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l'autre LIVRE

Parutions récentes et à venir

Bertha von Suttner : une vie pour la paix

de BRIGITTE HAMANN

Le temps des femmes (TURQUOISE) | Paru le 01/11/2014 | 28,00 €

Cette biographie retrace le destin mouvementé d’une femme exceptionnelle à la veille de la Grande Guerre : celui de la première lauréate du prix Nobel de la paix, Bertha von Suttner (1843-1914).

Avec une énergie hors du commun, la comtesse Kinsky, épouse baronne von Suttner, s’engagea contre la guerre et le militarisme, devient la journaliste politique la plus célèbre de son temps, fonda le Bureau international de la paix et plusieurs sociétés de paix, en Allemagne, en Autriche-Hongrie ansi qu’ailleurs dans le monde. Son engagement ne se limita d’ailleurs pas à la cause de la paix : elle lutta également contre les conventions surannées, l’oppression des femmes et l’antisémitisme. Grâce à son roman Bas les armes, qui connut un immense succès, elle acquit une notoriété mondiale.

Il convient à présent d’honorer sa mémoire et de soumettre son combat au jugement des générations actuelles et futures.

 

Brigitte Hamann, docteur-ès lettres, a fait des études d’histoire et de germanistique à Münster puis à Vienne, où elle mène depuis lors une carrière d’historienne. Elle est l’auteur de nombreux ouvrages, salués par la presse comme les spécialistes, parmi lesquels La Vienne d’Hitler et Elisabeth d’Autriche.

Attention auteur limité

de Miller LéVY

hors collection (AU CRAYON QUI TUE) | Paru le 31/10/2014 | 25,00 €

« C’est empreint d’une grande conscience des sinistres possibles que j’ai résolu de plafonner, dès le titre, les éventuels dommages qui impliqueraient d’autres victimes que l’auteur lui même. » Une vingtaine d’œuvres sont là, situées dans le rapport entre une image et le texte qui en donne la clé : planètes Brûleurs, nouveautés du Moi, « gummunication », silence du cercle de Giotto, journée de la Phrase, matérialisme élastique, et même un Index des non cités.

Photographies et dessins par l'auteur.

Dialogue avec Viva

de Claire DESTHOMAS-DEMANGE

Poésie (MUSIMOT ÉDITIONS) | Paru le 31/10/2014 | 11,00 €

Dans ce monde impalpable et difficilement "dicible" rien de plus à dire… tout à ressentir, à percevoir… Se laisser emporter dans ce dialogue hors du temps où la poésie s'impose au-delà du silence.

 

Elle est ainsi, fièvre fugace, la poésie qui va de l’être à l’autre, l’impermanente de sa vie et qui le sait. Belle pour Viva, vivre pour elle qui vient des grandes nuits du froid offrir son ultime métamorphose, fille des formes échappées aux artifices de l’évolution. Loutre que tu fus, Viva tu es celle qui est venue au mystère de toute existence partagée en trouble avec la magicienne qui laisse sur la page les tremblements d’écrits aux si fines fougères tracées pour des absents.

Telle est la poésie de la magicienne-maitresse de Viva ; à si fort écrire pour en toute fin de poésie ne plus avoir à écrire !

Cultiver l’intense suspend le son à toute désespérance d’un improbable écho. Cette effraction à rebours, en brèves de mots, Claire, par les passerelles courtes des stylets du petit savoir qui laissent leurs cicatrices de signes sans paroles, le son inutile, abandonne aux gestes et aux regards le secret d’un cheminement fusionnel.

Extrait de la préface de Robert-Louis Liris

La Seconde Vie de Clément Garcin

de Cyrille LATOUR

fonds proses (L'AMOURIER) | Paru le 30/10/2014 | 15,00 €

Après un long coma, un homme (nommé Clément Garcin) se réveille. Pas à pas, il lui faut reprendre place parmi les siens dans un monde qu’il découvre fragile et incertain car rien, désormais, ne sera plus comme avant.
Doutant de sa propre aptitude à la vie, ses relations familiales et professionnelles seront durablement perturbées. Qui s’encombrerait d'un miraculé face à la puissance du miracle ?
En parallèle au récit, une mystérieuse étudiante en art se consacre à la résurrection de Lazare. S’immergeant dans les représentations du Caravage, de Van Gogh, Redon ou Bloch, elle part à la recherche de sa propre histoire.
Cyrille Latour entremêle de façon ingénieuse ces deux voix, à quinze années de distance, entraînant le lecteur dans la quête intérieure de ses personnages où l’art ne cesse d’interroger le sens de leur existence. Un roman vertigineux.

La Patagonie

de Perrine LE QUERREC

Pleine Lune (LES CARNETS DU DESSERT DE LUNE) | Paru le 24/10/2014 | 13,00 €

De livre en livre, l’auteure du Plancher (2013) n’en finit pas d’inventer sa propre langue, son propre alphabet, construit à l’écart, en bas des marges. Une bataille rangée. Menée bec et ongles. À coups de ciseaux. Des textes bruts, sans concessions, qui interrogent nos réalités subjectives et s’apparentent à ce que Patrick Chamoiseau appelait de ses vœux en invitant les auteurs de demain à laisser tomber les codes habituels pour expérimenter « des organismes narratifs infiniment complexes (…) en opérant des saisies de perceptions qui nous confrontent à l’indicible à l’incertain à l’obscur.» (Extrait de la préface, Jean-Marc Flahaut)

L’auteur :  Perrine Le Querrec est née à Paris en 1968. Ses rencontres avec de nombreux artistes et sa passion pour l’art nourrissent ses propres créations littéraires et photographiques. Elle a publié chez le même éditeur Coups de ciseaux, Bec & Ongles (adapté pour le théâtre par la Compagnie Patte Blanche) et Traverser le parc. Elle vit et travaille à Paris comme recherchiste indépendante. http://entre-sort.blogspot.be/

Mot à Mots

de Paul-Henry VINCENT

Textes Courts (MUSIMOT ÉDITIONS) | Paru le 23/10/2014 | 5,00 €

Avec cet art poétique bien particulier, très personnel de Paul-Henry Vincent les mots qui sont ici au centre du propos s’entrechoquent. Les mots qui sculptent le langage et l’écriture que le poète veut multiples, aux couleurs et accents riches de leurs différences. Des mots d’ici et d’ailleurs, de ceux-là même qui sont la parole de l’humanité.

Car de l’émotion incluse dans les mots surgira le sens.

Non pas le sens préalable au rugissement des mots.

Mais le sens né de l’assemblage des mots.

Paysages et silences

de Geoffrey SQUIRES

UNES (UNES) | Paru le 23/10/2014 | 20,00 €

Livre charnière dans l'œuvre de Geoffrey Squires, Paysages et Silences marque l'introduction progressive de l'abstraction dans sa poésie. Poèmes du voyage, traversant les paysages d'Europe (Grèce, Espagne, France, Irlande...), qui alternent les ambiances chaudes et les brusques hivers, la confusion de la mémoire et la question de sa présence à la réalité. Ouvrage de la perception imparfaite du monde, traversé de ces étrangetés qui déplacent le voyageur à l'intérieur de lui-même, oscillant entre la fluidité des choses vues avec de brusques interruptions, mutismes figés, décalages. Trouant par là même la description et la réception habituelle du paysage pour former le panorama singulier et incomplet d'un autre paysage, intime, dans une fragmentation de plus en plus grande.

Élevage des Enfants (l')

de Emmanuel PRELLE, Emmanuel VINCENOT

Les insensés (WOMBAT) | Paru le 21/10/2014 | 14,00 €

• Comment faire croire à son conjoint que c’est son tour de changer la couche ?
• Réussir un goûter d’anniversaire : l’importance du plan de table.
• Laisser ses enfants à la famille pendant les vacances : doit-on obligatoirement les récupérer ?
• Préados : leur parler de sexualité sans les dégoûter.
• Ados : leur parler de sexualité sans leur donner envie.
 
Être père ou mère est une joie de chaque instant. C’est aussi une responsabilité écrasante. Il est encore temps d’y renoncer. Mais si vous avez déjà franchi le pas, ou que vous vous apprêtez à le faire, L’Élevage des enfants offre une mine de conseils éducatifs, d’informations véridiques et de témoignages de première main qui vous accompagneront dans chacune des étapes de cette prodigieuse et épuisante aventure.
Un hilarant voyage dans le monde de l’enfance et de l’adolescence, cet univers coloré où se mêlent innocence et odeurs de pieds, pudeur et toxicomanie, acné et Père Noël.

Souvenirs envolés

de Jean-Marie PALACH

Pavillon Noir (CORSAIRE) | Paru le 20/10/2014 | 14,00 €

Une actrice célèbre se suicide en se défenestrant, du sixième étage de son domicile parisien. Aucun motif n’explique son geste désespéré. D’autres personnalités du show-biz l’imitent, dans les jours qui suivent. La commissaire Clémence Malvoisin, de la brigade criminelle, ne croit pas à une coïncidence.

Son enquête la mènera du Bois de Vincennes aux immenses plateaux Batékés, aux confins du Gabon et du Congo, là où Savorgnan de Brazza a fondé Franceville et libéré les esclaves rachetés à leurs propriétaires, en leur faisant toucher le drapeau français.


 

Etoiles d'Encre, N° 59 : Métamorphose

de COLLECTIF, Christine DéTREZ

revue etoiles d'encre (CHÈVRE-FEUILLE ÉTOILÉE) | Paru le 16/10/2014 | 15,00 €

En choisissant le thème de la métamorphose pour ce numéro, nous avons choisi de nous intéresser à tout ce qui touche au vivant. En effet, aucune matière, aucune flore, aucune faune et, a fortiori, aucun humain, n'échappe à la métamorphose. De même qu'aucune société n'y échappe. nous ne reprendrons pas la célèbre formule de Lavoisier, mais lorsqu'on observe ce qui fait l'actualité de ces derniers mois, nous nous apercevons que les évolutions des normes sociales et notre rapport à ces mutations des mentalités et des comportements entraînent, aujourd'hui comme hier, des contestations qui peuvent aller de la manifestation pacifique à des protestations violentes.

Nous avons confié à la sociologue Christine Détrez une carte blanche sur ces sujets qui ont agité – et continueront sans aucun doute d'agiter – la France sur la «théorie du genre» et sur «le mariage pour tous».

Avec l'anthropologue Marie Goyon, la philosophe Brigitte Esteve-Bellebeau, le sociologue Arnaud Alessandrin et la juriste Dé Monstration, elle nous éclaire sur toutes ces questions... déjà abordées dans notre numéro 47/48 Féminin/Masculin.

Marie-Lydie Joffre, artiste plasticienne, s’entretient avec Christiane Tréan. Cette artiste que les lectrices et lecteurs d’étoiles d’encre connaissent bien, métamorphose tout ce qu’elle observe, arbres nus, pierres, papillons… elle dit aussi que l’œuvre d'art n'existe que par le regard des autres, et se transforme en conséquence.

 

Chief Nana, l'irréductible apache

de Giovanni-Michel DEL FRANCO

LE CHANT DES HOMMES (LE CHANT DES HOMMES) | Paru le 15/10/2014 | 16,00 €

Les Apaches restent célèbres parmi les Amérindiens pour leur lutte opiniâtre contre les Euro-américains. Les noms de dirigeants comme Mangas Coloradas, Cochise, Victorio ou Géronimo sont relativement familiers au grand public.

Chief Nana combattit durant un demi-siècle : né aux alentour de 1800, il s’éteignit à plus de quatre-vingt-dix ans, prisonnier de guerre. Son destin accompagna celui des chefs précédents, de façon intime dans le cas de Victorio, tout comme il s’illustra individuellement.

Tragique et épique, sa vie se mêle à celle de son peuple, les Tci-he-ne, une des composantes de la nation chiricahua. L’épopée de ce guerrier hors norme permet ainsi d’aborder près d’un siècle d’histoire apache. Une histoire d’homme, une histoire de liberté.

Dis-moi des chansons... de France

de Bruno DE LA SALLE, Sophie KOECHLIN

Livres-CD KANJIL (KANJIL) | Paru le 15/10/2014 | 25,00 €

Récitation muscale : Bruno de La Salle 

 

" Il était une fois des lutins qui étaient très curieux et qui avaient de grandes oreilles... Ils aimaient beaucoup les histoires d'autrefois et ces histoires étaient si vieilles, et ces histoires étaient si belles, qu'elles s'étaient changées en chansons... "

La Légende Saint-Nicolas, Frère Jacques, Trois Jeunes tambours, J'ai du bon tabac, Le petit navire, Malbrough s'en va-t-en guerre, Il pleut bergère, le roi Dagobert, Cadet Rousselle...

Dans le grimoire des lutins, imaginé par Sophie Koechlin comme un grenier plein de trésors, les enfants découvrent que les chansons d'enfants racontent l'histoire et la vie d'autrefois.

 

Durée du CD : 33 minutes

Coup de coeur de l'Académie Charles Cros novembre 2014

Arrangements, direction musicale et piano Michel CAPELIER; accordéon Jacky Nogez; flûte Piccolo Guy Claude Luypaerts; hautbois François Perreau; clarinette Yves Gourhand; basson René Sicart; basse Gabin Auridon; cor Jean Pierre Saint-Dizier; cor Laurent Pincemin. 

 

 

Les matriochkas de Natacha

de Noémi KOPP-TANAKA

Livres-CD KANJIL (KANJIL) | Paru le 15/10/2014 | 25,90 €

Inspirée des contes traditionnels russes et délicatement illustrée par l'auteure, cette histoire racontée et chantée par Katia TCHENKO enchante petits et grands.  

Les matriochkas, poupées de maternité, sont un beau symbole d'amour maternel et de lien entre générations. Nous sommes liés à nos ancêtres, comme nous sommes liés à nos descendants... 

 

Résumé

Au coeur d'une forêt de bouleaux, dans la maison de  ses grands-parents, Natacha a découvert cinq petites poupées de bois avec lesquelles elle joue en chantant : Matriona est la mama de la mama de la mama de la mama de la petite Natacha... Un jour, ses chères matriochkas se mettent à jouer à cache-cache... Mais quel est cet étrange corbeau? Que se passe-t-il dans la clairière? Elle le saura le jour de son anniversaire...

CD : 39 minutes, conte musical et chansons russes.

La chanson des matriochkas, Moï Kastior, Le Bouleau, Berceuse cosaque. 

Raconté et chanté par Katia Tchenko

Avec Pétia Jacquet-Pritskoff (balalaïka), Andreï Chestopaloff (guitare), Micha Nizimov (accordéon).

 

La Reine des Poissons

de Mimi BARTHÉLÉMY

Livres-CD KANJIL (KANJIL) | Paru le 15/10/2014 | 25,00 €

Ce conte d'Haïti aux accents picaresques est "une belle histoire d'amour, de courage et de magie", qui captive les enfants dès 5 ans et donne aux plus grands des clefs pour comprendre la mythologie de la Caraïbe. 

C'était au temps où la mer regorgeait de poissons autour de l'île. Pourtant le pêcheur Lormilis n'arrivait pas à nourrir sa famille. Jusqu'au jour où il rencontra la reine des poissons...  

Durée du CD : 34 minutes

A pleines dents la poussière

de Stéphane LE CARRE

ANTIDATA (ANTIDATA) | Paru le 10/10/2014 | 10,00 €

Dans ces neuf nouvelles, Stéphane Le Carre dresse les portraits, saisis dans le vif, de solitaires amochés qui courent après des rêves fuyants, taillant la route dans un ouest américain frelaté, ou vissés aux comptoirs de rades oubliés du Finistère.

Un recueil à boire cul sec, comme un tord-boyaux de contrebande.

Eloge du maquereau

de René-Louis DOYON

Serge Safran (SERGE SAFRAN ÉDITEUR) | Paru le 09/10/2014 | 12,00 €

Esprit malicieux, curieux, non conformiste, érudit, René-Louis Doyon nous parle d'un sujet qui défrisera toujours la chronique : le maquereau. Profitant de ses années de recherches littéraires, il poursuit le travail qu'il a fourni sur l'argot des typographes. Cette fois, ce sont les « dos verts », personnages équivoques qui l'occupent. Il en décline les formes, les appellations, leurs étymologies et les anecdotes qui leur collent à la peau. Dans la grande tradition des savants lexicographes du xixe siècle (Nodier, Monselet, etc.) René-Louis Doyon apporte sa contribution, solide comme un roc, à ces savoirs singuliers qui toujours perturbent la pensée académique et en éclairent les zones d'ombre. 

Portique

de Jacques MOULIN

Littérature (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 07/10/2014 | 10,00 €

FRANÇOIS BON : 

Qui de nous pour ne pas être fasciné à la géométrie des ports ? Nous savons reconnaître et saluer de longtemps la beauté des villes, la beauté de l’objet industriel, la puissance fabuleuse de la mer. Mais que nous déambulions sur un port, et tout se rejoint. Le bateau est ville, la grue attrape le ciel, la main de l’homme est dans le moindre arrangement nécessaire ou à l’abandon des couleurs et des choses, et chaque barque ou chalutier ou cargo est en soi un monde, emportant comme la totalité de l’humanité à son bord, sous l’horizon qui de toute façon le dépassera. Le port est cette jonction. Et c’est pour cela que chacun dispose de ses ports intérieurs, et c’est pour cela que nous les arpentons, grands ou petits, ici ou à l’autre bout des quais du monde, comme une ancienne retrouvaille. Mais comment écrire ce sentiment intérieur livré à l’ouvert, et riche de sa complexité, bois et fer, couleurs et toiles, ciel et humanité repliée, souvent meurtrie de sa propre histoire. « J’ai toujours baissé les yeux devant la mer », dit Jacques Moulin, ou bien « j’ai cheminé dos à la mer », mais à condition que ce soit « pour faire entrer la mer en soi ». Cela ne définit pas le projet, mais cela le contextualise : la mer intérieure dont chacun de nous dispose, c’est celle de l’enfance. La mienne est de digues et marais, et la vie ouvrière de ceux qui cultivent la vase, règlent les écluses. La brisée claire des falaises de Normandie m’a toujours été aussi étrangère que l’impossibilité de marée aux pieds des villes en gradin de Méditerranée. Et pourtant, d’un seul mot ici dans cette suite de fragments qui sont chacun comme leurs propres brisants (« je viens d’un pays où chaque jardin se dépose aux brisants »), il me semble que c’est tout ce silence intérieur de la rêverie à marcher sur les quais du port, n’importe quel port et tous les ports, que je retrouve avec mon propre bloc d’enfance, quand avec père et grand-père on allait récupérer les treuils des mytiliculteurs de l’Aiguillon-sur-Mer chez Fumoleau, à « La Ville-en-Bois », comme on nommait ce quartier en bout de La Rochelle qui était voué à l’industrie de la mer. Un texte qui tient, cependant, ne se résume pas à son projet ni à son principe. Il ne suffit pas d’aimer. Ici, c’est la fragmentation qui crée la marche, la narration comme éparpillée, toute livrée à la présence des choses. On a souvent cela dans ce grand livre avec petit port breton dans les pages, qu’est Dire I & II de Collobert, comme Jean Rolin, avec un tout autre principe narratif, fait de la prose de son Terminal Frigo une déambulation elle-même langue et géométrie. Ici, c’est du côté de Tarkos qu’on cherche la granulosité de la langue : ne jamais la laisser se recomposer comme image, parce que l’image alors se substituerait à cette présence des choses, liée seulement à leur contexte, et au fait qu’ici sur le port nous ne serons que passager. La rigueur est dans l’émiettement. Que les mots qui disent ce qu’on voit disent aussi le mouvement, impossible de l’écrire : « l’intraduisible en conteneur » parmi mille autres exemples. On écrit cette tâche insatiable d’écriture, qui heurte au plus simple et au plus lumineux, trouve les corps (ici, le « portiqueur » dans sa cabine) et nomme sa propre raison de langue. Ce qu’on goûte à lampées dans le lyrisme continu des versets de Saint-John Perse afflue ici comme gravier de langue, mais c’est bien la même exigence : les acronymes, les inscriptions, le vocabulaire technique et que tout s’efface dans la seule fonction immuable, « mer rouillée » s’il faut. Est-ce qu’on ne reconnaît pas un texte fort à ce qu’il n’est pas en lui-même sa propre terminaison ou finalité, mais vient chercher en vous-même sa traversée vers le dehors, l’écrit alors avec vos images et votre corps mémoire ? Il ne s’écrit ici qu’un mouvement, il ne s’écrit qu’une traversée : le vieux mot « portique » (il est dans Racine) est à la fois l’objet et la matière du port, il est cela dans quoi on passe pour l’en-avant, et la vieille construction humaine de son enracinement sur la terre, devant la mer. Que crissent aussi les mots pour vous dans les haussières.

 

JACQUES MOULIN :

Un lieu d’abord : la Normandie haute maritime et cauchoise. Un lien très fort à ce lieu entre fleuve estuaire et côte. Je suis né à flanc de falaise près d’un jardin de mer. Un jardin suspendu toujours en partance pour l’ailleurs des terres et des mers. Jardin jamais cantonné qui s’ouvre par les phares de côte sur des ports des entrepôts des cargos des quais et des grues. L’effet portuaire l’accueil des sémaphores des poutrelles et des digues. La navigation des liens.

On m’a jeté la mer dans la salive. Mon jardin sent l’embrun et le poireau marin. Une échappée bleue de poireaux en course vers le port. Les cagettes du potager font place aux conteneurs. Les arbres aux filins. On change d’échelle on grimpe à celles des portiques manipulant de grosses boîtes métalliques. Un échafaudage permanent de conteneurs qui se balancent à hauteur d’immeubles entre les pinces des portiques. Dans les grincements des poulies et les effluves de cambouis. Docks et dockers. Le corps à l’épreuve du fer. Un ballet de cavaliers hauts sur pneus alimente les grues qui alimentent les plateformes des porte-conteneurs. C’est mécanique parallélépipédique tendu précis comme un poème. L’accès aux ports comme un chemin pour le poème. Le poème conduit au risque de la technique pour creuser son effet de balancement sur le quai-la-page. Un poème-portique s’écrit. Les mots sont dans les boîtes. Chaque boîte fait un poème. Le poème-portique visite le monde et l’histoire cherche la langue des ports. Ne marchande pas. Le porte-conteneur fait glisser le poème. Le portiqueur cherche l’ange. Le peintre l’accompagne. L’élévation du geste jusqu’au pourtour des grues. 

 

Détails, extraits, commandes :

http://www.editionslateliercontemporain.net/collections/litterature/article/portique

Ricordi

de Christophe GROSSI

Littérature (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 07/10/2014 | 15,00 €

 

ARNO BERTINA :

Sans doute Christophe Grossi a-t-il des origines italiennes. Peut-être. Admettons. On sait qu’il faut se méfier des patronymes, que Stendhal n’était pas le nom de Stendhal, et que d’autres s’appellent Volodine parce que leur état civil peine à contenir le grand nombre qu’ils sont. Christophe Grossi aurait donc des ricordi plutôt que des souvenirs. Peut-être, admettons. Mais on pourrait aussi bien dire que l’auteur nous balade en évoquant l’Italie et ses aïeux. Est-ce qu’on ne cherche pas à être de tous les pays, quand on écrit ? Ce pas de côté (écrire « mi ricordo » plutôt que ce « je me souviens » déjà si familier aux oreilles françaises) n’est-il pas simplement une métaphore de l’écriture, qui est toujours un pas de côté… ? L’Italie est le pays fantastique des écrivains français, un pays qui sera tout le temps sidérant et décoiffant aux gens du Nord que, sfortunati, nous sommes. Il suffit de lire ces 480 fragments pour deviner tout cela : la matière de cette autobiographie informe, ouverte, outrepasse de loin l’auteur, qui est sans doute né au début des années 70. Notre logiciel est sans âge, la mémoire est un mystère et mystérieuse elle agrandit notre horizon jusqu’à la communauté et aux groupes qui figurent très vite des îles du passé, ou des archipels (au hasard : les Partisans ; au hasard : les adorateurs de Lollobrigida ; au hasard : ceux qui savent pourquoi Gino Bartali a été déclaré « Juste parmi les nations »). Sans elle on crèverait d’être nous-mêmes, grâce à elle – c’est Proust qui le dit – une forme d’éternité devient possible, oui, mais surtout enviable.

 

CHRISTOPHE GROSSI :

Parce que toute histoire est trouée et chaque souvenir un récit, parce que je ne pouvais accepter que la perte des origines italiennes soit synonyme d’abandon ou de disparition, les ricordi – ces souvenirs qui appartenaient à d’autres que moi et sont désormais aussi les miens – ont jailli dans le désordre, entre liste et litanie, à la manière de Joe Brainard ou de Georges Perec.

Ici, Mi ricordo ne veut pas dire « Je me souviens » mais « Je se souvient » : de Turin, d’Alba, des Langhe, d’histoires d’amour, de mensonges, de trahisons, d’amnésies, de volontés d’oubli et de désirs de fuir, d’Antonioni, Bolis, D’Arzo, De Sica, Fenoglio, Loren, Luzi, Magnani, Mangano, Pasolini, Patellani, Pavese, Rossellini...

Tout ce qui est écrit dans Ricordi a réellement eu lieu en Italie dans les années 40-60, à quelques débordements près, et tout est vrai – sauf les souvenirs.

 

Le livre sur le site de Christophe Grossi : http://deboitements.net/spip.php?rubrique31

 

Détails, extraits, commandes :

http://www.editionslateliercontemporain.net/collections/litterature/article/ricordi

Le pays que je te ferai voir

de Michel SéONNET

fonds proses (L'AMOURIER) | Paru le 06/10/2014 | 15,00 €

À l’âge des bilans, Louise entreprend de faire la vérité sur la mort de son père qu’elle n’a jamais connu. Adjudant incorporé dans un Goum marocain, il est officiellement mort au cours d’une opération en Indochine. Louise n’y a jamais vraiment cru. Ayant trouvé la piste d’un ancien goumier, elle part au Maroc en quête d’une explication définitive. Mais les histoires se brouillent. Celui dont on lui parle est-il son père ? Et qui est cette femme marocaine avec qui il aurait eu une liaison ? Louise parcourt le Maroc – un Maroc pétri de couleurs, d’odeurs et de saveurs, où la chaleur le dispute à la pluie, le sable à la boue – sur les traces d’un fantôme. Car pour ce qui est de la réalité présente, c’est celle des immigrants clandestins qu’il lui faut affronter. Celle des disparus en mer. Les fils même des anciens goumiers qui laissent derrière eux des orphelins. Le voyage de Louise est jalonné de découvertes, de surprises et d’émotions. Quel est donc ce pays que le destin s’obstine à essayer de lui faire voir ?

Kanaky et/ou Nouvelle Calédonie

de Hamid MOKADDEM

Kanaky-Calédonie (COURTE ÉCHELLE.TRANSIT (LA)) | Paru le 06/10/2014 | 7,00 €

Toute nation exprime sa souveraineté par un nom de pays. La Nouvelle-Calédonie est en passe de devenir une nation mais n’arrive toujours pas à se nommer et à choisir un nom de pays, Kanaky et/ou Nouvelle-Calédonie. Le 4 septembre 1774, James Cook, au nom de l’empire britannique, baptise l’archipel « New Caledonia ». Le 24 septembre 1853, la France annexe « New Caledonia », la francise en « Nouvelle-Calédonie » pour en faire sa propriété. Le peuple premier kanak clame la souveraineté du territoire en proclamant être le premier propriétaire du pays depuis plus de 3500 ans. Depuis 1985, « Kanaky » est le nom de la souveraineté nationale revendiquée par le peuple kanak. Le « peuple second » calédonien, composé de l’ensemble des communautés ayant fait souche après 1853, considère que « Nouvelle-Calédonie » doit être le nom de son pays. La décision du nom de pays est un pari politique : la possibilité d’une nouvelle forme de souveraineté conciliant la légitimité du peuple kanak avec celle des autres communautés.

Nouvelle édition revue et corrigée

Co-édition

Expressions – la courte échelle / éditions transit

ISBN 2-917270-10-3

Prix : 7 €

Les Papillotes / Las Papilhòtas

de Jacques JASMIN

La Lanterne du passeur (ABORDO) | Paru le 04/10/2014 | 23,00 €

 – Français

« Il était peuple et il était Gascon »

C'est par ces mots que Jacques Boé (1798-1864) dit Jasmin entame son hommage au Maréchal Lannes et c'est par ces mots qu'il se définit lui-même. Peut-être est-ce pour cela qu'après son formidable succès, sa vie et son génie, la France l'a oublié ? Bien sûr il y a toujours sa statue à Agen, que les fabricants de canons Allemands ont miraculeusement épargnée. Bien sûr une station de métro à Paris porte son nom. Mais au milieu des Hugo, Voltaire, Dumas ou Diderot, combien de passagers imaginent que Jasmin est autre chose qu'une fleur ? Bien sûr, son nom est encore fièrement cité par les occitanistes ou par les Lot-et-Garonnais.

Mais qui a réellement parcouru l'une de ses oeuvres ?
 

Occitan-Gascon

« Èra pòple e èra Gascon »

Per aqueths mots, Jacme Boèr (1798-1864) dit Jansemin avia son omenatge au Manescau Lanas e, per aqueths mots, se présenta si medish. Dilhèu, es pr'amor d'aquò que, arron son succès esmiraglant, sa vita e son engèni inspirats, França lo s'a desbrombat ? De segur, i es totjorn la soa estatua a Agen, que los canonaires alemands an, miraclosament, esparnhada. De segur, ua estacion de mètro de París pòrta son nom. Mès, au demièi de Hugo, Voltaire, Dumas o Diderot, quant de passatgèrs se pensan que Jansemin es auta causa qu'ua flor ? De segur, son nom es enqüèra citat grandosament preus Occitanistas o preus Òlt e Garonés.

Mès qui a vertadèrament paginavirat ua de sas òbras ?

 

L'auteur : Jasmin / Jansemin. Personnage hors du commun, coiffeur et poète né à Agen en 1768 et mort en cette même ville en 1864, il écrivit en occitan, langue à laquelle il donna une impulsion nouvelle.
Jasmin commence par déclamer ses poèmes aux clients de son salon de coiffure. Il entreprend ensuite une carrière de lecteur public de ses poésies dans la région agenaise, puis au-delà, ses tournées dans le Midi Occitan finissant par l'occuper à temps plein.
Avec Charles Nodier qui le révèle à la société littéraire Parisienne, Jasmin élargit encore son public, et l'apogée de sa carrière de conteur est sans doute atteinte à Toulouse, en 1851, lorsqu'il se produit sur scène entouré de 380 figurants et plus de 20 chanteurs.
Protégé de Sainte-Beuve, célébré par la critique de Paul de Musset, Léonce de Lavergne, Charles de Mazade, Eugène Vallade ou, entre autres, par Armand de PontMartin qui lui consacre un article "Jasmin à Paris", le poète-coiffeur correspond avec Lamartine, avec Lizst, et va même jusqu'à écrire un poème de remerciement à Ibrahim Pacha, le sultan d’Egypte qui lui a envoyé deux colombes en cadeau.
Jasmin sera décoré et pensionné par le roi Louis Philippe Ier.

 

L'auteur/réalisateur : Thierry QUATRE. 40 ans, enseignant, membre de l'Institut des Études Occitanes. Il effectue des recherches critiques de l'œuvre de Jasmin, et assemble une bibliographie approfondie. Il est à l'origine de ce projet de réédition.

L'auteur/traducteur : Pierre DARRICAU. 67 ans, est ancien professeur de français et d'occitan.

Roman de Russie

de Boris OKOFF

Poésie des voyages (XEROGRAPHES) | Paru le 04/10/2014 | 10,00 €

Au cœur de l’hiver 2011, nous avons décidé, avec un ami photographe, d’entreprendre un voyage à bord du Transsibérien, entre Moscou et Oulan-Bator. De ce périple unique en son genre, peuplé d’imprévus et d’incertitudes, j’ai tiré un récit qui condense la galerie de personnages fascinants, tour à tour fantasques et exubérants que nous avons été amenés à rencontrer, dans des paysages dont la beauté coupe le souffle. 

Une expérience épique et inoubliable dans des conditions climatiques parfois très hostiles? 

Avec l’impression d’une certaine solitude face à ces cultures inconnues et le sentiment d’accéder à des moments d’éternité face à l’immensité de ces territoires !

Bienvenue à Mariposa

de Stephen LEACOCK

Les insensés (WOMBAT) | Paru le 02/10/2014 | 29,00 €

Chef-d’œuvre de drôlerie mêlée de tendresse, Bienvenue à Mariposa raconte les tribulations – petites et grandes – des habitants d’une bourgade du Canada à l’orée du xxe siècle. Du restaurateur roublard rusant pour servir de l’alcool à ses concitoyens assoiffés au barbier rêveur saisi de la fièvre de la spéculation boursière, Stephen Leacock croque avec un délicieux humour caustique le portrait d’une humanité cocasse et touchante dans un monde aux portes de la modernité…

De ciel et d'ombre

de Lionel RAY

Poésie (AL MANAR) | Paru le 01/10/2014 | 16,00 €

Parfois il arrive que les jours
sont comme les branches mortes
d’un arbre éternel
alors que ton visage ancien
s’anime dans la défaite.

Ce qui vient 
après
par la voie du souffle

est l’oiseau d’une seule note
et la nuit coule dans tes veines
heureuse
                paisiblement…

    Lionel Ray a reçu de nombreux prix (Apollinaire, Artaud, Mallarmé, Supervielle, Kowalski, Guillevic, etc.) et pour l’ensemble de l’œuvre, le prix Goncourt de poésie en 1995 et le grand prix de printemps de la Société des Gens de Lettres en 2001.

    Il revisite dans De Ciel et d’Ombre quelques-uns de ses thèmes préférés, celui de l’identité fragile, insaisissable, sans cesse explorée, interrogée (qui suis-je ? qu’est-ce que je fais en ce monde ?  qui est cet  autre que je suis et que je ne connais pas ? ) ,celui du temps irréparable,  de la mémoire et de l’oubli. Au seuil du grand âge, le poème plus que jamais est sa façon de prendre, d’un mot à l’autre, la mesure du temps qui passe, célébrant l’éclat du manque et du désastre. « C’est à une perception-limite entre la perte et la présence que la poésie nous invite. Je n’ai jamais voulu créer qu’un frémissement intelligible, dit-il encore. Cela ne peut se faire qu’avec une pointe d’énigme et d’émotion. »   

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