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l'autre LIVRE

Parutions récentes et à venir

Alimentation générale

de Daniel BIGA

UNES (UNES) | Paru le 09/05/2014 | 16,00 €

pourquoi les sources recoulent-elles

quand le monde est en danger ?

pourquoi élaguer un orme énorme ?

pourquoi a-t-il peur en enfonçant sa main

toute entière dans le trou sur la berge du fleuve ?

pourquoi sur de longues tiges d’herbe

les fourmis font-elles leurs Tarzanes ?

pourquoi aimons-nous l’eau claire

dans un verre transparent ?

pourquoi faut-il méditer ? ou au moins écrire ?

pourquoi faut-il lire Arno Schmidt et Tarjei Vesaas

et André Dhôtel et Aaron Shabtaï… et…

(pourquoi les noms s’effacent-ils de ma mémoire ?)

quand ? tant qu’il est temps

 

ces questions essentielles superficielles

et tant d’autres

ALIMENTATION GENERALE tente de poser

sinon de répondre

Je peux écrire mon histoire

de Abdulmalik FAIZI

Ailleurs (MÉDIAPOP) | Paru le 06/05/2014 | 16,00 €

Abdulmalik Faizi n’avait pas seize ans lorsqu’il a été confié à un premier passeur à Kaboul, en juillet 2008. Originaire de la région d’Orozgân dans le centre de l’Afghanistan, issu de la communauté hazara, il a été obligé de fuir sur les routes pour échapper à la pression islamiste.
Quand Abdulmalik a été jeté sur les routes, il sortait de l’enfance. Très vite, il a appris à ravaler ses larmes, à esquiver les coups et à surmonter la peur. À plusieurs reprises, il aurait pu y laisser sa peau. Dans les caves de Téhéran, dans les montagnes turques ou les caches d’Istanbul, dans les hôtels miteux d’Izmir ou d’Athènes, dans les bidonvilles de Patras, sur un quai de Milan ou enfin dans le labyrinthe de l’administration française, Abdulmalik a surmonté toutes les épreuves. Après des mois d’errance, il a échoué à Mulhouse, en avril 2009. Ce livre est la reconstitution minutieuse de son incroyable périple.

Quoi faire

de Pablo KATCHADJIAN

Poc ! (GRAND OS (LE)) | Paru le 05/05/2014 | 12,00 €

Une question insoluble posée par un étudiant géant d’une université anglaise déclenche une série d’options invraisemblables qui se présentent aux deux protagonistes, Alberto et le narrateur, comme autant de sentiers qui se télescopent plutôt qu’ils ne bifurquent. Le pari de Pablo Katchadjian est osé autant que rusé, puisque on y trouvera tous les ingrédients laissant supposer qu’on est en train de lire un roman. Et, effectivement, c’est un roman, dans lequel les éléments constitutifs du genre sont tous au service de la langue et d’un ordre narratif singulier : l’intrigue, non linéaire, est une suite jubilatoire de croisements, de cercles, d’ondes de fréquences variables ; les personnages – élèves, soldats, simples d’esprit, buveurs… – se transforment en systèmes aberrants ; les décors – universités, tranchées, tavernes, bateaux, banques… – se substituent les uns aux autres sans toutefois ébranler la structure. Si les contenus sont irrationnels, dit le narrateur lors d’un énième retour à la scène de départ, le système des contenus, lui, est la seule chose rationnelle et nous devrions compter là-dessus. Peut-on compter sur l’avertissement pour décrypter la logique de ces rêves imbriqués ? Serait-ce au contraire un rapport mystérieux ? Une hypothèse erronée ? Un terrain miné ? Un double ? Une simple blague ? Et pour rejoindre cette île où il y a tout, faut-il plonger ou rester sur un pont qui est aussi un bateau ? Que décider ? Que faire ? Si le narrateur n’en sait rien, Alberto, lui, saura sûrement quoi faire 

« Le grand roman contemporain de l’expansion, du foisonnement, de la mutation du sens. (…) Le chef-d’œuvre de Katchadjian. Un chef-d’œuvre tout court. » 
Damián Tabarovsky

Le jeune homme qui voulait ralentir la vie

de Max GENèVE

Serge Safran (SERGE SAFRAN ÉDITEUR) | Paru le 02/05/2014 | 14,50 €

Le jeune homme n'a pas fait de longues études, mais il aime lire. Benoît, vingt ans, appartient au grand peuple des lents : il pratique même la lenteur comme art de vivre. Son imagination lui permet d'échapper à son emploi de magasinier dans une quincaillerie de la rue des Pyrénées. Enrôlé par un inspecteur de police à la retraite dans le Mouvement pour la Promotion de la Lenteur, il se trouve entraîné dans de singulières aventures et une irrésistible promotion sociale très inattendue.

Max Genève, né à Mulhouse en 1945, vit aujourd'hui entre Paris et Biarritz. Auteur de plus d’une vingtaine de romans, recueils de nouvelles, récits ou essais, cet écrivain inclassable a publié Virtuoses chez le même éditeur en 2012, « une étonnante déconstruction du roman d’apprentissage à l’ancienne ».

Non !

de Janine TEISSON

D'une fiction, l'autre (CHÈVRE-FEUILLE ÉTOILÉE) | Paru le 02/05/2014 | 5,00 €

Dans NON ! il n’y a qu’une seule voix : celle d’une jeune fille de dix-sept ans. Internée dans un hôpital psychiatrique. Engluée dans des engagements qu’elle croit ne pas pouvoir rompre, elle est devenue ano-rexique. Incapable de dire NON ! Elle est emprisonnée dans le silence. Dans un long monologue interrompu parfois par la mère ou l'interne, la jeune fille prend conscience de ce qui l'a amenée là. Réussira-t-elle à faire basculer sa vie du bon côté ? On peut l'espérer.

On dirait qu'elle danse

de Maïssa BEY

D'une fiction, l'autre (CHÈVRE-FEUILLE ÉTOILÉE) | Paru le 02/05/2014 | 6,00 €

Que peut-il bien se passer dans la tête d'une petite fille qui, un soir, après une colère, ouvre la fenêtre et saute dans le vide ? L’auteure se glisse dans la peau de cette fillette et, le temps d'une représentation, trouve les mots justes pour tenter de dire les peurs, les rêves, la douloureuse lucidité de ces enfants passés de l'autre côté de l'enfance. « Non, je ne veux pas grandir Je ne veux plus avoir peur Parce que tout au bout de l’enfance, il y a le monde. Le monde des adultes. De ceux qui ont peur Peur pour nous. Peur pour eux. Peur de tout.... écrit superbement Maïssa Bey prêtant sa voix à cette enfant de neuf ans qui a délibérément préféré rejoindre les étoiles à (bout de) force d’entendre la pensée raisonnable et raisonnante des adultes.

Chemins et mémoires

de Paul MASSON

Biographie (EDITIONS DU PETIT PAVÉ) | Paru le 02/05/2014 | 22,00 €

L’auteur trace le cadre de son enfance, ses origines ouvrières dans cette vallée de l’Ondaine où l’habitat raconte l’histoire de la mine et de l’industrie. Il évoque l’accent local, l’encre rouge de l’instituteur et le choc des cultures qu’il éprouve lorsque, pensionnaire, il intègre l’institution Victor de Laprade. C’est au travers de ce conflit culturel qu’il décrypte l’ensemble de sa vie d’adulte, son parcours professionnel et son engagement dans l’éducation populaire.

La vie l’amour la mort le vide et le vent

de Roger GILBERT-LECOMTE

Prairial (PRAIRIAL) | Paru le 02/05/2014 | 9,00 €

Roger Gilbert-Lecomte est né le 18 mai 1907 à Reims ; il est mort à Paris le 31 décembre 1943. Principal animateur, avec René Daumal, du groupe et de la revue Le Grand Jeu (trois numéros entre 1928 et 1930), il a publié deux recueils de poésies : La vie l’amour la mort le vide et le vent en 1933 (éditions des Cahiers libres) et Le miroir noir en 1938 (éditions Sagesse), qu’on trouvera réunis dans ce volume.

La belle France

de Georges DARIEN

Prairial (PRAIRIAL) | Paru le 02/05/2014 | 12,00 €

Refusé par la plupart des éditeurs, La Belle France paraît finalement chez Stock en 1901. Le livre n’a aucun succès, et pour cause : Darien y attaque pêle-mêle les nationalistes, les socialistes, les catholiques, les militaires, les riches, les pauvres… Les éditions Prairial proposent ici le texte intégral de ce furieux pamphlet – qu’il était devenu habituel de ne lire qu’en version tronquée –, accompagné d’un index éclairant les principales allusions de l’auteur à l’actualité de 1900.

La Vouivre noire

de Jean-Pierre SIMON

Corsaire (CORSAIRE) | Paru le 30/04/2014 | 18,00 €

Oxana, la Vouivre de Loire, décide d'unir son sort à celui de Maujard pour connaître en sa compagnie une retraite de bonheur sur les bords de Loire. Vaine ambition pour elle, dont la vie fut jalonnée de tumultes.

Il a suffi qu'un avion en perdition atterrisse sur une succession de bancs de sable, juste en face de la maison du tourneur, pour que les démons du passé de l'agent n°17 lui reviennent en pleine face, avec la violence d'une gifle.

Pour échapper à son implacable destin, c'est jusque dans la mort qu'elle devra s'aventurer, dans l'espoir que s'anéantisse le spectre de la Vouivre noire.

Paix, harmonie et longues promenades ligériennes enfin à sa portée ? Jusqu'à jamais ?

Une quête initiatique à travers les espaces de Loire les plus riches de patrimoine, de la source à l'embouchure. Mille douze kilomètres d'aventure et de mystère... et l'amour, simplement.

Embarqué(s)

de Jean-Marc DOPFFER

EDITIONS DU LAU (EDITIONS DU LAU ) | Paru le 30/04/2014 | 18,00 €

Infiltration

de JM BRICE

Borderline (ETT/ÉDITIONS TERRITOIRES TÉMOINS) | Paru le 30/04/2014 | 15,00 €

Un projet d'enfouissement de déchets sur un site à risques est fortement contesté. À l'issue d'une réunion d'information, un opposant, ingénieur à la Direction Régionale de l'Environnement et des Conservatoires, est découvert noyé. Léna, journaliste à Nancy et Bob, dépanneur tout terrain mènent l'enquête.

" Que se passera-t-il lorsque la bâche ne sera plus étanche et que la pompe s'arrêtera, dans dix ans, dans cent ans ? "

" Infiltration ", roman d'alerte écologique, un polar vert qui donne à réfléchir

Sortie de route

de Laura CARRERE

Dépendances (ETT/ÉDITIONS TERRITOIRES TÉMOINS) | Paru le 30/04/2014 | 19,00 €

Confrontés à des mouvements du cœur ou à des situations inattendues, les personnages de Sortie de route voient leur quotidien basculer pour quelques heures ou pour toujours. Laura Carrere décrit avec brio ces individus d'aujourd'hui soudain privés de repères, angoissés, faibles ou résolus au moment de s'élancer vers l'inconnu.

Sur le métier

de Jean-Pascal DUBOST

120° (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 28/04/2014 | 12,00 €

 

Sur le métier est une reprise – revue et nettement retravaillée – des « Entretiens infinis » qu’a consacrés Florence Trocmé à Jean-Pascal Dubost sur son site Poezibao. À travers ses questions, l’auteur répond – dans sa langue si singulière – à celles que beaucoup de lecteurs se posent : d’où vient le poème ? qu’y a-t-il avant que celui-ci existe ?

Jean-Pascal Dubost y développe ce qui fait « métier » dans son travail de poète. Il y pourfend quelques idées courantes. La poésie n’est pas autobiographique et  l’auteur fait appel à la fiction et à une nécessité : « m’éloigner de moi » ; par l’imagination, il invente en quelque sorte un auteur. Il ne s’agit donc pas de passage du singulier à l’universel, mais d’« invention », car « se projeter dans l’universel, c’est balancer un ego gouverneur et surdimensionné à la face du lecteur », dire en quelque sorte « je suis le monde ». Il ne s’agit pas non plus d’« inspiration » : « l’écrire créatif est le moins du monde naturel » et « devient une décision », violente, face au « harcèlement sournois et quotidien […] qui incite l’homme à le priver de sa lucidité, à l’aspirer dans la dépossession de son intelligence ». Le poème n’est donc pas « une adresse de cœur à cœur », mais une « émotion intelligente » ; intelligence en ce qu’il incite « à penser ».

Les mots ne meurent pas sur la langue

de Gilles PLAZY

120° (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 28/04/2014 | 8,00 €

 

La poésie a affaire (à faire) avec la langue ? C’est entendu… Gilles Plazy, avec ces petites notations, s’essaye à poursuivre au-delà. Ce qui est sûr c’est que la poésie échappe aux règles du discours – surtout celui de la « mélasse médiatique » – et au jeu social du sens. La poésie serait « l’autre de la prose » et se situerait « aux limites de la langue » : entre éruption et brisure, elle « déroute la signifiance », « au risque de l’incompréhension », mais au profit d’un « délire » qui fait communauté.

Ainsi la poésie ne peut-elle servir à l’affirmation d’un quelconque « moi identitaire » ; ni ne veut que l’ego du poète prenne poids ; elle n’a pas non plus comme dessein de faire « œuvre » – « cette folle obsession » d’une totalité absolue ; et enfin, la fabrication « des chimères » ne peut tenir lieu au poète d’art poétique.

La poésie est d’abord expérience, une « saisie de l’abîme » pour mieux s’éloigner – dans un beau retournement – du « néant », trop parsemé de « raison raisonnante », trop étouffé de « logique restrictive ». La poésie est cet espace du « questionnement sans fin de l’homme sur lui-même et sur son rapport au monde ».

Notes vives sur le vif du poème

de Jacques ROMAN

120° (ISABELLE SAUVAGE) | Paru le 28/04/2014 | 8,00 €

 

Ces Notes vives sont des « lambeaux d’une conversation avec la présence et l’absence du poème », ou des « traces méditatives ». Ne comptons pas donc sur Jacques Roman pour nous expliquer le poème, car ces Notes, bien qu’« elles révèlent des chemins… n’en tracent aucun. » Elles « ne sauraient délivrer un savoir ­­sur le poème. Elles ne font que rôder autour de lui ».

Nous le suivons ainsi en ses chemins, nous divaguons avec lui comme serpente l’eau vive. Sensualité, tremblements de la chair, désir… on est saisis par cet appétit pour la puissance d’un dire rebelle et transgressif, qui toujours arrive et surprend – et la poésie n’a ici « d’autre nom que vie », et le poème, « corps de la parole ». « L’écriture d’un poème est cet acte d’un insensé faiseur de miracle, ressuscitant ce corps premier »… « un corps déchiré. » Et « sa source est le chant, le chant né de la première joie et du premier deuil, le chant où les mots entendus pour la première fois… ».

Mais n’oublions pas que « la clef du poème n’appartient à personne. Elle est appelée à être perdue. Une autre clef ouvrira le poème, une autre clef appartenant à qui lira, elle aussi appelée à être perdue, et tant, tant de clefs… ». C’est « le vif » du poème d’être sans cesse lu et relu, après avoir été porté par son auteur, qui toujours ignore où veut bien l’emmener cette évidence qui s’ouvre en lui.

Fragments d'un texto amoureux

de Pascale PUJOL

QUADRATURE (QUADRATURE) | Paru le 15/04/2014 | 15,00 €

Une nouvelle, c’est parfois juste un homme et une femme qui se regardent et se taisent pendant que s’échafaude l’histoire qui les lie. C’est parfois juste le frôlement d’un autre, le désir qu’on croit fugace et qui s’installe pourtant. C’est une erreur d’aiguillage qui vous conduit au tourisme forcé. C’est poser des mots délicats sur des désirs sourds et des souffrances muettes. C’est un mouchoir de soie noué au bon endroit. Ce sont des êtres vacillants entre reconnaissance et perdition. C’est l’érotisme infini d’un drap fin... Les nouvelles de Pascale Pujol sont ainsi. Elles se posent, discrètes, vous chuchotent à l’oreille ce qu’elles pourraient crier. Elles n’en ont que plus de force.

Pascale Pujol vit en région parisienne. D’abord journa- liste, également chargée de cours de journalisme éco- nomique, elle est aujourd’hui consultante. Fragments d’un texto amoureux est son premier recueil.

Lettres-Poèmes : Correspondance avec Gaudí

de Matthieu GOSZTOLA

Quan Garona monta (ABORDO) | Paru le 15/04/2014 | 12,00 €

Mais parmi tous ces papiers marqués par l'usure, et qui semblaient avoir été jetés pêle-mêle au fond de la malle, figuraient des lettres écrites par Antonia Maria Arellano, soigneusement glissées dans des pochettes plastiques, ainsi que son journal, tenu dans un cahier visiblement récent. Ces lettres, elle les avait adressées à Antoni Gaudí.

Elle les appelait ses lettres-poèmes.

Matthieu Gosztola (1981), docteur en littérature française, enseigne la littérature au Mans et à Paris. Il a publié de nombreux ouvrages de poésie, des essais, des ensembles d'aphorismes et des écrits en prose.

 

Dieu est une fiction

de Alain NADAUD

Serge Safran (SERGE SAFRAN ÉDITEUR) | Paru le 03/04/2014 | 19,00 €

Conjurant sa peur de mourir par un irrépressible besoin de fiction, l'humanité n'a cessé, par le génie d'écrivains qui n'en avaient pas encore le statut, de s'inventer d'invraisemblables histoires qui racontent la naissance et les aventures des dieux, puis d'un Dieu unique. 
En donnant naissance aux grands récits mythiques, puis aux textes sacrés tels que la Bible, les Evangiles ou le Coran, elle a ainsi projeté dans le ciel des créatures imaginaires qui, devenues autonomes, se sont retournées contre elle pour la dominer, diriger ses pensées et régenter sa vie. 
Cet « essai sur l'origine littéraire des croyances » part donc du constat que Dieu, en ses multiples facettes et déclinaisons, n'est rien d'autre qu'un être de fiction, une création littéraire aussi fantaisiste mais aussi bien plus perfectionnée que celles que l'on rencontre dans les innombrables épopées ou romans qui jalonnent l'histoire de la littérature. 

Hommage à Fernando Pessoa. Essais, études et poèmes réunis par Robert Bréchon

de Robert BRéCHON

Littérature comparée / Histoire et critique (PÉTRA) | Paru le 01/04/2014 | 27,00 €

"Nous venons d'horizons différents et la plupart d'entre nous sont Français, mais il y a plusieurs étrangers, certains sont des universitaires, d'autres pas. Chacun de nous, pour rendre hommage au poète que nous aimons, a librement choisi son genre, son sujet, son style. Ce qui fait l'unité de l'hommage, c'est notre commune ferveur. On trouvera ici des essais, textes littéraires personnels, voire engagés, où l'émotion est parfois visible; des études de type plus universitaire, fruits de recherches rigoureuses, érudites, spécialisées; et des poèmes, ce qui est assurément une manière appropriée de revisiter Pessoa".

C'est ainsi que Robert Bréchon présentait le livre inédit que nous publions aujourd'hui.

 

Agrégé de lettres classiques, Robert Bréchon a mené une carrière d'enseignant, de proviseur de lycée et de conseiller culturel. Il a commencé par publier des études littéraires, dès la fin des années 50 : MIchaux (1959 et 2005), le surréalisme et la Condition humaine d'André Malraux (1971), l'Âge d'homme de Michel Leiris (1973), en même temps qu'il publiait ses recueils de poèmes, dont le dernier, Échos, reflets, mirages (2003). Robert Bréchon s'est employé à faire connaître en France l'oeuvre de Pessoa, d'abord chez Christian Bourgois avec Eduardo Prado Coelho à partir de 1988 et en participant à la publication, en 2001, de l'oeuvre poétique de Pessoa dans La Pléiade. Il a publié sur Pessoa plusieurs biographies : Étrange étranger (1996), L'innombrable. Un tombeau pour Pessoa (2001), Fernando Pessoa, le voyageur immobile (2002), Pessoa, le poète intranquille (2008).

Robert Bréchon nous a quittés en 2012. L'écho de sa voix continue à résonner dans ce recueil qu'il n'a pas eu le bonheur de voir publié de son vivant, mais dont l'élaboration a contribué à embellir les dernières années de sa vie.

Aux camps Turco-Arabes <br /><small>Notes de route et de guerre en Tripolitaine et en Cyrénaïque</small>

de GEORGES RéMOND

Altérités (TURQUOISE) | Paru le 01/04/2014 | 20,00 €

En 1912, un journaliste français traverse la Libye. De ce voyage, le correspondant de guerre, Georges Rémond, rapporte un carnet de route. Au jour le jour, alors que l’Italie s’acharne à s’emparer de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque, il y consigne événements et rencontres. De puits d’eau salée en villages abandonnés, Georges Rémond se retrouve, pendant cinq mois, avec chameliers et ­interprètes, à dos de cheval. Il recueille à la fois les témoignages des hommes de l’armée ottomane et ceux des tribus arabes, autrefois ennemies, soudain réconciliées dans la guerre italo-turque, à combattre aux confins de l’Empire ottoman. Au fil du récit se dessine une fresque historique avec, en filigrane, us et coutumes, fantasias impressionnantes… La force de l’ouvrage réside aussi dans la manière qu’a l’auteur de concilier la vie de la nature avec l’être humain, de sans cesse les faire vivre en symbiose.

La Libye est l’un de ces pays dont on ne parle que sous le prisme des événements récents, devenant alors la proie des fantasmes et des écrits parfois fantasques. Pourtant, loin de sa médiatisation, la Libye a sa propre histoire. Ce livre se veut donc un hommage à cette terre d’origine berbère, à plusieurs reprises conquise, et apporte, à travers ce voyage, lors de la guerre de Tripolitaine (1911-1912), un témoignage rare et inattendu de ce pays. Un périple intense, de la Tunisie à l’Égypte…

 

Georges RÉMOND, infatigable voyageur, se tourne vers le journalisme après des études d’art. Reporter de guerre à L’Illustration et homme de son temps, les soubresauts de l’histoire n’ont pas de secret pour lui. Il témoigne, dans des articles et plusieurs ouvrages, des conflits en Tripolitaine et en Cyrénaïque, dans les Balkans et pendant la Grande Guerre.

Notes d’une voyageuse en Turquie

de MARCELLE TINAYRE

Altérités (TURQUOISE) | Paru le 01/04/2014 | 18,00 €

1909, Constantinople. L’Empire ottoman est en crise, deux camps s’opposent : les révolutionnaires jeunes-turcs progressistes ; les islamistes contre-révolutionnaires. Marcelle Tinayre devient alors le ­témoin privilégié de ces affrontements.

Ces violents bouleversements, au terme desquels le sultan Abdülhamit II sera déposé, permettent également à l’auteure de tracer le portrait d’une société en mutation. La romancière entre dans les harems, assiste à des mariages, visite des hôpitaux, des écoles. Ce qu’elle découvre devient la matière sensible de ses écrits. Marcelle Tinayre excelle dans la représentation imagée, où tous ses sens sont en éveil, avec une simplicité et un naturel qui lui sont propres.

Grâce à cette proximité et à cette empathie offerte, confiantes, les femmes turques lèvent le voile sur leur quotidien d’épouse, de mère ou de fille. Certaines lui confient même leurs espérances, comme si la révolution n’était pas qu’une chimère, que la chute du sultan ­ouvrait une nouvelle ère d’émancipation.

 

Marcelle TINAYRE naît à Tulle le 8 octobre 1870. Elle connaît son heure de gloire à la Belle Époque avec des romans féministes, se mêle alors aux milieux littéraires, artistiques et scientifiques en vue, où elle rencontre nombre de personnalités de l’époque. Marcelle Tinayre, cofondatrice du prix Fémina, devient célèbre.
En 1908, elle refuse la Légion d’honneur prétextant qu’une féministe comme elle ne porterait pas une décoration aussi militaire, décoration qui la ferait passer pour une cantinière de la guerre de 1870. Ce refus entraîne une cabale à son ­encontre et une campagne de dénigrement misogyne.
Marcelle Tinayre préfère s’éloigner, et décide de partir pour la Turquie alors en pleine révolution jeune-turque. Elle en ­revient avec ces Notes d’une voyageuse en Turquie où elle ­décrit la situation des femmes turques. Elle meurt le 23 août 1948 à Grosrouvre (Yvelines).

Se coucher pour mourir

de ADALET AGAOGLU

Écriturques (TURQUOISE) | Paru le 01/04/2014 | 22,00 €

Au début des années 1970, à Ankara, une femme, Aysel, entre dans une chambre d’hôtel, s’y déshabille et se couche, bien décidée à boire le calice de la vie. Acte radical, c’est aussi le prétexte pour elle, dans ce crépuscule d’une mort ­orchestrée, de mesurer le chemin parcouru, de faire le bilan de son existence. Que de chemin en effet ! Fille de petit commerçant d’Anatolie, Aysel devient professeure d’université ! Mais à l’afflux des réminiscences que reste-t-il ?

Une liberté durement acquise, une vie construite surtout en réponse aux exhortations modernisatrices de la République ; en butte aux valeurs et références de sa famille. Alors cette existence, l’a-t-elle vraiment voulue ?

Dans le sillage d’Aysel, l’auteure nous plonge aussi dans les vies des jeunes de son âge, tout juste immergés dans la Turquie moderne. C’est le journal intime du fils du sous-préfet appartenant à l’élite et a priori promis à un bel avenir qui nous est alors montré ; ou, a contrario, les souvenirs du jeune paysan que son instituteur envoie à Ankara afin qu’il essaie, justement, d’en avoir un d’avenir ; ou encore la correspondance épistolaire de jeunes filles promises au mariage…

Ce roman choral brosse un portrait vivant, complexe et subtil des trois ­premières décennies de la république en Turquie après la mort de Mustafa Kemal Atatürk, de 1938 à 1968, et nous confronte également aux conflagrations de la seconde guerre mondiale. Sont alors dévoilés avec brio les espoirs, les illusions et les contradictions de cette époque et de cette modernité imposée d’en haut.

 

Adalet Agaoglu est l’une des écrivaines les plus importantes de la littérature turque. Née en 1929, elle étudie la philologie de la langue française à la faculté de langue et d’histoire-géographie d’Ankara. Puis Adalet Agaoglu intègre en 1951 le service public de l’audiovisuel (TRT – Télévision et Radio de Turquie) en tant que dramaturge. Après l’intervention militaire de 1971, elle démissionne en réaction à la censure imposée par l’armée qui porte atteinte à l’autonomie de la radio publique. Elle décide alors de consacrer son existence à l’écriture et s’essaie à différents genres.

Une quarantaine de ses ouvrages ont été édités : des pièces de théâtre, des romans, des nouvelles, des essais qui, pour la plupart, ont été traduits dans plusieurs langues et récompensés par de nombreux prix. Son célèbre roman Se coucher pour mourir est traduit en français pour la première fois.

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