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l'autre LIVRE

PÉTRA

Comme l'attestent leurs collections, dirigées par un ou plusieurs spécialistes et/ou un comité scientifique, les éditions Pétra, priviligient l'approche transdisciplinaire, seule capable à leurs yeux de sortir des sentiers battus. Depuis 2001, date de leur création, leurs thèmes de prédilection sont les sciences humaines et sociales, les littératures française, étrangère, comparée et jeunesse, philosophie, avec parfois une focale tels les îles, les pays post-soviétiques, l'Asie centrale, les Tsiganes, la mémoire, l'éducation, etc. Elles ont ouvert, depuis 2010, un espace librairie qui accueillent des éditeurs amis ainsi que des ouvrages proches de leurs collections.

Adresse : 12 rue de la Réunion
75020 Paris
Téléphone :01 43 71 41 30
Fax :01 43 70 62 25
Site web :http://www.editionspetra.fr
Courriel :nous contacter
Diffusion :Autodiffusion
Distribution :Autodistribution
Représentant légal :Yasser Kattou
Forme juridique :SARL
Racine ISBN :978-2-84743
Nombre de titres au catalogue :318
Tirage moyen :500
Spécialités :Sciences humaines Littérature française Littérature étrangère Littérature jeunesse poésie

La lumière la même

de Joëlle GARDES

Empreintes (PÉTRA) | Paru le 18/01/2018 | 18,00 €

Vieille enfant arrimée au sol
tout à l'heure elle sera rendue à la terre qui colle à ses semelles
mais le temps d'un saut de dix sauts elle a conquis la liberté.

Joëlle aurait pu écrire "arrimée au Sud" à Cassis, au Cap Canaille, qu'elle n'a jamais voulu quitter. Tous les matins, elle se baignait sur la plage du Bestouan, d'où elle rêvait autant à son enfance, à ses ancêtres qu'à Virginia Woolf ou Louise Colet.

Joëlle Gardes était linguiste, grammairienne, spécialiste du poète Alexis Saint-Leger Leger, Saint-John Perse, dont elle a dirigé la fondation à Aix-en-Provence mais aussi traductrice de l'italien, romancière, auteur de pièces de théâtre (jouées), de nouvelles. Dans les dix dernières années de sa vie, elle a consacré son écriture personnelle à la poése avec un talent sûr et une foi inébranlable "aux mots, au silence" tout en enseignant cette même poésie et rhétorique à Paris IV.

Elle nous a quittés le 12  septembre 2017. Cet ouvrage est son premier livre posthume. Je devais le lui remettre dans son jardin aimé : "La fleur aujourd'hui est autre et autres le vent qui se lève et la vague qui bat contre le rocher" le 6 octobre.Les galets du Best One n'auront plus la même couleur... De même,

le goût jamais égalé du café au lait glacé dans les longs après-midi d'été.

Jeanine Baude

Mémoire multidimenstionnelle. Repenser l'Holocauste à l'aune de la décolonisation

de Michael ROTHBERG

Usages de la mémoire (PÉTRA) | Paru le 07/01/2018 | 27,00 €

Mémoire multidirectionnelle constitue un tournant à la fois dans le travail de Michael Rothberg et dans la  façon de concevoir les mémoires plurielles : en dépit des instrumentalisations politiques dont celles-ci peuvent faire l’objet et de leur caractère parfois antagoniste, il s’agit de les considérer non plus seulement dans leur dimension de conflit ou de concurrence, mais à travers les dialogues, les interférences et les imbrications qui se tissent entre elles en réponse aux événements du présent. Le concept dynamique de mémoire multidirectionnelle apporte un éclairage nouveau sur la relation entre mémoire et histoire d’une part, mémoire et identité de l’autre, en retraçant les voies complexes, souvent détournées, que suivent les héritages des événements traumatiques pour se construire dans l’espace public. Mémoire multidirectionnelle fournit également de nouveaux outils pour penser le lien entre mémoires individuelle et collective et propose de nouveaux cadres conceptuels pour éclairer la postérité des violences de masse et construire une épistémologie de la mémoire.

Femmes en quête d'identité(s) Anthropologie du genre et des sexualités en Mongolie et dans le monde postsocialiste

de Gaëlle LACAZE

Centre-Asie (PÉTRA) | Paru le 29/12/2017 | 30,00 €

Femmes en quête d’identité(s) offre une analyse comparée de la condition des femmes dans plusieurs anciens pays socialistes : la Mongolie, la Chine, la Russie et, dans une moindre mesure, le Kazakhstan et le Kirghizistan, à partir notamment de données qualitatives, issues d’enquêtes de terrain. Les réalités vécues par les femmes du monde postsocialiste ont été au coeur des recherches menées par Gaëlle Lacaze entre 1990 et 2016.
Le livre commence par l’examen des processus sociaux et culturels de construction d’un adulte apte à produire et reproduire son groupe dans le monde turco-mongol, de traditions pastorales nomades. Il souligne les dynamiques contemporaines d’hyper-sexualisation des corps dans des sociétés qui peinent à accompagner la révolution sexuelle en cours en Russie ou en Chine, comme en Mongolie, au Kazakhstan et au Kirghizistan. Ainsi, cet ouvrage révèle la « crise de la virilité » qui pousse les femmes à inventer des stratégies originales et innovantes. Il examine ensuite les sexualités autorisées et proscrites, ainsi que les enjeux politiques et idéologiques des débats autour de ces questions. Ce faisant, il met en évidence comment certain.e.s citoyen.ne.s du monde postsocialiste utilisent leurs capacités sexuelles et reproductives pour franchir les limites sociales de leur groupe de référence et les frontières géographiques de leur pays. En effet, l’analyse indique qu’il existe un lien étroit entre les corps sexués, i.e. le genre, les sexualités et les migrations. Ainsi, ce livre examine les mariages mixtes des femmes mongoles et türks (ou turciques), mais aussi chinoises et russes. Il aborde également la question de la prostitution de femmes mongoles, kazakhes, kirghizes, russes et chinoises.

La ville dans l'espace postsoviétique (Géo)politique critique d'une transformation urbaine

de André FILLER, Sofia TCHOUIKINA

Sociétés et cultures post-soviétiques en mouvement (PÉTRA) | Paru le 27/12/2017 | 23,00 €

La ville post-soviétique défie tous les concepts des sciences sociales appliquées à l’espace urbain. Patrimonialisation, nation-branding, réappropriation par les usagers, gentrification, ghettoïsation : autant de phénomènes qui, s’il se rencontrent dans les agglomérations post-soviétiques, s’y déclinent de manière bien différente que dans l’espace occidental. Laboratoires de transition d’une économie planifiée rigide vers une libéralisation effrénée, les villes de l’ancien empire garde une trame commune, mais montrent désormais leurs spécificités, leurs identités propres, leurs parcours individualisées. De la grammaire de l’urbanisme jusqu’aux analyses des enjeux géopolitiques internes, cet ouvrage collectif laisse la place aux jeunes spécialistes français des États post-soviétiques, qui livrent leurs lectures de ces terrains, pour une partie méconnus. Ces trajectoires de villes, de Moscou à Tchérépovets, d’Astana à Riga et Tallinn, forment une ébauche de panorama de l’évolution des sociétés postsoviétiques dans toute leur diversité.

aB Lettres du monde

de Jean-Claude VILLAIN

L'Oiseau des runes (PÉTRA) | Paru le 27/12/2017 | 14,00 €

Né en Bourgogne, Jean-Claude Villain a choisi très tôt un ancrage solaire au sud. Il partage sa vie sur les deux rives de la Méditerranée, entre Var et Tunisie. Il poursuit une oeuvre variée de poésie et de prose, dominée par une géopoétique qu'accompagne le creusement d'un espace intérieur où l'écriture est conçue comme permanente initiation.

Témoin de la part "verticale" de son oeuvre, ce nouveau livre, en questionnant le matériau élémentaire du langage réduit à la lettre, confère à la déclinaison alphabétique la tension d'une gravité poussée jusqu'au risque de l'épuisement des mots. L'enjeu paradoxal de l'acte d'écrire, rapproché ici du geste pictural, s'en trouve tourmenté jusqu'à la brûlure par la question des signes, du silence et de la fin.

Dakar la dernière exécution

de Nicole VIRTUE

Méandre (PÉTRA) | Paru le 06/12/2017 | 18,00 €

Dakar La dernière exécution, n'est pas un simple roman, ni même un récit. C'est une histoire qui a sa musique propre. Elle commence avec un homme qui traverse le monde... 

L'homme, c'est Ergé Dupons, Français, inspecteur de police détaché au Commissariat central de Dakar pour y effectuer une mission spéciale, débusquer les conspirateurs d'un attentat. Ergé Dupons vivra un remarquable périple à travers un Sénégal toujours en devenir, où les idées modernes se confrontent aux traditions ancestrales.

Nénènes, porteuses d'enfance (2e édition)

de Isabelle HOARAU-JOLY, Céline HUET, Monique MERABET, Huguette PAYET, Monique SEVERIN

Méandre (PÉTRA) | Paru le 06/12/2017 | 17,00 €

Nénènes. À La Réunion, ce sont des femmes s'occupant d'enfants et de maisons qui ne sont pas les leurs. Autrefois, dans les familles aisées, elles tenaient un peu le rôle de deuxième maman. Ce qu'elles faisaient avec dévouement, tendresse et fermeté, dit-on souvent. Mais ces images sont-elles bien conformes à la diversité des situations et aux mutations de la société contemporaine? Écrire sur les nénènes, c'est écrire sur l'enfance, les liens familiaux et la maternité. C'est dévoiler des rapports sociaux inégaux et faire une plongée dans la société réunionnaise. Sont-elles subalternes ces femmes qui tissent du lien entre des univers sociaux et cultures différents? Les dix nouvelles de ce recueil sont aussi diverses que leurs auteures. Elles font découvrir des nénènes imaginatives, idéalistes, originales, perverses, mystérieuses, rebelles ou éprises de justice... Des personnages de littérature.

Ce recueil rassemble les nouvelles de cinq écrivaines réunionnaises : Isabelle Hoarau-Joly, Céline Huet, Monique Mérabet, Huguette Payet, Monique Séverin. Ces auteurs ont publié des oeuvres de genres divers : poésie, haïkus, romans, nouvelles, contes, dictionnaire, lexique. Attachées à défendre et à promouvoir le patrimoine littéraire de La Réunion à travers diverses associations et interventions, elles écrivent pour la plupart en français et en créole. Certaines sont conteuses ou illustratrices et affectionnent la littérature jeunesse.

Le polar insulaire

de Alexandra W. ALBERTINI, Jacques ISOLERY

Fert'îles (PÉTRA) | Paru le 06/12/2017 | 25,00 €

L'objet de ce recueil d'articles consacrés au "polar insulaire" n'est pas de créer une nouvelle catégorie superfétatoire – le "roman policier insulaire" – mais de tenter de dégager quelques accointances entre l'idée de l'île et certains traits spécifiques dominants du polar. C'est aussi une occasion de rappeler quelques-uns des liens étroits entre l'histoire du genre "policier" et celle des espaces et des temps qui ont vu son apparition, son succès pour certains, pour d'autres sa désaffection, à tout le moins sa critique dans tous les sens du terme. C'est enfin une occasion de réfléchir à la pertinence des catégories traditionnelles qui en départagent, depuis Todorov, les fonctionnements diégétiques, narratifs et pragmatiques selon les trois rubriques du roman à énigme, du roman noir et du roman à suspense. Première étape d'une réflexion plus large à venir sur les mystères de l'île, les sept articles de ce recueil ont certes des tonalités très différentes mais ils ont en commun une approche très singulière d'un propos qui ouvre son éventail de l'adhésion active à la position de rejet.

Ont contribué à cet ouvrage

Marie-Hélène Ferrari - Eric Fougère - Jacques Isolery - Florence Lojacono - Pierre-Michel Pranville - Marie-Paule Raffaeli - Romain Richard-Battesti

La guerre de Canudos. Une tragédie au coeur du Sertao

de Aleilton FONSECO

Méandre (PÉTRA) | Paru le 05/11/2017 | 20,00 €

L’Accusation : « Nous étions en 1897. Dans cette communauté sertaneja, des familles entières travaillaient, cultivaient la terre et s’occupaient de leurs troupeaux, elles vivaient en paix, suivant les règles de la foi chrétienne populaire. Alors qu’auparavant elles étaient abandonnées, livrées à elles-mêmes, spoliées et réprimées, elles trouvèrent en Antônio Conselheiro leur pasteur et leur chef, un Homme bon, juste et exemplaire qui savait répondre à leurs espérances. Le village se développait à vue d’oeil, de nombreuses familles y accouraient à la recherche de jours meilleurs, hors d’atteinte des fazendeiros exploiteurs ».
La Défense : « La République récemment proclamée, manquant encore d’expérience et de savoir-faire, se sentit menacée. Les débats d’idées dans les journaux, entre républicains et monarchistes, exaltèrent les esprits au sein de la société brésilienne. Et la crainte d’une conspiration visant à restaurer la Monarchie devint une préoccupation constante du gouvernement. Le drame de Canudos surgit dans cette conjoncture trouble et explosive. Les nouvelles et les rumeurs allaient bon train dans tout le pays, rendant compte des prêches d’Antônio Conselheiro contre la République ».

Le journal d'intervention. Décrire, analyser, comprendre. Les apports de l'École de Vincennes

de Anne-Claire CORMERY

Journaux (PÉTRA) | Paru le 13/10/2017 | 18,00 €

Dans le contexte d’intervention, le diarisme s’est imposé comme un outil incontournable depuis quarante ans, à travers notamment les journaux institutionnels individuels ou collectifs, les journaux d’introspection et les journaux constitutifs des communautés de conscientisation de la crise du social.

Lorsqu’il porte sur les pratiques professionnelles quotidiennes, le journal est aussi ethnosociologique, car il correspond à un recueil de données permettant l’élaboration de monographies et d’études de cas. À travers ses variantes, cette ressource essentielle de l’instituant ordinaire constitue un support à la réflexivité et à la quête de sens des professionnels dans le travail social ou les métiers relationnels.

Le journal d’intervention permet la description, l’analyse et la compréhension du réel. Il s’inscrit dans une perspective clinique de l’institution. Aujourd’hui, on peut se demander si le journal n’est pas la dernière institution du sujet, car c’est lui qui donne de la consistance sociale. Il est devenu une pratique quotidienne pour celles et ceux qui s’inscrivent dans une démarche d’éducation tout au long de la vie de la personne, mais aussi de l’institution.

Écrire son journal s’imposa comme un outil au département de sciences de l’éducation de Vincennes dans les années 1970. Nous vous proposons de découvrir ou de re-découvrir, à travers cet ouvrage, ce qui a fondé les écritures d’intervention afin de penser nos pratiques d’aujourd’hui avec un regard neuf, pluriel.

Orhan Pamuk et la littérature mondiale

de Elise DUCLOS

Littérature comparée / Histoire et critique (PÉTRA) | Paru le 28/09/2017 | 25,00 €

En l'espace de trois décennies, Orhan Pamuk s'est imposé comme un écrivain incontournable de la littérature mondiale. Auteur de bestsellers dont les sorties sont des événements éditoriaux, traduit dans plus de 70 langues, il occupe régulièrement l'actualité littérature et culturelle occidentale. Comment un auteur, qui commence à écrire au milieu des années 1970 dans un pays du Tiers-monde, dans une langue à très faible pénétration sur le marché littéraire occidental et européen, issu d'une petite culture littéraire sans grand prestige ni ancienneté, parvient-il à gagner le centre du système littéraire et à conquérir toutes les places fortes de la consécration et de la reconnaissance occidentales? 

C'est à cette question que le livre tente de répondre. Examiner le rapport d'Orhan Pamuk à la littérature mondiale, c'est mettre au jour les stratégies d'un auteur excentré qui conduisent ce fils de la bourgeoisie kémaliste féru de littérature moderne à devenir une superstar de la République mondiale des lettres, au même titre que Salman Rushdie ou Umberto Eco. Tandis que la première partie replace Orhan Pamuk dans l'espace hiérarchique et inégal de la littérature mondiale et s'intéresse à l'héritage culturel, historique et littéraire du romancier, la deuxième partie examine son rapport au canon occidental. Toute l'ingéniosité de cet auteur réside dans une stratégie littéraire qui est à la fois stratégie d'auteur et stratégie d'écriture : si l'héritage du mimétisme et du provincialisme turcs est transformé en dotation maximale pour pénétrer l'espace mondial de littérature, la mise en place d'une poétique de la taklit permet de conjurer l'angoisse de l'influence et de l'excentricité en une nouvelle catharsis romanesque de laquelle émerge la fiction de l'auteur pamukien.

Retour à Baby Loup. Contribution à une désescalade

de François HIEN

Cahiers de l'ARM (PÉTRA) | Paru le 14/09/2017 | 15,00 €

La crèche "Baby-Loup", dans les Yvelines, est une association hors norme : dirigée par l'exilée chilienne Natalia Baleato, elle est la seule crèche de France ouverte 24 heures sur 24. Située dans un quartier réputé difficile, elle embauche des femmes sans qualification à qui elle permet d'obtenir un diplôme.

Jusqu'en 2008, cette crèche était un outil social apprécié par tout un quartier. Mais en 2008, Fatima Afif, directrice adjointe de la crèche, revient d'un long congé parental entourée d'un grand voile islamique, qu'elle refuse de retirer alors que le règlement intérieur lui impose la neutralité religieuse. Elle est licenciée et porte plainte pour discrimination.

Cinq jugements ont été rendus jusqu'en 2013. Militants, philosophes, intellectuels, journalistes, responsables religieux se sont emparés de la question. À partir d'une enquête de terrain et des outils empruntés à la théorie mimétique de René Girard, François Hien s'efforce de comprendre la nature de ce conflit, en défaisant les représentations archétypales que chaque camp s'est construit de l'autre.

Les sens en mots. Entretiens avec Joël Candau, Alain Corbin, David Howes, François Laplantine, David Le Breton et Georges Vigarello

de Marie-Luce GELARD

Univers sensoriels et sciences humaines (PÉTRA) | Paru le 01/09/2017 | 15,00 €

Cet ouvrage d'entretiens, qui inaugure la collection "Univers sensoriels et sciences humaines", retrace le cheminement intellectuel des "pères fondateurs" de la thématique sensorielle qui, chacun, en ont posé les jalons. En donnant la parole à ces visionnaires, les entretiens prennent la forme d'une discussion autour d'une anthropologie sensorielle (Joël Candau), d'une histoire des sens (Alain Corbin), d'une anthropology of the senses (David Howes), d'une anthropologie du sensible (François Laplantine), des perceptions sensorielles (David Le Breton) et de la sensibilité interne (Georges Vigarello).

Les discours sont singuliers, ils mettent en lumière les motivations (universitaires, évidentes ou contraintes) ayant conduit à l'étude des sens et à la production d'un savoir sur les univers sensoriels. Toutefois, cette diversité des approches n'empêche pas de saisir l'évidence d'un rapport avant tout sensible au monde et à l'existence...

Qui a créé l'Occident? XIXe et XXe siècles

de Denise BRAHIMI

Littérature comparée / Histoire et critique (PÉTRA) | Paru le 22/08/2017 | 22,00 €

De manière assez simple, la vitalité du concept d'Occident semble assurée par la contradiction incessante entre les deux traits principaux qu'on lui prête, aussi complémentaires que le noir et le blanc. Côté négatif, reste toujours l'accusation d'agressivité et d'nterventionnisme qui fait de l'Occident, pour tous les autres, une menace de destruction. Côté positif, c'est en lui qu'on vient puiser les valeurs et les pratiques qu'il a fondées, et qui ont parfois bien du mal à se faire reconnaître en d'autres lieux : démocratie, laïcité, droits de l'homme – à tort ou à raison, c'est plutôt en Occident qu'on a tendance à les localiser, notamment parce qu'il est le lieu où le manquement à ces principes fait l'objet des plus sévères critiques.

Une histoire sans traces? Le patrimoine matériel russe et la culture mémorielle actuelle

de Eva BERARD, Luba JURGENSON

Usages de la mémoire (PÉTRA) | Paru le 19/08/2017 | 25,00 €

Pour penser la dimension mémorielle de l’imaginaire spatial et de l’appropriation symbolique de l’espace, cet ouvrage interroge les traces – urbaines, muséales ou paysagères – d’un passé partagé visible ou caché, assumé ou refoulé. Alors que l’espace russe présente un intérêt tout particulier pour l’étude des rapports entre patrimoine, histoire et mémoire, il fait figure de parent pauvre dans la vaste bibliographie internationale consacrée à la mémoire architecturale et muséale. Ce recueil vise, parmi d’autres objectifs, à replacer la question du patrimoine matériel russe dans le paysage culturel européen.
Il était convenu, au XIXe siècle d’opposer la « jeune » Russie à la « vieille Europe ». Aujourd’hui, la Russie revendique fort son riche passé, mais est-elle prête à en prendre soin et à faire des sacrifices pour le conserver ?
Au cours des soixante-dix ans de son histoire, l’Union soviétique a été le terrain d’une modernisation industrielle et urbaine à pas forcé et d’une rupture radicale avec le passé pré-révolutionnaire. La destruction massive de l’héritage matériel et spirituel s’est poursuivie durant des décennies. La postérité de cette disruption oeuvre encore aujourd’hui dans l’imaginaire social et spatial, modèle le visage des villes et joue dans les politiques patrimoniales. A côté des contributions historiques sur l’histoire du patrimoine architectural au XIXe siècle, le recueil présente des études sociologiques et ethnologiques sur les pratiques mémorielles de la société russe de nos jours et des études sur ce pan fondamental de l’histoire russe que représente « l’archipel du Goulag ». La mémoire matérielle du Goulag – ses traces – est mise en relation avec les pratiques de mémorialisation des violences dans le monde.

5 cahiers photo couleur

Histoire d'Octavie

de Jacqueline PASCHETTA

Méandre (PÉTRA) | Paru le 21/07/2017 | 22,00 €

Histoire d'octavie raconte la vie d'une jeune fille niçoise qui fête ses vingt ans en 1900. Octavie appartient à la bourgeoisie commerçante aisée. À travers les personnages qui gravitent autour d'elle, le roman évoque le Vieux Nice, les campagnes alentour à l'époque des vergers et des fleurs, l'arrière-pays avec Saint-Martin Vésubie mais également le monde au début du XXe siècle.

Compostelle, à rebours

de Joël RAFFIER

Méandre (PÉTRA) | Paru le 21/07/2017 | 12,00 €

Un Compostelle à rebours. Pas tellement du fait de l'inversion d'une partie de l'itinéraire (j'ai eu l'intuition qu'il pouvait être intéressant de faire une partie du retour à pied) que de la mise en question de certaines idées trop facilement reçues sans qu'elles soient soumises à des interrogations plus approfondies.

À rebours aussi et surtout parce que le chemin nous délivrant de beaucoup d'autres routines, de trop nombreux conditionnements, permet un retour sur soi que chacun est libre d'approfondir, d'interroger. Son parcours de vie, son commerce avec la mort ou la transcendance, peuvent se déployer, retrouver une orientation, tandis que la pensée remonte le chemin pour paraphraser Bosco.

À rebours, enfin – mais dans le sens de "à contre-poil" – le fait que, les jours de soleil, j'ai porte un bonnet musulman, une chéchia maillée blanche plus précisément, laquelle m'a valu quelques réactions assez significatives pour être rapportées ici.

Aux bords de l'irréversible. Sociologie pragmatique des transformations

de Francis CHATEAURAYNAUD, Josquin DEBAZ

Pragmatismes (PÉTRA) | Paru le 30/06/2017 | 35,00 €

Du changement climatique au terrorisme, la carte des risques a subi, en quelques décennies, une série de reconfigurations majeures, et l’on ne compte plus les discours qui alertent contre des menaces globales. En suivant les dynamiques à l’oeuvre dans les dossiers sanitaires, environnementaux et technologiques, cet ouvrage esquisse un modèle de transformation qui rompt avec le catastrophisme au profit de trois dimensions fondamentales de l’action et du jugement : la portée critique des modèles d’évaluation et de régulation ; la fabrique des scénarios et des visions du futur ; la créativité des milieux en interactions.
En explorant de multiples figures de l’irréversibilité, les auteurs montrent comment des bifurcations ou des alternatives germent au coeur de processus critiques dont la destination n’est jamais totalement déterminée par avance. Des espaces de possibles ou des ouvertures d’avenir prennent corps dans la manière dont s’élaborent, en contexte, les prises individuelles et collectives sur le monde. Avec un regard à la fois pragmatique et critique, les auteurs réinterrogent les stratégies de résistance ou de déplacement face à des formes de gouvernement dont l’hégémonie est fortement contestée.
En restituant l’histoire mouvementée de grandes alertes et controverses, comme la pollution de l’air, le nucléaire, les OGM ou les nanotechnologies, l’ouvrage opère un retour réflexif sur les sociologies contemporaines, ici réévaluées à l’aune du pragmatisme. Une des questions concerne les jeux d’échelles permettant de saisir, dans leur complexité, des processus critiques apparemment interminables. Comment articuler l’analyse des dispositifs publics et la description des activités pratiques, où se jouent la production et l’ancrage des savoirs et des valeurs ?

Identité de façade et zones d'ombre. Tourisme, patrimoine et politique en Tunisie

de Habib SAID

Terrains et théories anthropologiques (PÉTRA) | Paru le 30/06/2017 | 25,00 €

ontrairement à bien des ouvrages, ce livre n’examine pas le tourisme tunisien sous le seul angle de la crise, ni sous celui de l’acharnement des intégristes à son égard, mais comme un axe central autour duquel s’articulent les rapports à l’autre et à soi dans le contexte postcolonial, et plus récemment, postrévolutionnaire. En ce sens, le tourisme en Tunisie n’est autre qu’un microcosme cristallisant les problèmes les plus complexes du pays, qui ont rendu inévitable le déclenchement de la Révolution à ce moment bien précis de l’histoire : disparités régionales et économiques entre les régions côtières et l’arrière-pays, phénomène d’exode rural et désillusion des jeunes Tunisiens subissant les conséquences de ces disparités, représentations illusoires de la modernité au travers du « façadisme » côtier, ambivalence identitaire entre l’Orient et l’Occident, rapports problématiques avec le passé, la religion et le patrimoine, image réductrice et trompeuse qui fait l’éloge d’un beau pays, stable et paisible, tout en dissimulant la réalité amère d’une société bâillonnée, frustrée et dépressive.

Caramuru, un héros brésilien entre mythe et histoire

de Michel RIAUDEL

Littérature comparée / Histoire et critique (PÉTRA) | Paru le 09/06/2017 | 27,00 €

À partir de la folle aventure d'un Portugais arrivé on ne sait comment sur les côtes du futur Brésil, adoubé par les Tupi sous le nom de Caramuru, marié par le roi de France à "Catarina Paraguaçu", le livre retrace les étapes de la construction d'un mythe, de ses premières traces historiques à sa littéralisation: épopée, poèmes, romans... Cette enquête, en dénouant les fils d'une suite de mutations  engage une réflexion sur les catégories de mythe, de littérature et d'histoire. À l'occasion du double voyage français de Caramuru – dans la légende, puis à travers la lecture qu'en propose Frédéric Denis – et des réappropriations successives du héros, elle met en lumière quelques-uns de nos impensés épistémologiques et interroge les écritures de l'histoire d'une littérature nationale. Elle éclaire aussi en quoi les créations culturelles sont fondamentalement des processus transférentiels.

Au miroir des bêtes. Pensée sauvage et faune des Terres australes

de Alain BAQUIER

Méandre (PÉTRA) | Paru le 31/05/2017 | 14,00 €

Nous croiserons, dans les rues des cités, des bourgeois endimanchés, des clowns et des rois, des communistes et de rustres Ottomans. Nous verrons Alfred emprunter l'autoroute et écouterons, emportés d'un sentiment océanique, les symphonies mystérieures d'Amadeus - que sans doute Popol viendra troubler de ses rots délicats...

"On connaît encore des zones où la pensée sauvage, comme les espèces sauvages, se trouve relativement protégée" écrivait Claude Lévi-Strauss dans La Pensée sauvage. Pour les rares qui ont la chance d'y séjourner, les Terres australes constituent à double titre une "zone" de ce genre. Car la "pensée sauvage" n'est pas "la pensée des sauvages, mais la pensée à l'état sauvage, distincte de la pensée cultivée ou domestiquée en vue d'obtenir un rendement", et ces îles, où les bêtes (les manchots, les éléphants de mer, les albatros, etc.) se trouvent protégées - de l'homme, par lui -, sont suffisamment coupées du monde pour libérer ceux de leurs occupants passagers qui le peuvent et le veulent du mode de penser et des préoccupations de la vie ordinaire. Leur pensée, ensauvagée, inévitablement y croisera cette faune extraordinairement hospitalière, délimitant, les deux, de leur convergence insolite, une "zone" à cet égard probablement unique. Au miroir des bêtes est suivi et clos d'un court essai, Au miroir de Dieu.

L'île des femmes. Paroles de batukaderas de l'île de Santiago (Cap-Vert)

de Cécile CANUT

Textes en contexte (PÉTRA) | Paru le 31/05/2017 | 18,00 €

Lors de la préparation du tournage du documentaire L'île des femmes, Cécile Canut demande à Isalina Jassira Pinto, alias Ja, dedevenir l'actrice principale du film au cours duquel cette dernière décrira son aventure par écrit. Ces textes retravaillés ensemble constitueront la matière de la voix off du film tout autant qu'ils apparaîtront à l'image, en train de s'écrire. Quelques mois plus tard, alors que le film est terminé, ce livre se présente comme un dialogue d'écriture décalé dans le temps, entre la réalisation et l'écriture de Ja devenue, dans l'intervalle, matière cinématographique. Au-delà des moments exceptionnels partagés entre les deux femmes tout au long du tournage sur l'île de Santiago, il s'est agi pour Cécile Canut de faire intervenir une multitude de voix de femmes croisées en chemin, et notamment des batukaderas. Ces femmes paradas – “arrêtées” – comme elles se nomment, celles qui n'ont pas pu partir à l'étranger, tente de construire leur vie malgré les difficultés. Elles ne comptent plus sur les hommes depuis longtemps. Par contre, elles se sont réapproprié une pratique inventée par les esclaves : le batuku. Le batuku fait partie des formes musicales les plus anciennes de l'île de Santiago. Caractérisé par un rythme euphorique, des mouvements saccadés du corps, une orchestration basée sur les voix et les percussions, il est devenu essentiellement féminin : les femmes chantent des textes où il est question de leur vie quotidienne, des difficultés de la vie de couple, ou de la séparation. Si elles sont les immobiles, leur vie prend sens à travers cette formidable expression de leur personnalité, tout à la fois cathartique et revendicatrice.

À la suite du film, ce livre revient sur la rencontre de ces femmes-hommes (ainsi qu'elles se nomment elles-mêmes), en démultipliant les voix d'une expérience intense.

Les traces / Izler

de Tevfik FIKRET

Voix d'ailleurs Poésie (PÉTRA) | Paru le 31/05/2017 | 20,00 €

Quel autre poète que Tevfik Fikret peut-il incarner la naissance de la modernité dans la poésie turque? À cette époque charnière où l'Empire ottoman donne naissance à la Turquie actuelle, il crée une oeuvre qui annonce à sa façon cette transformation. Nourri de la poésie classique ottomane et de la poésie française, Fikret bâtit une poétique inédite. Si Nazim Hikmet voyait en lui un précurseur c'est parce que tous les deux interrogent, certes différemment, la définition même de la poésie et réfléchissent sur la dimension politique de celle-ci. Cette hardiesse donnera à la création de Fikret une richesse éblouissante. Dur, quand il appelle Istanbul une "veuve vierge après mille hymens", pessimiste envers l'homme moderne, cependant plein d'espoir et de tendresse lorsqu'il s'adresse à son fils Halûk, figure d'un avenir meilleur. 

Qu'est-ce qu'un poète? Comment ses vers naissent-ils? La poésie de Tevfik Fikret offre une réponse éloquente à ces questions.

Nouvelle cartographie poétique du Brésil. L'ici, appel de l'ailleurs

de Maria Luiza BERWANGER DA SILVA

Littérature comparée / Histoire et critique (PÉTRA) | Paru le 01/05/2017 | 22,00 €

O Brasil não é longe daqui (Le Brésil n’est pas loin d’ici), ainsi Flora Süssekind titre-t-elle son ouvrage,
afin d’attirer l’attention sur la nécessité de faire émerger une autre cartographie géographique et subjective du Brésil contemporain.
À la lecture symbolique de divers fragments textuels que tout lecteur national et transnational devrait avoir à l’esprit, Nouvelle cartographie poétique du Brésil. L’ici, appel de l’ailleurs propose une figuration transgéographique et transsubjective nouvelle du pays et de ses habitants au sein de laquelle la présence étrangère joue un rôle définitif. Aller vers la multiplicité et le divers par le biais de la métamorphose, tel est le maître mot de cette conscience opératoire qui s’efforce de découvrir le vrai Brésil, ici et ailleurs, dans ce lieu fabuleux où l’artificiel et le naturel perçus autrement s’entrecroisent en toute harmonie. Un Brésil exquis que cette recherche concède à l’homme brésilien et qui lui permet de toujours davantage devenir qui il est, entre lui-même et l’altérité.

Sur les oeuvres silencieuses. Contribution à l'étude de l'art d'après Auschwitz

de Paul BERNARD-NOURAUD

Usages de la mémoire (PÉTRA) | Paru le 01/04/2017 | 27,00 €

L’art d’après Auschwitz n’existe pas. Aucun artiste ne se réclame ouvertement de ce qui ne saurait être considéré comme un mouvement, et qui est à peine une appellation commune. Ceux qui le font plus timidement sentent bien qu’il y a dans leur démarche quelque chose de déplacé, qu’une telle revendication impose qu’ils la justifient avec d’infi nies précautions auxquelles doivent pareillement s’astreindre les historiens de l’art qui cherchent à mettre en évidence, non pas l’existence de l’art d’après Auschwitz, donc, mais le fait qu’il constitue cependant une dimension – une dimension peut-être fondamentale – de l’art contemporain.
C’est à la mise au jour de cette dimension des images qui peuplent nos imaginaires que s’attache cette étude
en portant attention aux différentes formes qui ont connu depuis Auschwitz certaines inflexions majeures pourtant souvent restées inaperçues : qu’il s’agisse des contours des figures ou des fonds, de l’emploi des couleurs, ou encore de l’échelle de la représentation des corps humains. Tous motifs dont le visage figuré est sans doute l’indice le plus évident, lui qui a pour partie perdu sa contenance propre chez des artistes aussi différents qu’Alberto Giacometti, Francis Bacon, Zoran Music, Jean Fautrier, Oscar Muñoz, William Kentridge ou encore Michal Rovner.

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