comme norme sociale valorisée, la naissance de solidarités à la fois infra- et supra-étatiques, la déterritorialisation des espaces nationaux contribuent à modifier en profondeur le tissu social centre-asiatique.

Nâzim Hikmet : Héritage et modernité

de COLLECTIF

Littérature comparée / Histoire et critique (PÉTRA) | Paru le 01/01/2010 | 25,00 €


SOUS LA DIRECTION DE Michel BOZDEMIR, professeur des universités à l’INALCO. Auteur de nombreux ouvrages sur la langue et société turques, il poursuit ses recherches au sein de l’ERISM-ERMOM, « l’Équipe de recherche interdisciplinaire sur les sociétés musulmanes méditerranéennes » dont il est fondateur.

SOUS LA DIRECTION DE Timour MUHIDINE, chargé de cours de littérature turque à l’INALCO. Chercheur en littérature comparée et traducteur, il travaille sur la littérature turque contemporaine et dirige la collection « Lettres turques » chez Actes Sud.



Cet ouvrage collectif consacré au poète Nâz?m Hikmet (1902-1963) reprend une partie des actes du colloque tenu à Paris en 2002 pour célébrer le centenaire de la naissance de l’artiste, augmenté de plusieurs contributions inédites, concernant en particulier sa réception en Italie, Espagne, Pologne, etc. et de documents iconographiques rares.
Cet ouvrage synthétique présente le bilan des recherches le concernant – l’œuvre du romancier et du dramaturge est aussi abordée – au niveau turc et européen. Une bibliographie très complète accompagne l’ouvrage.

Un patrimoine sous influences: Usages politiques, religieux et identitaires de l'image dans le monde slave

de Elisabeth ANSTETT

Sociétés et cultures post-soviétiques en mouvement (PÉTRA) | Paru le 01/11/2009 | 24,00 €

SOUS LA DIRECTION d'Élisabeth ANSTETT, anthropologue, chargée de recherches au CNRS, membre de l’IRIS et associée au Laboratoire d’Analyse des Problèmes Sociaux et de l’Action Collective du département de sociologie de l’Université de Bordeaux 2. Auteur notamment d’Une Atlantide russe. Anthropologie de la mémoire en Russie postsoviétique (La Découverte, 2007), elle a récemment dirigé (en collaboration avec Luba Jurgenson) Le Goulag en héritage, pour une anthropologie de la trace (Pétra, 2009). Avec Caroline Dufy et Ronan Hervouet, elle dirige la collection Europes : terrains et sociétés, aux éditions Pétra.

COORDINATION d'Aurélie ROUGET-GARMA, diplômée d’histoire mais aussi de langue et civilisation tchèques. Collabore au sein de l’UFR d’Études slaves de l’Université Paris-Sorbonne à l’édition des revues
Cahiers slaves et Cultures d’Europe centrale. Elle est également la traductrice avec Arnault Maréchal et Hana ?íhová-Allendes de Contes tchèques : Cheveux d’Or, Paris, L’École des loisirs, 2002.

CONTRIBUTIONS :

Tatiana BENFOUGHAL est muséographe et anthropologue, chargée de conservation au Musée de l’Homme-MNHN. Elle a notamment dirigé Couleurs d’Ukraine, peinture sous verre d’Anastasia Rak (Éditions MNHN-Musée de l’Homme, 1999). Conservatrice, spécialiste des mondes slaves mais aussi sahariens, elle a également dirigé en 2006 (en collaboration avec Sébastien Boulay) une livraison spéciale du Journal des Africanistes consacrée aux transformations de la culture matérielle saharienne, intitulée : Sahara : identités et mutations sociales en objets.

Benjamin GUICHARD est historien, doctorant à l’Université Paris I. Il achève actuellement une thèse sur la censure en Russie au tournant du XIXe et du XXe siècle.

Lubomir HOSEJKO est historien et critique de cinéma. Il est l’auteur de l’ouvrage de référence Histoire du cinéma ukrainien 1896-1995 (Éditions A Die, 2001), traduit et publié en ukrainien en 2005. Membre de l’union des cinéastes d’Ukraine, il est également le créateur et l’animateur des Soirées du Cinéma Ukrainien à Paris.

Charles STÉPANOFF est anthropologue, maître de conférences à l’École Pratique des Hautes Études. Traducteur et rédacteur, collaborateur des éditions Magellan, il a participé à l’édition de nombreux ouvrages sur le monde russe. Spécialisme du chamanisme dans le monde sibérien, il est également réalisateur de films documentaires dont Esprit nouveau (73 mn, Paris, 2004).

Galina VALTCHINOVA est anthropologue et historienne, directrice de recherches à l’Académie des sciences de Bulgarie. Elle est notamment l’auteur de Laudae Znepolensia ; Religion et identité locale en Bulgarie Occidentale [en Bulgare, résumé français], (Éditions de l’Académie Bulgare des Sciences, 1999) et de Prophétesses et clairvoyantes dans les Balkans au XXe siècle [en Bulgare, résumé anglais] (Éditions de l’Université St. Kliment Okhridski, 2006).



Précieuses et partout reconnues parce qu'exceptionnelles, les images produites par le monde slave représentent un patrimoine tout à fait original, pourtant soumis à de très fortes influences.
En effet, leurs fonctions mnémoniques, didactiques ou leur capacité à faire naître l'émotion, ont depuis longtemps été utilisées pour faciliter la diffusion de la foi, inculquer la morale ou transmettre un sentiment patriotique.
En suivant l'idée que les images constituent - selon les conceptions de l'historien de l'art Aby Warburg - une part essentielle de la mémoire des sociétés, "Un patrimoine sous influences" vise donc à restituer les influences politiques, religieuses ou culturelles auxquelles des formes iconographiques ont été - et sont encore - soumises dans le monde slave, et à mettre en lumière les logiques historiques, économiques et sociales qui les régissent.

Un rêve de Beyoglu

de Demir ÖZLÜ

Voix d'ailleurs (PÉTRA) | Paru le 01/09/2009 | 9,00 €

Traduit du turc par Célin VURALER

 

Né en 1935 à Istanbul, résidant alternativement à Stockholm et en Turquie, Demir Özlü s'impose dès la fin des années 1950 comme le principal représentant d'une littérature de l'angoisse existentielle. Ses recueils de nouvelles puis la trilogie des villes, Un rêve de Beyoglu (1985), Hallucination à Berlin (1987) et Canaux (1991) pousuivent cette thématique.


Fasciné par les ombres du passé cosmopolite de la ville, sous la houlette du Comte de Lautréamont et de la Nadja d'André Breton, le narrateur de cette errance sentimentale et architecturale plonge dans les mystères des quartiers francs d'Istanbul. Entre le Péra d'autrefois et le Beyoglu d'aujourd'hui, il fait l'expérience de la solitude et croise un amour aussi sombre que les façades des immeubles rongés par le temps...
 

Anthropologie existentiale

de Albert PIETTE

Anthropologiques (PÉTRA) | Paru le 01/09/2009 | 20,00 €

Professeur à l’Université de Paris X - NanterreMembre du Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative (Paris Nanterre - CNRS) et membre de l'Institut Marcel Mauss (EHESS-CNRS).

Il est également le directeur de la collection "Anthropologiques"; Cette collection est partie d’un constat. Les sciences sociales qui ont pour objet d’étudier la vie collective des individus se détournent, au cours du processus de recherche, de ce qui est pourtant la cible inéluctable de leur regard : l’homme comme présent et existant. Ainsi, à travers cette collection, l’objectif est de promouvoir des ouvrages qui, sur base du savoir-faire méthodologique des sciences sociales, en particulier d’observations rapprochées, entrent en résonance avec d’autres disciplines comme la philosophie, les sciences cognitives, la préhistoire, l’éthologie ou la primatologie, pour construire une anthropologie, science de l’homme.



Depuis plusieurs années, en photographiant les détails de la vie, en réfléchissant su rles méthodes d'observation ou en analysant le fait religieux, Albert Piette construit un travail véritablement anthropologique qui affronte directement la spécificité humaine plutôt que la diversité des cultures.
Dans ce livre, il commence par une comparaison des modes de présence des hommes et des singes et constate que la particularité des humains est la présence-absence et l'attention détachée. L'homme serait-il le seul animal à être minimal? Albert Piette s'interroge alors sur les origines de cette caractéristique à travers un détour dans les sites préhistoriques, commes les abris d'Homo erectus et les sépultures de l'Homme de Neandertal. Progressivement, les étapes-clés de la généalogie de la minimalité apparaissent : l'habitat, les objets, la perception subsidiaire, le langage, le marquage social et l'acte de croire. Albert Piette fait ensuite de cette caractéristique humaine un argument pour repenser l'anthropologie selon deux axes principaux: la méthode phénoménologique à travers l'observation rapprochée du cours de l'existence des hommes mais aussi d'autres êtres (comme les dieux, la société ou les animaux) et l'anthropologie existentiale comme théorie des modes d'exister, articulant action et présence.
Le livre se termine par une "rêverie" anthropologique qui montre l'enjeu éthique de ne pas oublier cette originalité de l'homme minimal et la nécessité d'une pédagogie de la minimalité.
 

Jean-Luc Moulène

de Nathalie DELBARD

Esthétique appliquée (PÉTRA) | Paru le 01/05/2009 | 25,00 €


Nathalie Delbard est maître de conférences en Arts Plastiques et membre du CEAC (Centre d’Etude des Arts Contemporains) à l’Université Lille 3.


Qu’est-ce qui relie la photographie d’un arbre ou d’une fleur, à celle d’une prostituée ou d’un faux billet de banque?? C’est au creux de cette simple interrogation, constat d’un « grand écart » apparent dans l’œuvre de Jean-Luc Moulène, que cet ouvrage trouve son origine. S’il est unanimement reconnu au travail de l’artiste sa dimension politique – les Objets de grève ayant largement et légitimement contribué à ce qu’il en soit ainsi – quelle place donner en effet à ces autres images, ancrées dans un rapport au monde ordinaire, qui tiennent cependant une place essentielle dans la démarche de J.-L. Moulène??
L’auteur propose ici un premier ouvrage de synthèse sur l’œuvre photographique de Jean-Luc Moulène, une œuvre trop peu envisagée jusqu’alors dans sa cohérence générale, ?alors même qu’elle constitue l’une des plus déterminantes de ces dernières décennies.
 

Le Goulag en héritage : Pour une anthropologie de la trace

de Elisabeth ANSTETT, Luba JURGENSON

Sociétés et cultures post-soviétiques en mouvement (PÉTRA) | Paru le 01/01/2009 | 24,00 €

Contributions de :
Elisabeth Anstett, Pavel Chinsky, Elena Jemkova, Luba Jurgenson, Nadine Marie-Schwartzenberg, Hélène Ménégaldo, Ivan Panikarov, Geneviève Piron, Arseni Roguinski, Leona Toker, Nicolas Werth



L'objectif de cet ouvrage est de s'intéresser aux traces matérielles et symboliques du Goulag, à ces traces qui ont façonné, affecté ou influencé les façons de dire et de faire la mémoire des camps, de réfléchir à leurs formes, leur nature et leurs implications.
Nous avons choisi de nous arrêter sur la question de la trace, dans la mesure où elle présente une pertinence toute particulière dans le contexte contemporain des recherches réalisées par les sciences politiques, le droit, la littérature ou l'anthropologie sur les violences de masse du XXe sicle, bien au-delà du seul exemple soviétique.
Car ce collectif ne souhaite pas seulement procéder à un premier inventaire des traces qu'a laissées le Goulag, il propose aussi de s'engager dans une réflexion commune sur les problèmes méthodologiques que pose un tel objet et les perspectives qu'il fait naître.

Heinrich Mann : Le Roman d'Henri IV et les relations d'amitié avec Félix Bertaux

de Hans HARTJE

Littérature comparée / Histoire et critique (PÉTRA) | Paru le 01/01/2009 | 25,00 €


Textes réunis par Hans HARTJE


La gloire de Thomas Mann (1875-1955), le romancier de La Montagne magique (1924) et prix Nobel de littérature en 1929, a rejeté dans l’ombre l’œuvre de son frère aîné, Heinrich (1871-1950). Or celui-ci, francophile et démocrate, admirateur des idées révolutionnaires de 1789, était dans l’entre-deux-guerres l’un des écrivains allemands les plus célèbres, et pas seulement en tant qu’auteur de Professeur Unrat, roman de 1905 adapté très librement au cinéma en 1929-30 par Josef von Sternberg sous le titre L’Ange bleu, avec Marlène Dietrich. Dans le public lettré français, sa réputation était même bien plus grande que celle de Thomas, grâce surtout au germaniste Félix Bertaux à qui il doit sa « rencontre », au cours d’une visite commune du château de Pau en 1927, avec le roi Henri IV « que son époque qualifiait de grand ».
Aussi, en 1933, est-ce en France qu’il émigre d’abord pour fuir l’Allemagne nazie. Il y écrit notamment, réfugié à Nice, Le Roman de Henri IV (2 volumes parus en 1935 et 1938, à Amsterdam), une œuvre s’appuyant sur l’Histoire tout en étant, via un parallèle aussi audacieux que pertinent, un roman engagé contre le Nazisme. Ayant gagné les États-Unis en 1940, il est mort en Californie le 12 mars 1950, alors qu’il s’apprêtait à rentrer en Allemagne où il avait été élu, l’année précédente, président de l’Académie des Arts de Berlin-Est.
 

Quelles hiérarchies sociales en Europe ?

de Elisabeth ANSTETT, Caroline DUFY

Europes : Terrains et sociétés (PÉTRA) | Paru le 01/01/2009 | 20,00 €


Contributions de :
Élisabeth Anstett, Murielle Bègue, Pierre-Marie Chauvin, Caroline Dufy, Jeanne Hersant, Ronan Hervouet, Cécile Plessard, Marie Plessz, Fabien Reix et Alina Surubaru.


À travers le thème des hiérarchies sociales, cet ouvrage collectif aborde les questions de l'identité et de la composition de l'espace social européen. Les auteurs s'interrogent sur la mobilité sociale, les dynamiques statutaires, l'importance des réseaux sociaux et les conséquences politiques du déclassement social dans différentes sociétés européennes.
La spécificité et l'originalité de cet ouvrage résident dans la variété des terrains d'enquête (Espagne, France, Grande-Bretagne, Grèce, Hongrie, Pologne, République tchèque, Roumanie, Russie), les méthodes utilisées, l'actualité des données récoltées, le caractère inédit des contributions rassemblées et le comparatisme mené à un double niveau, au sein des textes et entre les contributions
 

Introduction aux sciences génériques

de François LARUELLE

Transphilosophiques (PÉTRA) | Paru le 01/09/2008 | 20,00 €

François Laruelle, professeur émérite de l'Unversité de Paris X-Nanterre, est le fondateur de la "non-philosophie" et a publié une vingtaine d'ouvrages dont Une biographie de l'homme ordinaire (Aubier), Principes de la non-philosophie (PUF), Éthique de l'étranger"(Kimé), La Lutte et l'utopie à la fin des temps philosophiques (Kimé), Mystique non-philosophique (L'Harmattan).



Le terme de "générique" a toujours fait entendre d'autres nuances que philosophiques, il a même servi à renouveler voire à renverser la philosophie. Il s'oppose selon les cas à général et à universel, à global et à particulier, à total et à singulier. Sa nouvelle jeunesse est dans la phénoménologie de la vie courante, quelconque, moyenne ou ordinaire, dans la pratique réelle du "métissage" des connaissances. Il cherche à se faire une place dans le commerce des biens de consommation, dans la production épistémologique des savoirs, et pas seulement à travailler à la marge de l'ontologie.
Sur cette base d'exemples, on décrit certains usages nouveaux de ce prédicat puis on forge le concept radical d'une Science Générique - fusion de la science et du sujet sous la science. Cette science-sujet est non positive, se consomme comme science de la philosophie et prend ainsi le relais de la "non-philosophie". De descriptif, le générique devient un nouvel enjeu entre les penseurs qui s'en servent pour défendre une fois de plus la suffisance philosophique et ceux qui se décident enfin à mettre la philosophie sous la condition déterminante d'une vraie science subjective.

Journal d'une jeune fille irlandaise (1845-1847)

de Hélène Élisabeth

Méandre (PÉTRA) | Paru le 01/06/2008 | 19,00 €


Née en 1968, Hélène Elisabeth réside la majeure partie de son enfance en Allemagne puis à Tahiti à l'adolescence. Elle interrompt une première sa carrière pour un séjour de plusieurs mois en Australie. De retour en France comme juriste d'entreprise, elle effectue divers aller-retour entre Paris et Bischkek (Kirghizstan) et séjourne à Bakou le temps d'une saison.
Hélène Elisabeth vit aujurd'hui aux Etats-Unis, où elle se consacre à l'écriture et à sa petite famille (quatre enfants et un mari hors du commun).



À travers le journal d'une jeune fille aisée en quête d'indépendance, ce roman retrace l'histoire et les conséquences de la Grande Famine ("An Gorta Mor" en gaélique) qui frappa l'Irlande entre 1845 et 1849, entraînant la mort de près d'un million de personnes.
Au fil des pages, le lecteur partage le destin de la famille d'Ann Mahoney et le sort des deux millions d'Irlandais embarqués au péril de leur vie à la recherche d'une vie meilleure au-delà des océans, en l'occurrence ici l'Australie et ses quatre mois de voyage en mer où la mort règne au quotidien.

 

William James : Psychologie et cognition

de COLLECTIF, Claude DEBRU

Transphilosophiques (PÉTRA) | Paru le 01/03/2008 | 22,00 €

Contributions de :

Pierre Buser est professeur de neurophysiologie à l’Université Pierre et Marie Curie, membre de l’Académie des sciences.

Claude Debru est professeur de philosophie des sciences à l’École normale supérieure, correspondant de l’Académie des sciences.

Mathias Girel, ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé de philosophie, est membre du Centre de recherches sur le pragmatisme et la philosophie analytique à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne.

Marc Jeannerod est professeur de neurophysiologie à la Faculté de Médecine de l’Université Claude Bernard de Lyon, membre de l’Académie des sciences.

Pierre Livet est professeur de philosophie des sciences à l’Université de Provence à Aix-en-Provence.

Michel Meulders est professeur émérite de neurophysiologie et Prorecteur honoraire à l’Université catholique de Louvain, ancien président de l’Académie royale de médecine de Belgique, membre Associé étranger à l’Académie nationale de médecine de France.


Les Principes de Psychologie (1890) de William James sont un chef-d’oeuvre philosophique et une somme de la psychologie du XIXe siècle. Son cadre philosophique, le cérébralisme, lui sert à imaginer des conjectures hardies, à concevoir des modèles novateurs, à formuler de manière brillante et visionnaire des problèmes et des hypothèses portant sur les mécanismes physiologiques de la vie mentale.
Des scientifiques, spécialistes des neurosciences et de la cognition, de même que des philosophes, proches de la psychologie et des neurosciences, réévaluent l’apport de James à la lumière des acquis du XXe siècle.

D'une édification l'autre : Socialisme et nation dans l'espace (post)-communiste

de Marlène LARUELLE, Catherine SERVANT

Sociétés et cultures post-soviétiques en mouvement (PÉTRA) | Paru le 01/01/2008 | 29,00 €

Frédéric BERTRAND est docteur en anthropologie sociale, affilié au laboratoire ATOTEM (Université de Bordeaux II), associé au groupe de recherche "Discours sur le déterminisme ethnique en Russie post-soviétique" (Institut Européen Est-Ouest, ENS-LSH), directeur du Collège universitaire Français de Saint-Pétesbourg en 2000-2002. Ses recherches sur l'anthropologie soviétique et post-soviétique traitent, au travers d'une approche réflexive, des enjeux de l'écriture de l'histoire disciplinaire et du régime d'historicité de l'anthropologie en Russie. Il a publié "L'anthropologie soviétique des années 20-30. Configuration d'une rupture" (Presses Universitaires de Bordeaux, 2002) et une dizaine d'articles dont : "Le Temps des autres et le temps des siens: l'anthropologie soviétique et post-soviétique dans ses rapports problématiques à la temporalité" ("Slavica occitania", n°22, 2006); "Les Enjeux de l'image dans l'anthropologie soviétique des années 20-30" ("Annales HSS", n°1, janvier-février 2006).

Étienne BOISSERIE est maître de conférences à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Paris), en charge des enseignements d'histoire tchèque, slovaque et centre-européenne, docteur en histoire de l'INALCO, diplômé en droit public et international, membre du Centre d'étude de l'Europe médiane (CEEM). Auteur de plusieurs articles et études sur l'histoire et l'historiographie slovaques, il a également publié les ouvrages: "Un conflit entre normes européennes et mémoires nationales: la question magyare en Roumanie et en Slovaquie 1993-1997" (Paris, L'Harmattan, 2003) et (en co-direction avec Catherine Servant) "La Slovaquie face à ses héritages: horizons critiques de la culture slovaque contemporaine" (Paris, L'Harmattan, 2004).

Magda CARNECI est poète, essayiste, docteur en histoire de l'art (EHESS, Paris, 1997), chercheur à l'Institut d'Histoire de l'Art de l'Académie roumaine jusqu'en 2001, lectrice de roumain à l'INALCO (Paris) de 2001 à 2005, membre du CEEM. Elle est à présent directrice de l'Institut Culturel Roumain de Paris. Son champ d'intérêt scientifique reste les arts visuels en Europe de l'Est au cours du XXe siècle, de l'avant-garde au postmodernisme. Elle est l'auteur de plusieurs livres d'art dont "Art of the 1980s in Eastern Europe. Texts on Postmodernism" (Bucarest, Paralela 45, 1999, en anglais) et "Artele plastice în România 1945-1989" [Les Arts plastiques en Roumanie 1945-1989] (Bucarest, Meridiane, 2000). Elle est également la co-éditrice du volume collectif "Perspectives roumaines. Du postcommunisme à l'intégration européenne" (L'Harmattan, 2004), et, très récemment, l'auteur de "Art et pouvoir en Roumanie 1945-1989" (Paris, L'Harmattan, 2007).

Bruno DRWESKI est maître de conférences HDR à l'INALCO, secrétaire scientifique du Centre d'étude de l'Europe médiane, historien, politologue, professeur (invité) de l'Université de Rzeszow (Pologne). Entre autres, il est l'auteur de "La Biélorussie" (Presses Universitaires de France, 1993), "Le 'Petit parlement biélorussien' - les Biélorussiens au parlement polonais de 1922 à 1930" (Paris, L'Harmattan, 2002), et il a dirigé "Octobre 1917: causes, impact, prolongements" (Presses Universitaires de France, 1999). Parmi ses derniers articles : "Nationalisme, Etat et société. La Pologne à l'ombre du Maréchal Pilsudski" et "Pologne-Russie: Mythes, réalités et perspectives" in F. Bafoil (dir.), "La Pologne" (Paris, Fayard-CERI, 2007).

Marlène LARUELLE est docteur de l'Institut national des langues et civilisations orientales (Paris), rattachée à l'équipe pédagogique de la spécialité Russie-CEI au sein du master de recherche de l'IEP de Paris et chercheur associée au Centre d'étude des mondes russe, caucasien et centre-européen (EHESS-CNRS). Elle travaille en philosophie politique sur les idéologies nationalistes dans l'espace post-soviétique, principalement en Russie et en Asie centrale. Elle a publié, entre autres, "L'idéologie eurasiste russe ou comment penser l'empire" (Paris, L'Harmattan, 1999), "Mythe aryen et rêve impérial dans la Russie du XIXe siècle" (Paris, CNRS-Editions, 2005), "La Quête d'une identité impériale. Le néo eurasisme dans la Russie contemporaine" (Paris, Petra, 2007). Elle a co-écrit avec Sébastien Peyrouse deux livres sur l'Asie centrale: "Les Russes du Kazakhstan. Identités nationales et nouveaux Etats dans l'espace post-soviétique" (Paris, Maisonneuve et Larose, 2004) et "Asie centrale, la dérive autoritaire" (Paris, Autrement-CERI, 2006).

Nicolaï MITROKHIN est collaborateur scientifique de l'association Mémorial, spécialiste des questions religieuses et du nationalisme russe. Il est l'auteur, entre autres ouvrages, de "Russkaâ partiâ: Dvizenie russkih nacionalistov v ssr 1953-1985" [Le Parti russe: le mouvement des nationalistes russes en URSS, 1953-1985] (Moscou, NLO, 2003) et "Russkaâ pravoslavnaâ cerkov': sovremennoe sostoânie i aktual'nye problemy" [L'Eglise orthodoxe russe: état des lieux et problèmes actuels] (Moscou, NLO, 2004). Il a également publié de nombreux articles et rapports sur la situation des droits de l'homme, en particulier des droits religieux, en Russie et en Asie centrale. Il travaille actuellement en Allemagne, dans le cadre d'une bourse de la Fondation Humboldt, sur les archives du Parti communiste d'Union soviétique.

Silvia SERRANO est maître de conférences en science politique à la faculté de droit et de science politique de l'Université d'Auvergne et chercheur au Centre d'étude des mondes russe, caucasien et centre-européen (EHESS-CNRS). Ses recherches actuelles portent sur les recompositions géopololitiques aux marches méridionales de l'espace post-soviétique, notamment le Caucase méridional, et sur les nouvelles religiosités au Caucase: islam mondialisé, émergence des religions chrétiennes prosélytes, place de l'Eglise dans la société géorgienne contemporaine. Elle est auteur, notamment, de "Géorgie. Sortie d'empire" (Paris, CNRS-Editions, 2007), et co-auteur (avec A. Le Huérou, A. Merlin et A. Regamey) de "La Tchéchénie, une affaire intérieure? Russes et Tchétchènes dans l'étau de la guerre" (Paris, CERI-Autrement, 2005).

Catherine SERVANT est maître de conférences de littérature tchèque à l'INALCO, diplômée en histoire et en lettres, docteur de l'EHESS (Paris), membre du Centre d'étude de l'Europe médiane. Outre une vingtaine d'articles portant sur l'histoire littéraire, culturelle et intellectuelle des pays tchèques et de la Tchécoslovaquie (XIXe et XXe siècles), elle a publié en 2000, aux Presses universitaires de Montpellier, "Critique et nation. La naissance de la critique dans les lettres tchèques (1860-1890)", et co-dirigé avec Etienne Boisserie "La Slovaquie face à ses héritages: horizons critiques de la culture slovaque contemporaine (Paris, L'Harmattan, 2004). A l'occasion des Belles Etrangères tchèques (1999), dont elle assurait le conseil littéraire, elle a coordonné l'anthologie "Treize écrivains tchèques" (Ed. de l'Aube, 1999) et publié "Nouvelles pragoises", anthologie de nouvelles du XXe siècle (Paris, L'Esprit des Péninsules, 1999). Elle est aussi traductrice littéraire du tchèque et du slovaque.

Virginie SYMANIEC est docteur de l'Institut d'Etudes Théâtrales de l'Université de Paris III. Elle a soutenu sous la direction de Martine de Rougemont une thèse intitulée "Des dramaturgies biélorusiennes à la dramaturgie biélorusienne soviétique: une tragédie de pouvoir" (2000). Auteur de nombreux articles sur les relations entre culture et politique en Biolorussie, et boursière de la Fondation Nationale de la Recherche Suisse, elle poursuit actuellement sa formation postdoctorale en épistémologie comparée des discours sur les langues d'Europe centrale et orientale au Département d'Etudes Slavesde l'Université de Lausanne, sous la direction de Patrick Sériot.

Yves TOMIC est ingénieur d'études à la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (Université de Paris X-Nanterre), chercheur associé au Laboratoire d'analyse des systèmes politiques (CNRS, Université de Paris X-Nanterre), co-fondateur de la revue "Balkanique" et de l'Association française d'études sur les Balkans. Il est l'auteur de "La Serbie du prince Milos à Milosevic" (Bruxelles, Peter Lang, 2003) et a publié, entre autres articles: "Du réveil national au 'réveil' religieux? Le cas de la Serbie au tournant du XXIe siècle" ("Balkanique", vol. IX, n°1-2, décembre 2005); "La Vie politique en Serbie de 1987 à 2004: une chronologie" ("Revue d'études contemporatives Est-Ouest", vol. 35, n°1-2, 2004); "La Dérive autoritaire et nationaliste en Serbie: 1987-2000", in S. Yerasimos (dir.), "Le Retour des Balkans, 1991-2001 (Paris, Autrement, 2002).

Alexandre VERKHOVSKI dirigie le Centre d'information et d'analyse spécialisé sur les questions religieuses (SOVA), basé à Moscou, et compte parmi les fondateurs du centre d'analyses politiques Panorama. Spécialiste de l'Eglise orthodoxe russe, il a publié "Politiceskoe pravoslavie. Russkie pravoslavnye nacionalisty i fundamentalisty, 1995-2001" [L'Orthodoxie politique. Les nationalistes et fondamentalistes orthodoxes russes, 1995-2001] (SOVA, 2003). Il a co-écrit de nombreux ouvrages et articles consacrés aux différents courants nationalistes russes publiés par Panorama, notamment (avec E. Mikhaïlovkaïa et V. Pribylovski) "Rossiâ Putina. Pristratnyi Vzglâd" [Regard biaisé sur la Russie de Poutine], 2003. Il a également dirigé plusieurs recueils collectifs, dont : "Cena nevavisti.Nacionalizm v Rossii i protivodejstvie rasistkim predstupleniâm" [Le Prix de la haine. Le nationalisme en Russie et l'opposition aux crimes racistes] 2005; "Putâni nesvobody" [Les chemins de la non-liberté], 2005; Demokratiâ vertikali [Démocratie de la verticale], 2006.


La fréquente cristallisation intellectuelle et politique des anciens pays de l'Est autour du thème de la nation réactive-t-elle aujourd'hui des problématiques nationales nées au XIXe siècle, et restées en suspens pendant un intermède communiste de durée variable, ou peut-elle être considérée comme la survivance d'un ensemble d'idées et de valeurs entretenues par les différents régimes communistes mêmes?
En se proposant d'explorer les liens entre construction de la nation et construction du socialisme, cet ouvrage collectif réunit des dix-neuvièmistes et des vingtièmistes, des historiens et des spécialistes d'histoire culturelle, intellectuelle et artistique, afin d'amorcer un travail comparatiste entre les aires que l'on s'emploie trop rarement à rapprocher, l'Europe centrale et les Etats (post-)soviétiques.
Les investigations présentées ici portent en premier lieu sur les régimes communistes, contraints de s'adapter aux contextes nationaux et conduits à développer eux-mêmes, à différentes échelles, un nationalisme s'inscrivant dans une certaine continuité, légataire singulier d'un imaginaire national construit au XIXe siècle - et nullement en rupture avec ce dernier. Or, une telle réflexion tend aussi vers l'époque contemporaine et la nouvelle carte européenne née de la chute du rideau de fer : de la construction du socialisme à la (re)construction de la nation.

Au pied de l'échafaud

de Pierre ESPERBÉ

Méandre (PÉTRA) | Paru le 15/10/2007 | 18,00 €

Poète, auteur dramatique, parolier, Pierre Esperbé, né en 1924, a collaboré à plusieurs radios associatives. Depuis 1991, il a présenté sur Radio Aligre (93.1) plusieurs émissions et il anime actuellement "Paroles et chansons" afin de promouvoir des auteurs et compositeurs de la chanson francophone. Il a récemment publié chez L'Harmattan, Des histoires de Paris et La Presse: à croire ou à laisser.


La guillotine doit être déplacée, elle incommode les habitants à proximité immédiate. Elle attendra d'ailleurs son lot de condamnés amenés par charrettes. Les procès se font expéditifs. Les accusateurs d'hier peuvent d'un coup devenir les accusés du jour et les exécutés du soir. Paris mêle bourreaux et victimes, qui se retrouvent alternativement face à la guillotine, dans cette triste interprétation de ce magnifique idéal exprimé dans la Déclaration des Droits de l'Homme. Robespierre règne encore sur l'Assemblée mais jusqu'à quand? La foule parisienne conserve le goût du sang, alors que quelques députés apeurés redressent la tête. Jean-Baptiste, Philippe et Henri font partie de cette Convention. Quelle est leur place et surtout quelles sont leurs motivations dans ce jeu politique où la mort peut les surprendre au coin de la rue, et l'amour aussi?
 

Retour des choses (Instantanes de voyage)

de Éric FOUGÈRE

Pierres écrites (PÉTRA) | Paru le 14/10/2007 | 17,50 €

 

Eric Fougère est l’auteur d’une dizaine de livres ayant en commun l’usage et la poésie de lieux qui le conduisent à vivre une géographie du déplacement, d’Amérique du Sud en Océanie, des Comores aux Antilles où il enseigne et réside actuellement.


L’auteur a vu dans le voyage un moyen de prendre au mot les choses. Une question se pose en effet : qu’est-ce qu’il advient des choses en passant dans les mots ? Par-delà le récit de voyage et le tableau de mœurs, au-delà du journal intime et d’impressions, le but est moins de faire des rencontres ou de renseigner sur des pays que de se demander si le réel est encore possible, et comment s’en saisir, afin d’aussitôt s’en détacher. Car une condition de voyage en même temps que d’écriture est la distance. On ne s’en va que pour disparaître. On ne revient que pour se découvrir. Aussi lira-t-on ces instantanés pris sur le vif à des morceaux de continents comme autant de miniatures où le réel est en définitive abstrait des réalités qui lui donnent une importance ; ou comme on pourra, puisque ce n’est pas nous qui créons, mais le monde incréé qui nous construit.

Les recherches en sciences humaines et sociales dans les écoles d'ingénieurs

de Michel FAUCHEUX

Acta Stoica (PÉTRA) | Paru le 01/03/2007 | 22,00 €


Cet ouvrage vise à parcourir l'espace des recherches en sciences humaines et sociales dans les écoles d'ingénieurs. En effet, si les voies d'entrée dans ce type de recherches sont variables ou multiples, pour autant, elles dessinent des champs de réflexion, les contours d'une épistémologie voire d'une rationalité semblables. Elles mettent également en oeuvre les éléments d'une méthodologie récurrente.
Ce qui est en jeu dans la réflexion développée dans cet ouvrage, c'est bien, en effet, de déblayer le champ d'un espace de savoir encore largement inexploré qui constitue un enjeu nouveau de connaissance, celui des recherches en sciences humaines et sociales dans les écoles d'ingénieurs.

La quête d'une identité impériale. Le néo-eurasisme dans la Russie contemporaine

de Marlène LARUELLE

Sociétés et cultures post-soviétiques en mouvement (PÉTRA) | Paru le 01/01/2007 | 27,00 €

Marlène Laruelle est politiste et sociologue, spécialiste de l’Asie centrale et de la partie extrême-orientale de la Russie. Senior Research Fellow au Central Asia and Caucasus Institute (SAIS, Johns Hopkins University, Washington D.C.), elle est également chercheur associé au Centre d'études des mondes russes, caucasiens et centre-européen (CERCEC)  et à l’Observatoire des États post-soviétiques (INALCO). Elle est l'auteur de nombreux articles et ouvrages sur ces thèmes et co-directrice de la collection "Sociétés et cultures post-soviétiques en mouvement" aux éditions Pétra.

 

Le néo-eurasisme est l'idéologie la plus travaillée des différents courants de pensée conservateurs qui émergent dans les années 1990 en Russie. Il prône la réunification de l'espace post-soviétique et le retour de la Russie à une politique de "grande puissance".
Ses grands doctrinaires (Lev Gumilev, Alexandre Panarin, Alexandre Dugin) ont une influence conséquente sur la vie intellectuelle russe. Le référent néo-eurasiste se développe également dans les milieux académiques et politiques de républiques comme le Kazakhstan ou le Tatarstan, ainsi que dans les institutions de représentation de l'islam post-soviétique.
Bien qu'il soit parfois présenté comme étant aux marges du nationalisme russe, le néo-eurasisme en est, d'une certaine manière, le coeur doctrinal: idéologie de la restauration, il défend l'autoritarisme politique par des arguments culturalistes. Il prône une vision essentialiste des nations, de leur conflictualité, et constitue à ce titre la version russe des grands courants du fondamentalisme culturel qui touchent l'ensemble de la planète aujourd'hui.

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